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EAN : 9782882535504
192 pages
Luce Wilquin (Editions) (13/09/2018)
3.97/5   15 notes
Résumé :
Ce qui importe, ce n’est pas la vie qu’on a reçue mais la manière dont on la vit.

Alicia Zitouni est ce genre de femme qui a tout pour aller mal. D’origine marocaine, elle est née en Belgique, mais ne se sent ni d’ici ni de là-bas. Elle sillonne une vie chahutée et marquée au fer rouge par un environnement violent, enfermant, acculturé et soumis au diktat des hommes. Pourtant Alicia rayonne. Elle transpire cet enchantement pour la vie qui permet de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Mathilde est journaliste et surtout la fidèle amie d'Alicia, une cheffe gastronome de grande renommée. Mathilde se rend au Maroc, décidée à écrire le roman d'Alicia.
C'est que Alicia est une femme au destin particulier. D'origine Marocaine, elle naît dans une famille où son père, la Bête, se montre souvent violent, auprès d'une mère, l'Homme, se montre indispensable dans cette famille vacillant entre haine et amour.
Mathilde s'attarde sur la vie particulière de la jeune femme marocaine, y incluant toute la lumière qu'il lui revient, Alicia tellement solaire, tellement proche du bien et du bon côté de la vie. Protégée des Dieux, elle tracera son destin entre les obstacles qui se mettront sur sa route. Elle cherchera l'amour, la vérité et un sens empreint de lumière à sa vie.
Mathilde l'écrit, la raconte et entre les interstices, elle se penche sur sa propre existence dans un lien insondable l'unissant à Alicia.

Ce roman est largement inspiré d'une histoire vraie où l'auteure belge rend un bien bel hommage à son amie.
Une jolie écriture non rébarbative, sans détour, sans longueur pour un roman qui range et dérange dans ses dix-sept valises les trésors du soleil brûlant.
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D'abord, je remercie chaleureusement Babelio pour son opération Masse Critique et les éditions Luce Wilquin qui m'ont toutes les deux permis de réaliser mon rêve de chroniquer ce roman. Je tiens à leur présenter mes excuses pour avoir attendu le dernier jour pour publier ma petite chronique, mais c'est un livre que je voulais déguster lentement, comme un fruit savoureux tombé d'un arbre au pied duquel je médite.

Tout commence il y a deux mois. En écoutant la radio, j'entends Isabelle Bary, que je ne connais absolument pas, présenter son dernier roman « Les dix-sept valises » dans une émission consacrée à l'optimisme et au bonheur. Mue d'une impulsion subite, j'ai décroché mon téléphone pour appeler l'émission afin de témoigner et quelle ne fut pas ma surprise de passer en direct ! Lorsque j'ai raccroché, je tremblais, stupéfaite de ma propre audace.

Et puis, il y a plus d'un mois, Masse Critique a mentionné ce roman dans la liste des livres possibles. J'ai évidemment sauté sur l'occasion et je l'ai reçu dix jours plus tard.

Dans ce récit, écrit à la première personne, la narratrice, Mathilde Lambert, est une jeune journaliste pour un hebdomadaire d'informations et de loisirs.

L'histoire débute le 4 septembre 2018, sur une plage où Mathilde cherche en vain une jeune femme, Alicia Zitouni. La veille, elle avait pris l'avion pour Essaouira afin de la rejoindre. Alicia est, comme elle l'explique, une très belle femme "anormalement solaire, du genre qui voit le beau partout et du coup, le beau le lui rend bien », d'origine mi-marocaine, mi-algérienne qui vit en Belgique. Elles se sont rencontrées par hasard un an plus tôt, dans les cuisines d'une auberge des Ardennes belges où Mathilde devait effectuer un reportage sur "la détresse de l'homme moderne".

Depuis, Alicia a connu une carrière fulgurante dans le monde de la gastronomie belge et est devenue une cheffe réputée que toute la presse cherche à interviewer. Mais Alicia n'aime pas la célébrité et a choisi de donner l'exclusivité de son interview à Mathilde qui l'a donc rejointe au Maroc. Malheureusement, Alice disparaît sur la plage. Vraisemblablement noyée. Après trois jours de deuil, Mathilde se ressaisit : "Il est temps de continuer à vivre ».

Dans une très jolie mise en abyme, Mathilde décide alors de raconter l'histoire d'Alice. Mais pas de la manière que souhaite l'hebdomadaire qui l'emploie. Elle veut que ce soit un roman. Aussi, elle plaque son boulot pour deux mois, s'installe au Maroc, dans l'appartement qu'Alice avait loué et choisit de se mettre dans sa peau pour la raconter.

Car l'histoire d'Alice, c'est tout sauf un conte de fée. Dès sa plus tendre enfance, elle a été confrontée au désamour de presque tous ses proches, au rejet, à la pauvreté, la saleté, soumise à la violence physique et aux brimades… Comment, se demande Mathilde (qui a tout pour être heureuse mais ne l'est pas), Alice est-elle parvenue traverser toutes ces épreuves avec tant de joie de vivre, de bonheur et de charisme ?

Je ne pourrai pas vous le raconter au moment où j'écris ces lignes car j'en suis là dans ma lecture, mais vous l'avez compris depuis longtemps, je suis sous le charme de ce roman qu'on pourrait qualifier de « feel-good » s'il n'avait pas cette qualité d'écriture et cette profondeur de réflexion qui le rend particulier.

Dès les premières lignes, j'ai été captivée par ma lecture. @Isabelle Bary a un style que je qualifierai de simple et directe, sans fioriture, mais d'une écriture si délicate et pudique qu'elle en devient fluide et poétique. Des phrases courtes. Un sujet, un verbe, un complément. Rarement de phrases subordonnées. Le rythme est rapide, soutenu. Les chapitres sont courts et nous entrainent dans le récit. Je me suis laissée happée par l'histoire avec plaisir. Ce n'est pas tous les jours que j'ai l'occasion de lire une histoire -parfois difficile mais hautement positive, voire optimiste- de cette qualité.

C'est un livre qui fait du bien tout en donnant à réfléchir sur nous-mêmes et notre manière d'aborder la vie et le monde. Qu'on a envie de déguster mais que l'on a du mal à arrêter quand on a commencé.

Bref, je suis fan de ce roman. Inconditionnellement. Lisez-le, dévorez-le, savourez-le. Faites ce que vous voulez, mais laissez-moi le terminer tranquillement sous ma couette !



Lien : http://grainsdesab.net/2018/..
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Les hasards de la vie ont mis en présence Mathilde et Alicia. Une amitié sincère est née entre ces deux femmes si différentes. La première a un métier qu'elle aime, un compagnon qui l'aime et sa vie est pleine de doutes. La seconde a connu une vie cahotique et pourtant elle possède une force vitale incroyable qui lui permet de voir la poésie et le beau en toute chose. Alicia est une belle âme, elle est solaire et rayonne sur les autres. Elle apaise Mathilde par sa simple présence. Lorsqu'Alicia disparait, Mathilde décide de lui rendre hommage en racontant son incroyable parcours. Plongeant au coeur d'un art de vivre oriental où l'imaginaire et la poésie jouent un rôle primordial, elle va trouver peu à peu des réponses à ses propres questionnements.

La technique narrative -une mise en abîme bien choisie- entrelace la vie et les pensées des deux femmes, rendant le récit dynamique. Pour évoquer les vérités enfouies, les relations familiales, l'espoir, la peur, l'amour… Isabelle Bary décline avec harmonie les notes justes d'une partition vitale mouvementée jusqu'au point d'orgue inattendu.

J'ai été rapidement embarquée par l'écriture fluide et sensuelle de l'auteure ainsi que dans l'intimité de ces deux femmes. C'est une belle ode à la vie, un roman intimiste qui nous parle de déracinement, d'identité, de douleur mais aussi de la force des femmes et de l'influence que chacun a sur sa propre existence. Apprendre à s'aimer soi-même, à aller à la rencontre de sa part d'ombre, c'est le premier pas vers une vie sereine. Alicia nous le laisse voir, elle dont la maxime est « Ce qui importe, ce n'est pas la vie qu'on a reçue mais la manière dont on la vit ! »

Inspirée d'une rencontre réellement vécue par Isabelle Bary, ce roman positif nous présente de beaux portraits de femmes et nous sort de préjugés dans lesquels nous sommes trop souvent enfermés.
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Quel bonheur de retrouver la plume d'Isabelle Bary pour son septième roman.

C'est au départ d'une rencontre en 2016 que petit à petit est né ce roman nous raconte Isabelle Bary.

Ce qui importe ce n'est pas que la vie qu'on a reçue mais la manière dont on la vit.

Une très jolie phrase qui résume bien que la vie est peut-être ce que l'on décide qu'elle soit.

Mathilde Lambert est journaliste, sa vie a changé lorsqu'elle a croisé Alicia Zitouni, une grande cheffe internationale d'origine marocaine. Elle se rend à Essaouira pour la revoir mais Alicia a disparu, elle se serait noyée lors de son bain de mer quotidien.

Mathilde décide d'écrire un roman rendant hommage à Alicia et racontant sa vie, son parcours. Elle s'installe donc à Essaouira avec Zahra qui veille sur elle.

Alicia a eu un destin hors du commun, elle en a bravé des sorts de la vie. D'origine marocaine avec un père algérien, elle a connu le déracinement, la violence, la pauvreté, le décrochage scolaire, elle a fait de mauvais choix mais a toujours abordé la vie avec force, vitalité et optimisme, cherchant toujours à mettre en avant le beau côté des choses pour devenir la grande cheffe internationale qu'elle est devenue.

On assiste donc à la naissance du roman dans le roman. L'écriture, son processus, ce besoin d'écrire et de petit à petit s'abandonner, se révéler. En écrivant, Mathilde va peu à peu comprendre qu'il y a différentes façons d'affronter l'existence, on peut subir, être fermé au changement ou au contraire lâcher prise, vivre une autre vie imaginaire.

Elle va alors écouter les croyances racontées par Zahra, les Djins, les tarots, comprendre peu à peu le sixième sens de son amie. Pouvoir lâcher prise, arrêter de diriger son existence peut tout changer. Ecrire deviendra un acte d'amour.

La plume est vive, dynamique, elle alterne avec le moment présent, sa perception du monde, celle qui peut changer la vie et en italique le roman, la vie d'Alicia, ses manques, ses forces, sa joie.

Une écriture souple, agréable parsemée de moments d'émotions intenses.

Le manque du père, l'amour, la relation père-fille sont abordés. Un roman qui compte plusieurs strates de lecture, à lire je pense sous différents angles.

J'ai passé un agréable moment.


Ma note 8.5/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Mathilde Lambert, journaliste, rejoint au Maroc son amie Alice Zitouni, cheffe talentueuse en vogue dans l'intention d'écrire un article à son propos.
Alice disparaît mystérieusement au large de la crique où elle a l'habitude de se baigner chaque matin. Les recherches restent vaines.
Ce n'est plus un article que Mathilde va écrire mais un roman. Elle va se glisser dans la peau de son amie au point d'occuper la chambre d'Alice pour écrire. Avec l'aide de Zahra, physicienne venue écrire sa thèse chez ses grands-parents , elle va pénétrer le monde des croyances et de l'imaginaire marocain. de découverte en découverte, elle comprend mieux pourquoi Alice était rayonnante malgré le poids de certaines étapes de sa vie. C'est une des facettes de la personnalité d'Alice que Mathilde ne connaissait pas. Elle aussi en sortira transformée.
Nous, lecteurs, nous assistons à l'écriture du roman dans le roman. le livre alterne les chapitres du séjour de Mathilde à Essaouira et ceux consacrés à l'écriture du roman.
C'est un très bel ouvrage empreint de beaucoup d'émotions qui ne tombe cependant pas dans le pathétique. L'écriture est fluide et dynamique. On y découvre des thèmes très variés : métissage, identité, bonheur/malheur, paternité/maternité, amour, et surtout manière d'affronter la Vie.
Merci à Babelio de m'avoir permis, grâce à l'opération Masse Critique, de découvrir ce beau livre. J'avais lu le « Secret de Léa » de la même auteure et j'avais moins aimé ! Merci aussi aux Editions Luce Wilquin, maison d'édition belge francophone de très grande qualité.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Les indices de ce double papa jalonneraient pourtant ma vie. Mais j’avais décidé de ne retenir que le côté clair de sa force. Et cette lumière qu’il voyait dans mes yeux, il l’incarnait. C’est fou, le pouvoir du regard. Je regardais un dieu, il observait un ange, et nous les devenions vraiment, l’un pour l’autre.
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Je savais que si je passais le cap, si je décidais maintenant de devenir acteur de mes propres mots en lâchant tout ce qui me retenait dans ma réalité, ce moment serait le début d'un envoûtement qui durerait de longs mois. J'allais me mettre dans la peau d'Alicia, littéralement, à la première personne du singulier, complètement et, dans ma tête, j'écrirais sans arrêt, en me baignant, en marchant, en mangeant, derrière mon petit bureau, dans mon lit. Je serai habitée. C'était l'unique manière d'y arriver. J'avais déjà noirci quelques pages mais ça n'avait rien d'un début de roman. Il me fallait aller beaucoup plus loin pour ça, plus loin que raconter sa vie en la travestissant un peu, sans me compromettre. Il fallait que je me mouille, que je sillonne son fameux secret de l'intérieur.
Que je vive Alicia.
Et je savais que je n'en sortirais pas indemne.
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Je me souvenais parfaitement de ma principale intention : je voulais que mon livre répare la catastrophe du départ d’Alicia. Mais, dans les faits, c’était surtout moi qu’il réparait. J’écrivais Alicia et je réalisais peu à peu qu’il ne s’agissait pas d’une affaire de mots. L’Amour avait guidé mon amie, rien de plus. C’est lui qui avait réussi à lui faire voir la vie en grand quand, pourtant, elle s’annonçait minuscule. Lui qui fulgurait à travers son imaginaire à chaque fois qu’elle créait. C’est lui encore qu’elle dégageait et dont elle emplissait ceux qui goûtaient ses mets. Pas une onde paranormale ni un charme ensorcelé. L’Amour. Il était contagieux. Et écrire était un vecteur étonnant. Mon roman ne racontait rien d’autre que l’histoire de cette Chose, majuscule, et qui ne se satisfait d’aucune épithète.
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Je me suis figée au milieu de la cour. J’ai senti mon cœur s’arrêter. Je sais que la sensation est fausse, qu’il devait, au contraire, être tout occupé à s’emballer. Mais je ne ressentais plus rien à l’intérieur. Trois années avaient passé. Je revois la dernière scène, celle où il supplie les policiers de le laisser nous embrasser – m’embrasser – une dernière fois ; ce moment, d’une violence terrible pour moi, avait tout juste cessé de me hanter. Je n’arrive pas à réaliser que c’est bien lui, là, devant moi, mais dans mon cœur un témoin lumineux vient de s’enclencher qui me le confirme. Je marche dans sa direction. Le bouclier érigé par ma mère entre lui et moi éclate. Ses mots si souvent répétés résonnent dans ma tête : « Si tu le vois, tu cours prévenir la directrice. Tu ne l’approches pas, tu m’entends ? Tu ne l’approches pas. » Puis s’envolent. Papa ouvre les bras. Je m’y précipite. Je relève la tête. Ses yeux sombres et pétillants, noyés dans les miens. Sa voix profonde et onctueuse qui me dit : « Regarde dans ma poche droite, il y a un Milky Way […]
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Et puis, l'école, c'était une musique à elle seule. Le tapage de la récré, le cliquetis des bics, le tempo des chemises jetées sur le banc, le mezzo-soprano de madame Floche, la cloche qui sonne le final. Entendre cette mélodie-là valait déjà que je sois née.
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