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Borges : Oeuvres complètes tome 1 sur 2

Jean-Pierre Bernés (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070112616
1752 pages
Gallimard (13/05/1993)
4.59/5   58 notes
Résumé :
Ce volume contient les œuvres suivantes : Ferveur de Buenos Aires - Lune d'en face - Cuaderno San Martín - Evaristo Carriego - Discussion - Histoire universelle de l'infamie - Histoire de l'éternité - Fictions - L'Aleph - Autres inquisitions. Articles non recueillis : Autour de l'ultraïsme - Chroniques publiées dans la revue «Proa» - Chroniques publiées dans «La Prensa» - Chroniques publiées dans «Sur» - Films - Chroniques publiées dans la revue «El Hogar» - Textes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je suis partout à la fois brisé en mille éclats de voix.

Ts'ui Pên, la simultanéité absolue tel un dieu parcourant en un seul jet toutes ses possibilités.

L'un, l'onde la vague de l'électron que notre conscience effondre par son observation en une particule.

Unique parfum brodé dans tous ses opposés, traversé de l'histoire dont l'ossature n'est qu'une tapisserie composée d'affirmations et de réfutations.

Un seul parfum disséminé dans les différentes assiduités ou carences d'un état ne se percevant que d'une manière identique.

Énergie ou fantôme d'un même ressenti déployant son existence ou son retrait sur un réseau temporel aux multiples ramifications.

L'opportunité de pouvoir élaborer en un seul jet l'intégralité de son inconditionnel devenu l'unique demeure de chacun de ses raisonnements.

L'Aleph, mort ou vivant au même instant sur une même tapisserie atout et désagrément d'une seule émanation capable de s'assumer spontanément dans toutes ses complémentarités.

Antinomie d'un esprit contraint de visiter son environnement de manière séquentielle à l'aide d'un langage sans cesse rénové.

La profondeur de l'absolu captée en un seul regard associée à la contrainte de bâtir son histoire au coup par coup en se servant pour cela de ses ressources les plus mordantes.

Fictions le jardin aux sentiers qui bifurquent.

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En ces époques, le monde était une carte qui avait les dimensions illimitées de l'espérance, les géographes noctambules l'arpentaient; leurs pas, au cours des siècles avaient menés quelques uns - devenus des héros légendaires dont on en parlait ensuite pendant des générations jusqu' à ce qu'un autre s ‘y risquât à nouveau - aux confins du monde, là où une autre carte était un monde nouveau; on disait même que certains - ignorance ou choix ?- avaient franchi les confins; certains en étaient revenus.
Quand ils croisaient d'autres géographes dans ces mondes nouveaux - grâce à la langue universelle de John Wilkins ils pouvaient comprendre et être compris - ils apprenaient que les mêmes questions agitaient les esprits: tous parlaient du Poète, que l'un des anciens géographes - d'on ne sait quel monde - mais si l'on en croit les recherches menées depuis trois siècles, il semble que chaque monde ait dans son histoire ce vieux géographe - il y a des millénaires, combien ? on ne le sait plus - avait rencontré et il récitait une brève composition (…)qui lui procura en même temps l'immortalité et la mort. le texte en est perdu (plusieurs tiennent pour assuré qu'il se composait d'un seul vers, d‘autres d'un seul mot). L'idée s'est perpétuée puis amplifiée, il est désormais tenu pour certain que ce texte est la réponse à toutes les questions, que le Poète était le créateur de l'univers, le père premier. Les géographes cherchent le monde où vivait le Poète, espérant y trouver le texte original - au moins un indice. Tant que les années qui passent ne leur ôtent pas l'espoir de trouver, ils imaginent le paradis sous l'espèce d'une carte de l'univers.
Parfois, ils rencontrent de vieux géographes, n'ayant jamais quitté le secteur du monde où ils sont nés qui leur enseignent ce qu'ils ne savent pas à eux qui, sans doute, en savent davantage.
Et puis quand cette quête, vaine - jusqu'à nos jours - arrive à son terme, lorsque le géographe qui a survécut au lâche et au vaniteux qu'il était, est certes encore un insensé - mais devenu raisonnable devant la mort il peut adresser une dernière prière: plut au ciel que je fus né mort.
,
J'aime à rêver les textes, les poèmes de José Luis Borges au son d'une Milonga ou d'un vieux Tango dans les bras d' une femme de Palerme avec laquelle je connaitrai des aubes sans fin pour apprendre la mort.

M'ont tenus la main: La Bibliothèque de Babel, Autres Inquisitions, La Parabole du Palais, Poèmes des Dons, La Renommée, The thing I am
Le Poète proclame son renom, Élégie des Portails

©Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Pas de tome II, dans ma librairie.
La veuve abusive qu'est madame Maria Kodama refuse la réédition !
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Un autre écrivain aveugle, Borges, après Homère qui l'inspira.

Nous prendrons plaisir à découvrir ou redécouvrir sa prose parfois fantastique dans les labyrinthes de sa Bibliothèque de Babel, de l'Aleph ou bien encore avec les 9 essais sur Dante.
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Les deux tomes sont à nouveau disponibles!!!
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Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
Simplicité

La grille du jardin s'ouvre
avec la docilité d'une page
qu'interroge une fréquente dévotion.
J'entre dans la maison, et mes regards
n'ont pas besoin d'observer des objets
qui sont déjà totalement dans la mémoire.
Je connais bien les habitudes et les âmes
et ce dialecte d'allusions
qui va tissant tout groupement humain.
Je n'ai pas besoin de parler
ni de feindre des privilèges ;
ils me connaissent ceux qui m'entourent,
ils savent bien mon angoisse et ma faiblesse.
C'est là toucher à ce qu'il y a de plus haut,
à ce que peut-être nous donnera le ciel :
non le prestige ni les victoires
mais seulement d'être admis
comme une partie de la Réalité indéniable,
comme les pierres et les arbres.

A Haydée Lange

(Extrait de Ferveur de Buenos Aires p. 22)
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Aucune étoile ne restera dans la nuit.
Ni la nuit ne restera.
Je mourrai et avec moi mourra la somme de l'intolérable univers.
J'effacerai les pyramides, les médailles, les continents, les visages.
J'effacerai l'accumulation du passé.
Je réduirai en poussière l'histoire, en poussière la poussière.
Je regarde le dernier coucher de soleil.
J'entends le dernier oiseau.
Je lègue le néant à personne.

Tel que relevé pour "Les fils de la pensée"
https://filsdelapensee.ch/
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Pendant toute mon adolescence j'ai pensé que c'était une injustice que l'on m'aimât. Je ne méritais pas que l'on m'aimât, d'aucune façon, et je me souviens que le jour de mon anniversaire me remplissait de confusion, parce que tout le monde me comblait de cadeaux et que je pensais n'avoir rien fait pour les mériter et être une sorte d'imposteur. Ce n'est qu'à trente ans passés que j'ai surmonté cette impression.
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Que voulez-vous que je dise de moi? Je ne sais rien de moi! Je ne sais même pas la date de ma mort.

Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
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J'ordonnai à mon esclave de surveiller la face du désert. Saïd et moi, exténués, dormîmes. Cette nuit, je rêvai que j'étais prisonnier d'un filet de serpents. Je me réveillai épouvanté. L'aube venait. À côté de moi dormait Saïd. Le contact d'une toile d'araignée sur ma peau m'avait fait rêver ce songe. Je fus fâché que Saïd, qui était lâche, dormît avec une si parfaite tranquillité. [p. 157]
[...]
- Oui, il ne m'étonnerait pas que la toile d'araignée, j'entends la forme universelle de la toile d'araignée, ou pour parler clairement, la toile d'araignée de Platon, eût suggéré son crime à l'assassin (parce qu'il y a un assassin). Tu te souviens que el Bokhari rêva dans un tombeau d'un réseau de serpents et qu'il découvrit à son réveil qu'une toile d'araignée lui avait suggéré ce songe. [p. 164]
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Videos de Jorge Luis Borges (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorge Luis Borges
Rencontre proposée par Yves le Pestipon.


Béroalde de Verville, «Le May».
On a longtemps oublié Béroalde de Verville, mais on le redécouvre. Cet écrivain du passage entre 16e et 17e siècle ne ressemble pas à ceux qu'honore la tradition scolaire. Ce n'est pas un classique, voire un préclassique, qui illustrerait la clarté. Plusieurs de ses oeuvres – comme le Moyen de parvenir – peuvent passer pour incompréhensibles. Il s'est intéressé à l'alchimie, à la spiritualité, aux étrangetés du monde. On le lit avec grand intérêt depuis le Surréalisme, le Grand Jeu, Fluxus, Novarina, Borges, ou à partir de Rabelais. On cite régulièrement, en suivant une anthologie parue au 19e siècle, un poème qu'on dirait fort libertin, s'il n'était aussi fortement ancré dans de très vieilles traditions: «Le May». C'est un scandale concentré, une grâce efficace, et un plaisir. Nous nous y essaierons, en ce début du mois de mai.
Très petite bibliographie
Anthologie de la poésie amoureuse de l'âge baroque, livre de poche.
L'histoire des vers qui filent la soie, Classiques Garnier.


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06/05/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER

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