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EAN : 9782351781869
272 pages
Gallmeister (03/01/2019)
3.52/5   29 notes
Résumé :
« Quelque chose de certain a été perdu ».
Ce sont les seuls mots qui viennent à Gene pour parler de sa femme, Maida, après sa disparition. Quoi de plus insaisissable que le souvenir d'une personne aimée ? Gene se remémore leur rencontre, leur mariage, les étés joyeux près du lac, avec leurs amis de toujours Ed et Gayle, dans des maisons traversées de rires et d'enfants. Sur les photos, Maida est toujours radieuse.
Mais étaient-ils vraiment heureux ? ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallmeister...

Après 49 ans de mariage, Gene perd sa femme, Maida. Décédée en juin, une cérémonie de commémoration va être organisée en cette fin d'été. Pour l'aider, sa fille, Dary, accompagnée de sa petite-fille, va venir passer quelques jours à Colton. Également entouré de ses fidèles amis depuis l'université, Gayle et Ed, sur qui il peut compter sans souci, Gene va cependant devoir écrire tout seul son discours prononcé en ce jour. Ce sera l'occasion pour le vieil homme de se rappeler quelques souvenirs passés avec Maida, la personnalité de cette dernière, leur rencontre, leur vie ensemble, leurs été passés avec Gayle et Ed, l'éducation qu'ils ont donnée à leur fille... Des pensées qui vont quelque peu l'ébranler...


Katharine Dion nous offre un premier roman prometteur. Traitant avec subtilité du deuil et des moments qui s'ensuivent, l'auteure dépeint avec beaucoup d'émotions les sentiments et sensations de Gene, veuf seulement depuis quelques semaines. Mais il peut compter sur le soutien et l'aide de sa fille et de ses amis. Se remémorant certains pans de son passé, faisant appel à des souvenirs qui lui sont chers, Gene apprendra sur lui-même, sur Maida et cela lui permettra d'aller de l'avant, puisqu'ici, il n'est nul question de s'apitoyer. Ce roman, introspectif, intime et au rythme posé, fait montre de délicatesse, d'une certaine douceur. L'auteure aborde différents thèmes tels que le deuil, le bonheur, l'amour, la connaissance de l'autre... Des réflexions tantôt graves, tantôt légères. Un roman bien amené, juste et à l'écriture ciselée qui, cependant, aurait sans nul doute pu être plus profond puisqu'il y avait matière...
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Que reste-t-il de nos amours ? ♪ ♬ ♫ Que reste-t-il de ces beaux jours ? ♪ ♬ ♫...
On a tous fredonné un jour cette chanson mélancolique de Charles Trenet. Cet air continue de me trotter dans la tête alors que je viens de refermer ce magnifique livre dont je vais maintenant vous parler. Après Maïda est le premier roman d'une jeune auteure américaine, Katharine Dion, qui vient de paraître aux Éditions Gallmeister. Je remercie Babelio qui m'a fait connaître ce roman grâce à sa dernière opération Masse Critique.
Gene est septuagénaire, il vient de perdre brutalement sa femme Maïda. le roman débute au moment où la fille de Gene, Dary, et le couple ami de toujours, Gayle et Ed, retrouvent celui-ci peu avant les obsèques de son épouse.
Durant les 265 pages de ce livre ciselé d'une écriture sensible et délicate, Gene va se pencher sur cinquante ans de sa vie : son amitié avec Ed qui commence à l'Université, la rencontre des deux jeunes hommes encore étudiants, avec celles qui deviendront respectivement leurs épouses, Maïda et Gayle. L'amitié indéfectible des deux couples durant cinquante ans, même si Maïda et Gene vivront une existence sociale bien plus modeste que leurs deux amis, les moments joyeux près du lac où Ed et Gayle ont une maison secondaire et les invitent tous les étés, la venue des enfants...
Gene va convoquer les souvenirs durant ce temps qui précède les obsèques de son épouse et durant les jours qui vont suivre. C'est le livre du souvenir qui revient sur ces cinquante années. Maïda, c'est tout d'abord le visage d'une femme toujours radieuse sur les photos, même si elle n'aimait pas beaucoup qu'on la prenne en photo.
Gene revient sur ses pas, refait le chemin en sens inverse, il revient à tâtons vers son passé, le passé encore proche et celui plus lointain, les mains peut-être sur le front comme pour ne pas se laisser éblouir par cette rencontre avec le bonheur des beaux jours.
Des personnages se croisent, les amis de toujours, des rires d'enfants traversent les maisons et les jardins, les étés ensemble près du lac ressemblent à l'insouciance, au temps suspendu au-dessus du vide.
C'est une petite voix de l'intérieur qui monte peu à peu. Gene est cette voix. Il tend sa mémoire vers le rideau du bonheur, qu'y a-t-il derrière ce bonheur, derrière l'image presque insaisissable de la femme qu'il a aimée ? Qu'y a-t-il derrière ce rideau où transparaissent déjà des ombres ?
Des questions viennent peu à peu dans l'esprit de Gene, au moment où la disparition de sa femme lui offre l'occasion de se rapprocher de sa fille, mais celle-ci continue de demeurer à distance et n'hésite pas à distiller quelques coups de canif dans l'image idyllique du bonheur conjugal qu'ont offert ses parents.
Et puis, est-ce à cause de cela, de la douleur du deuil, des bruits du passé ? À la faveur des nuits d'insomnie qui suivent les obsèques de Maïda, Gene erre comme un fantôme dans ses souvenirs qui peu à peu se déchirent comme d'immenses voiles abîmées par le vent.
Le doute et les failles viennent comme des embruns. C'est la fragilité d'un homme qui se penche sur sa vie, commence à douter de l'authenticité du bonheur qu'il a vécu durant cinquante ans, fait connaissance avec son corps vieillissant, se prend à croire encore à quelques illusions. Ce corps peut-il encore étreindre une femme ? Et ce cœur qui bat fébrilement sous sa poitrine, ce cœur peut-il encore aimer ? Il y a des gestes qui tremblent, et d‘autres qui s'accrochent délicieusement aux lambeaux de la vie qui commencent à battre dans le vent.
J'ai été séduit par l'écriture fine, belle, d'une justesse impressionnante, par les phrases qui se déroulent avec douceur et lenteur au fil des pages. Les sentiments et les doutes sont peints avec beaucoup d'élégance. Ce premier roman est une magnifique rencontre.
Le chemin intérieur qu'accomplit Gene, presque au soir de sa vie, est particulièrement touchant, tout en étant dans la retenue.
Ici il est question d'amitié et d'amour, du mariage, de la famille et du couple, de la parentalité, de ceux que nous aimons et croyons connaître, avec en filigrane des choses qui affleurent comme la confiance, l'intimité, le désir, le secret...
Bonheur fané, cheveux au vent ♪ ♬ ♫
Baisers volés, rêves mouvants ♫ ♪
Que reste-t-il de tout cela ♬ ♪♪
Dites-le-moi... ♪ ♪ ♪
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C'est la jolie critique de berni_29
qui m'a donné envie de lire ce roman. le sujet ne semble pas joyeux puisque nous faisons la connaissance de Gene qui prépare un texte de commémoration pour sa femme décédée après 49 ans de mariage. Retour arrière sur leurs jeunesses et le couple d'amis. Des passages sublimes par une écriture d'une jeune écrivaine prometteuse. Sensibilité et intelligence. Merci Bernard. Voir sa critique pour plus de détails.
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Maida est partie trop tôt, emportée par la maladie à l'aube de la vieillesse, Gene son mari se souvient. Gene et Maida, c'est l'histoire intime d'un couple, de ses joies et de ses peines. Gene et Maida et Ed et Gayle, c'est l'histoire de deux couples, de quatre amis, de deux familles de la classe moyenne américaine. Mais c'est surtout l'histoire de Gene, de ses choix, de ses renoncements, de ses certitudes et de ses doutes. A l'heure du bilan d'une vie, Gene se questionne. Gene et Maida et Ed et Gayle ont-ils été vraiment heureux ?Un demi-siècle dans l'intimité d'un couple. Quel beau roman fort et tendre. « Après Maida » fourmille de détails intimes, doux ou amers qui fabriquent une vie. Un roman sur le deuil que l'on le croirait écrit par un vieux routier tel que Richard Ford, Donna Tartt, Philippe Roth ou Joyce Carol Oates. Erreur, Katherine Dion est une jeune écrivaine qui nous offre un premier roman à l'écriture fine et précise, parfaitement maitrisée. Un vrai plaisir de lecture.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En plein été, j'ai lu un peu par hasard ce roman de l'autrice @Katharine Dion , une Californienne dont c'est le premier roman.

Mince, me suis- je dit, voilà que je lis encore un roman des États-Unis, moi qui trouve que cette pénible nation bâtie sur le vol des terres des tribus dites natives et leur quasi extermination suivi de l'esclavage et de l'installation d'un capitalisme mondialisé est vraiment une lourde nation armée et que la France notamment '' suit '' beaucoup trop dans ce qu'elle a de pire...

Cette parenthèse - précision écrite, j'ai trouvé ce premier roman assez réussi et intéressant.

Il s'agit de Gene qui est là, veuf récemment de Maida .
Maida et Gene ont été mariés environ 50 ans ensemble.

L'histoire va se dérouler autour du quotidien de cet homme qui se retrouve brutalement seul et en parallèle de tous ses souvenirs depuis sa rencontre avec Maida ( et ce qui a précédé) , leur mariage, leur vie commune, la naissance de leur fille, le choix de son travail, du sien à elle etc...

Petit à petit, l'autrice choisit de lui faire vivre de plus en doutes concernant sa vie passée : Maida fut-elle vraiment heureuse ? Et elle utilise le personnage de sa fille, une adulte ayant choisi de vivre seule et d'avoir un enfant par insémination artificielle, pour lui instiller une autre vision de son couple et de Maida.

C'est là que ça pèche un peu : La fille unique du couple n'est pas très bien dans sa vie, communique peu, mais se permet de juger sévèrement son père, le couple parental.

Étant donné que c'est un premier roman, je me suis demandé s'il n'y avait pas là une part personnelle de règlement de compte...

Bon.

En mettant cet aspect de côté, ( j'ai trouvé ça possible) ce récit d'un homme en deuil, désarmé face à sa fille en colère, et à la perte de sa femme aimée reste à lire.

Les deux autres personnages importants sont un couple d'amis qui ont toujours été là : C'est par Ed que Gene aura rencontré Maida. Puis Ed, marié avec Gayle achètera une maison de vacances, que les deux couples partageront chaque année.

Les enfants ont une grande place dans les histoires de ces vies partagées, la nature de ces temps de vacances également.

Ce sont des vies simples en apparence, des couples solides, des amitiés fiables.
Et c'est vrai que la lecture de ses vies passées le montre finalement.

Gene va douter, puis il va vivre une courte histoire avec une autre femme, et va de plus en plus échanger avec sa fille et Ed.


La fin sera tendre, dans cette maison au bord du lac, c'est un roman d'une époque qui semble révolue et j'ai trouvé le personnage principal intéressant et attachant, mais je ne suis pas tout à sûre que les interrogations qu'il traverse dans ce roman , puissent lui appartenir.
Peu importe, après tout ?
Oui, ça reste une lecture qui m'a parlé d'amour, de perte, de mémoire et de l'immense, parfois, difficulté de compréhension et communication entre parents et enfants.

Ça parle d'amour et c'est toujours un bon sujet.



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critiques presse (4)
Actualitte
18 mars 2019
Une promenade mélancolique dans la psyché d'un vieil homme, le cœur vidé, qui affronte seul, ou presque, le deuil de son épouse.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaLibreBelgique
14 mars 2019
Le premier roman de Katharine Dion s’empare du deuil avec subtilité et espoir.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaPresse
25 février 2019
Il s'agit d'un premier roman pour la jeune femme et on est complètement séduit par la profondeur et la justesse de ses personnages, par la sensibilité de son écriture, par l'intelligence du cœur [...] Bref, voilà un premier roman remarquable.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeMonde
18 février 2019
Avec Après Maida, Katharine Dion signe un premier roman lumineux sur le deuil.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Lui-même se sentait brisé. Pas de manière merveilleuse, bien au contraire ; un homme ayant passé sa vie à désirer une chose qu'il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas l'amour. Il avait toujours essayé de bien se comporter, d'agir avec décence, pensant que quelqu'un finirait par l'aimer pour cela. Quelque part en chemin, il avait adopté l'idée que la bonne conduite était récompensée d'un amour infaillible. Cet amour, il l'avait attendu, sans comprendre qu'il était lui-même acteur et que ses propres impulsions avaient le pouvoir de créer, de déformer ou de contrarier. Gene ne pouvait affirmer que cette attitude lui avait rendu la vie belle ou significative. Mais il pouvait affirmer qu'elle avait été source de douleur. Elle l'avait blessé.
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On lui avait dit que le chagrin s'atténuerait. Il ne le croyait pas depuis la mort de son père, qui n'avait cessé de résonner en lui après toutes ces années, la distance parcourue après un décès semblait prendre la forme d'un cercle ; il suffisait d'une nouvelle perte pour comprendre que l'on revenait toujours au même point. À ceci près qu'aujourd'hui, Gene était plus âgé et plus vulnérable, moins à même d'assimiler la dévastation. Parce que le corps n'avait qu'un espace limité pour accueillir toutes les morts qu'il lui fallait absorber afin de continuer à vivre.
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Il étudia ses rouges à lèvres, des tubes noir et argent renfermant des couleurs éclatantes, chacune ayant atteint divers stades de concavité, un négatif des lèvres de Maida. Il avait tant aimé sa bouche ! Il avait tout aimé du physique de sa femme, ses cheveux blondis par le soleil, ses yeux rehaussés de sourcils sombres qui vous mettaient au défi de l’ignorer, mais c’était sa bouche qui lui plaisait le plus, la lèvre inférieure si sensuelle, sa légère moue, même quand Maida souriait. Gene effleura sa propre bouche du rouge le plus usé : il avait le goût savonneux des lèvres maquillées de sa femme. Le goût de Maida lui interdisant de l’embrasser parce qu’elle venait de se maquiller, le goût de Gene l’embrassant malgré l’interdiction.
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Quand une personne était vivante, l'imagination avait encore le champ libre, mais avec les morts, tout était circonscrit. Les instants partagés ne pouvaient plus occuper ni le présent ni l'avenir.
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Une force mystérieuse émanait des livres, et ce mystère avait une dimension quasi érotique, parce qu'il exigeait une persévérance acharnée au terme de laquelle le texte ne s'offrait pas forcément au lecteur.
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