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4,29

sur 9882 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre était dans ma liste depuis très longtemps. Je l'ai lu sans reprendre le résumé auparavant.
Une belle surprise, une belle histoire, un contexte dont je ne connaissais rien.
Un enfant raconte son enfance au burundi, ses jeux, ses amis, son insouciance... mais aussi les tensions entre ses parents, leur séparation, le passé de sa famille, sa famille rwandaise, l'engagement de ses cousins pour défendre le Rwanda...
Comment se plaindre se son enfance après un tel récit ?
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Une surprise. Candidement, je m'attendais à un livre reposant ( je n'avais pas voulu lire la quatrième de couverture et je suivais juste une envie de découvrir ce livre ).
Vous vous en doutez, ce n'est pas un livre reposant. L'auteur matraque dans son récit une sorte de tragédie spontanée et abrupte où nous nous rendons compte l'absurdité de l'Homme lorsqu'il fait la guerre.
Nous ne quittons plus le héros de cette histoire, tremblant pour lui, étouffant avec lui et jouant aussi avec lui.
Un livre à ne pas louper !
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J'ai d'abord cru que Gaël Faye voulait simplement nous faire profiter de son enfance joyeuse de petit blanc, qui plus est, privilégié, au sein d'une communauté africaine démunie. J'ai freiné des quatre fers…

Il m'a parlé avec nostalgie de son pays, un tout petit pays que je situais mal, tant il était écrasé par la lourde histoire de son voisin rwandais. Sa plume simple et légère m'a embarquée au fin fond de l'inconscience heureuse de l'enfance, à la frontière de son adolescence, là où l'homme qu'il est devenu s'est cruellement révélé.

Le verbe de Gaël Faye, poétique, métaphorique, imagé, m'a envoûtée. Elle a fait brûler sur ma peau le soleil du Burundi, tant ses descriptions sont des merveilles de virtuosité…

Un rappeur… Moi… couple improbable... la voix lancinante de Gaby… son flow, sa rage. J'ai serré son livre contre moi, bercée par le rythme de sa mélopée, touchée au coeur par l'improbable destinée d'un petit babtou du Burundi…

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Deuxième lecture de ce @petit pays cette fois ci eu audio lu par @Gaël Faye lui même qui réalise une très belle lecture accompagné admirablement à la guitare et au chant par Samuel Kamanzi.

Connaissez-vous le Burundi ? Personnellement, à part que c'est un pays d'Afrique que j'aurai bien du mal à situer sur une carte, je ne connaissais pas du tout.
Alors j'ai adoré cette histoire raconté par un garçon de dix ans nommé Gabriel né d'un père français et d'une mère rwandaise exilée au Burundi. Nous sommes en 1992 et la vie du petit garçon se déroule de manière heureuse, il vit dans une belle maison au fond d'une impasse à Bujumbura et hormis les disputes entre ses parents, c'est plutôt cool pour lui, il a ses copains, ensemble ils vont à la pêche ou à la cueillette de mangues dans le jardin des voisins auxquels ils revendent leurs propres mangues. Il part avec son père en randonnée chez les pygmées ou prend du bon temps en famille au bord du lac Tanganyika. Ses potes et lui écoutent de la musique dans une carcasse de combi Volskwagen aménagée en repaire par la petite bande.
Il y a une végétation luxuriante, des odeurs de fleurs, de fruits, c'est le temps de l'insouciance !
Pour l'anniversaire des ses 11 ans, son père a invité tout le quartier, tout le monde est venu pour se rincer à l'oeil, les adultes sont excités car pour la première fois une élection présidentielle va être organiser de manière démocratique. Les adultes discutent, se chamaillent mais cela reste bon enfant.

Un jour il part avec sa mère et sa soeur au Rwanda pour assister au mariage d'un jeune oncle qui a rejoint un mouvement révolutionnaire quelques mois auparavant. Toute la famille se rend en voiture chez les beaux-parents du marié, on danse, on chante sur les rythmes africains qui passent à la radio, quand soudain l'animateur radio lance une petite phrase "il faut éliminer tous les cafards". Cette phrase anodine pour Gaby jette un froid glacial dans la voiture. Il ne comprends pas ce qu'est un Tutsi, un Hutu, lui, il est Burundais et un enfant dont l'insouciance vient de disparaître à jamais bien qu'il ne le sache pas encore.

De retour au pays, c'est l'enfer qui commence, le coup d'état, la guerre civile et Gaby sommé de choisir un camp alors qu'il n'aspire toujours qu'aux plaisirs de l'enfance. Mme Economopoulos offrira à Gaby un sursis sur la route de l'enfer en lui faisant découvrir les livres, mais dans une guerre civile il n'y a pas de territoire neutre, Gaby en fera l'amère expérience.

@Gaël Faye signe un premier roman formidable tout en sensibilité, l'horreur du génocide, bien que présente dans le roman n'est pas ou peu montrée de façon trop abrupte. @Gaël Faye n'est pas intéressé par accuser les responsabilités des uns et des autres mais simplement à montrer l'absurdité
d'un génocide qui a fait tellement de morts sans aucune raison véritable si ce n'est la folie qui s'empare des hommes bien trop souvent.

@Petit pays est un grand roman.
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Le génocide rwandais raconté par un jeune garçon, Gaby, placé malgré lui « aux premières loges de ce spectacle de la haine », à Bujumbura au Burundi, sur les rives du lac Tanganyika. Dès les premières pages, le ton est grave, mais la suite nous livre le discours enjoué de cet enfant racontant son quotidien sous le soleil : les jeux avec les copains, les sorties en famille, la faune et la flore exotiques, les histoires des domestiques et des voisins, Mais bien vite, les dissensions politiques atteindront l'existence privilégiée et protégée de sa famille. Gaël Faye signe un premier roman qui parle et qui frappe, d'une écriture à plusieurs niveaux, et qui me ramène malgré moi au roman de Gil Courtemanche, Un dimanche à la piscine à Kigali, dont j'ai abandonné la lecture il y a quelques années, par peur de ce que j'y trouverais...
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Je me suis attachée très vite à Gaby, le narrateur, ce garçon de 10 ans, fils d'un Français et d'une Rwandaise. C'est lui qui nous raconte le Burundi, ce petit pays où il se sent bien. Il a une soeur plus jeune : Ana et des copains, avec qui il se baigne, fume, ramasse des mangues...
En quelques mois tout bascule. les ethnies Hutus et Tutsis se déchirent. Les coups d'état et les massacres se succèdent au Rwanda voisin et au Burundi...
A l'insouciance de l'enfance, succède très vite l'horreur et les drames de la guerre civile.
C'est un livre dur et j'ai pleuré plusieurs fois.
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
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Témoignage émouvant sur la fin de l'enfance, d'autant plus tragique pour Gabriel que ce passage à l'âge l'adulte est marqué par la séparation de ses parents, la guerre civile qui fait rage au Burundi et au Rwanda, et l'exil. Fils d'un expatrié français et d'une réfugiée rwandaise tutsi, le jeune Gabriel n'envisage pas d'autre avenir quand dans son Burundi natal. Malheureusement, l'Histoire le rattrape, les menaces de guerre civile vont l'amener à s'interroger sur son identité. Comme d'autres enfants avant lui ont découvert leur judéité, lui découvre ses racines tutsi et ne comprend pas bien pourquoi cela semble si important. La chape de plomb qui s'abat sur le Burundi et le Rwanda, les violences, le génocide, la folie sont évoqués à hauteur d'enfant, sans complaisance.
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Né à Bujumbura au Burundi d'un père français (jurassien) et d'une mère rwandaise, il est expatrié en France en 1995 durant la guerre au Burundi après le génocide des tutsis au Rwanda. Ce roman est bien sûr, inspiré de sa propre biographie, nourrie par les événements tragiques et monstrueux dont la population tutsie qui fut victime de ses ennemis séculaires, les hutus.
En 2016, il a alors « l'âge de raison », et son écriture n'est pas un pamphlet qui appelle la vengeance, mais un retour lucide sur une enfance insouciante et privilégiée dans une famille métissée. Les copains du quartier y ont une place essentielle. Les copains du même âge avec qui il partage le chemin de l'émancipation. C'est drôle et rassurant quant à son statut d'enfant encore insouciant.
Et puis à intervalles rapprochés, les faits moins heureux se succèdent. La séparation des parents, le coup d'état au Burundi en 1993 suivi d'une guerre civile, l'attentat à Kigali le 06/04/1994 qui a tué les 2 chefs d'états Rwandais et Burundais et provoqué le génocide qui a suivi. L'insécurité et la violence happent l'enfance et sa légèreté.
Alors, il écrit l'horreur. Celle des massacres, mais aussi celle que l'esprit humain ne peut plus contenir. Les descriptions réalistes ne sont pas issues d'un imaginaire détraqué, mais de témoignages de survivants. A la limite du soutenable pour nous lecteurs, imaginons la vision in-situ des témoins rescapés et les conséquences psychologiques induites. Il a su transmettre ce lot d'émotions avec justesse mais sans pathos. Pour un premier opus, on pourrait dire, du grand art littéraire.
Justement primé !

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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L'histoire du petit Gaby et de son enfance au Burundi, marqué par son appartenance au peuple Tutsi de par sa mère, et des massacres qui ont ravagés le Rwanda où une partie de la famille maternelle résidait. Cette épuration touchera également le Burundi ce qui amena Gabriel et sa soeur à fuir le pays pour rejoindre la France.

C'est une magnifique histoire que celle de Gaby, faites d'amitiés et de belles rencontres, mais aussi de peur et d'incertitude face à l'avenir.

Un livre magnifique qui fait parti de mes coups de coeur en ce début d'année.
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De l'autre côté de la frontière.
Encore un témoignage sur le génocide au Rwanda en 1994 ! Encore des massacres ! Encore les traumatismes des survivants ! On n'en finira donc jamais ? Telles pourraient être les réflexions qu'inspireront ce livre à un lecteur potentiel. Pourtant ce serait passer trop vite sur les qualités intrinsèques de cet ouvrage : il s'agit d'un véritable roman, fortement autobiographique certes mais qui puise sa force dans une solide structure littéraire. le narrateur, Gaby, un jeune garçon de 11 ans, nous fait vivre par ses yeux et par son esprit la façon dont il perçoit le monde. Globalement, le livre est construit autour de trois dialectiques en tension les unes par rapport aux autres.
D'une part, la dialectique de l'insouciance et de la dure réalité, marquée par la naïveté et la légèreté apparente du récit de l'intrigue caractérisée par un style fluide, poétique, recourant facilement à l'humour et au clin d'oeil. Gaby, pré adolescent, évolue dans un milieu aisé au Burundi, mais au fur et à mesure, ce monde protégé se fissure pour laisser apparaître la vie dans toute sa cruauté et sa rudesse impitoyable. Cependant, le ton du narrateur reste enjoué même si on ressent que l'esprit de l'enfant prend de la maturité.
D'autre part, la dialectique de la distance et de l'intimité qui place au début le monde des adultes loin des préoccupations de l'enfant. Il y a bien sûr des Tutsis et des Hutus, certains ne s'entendent pas bien, certains sont même en conflit, mais ça se passe au Rwanda, le pays voisin auquel le Burundi ressemble tant par ses origines ethniques et ses langues et avec lequel les Burundais entretiennent de multiples relations du fait de la porosité des frontières (si artificielles et pourtant si importantes dans les têtes). La mère du narrateur est d'ailleurs une Tutsie venant du Rwanda, terre que l'on aperçoit de l'autre côté du lac. Même si l'écriture maintient cette distance amusée entre ces deux pays, on sent bien qu'il n'existe pas de différence fondamentale entre Rwandais et Burundais.
Enfin, la dialectique de la survie et de l'effondrement qui repose sur ce style allègre, facilement humoristique, apparemment léger, qui cherche plutôt à masquer la réalité de l'horreur (toujours suggérée et maintenue à distance) qu'à faire preuve d'un voyeurisme aveuglant pour la sensibilité du lecteur. Cette façon de se réfugier dans la lecture et dans l'imaginaire face à des douleurs inexprimables traduit aussi une réaction face à la cruauté de la vie familiale et sociale, une réaction de survie, de dépassement de la brutalité des faits en manifestant un surcroît de volonté de s'en sortir et de rester debout.
Finalement, sans qu'on s'en aperçoive, Petit Pays est un livre écrit au bord du gouffre mais sans aucune fascination pour le vide. Un premier roman remarquable et un auteur à suivre.

Lien : http://www.critiqueslibres.c..
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