Alors là...je déclare qu'il faut être en pleine forme intellectuellement pour suivre les méandres intellectuels jouissifs de ce roman de
Paul Auster.
C'est un auteur que j'adore, et je me suis lancée tête baissée dans la lecture.
Déjà les premières pages me plongent dans son univers un peu sombre, un peu noir : le héros est Quinn, un écrivain dont la femme et l'enfant de 3 ans sont décédés, qui vit donc seul et dont le passe-temps indispensable est la marche dans New-York. Mais ce qui se complique, c'est qu'il écrit sous un autre nom que le sien propre. Pas encore de quoi fouetter un chat, me direz-vous. Je continue : il reçoit un coup de téléphone étrange, l'interlocutrice lui demandant de se manifester, de venir à « leur » secours. Et cette personne croit qu'il est...
Paul Auster. A partir de là, tout part en vrille...tout est mise en abyme, tout est duplication, jeu de miroirs ; que ce soit avec les noms, les lieux, les personnalités, avec la littérature aussi (un passage sur le «
Don Quichotte » de
Cervantès et un autre sur le « Paradis Perdu » de Milton que je considère comme logico-déjantés !).
Nous suivons le héros dans ses pérégrinations, pour finalement le perdre, je ne vous dis pas comment. Laissons la part de mystère à ce livre déjà bien mystérieux, quoique jubilatoire. Je peux juste vous dire que le thème de la Chute est récurrent et que le héros n'y déroge pas.
Ce n'est pas le roman d'Auster que je préfère, car la fin m'a un peu déçue. Il pose des jalons...pour mieux nous perdre ; il met en place des fils tout au long du roman, et ces fils, il n'en fait pas de pelote. C'est à cause de cette fin que je n'y ai pas adhéré totalement. Mais rien que pour l'ambiance et le jeu intellectuel, je peux quand même déclarer que j'ai beaucoup aimé.
Alors si en ces temps de vacances vous avez l'esprit libre, lisez « Cité de verre », mais pas sur la plage, vous pourriez croire avoir attrapé un sérieux coup de chaleur !