Rachida debout

Jean d'Amérique, poète et romancier Haïtien ou comment mon parti pris plus que favorable a explosé en vol…
Bon, il faut dire que le vol fut plutôt court. Peut être un nouveau concept de voyage conçu par les éditions Cheyne et leurs auteurs, les vols mini courrier.
J'aime l'écriture de Jean d'Amérique, sa poésie qui bouscule, sa révolte, ses recueils et son premier roman, le sublime « Soleil à coudre » mais là…
Oh Jeannot !!! C'est quoi cette arnaque ? Trente pages dont une sur deux occupée par une illustration (Evelyne Mary) digne de mes livres de maternelle. Sur les pages noircies avec des lettres, même ambiance. Quatre lignes (parfois six ou huit, soyons fous) avec une police qui devrait mettre au chômage quelques chiens d'aveugle. Tout ça pour la modique somme de 15 balles, 100 francs pour les nostalgiques du siècle dernier, tu nous a pris pour des cons Jeannot !!!
Oui mais le fond me direz vous ?
Bah… l'eau ça mouille, le feu ça brûle, mal c'est pas bien, enfin vous voyez l'idée, je vais pas vous faire un dessin, il y en a déjà assez dans le… recueil…
Bref, je l'ai déjà lu plus inspiré le Jeannot.

Encore une fois, voilà un truc qui va faire une bonne pub à la poésie. C'est vrai qu'avec les têtes de gondoles qui en librairie croulent sous les recueils, le genre se porte bien…

Allez Jeannot, la déception va passer et j'attends malgré tout avec impatience un prochain roman et une traversée au long courS digne de ce que tu avais écrit jusque là.

Recueil acheté lors de la fête de la poésie jeunesse de Tinqueux le 11 février 2023.
Images d'Evelyne Mary.

J'ai eu la chance de rencontrer Jean d'Amérique pour une dédicace de ce recueil, et d'assister à sa lecture d'une partie du livre, accompagné en musique.

J'ai pris plaisir à suivre la petite fille Rachida, debout face au monde, qui marche pour se faire son propre avis sur le monde justement.
Exilée, elle est arrivée dans une grande ville à l'âge de 11 ans, mais le rêve qu'on lui a promis n'était qu'une illusion.
Pourtant, elle ne lâche rien et a envie de se battre et de faire de la poésie son combat.

Les images sont assez simplistes, mais comme il s'agit d'un recueil plutôt pour la jeunesse elles sont donc cohérentes avec ce recueil.

Pour être totalement honnête avec toi, lecteur, j'ai rien compris de la démarche de l'auteur sur le moment, et il ne m'a pas fallu plus de trois lignes pour savoir que cette lecture, elle allait me faire souffler du vent par les trous de nez. Heureusement, ça n'a pas duré plus de 48 pages, couverture incluse, au bas mot 18 minutes max de lecture, et c'est tant mieux, ou bien tant pis, je sais pas trop, parce que, sérieux, le vocabulaire est limité, la poésie un peu facile, la mise en page franchement basique.

C'est pas parce que c'est destiné à la jeunesse qu'il faut forcément tourner en rond et jouer en mode cul-cul la praline (même si, au passage, je salue le travail de l'illustratrice, que j'ai trouvé intéressant et assez esthétique).

Le thème, il m'a fallu aller chercher en ligne pour être sûre : j'ai longtemps pensé qu'il s'agissait là d'un poème rendant hommage à une petite fille (la fameuse Rachida) coincée dans un fauteuil roulant. Perdu, lecteur, il est ici question de migration, j'avais tout faux. Alors de deux choses, l'une :

- Soit j'arrête de lire de la poésie le dimanche aprèm quand j'ai un coup de barre et qu'il pleut tellement de cordes dehors que je me rue sur tout ce qui a des pages
- Soit je fais un sérieux effort de sélection pour sortir de ma zone de confort, histoire d'apprécier un peu mieux mes lectures décalées de fin de semaine

**************************
Et pour d'autres sélections décevantes du dimanche aprèm, rendez-vous aussi sur Instagram :
Lien : http://www.instagram.com/les..