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Adrien Durand (Traducteur)
EAN : 9782494054066
240 pages
Le Gospel (16/02/2024)
4.31/5   8 notes
Résumé :
Amelia Aurelia est une jeune femme au contact constant de la mort. Employée par l’entreprise de pompes funèbres familiales sur la côte australienne, elle est experte dans le maquillage des défunts, les sublimant une dernière fois auprès de leurs proches. Sa vie est compartimentée en deux réalités: le deuil des autres qu’elle accompagne pendant la journée avec sa famille légèrement dysfonctionnelle et l’oubli qu’elle cherche chaque nuit lors de relations fugaces enta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« This book is not for everyone »

Effectivement, ce premier roman écrit en six ans n'est pas à mettre dans les mains de tous. Au risque de faire fuir les lecteurs réfractaires aux contenus explicites qui se situent dans ces pages. Pourtant, Une créature de douleur n'est pas un roman provocateur ni tapageur. C'est un roman sur le deuil. Sur l'après. Et sur la façon qu'ont les êtres de gérer cette étape cruelle et difficile.

Alors me direz-vous comment la souffrance inhérente au deuil peut être vue sous le prisme de la scène BDSM ?

Et c'est là qu'Ella Baxter frappe fort. Si au début, la réticence était ma compagne pour cette excursion en Tasmanie, l'autrice m'a attachée d'emblée à son personnage Amelia Aurelia. Cette jeune femme maquilleuse funéraire, le jour, occupée à parfaire ce dernier visage que les proches apercevront de leur défunt, le soir, ce psychopompe change de costume et enchaîne les rendez-vous avec les hommes. Une manière bien singulière de se débarrasser de ce trop-plein, afin d'oublier, d'occulter les griffes acérées de la mort, par une chaleur humaine, un contact sur sa peau qui la raccrocherait à la réalité.

« Shakespeare a écrit un jour que deux personnes ensemble ressemblent à une bête avec deux dos, et la plupart du temps, la nuit, je me retrouve à essayer de m'assembler avec quelqu'un pour devenir cette créature à deux têtes, des bras qui s'agitent, des dents qui s'entrechoquent et des cheveux entortillés. Un nouvel animal. »

Suite au décès de sa mère, Amelia, effondrée, va se chercher afin de retrouver la partie qui s'est éteinte en même temps que sa petite maman.
Une quête de sens qui va la faire sortir des chemins balisés et entretenus. Si certaines scénettes peuvent heurter la sensibilité du lecteur, sachez qu'il s'y dégage toujours une certaine ironie, un trait d'humour, mais aussi une délicate tristesse. Je n'ai pas vu ce roman comme un déballage d'obscénités, mais plutôt, comme une étape nécessaire à sa reconstruction, une manière de se défaire de son chagrin.

C'est un roman atypique, qui détonne par son fond et sa poésie douce, mais aussi parfois cruelle, qui ne plairat pas à tous, mais qui je l'espère arrivera à faire sa place auprès d'un lectorat. Moi, c'est du tout cuit.
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UN PHÉNIX 🪶

En fait, ce roman je l'ai lu depuis plusieurs semaines déjà. Je l'ai beaucoup aimé. Mais je ne savais pas trop comment l'aborder pour vous donner envie de le lire. Parce que se lancer sur des sujets comme les pompes funèbres et le BDSM, avouez qu'a priori ce n'est pas très vendeur.
[elle commence bien cette chronique qui ressemble plutôt à un refus d'obstacle !]

Pourtant je vous conseille d'aller rencontrer Amélia, la narratrice. D'abord pour le voyage en Tasmanie et sa nature généreuse.
Ensuite, parce qu'Amélia, dès le début, on s'attache à elle.
Une ironie un peu grinçante comme on aime.
Une franchise cachant une grande sensibilité.

Amelia maquille les morts dans l'entreprise familiale de pompes funèbres. Une mission délicate et essentielle pour les familles et la dignité du défunt.
Alors autant vous dire que la mort ça la connaît!

Pourtant, quand elle la frappe personnellement c'est une autre affaire…
Sa mère meurt subitement.
Douleur trop vive
Deuil inenvisageable.
Elle débarque chez son père en Tasmanie, le coeur en flamme, prête à s'embraser, prête à s'oublier, pour oublier…
C'est là que le milieu BDSM intervient.

[NON, ce n'est pas le moment de quitter cette chronique ! ]
Ici aucune provocation ni voyeurisme.
Ella Baxter raconte avec délicatesse ce milieu plus sensible qu'il n'en a l'air.

Amélia devient cette « créature de douleur » dans ce club sado-maso, lieu de tous les possibles.
Elle découvre
se découvre
se transforme
Pour ne plus être elle-même,
sortir de son corps,
fuir ce monte dans lequel sa mère n'est plus
se libérer de sa douleur en mettant son corps à l'épreuve.

« Personne ne dit que le deuil est une teinture qui coule lentement et colore peu à peu tous les aspects de la vie. »

Un premier roman étonnant et surtout émouvant (l'excipit est une apothéose) grâce à la sensibilité de son personnage, son expérience subversive, et un style touchant le lecteur.
C'est extrêmement bien écrit et j'aime particulièrement ces textes qui me prennent par la main et m'emmènent là où je ne serais pas allée seule, pour finir par me surprendre et m'impressionner.

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Un livre magnifique sur le deuil, qui sait dépeindre avec une fidélité très imagée le sentiment du manque. Cependant, l'histoire pêche un peu du côté de la partie BDSM et tourne vite en rond.
A lire tout de même pour la partie de l'histoire dédiée au deuil.
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Amélia, jeune femme de 28ans a un métier pas commun, elle est maquilleuse funéraire dans la boîte familiale. Tout roule pour elle, elle enchaîne les conquêtes Tinder sans lendemain et profite au maximum du plaisir qu'apporte la sexualité. Tout s'écroule lorsque sa mère décède brusquement. Elle décide de mettre de la distance avec cet événement et part rejoindre son père en Tasmanie. Elle découvrira là-bas le BDSM qui sera pour elle un moyen de s'affranchir. Lors de ces expériences BDSM l'auteure nous confronte à la métamorphose de la douleur de Amélia, la douleur physique remplace la douleur psychique. Pour apaiser la sienne, elle tentera alors de faire souffrir physiquement un autre.
J'ai adoré ce roman intense qui traite avec habilité du deuil, de la possession de notre corps, de comment on l'utilise et ce qu'on lui inflige et de l'annihilation du corps au profit de l'esprit.
Avec beaucoup de justesse Ella Baxter nous partage des réflexions poussées sur le corps, le deuil et nous plonge dans le milieu du BDSM qui peut parfois heurter sans pour autant traumatiser.
L'auteure ici nous parle de sujets universels avec beaucoup de poésie, ce qui empêche les passages traitant de sexualité de paraître trash ou glauques. Un très bon premier roman, à lire absolument !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (1)
Liberation
19 février 2024
Une jeune Australienne, thanatopractrice, perd sa mère et fait son entrée sur la scène BDSM en Tasmanie.
Lire la critique sur le site : Liberation

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