UN PHÉNIX 🪶
En fait, ce roman je l'ai lu depuis plusieurs semaines déjà. Je l'ai beaucoup aimé. Mais je ne savais pas trop comment l'aborder pour vous donner envie de le lire. Parce que se lancer sur des sujets comme les pompes funèbres et le BDSM, avouez qu'a priori ce n'est pas très vendeur.
[elle commence bien cette chronique qui ressemble plutôt à un refus d'obstacle !]
Pourtant je vous conseille d'aller rencontrer Amélia, la narratrice. D'abord pour le voyage en Tasmanie et sa nature généreuse.
Ensuite, parce qu'Amélia, dès le début, on s'attache à elle.
Une ironie un peu grinçante comme on aime.
Une franchise cachant une grande sensibilité.
Amelia maquille les morts dans l'entreprise familiale de pompes funèbres. Une mission délicate et essentielle pour les familles et la dignité du défunt.
Alors autant vous dire que la mort ça la connaît!
Pourtant, quand elle la frappe personnellement c'est une autre affaire…
Sa mère meurt subitement.
Douleur trop vive
Deuil inenvisageable.
Elle débarque chez son père en Tasmanie, le coeur en flamme, prête à s'embraser, prête à s'oublier, pour oublier…
C'est là que le milieu BDSM intervient.
[NON, ce n'est pas le moment de quitter cette chronique ! ]
Ici aucune provocation ni voyeurisme.
Ella Baxter raconte avec délicatesse ce milieu plus sensible qu'il n'en a l'air.
Amélia devient cette « créature de douleur » dans ce club sado-maso, lieu de tous les possibles.
Elle découvre
se découvre
se transforme
Pour ne plus être elle-même,
sortir de son corps,
fuir ce monte dans lequel sa mère n'est plus
se libérer de sa douleur en mettant son corps à l'épreuve.
« Personne ne dit que le deuil est une teinture qui coule lentement et colore peu à peu tous les aspects de la vie. »
Un premier roman étonnant et surtout émouvant (l'excipit est une apothéose) grâce à la sensibilité de son personnage, son expérience subversive, et un style touchant le lecteur.
C'est extrêmement bien écrit et j'aime particulièrement ces textes qui me prennent par la main et m'emmènent là où je ne serais pas allée seule, pour finir par me surprendre et m'impressionner.