Une fenêtre sur les ténèbres

Ce premier tome a été un peu difficile dans ses premières pages, mais une fois emportée par l'histoire et ses mystères, lorsque la magie s'est mise en place, je n'ai pas pu décrocher.

L'ambiance est l'un des points forts de ce livre. Elle est sombre et captivante, avec une magie parfois déconcertante à cause de sa complexité. Il faut s'accrocher un peu au début, mais j'ai adoré le concept et l'originalité de cet univers. La quête de nos personnages, qui consiste à rassembler le jeu de cartes afin de lever la malédiction et la brume, m'a vraiment emballée et j'ai hâte de lire le tome final de cette duologie.

Les personnages m'ont également beaucoup plu, en particulier Elspeth et le Cauchemar qui "cohabitent" dans le même corps. J'ai aimé leurs discussions, la confiance, et même le semblant d'amitié qui se développe entre eux. Ravyn, avec sa tendresse, sa timidité et son côté protecteur, m'a également beaucoup touchée.

Je ne pourrais pas dire que ce tome est un coup de coeur, car la complexité initiale m'a un peu freinée, mais la plume de l'autrice et la suite m'ont définitivement emportée.

Pour introduire cette review je vais aller droit au but, j'ai beaucoup trop adoré ce roman, et c'est de loin l'un de mes favoris depuis le début de cette année.

Commençons par parler de l'univers. On a pas un worldbuilding ultra développé puisque toute l'intrigue se déroule dans un seul royaume, un territoire entouré d'une mystérieuse brume qui ne laisse personne s'y balader sereinement. Mais la légende qui entoure ce royaume et qui explique l'existence de la brume et de la magie est très originale. On comprend bien vite que la cupidité d'un seul homme a condamné tout un peuple, qu'une mystérieuse infection s'abat sur des innocents et que, le seul objet qui permettrait de délivrer tout le monde de la malédiction, est simplement introuvable.

Cet objet se trouve être une carte magique, existante en un seul exemplaire unique. Cette carte fait partie d'un jeu, composé de différentes autres cartes, chaque version ayant un nombre d'exemplaires différents. Celles-ci permettent d'utiliser des pouvoirs, mais dont il ne faut jamais abuser au risque de subir le revers de la médaille. Et ce système, je l'ai trouvé original et passionnant. Ces objets mettent en lumière les pires défauts de l'être humain, et l'on se rend bien vite compte de qui en abuse.

Mis à part cela, j'ai adoré les personnages et la dynamique qui les lie entre eux. Elspeth,notre héroïne, est vraiment touchante. Elle vit depuis longtemps avec un secret extrêmement lourd à porter, et sa vie se résume à rester discrète et à faire attention. Ce détail joue énormément dans l'ambiance du livre. Ce n'est pas si sombre, mais particulièrement pesant et angoissant, car nombreuses sont les scènes où l'on craint que Elspeth se fasse démasquer et que toute la situation tourne au vinaigre.

Et pour finir, je meurs d'envie de lire la suite, surtout au vu de la fin que l'on nous sert. Déjà que le récit est rempli de rebondissements, mais la scène finale est poignante, j'étais tellement à fond dans ma lecture que j'ai eu une impression de déjà lu, alors que je ne m'étais pas faite spoiler ni rien.
J'ai vraiment été transportée par toutes sortes d'émotions avec ce roman, j'ai déjà envie de le relire tellement il m'a plu, donc je ne peux que vous conseiller de foncer le lire !

Un conte cruel car user de la magie à un prix. Ce roman de fantasy embarqué le lecteur dans une quête vers une possible délivrance des infectés. Pour Elspeth, sortir ce pouvoir Cauchemardesque de sa vie est vital car son secret elle le garde depuis 11 ans et elle est fatiguée. Pour Ravyn d'If, c'est son frère, lui et tous les infectés qu'il veut sauver. Pourront ils se sauver et assembler ces cartes de Providence aux pouvoirs à double tranchant. La Brume détruit le Royaume de Bourde. Cette dernière est une malédiction qui s'accompagne d'une maladie, la Fièvre. Ceux qui la contracte et en réchappent développent des dons interdits, des dons magiques. Ils sont alors poursuivis et exécutés par l'ordre des Destriers du Roi quel que soit leur âge, ou leur rang. Pourtant, certains leur échappent et cachent leurs talents.
C'est le cas d'Elspeth du Fusain qui a eu la maladie enfant et que son père a caché chez sa belle-soeur. Cette dernière en la soignant, lui a longuement lu le Vieux livre des Aulnes qui raconte le pouvoir des cartes de Providence, le plus grand trésor de Bourde. Ces 12 cartes sont en double exemplaire -sauf une, la plus puissante, celle des Deux Aulnes. Quand elles seront réunies, la brume disparaîtra et la fièvre avec. Les gens infectés seront guéris et Bourde sera sauvé.
Un jour, l'oncle d'Elspeth revient avec une de ces arcanes et sa curiosité d'enfant la met en contact avec la carte du Cauchemar. Toutes les cartes ont un pouvoir, une magie terrible. Pour celle là « Usez en, et vous disposez du pouvoir de parler dans l'esprit de chacun. Usez en trop, et vos plus sombres terreurs vous seront révélées. » Et pour Elspeth, le piège s'est refermé . le Cauchemar, un monstre noir aux yeux jaunes, s'est emparé d'elle, vit avec elle, lui parle et parfois prend possession de son corps avec ou sans son consentement. Depuis ses 11 ans, elle lutte contre ce monstre en restant recluse le plus possible chez sa tante.
Mais lors de la fête de l'Équinoxe, Elspeth doit assister aux réjouissances au château du roi Cormier. Elle a beau se faire toute petite, elle est accostée par le jeune Emory d'If, neveu du Roi. Visiblement, il a été lui aussi infecté par la fièvre et son talent serait d'avoir des visions, notamment d'Elspeth. Effrayée, elle est secouru par le frère d'Emory, Ravyn le nouveau capitaine des Destriers du Roi. Pour cacher le secret de son frère, Ravyn lui propose un marché. Dès lors tout se précipite pour Elspeth, car Ravyn la soupçonne de talents et de secrets bien gardés. Elle accepte que sa vie bascule dans un monde d'intrigues où le challenge est d'aider à lever le sort qui empoisonne le royaume. Ensemble ils devront retrouver les douze cartes de Providence, mais tout à un prix et la magie à un coût. Surtout pour Elspeth et le Cauchemar.

Dans ce roman sombre, gothique à souhait on échappe à une romantasy excessive. L'intrigue se révèle après une introduction complexe sur le royaume de Bourde. Heureusement, l'autrice, met en scène très vite Elspeth et ses réflexions. Réflexions partagées et commentées par le « monstre », le Cauchemar. Cette double personnalité va coexister tout au long du roman et inciter l'héroïne à faire des choix dangereux pour elle.
A la lecture du texte, le lecteur peut avoir la sensation d'être plongé dans la brume. L'ambiance est pesante, cotonneuse ; le récit nous donne souvent l'impression d'errer dans un brouillard à la visibilité très restreinte. C'est déroutant. La lecture en devient immersive, l'environnement se dévoile par petites touches, et la lumière chiche est parfois rendue flamboyante par les cartes de Providence quand elles apparaissent aux yeux d'Elspeth. La quête est prenante. A chaque chapitre on en découvre un peu plus sur les enjeux des uns et des autres.

L'autrice a su mettre un rythme et une ambiance haletante dans son roman. Rien n'est facile pour les personnages. Elle a réussi à poser un univers à contre-courant des ouvrages actuels où trop souvent  le trope "enemies to lovers" englue le texte et l'intrigue, dans des relations intimes. Ici, la quête et ses dangers sont prégnants. C'est tout le sel de ce roman envoûtant.

J'ai commencé ce livre sans lire la quatrième de couverture, m'attendant à un livre de romantasy classique...Quelle surprise !
Nous suivons dans ce premier tome Elspeth, une jeune femme survivante de la Fièvre, une maladie qui touche certains enfants, et les contamine avec une magie mystérieuse. Les survivants de cette Fièvre sont traqués par les forces du Royaume, et condamnés à mort, pour protéger le reste de la population de ses manifestations maléfiques. Elspeth, elle, a réussi à atteindre l'âge adulte sans jamais se faire démasquer. Car elle cache sa magie de tous, y compris de ceux qui l'ont sauvée : elle arrive à absorber le pouvoir des cartes de tarot, seules formes de magie autorisées, et à entendre la voix de ces mêmes cartes. Depuis des années, elle cohabite avec le Cauchemar, qui hante ses pensées. Lorsqu'Eslpeth est démasquée par le neveu du Roi, et est recrutée pour rejoindre un complot rassemblant les membres les plus proches de la famille du souverain, c'est toute sa vie et ses convictions qui vont être bouleversées...
J'ai tout aimé dans ce livre : l'écriture est fluide, simple, et terriblement prenante. L'autrice réussit à installer une atmosphère gothique brumeuse très agréable, à construire un système de magie et un monde original, et une intrigue bien ficelée. Elle dépoussière aussi le genre de la Romantasy, qui, malgré tout l'amour que je lui porte, à tendance à se répéter en mimant Sarah J. Maas et Armentrout. Ca n'est pas du tout le cas ici, et c'est un plaisir de lire un livre de fantasy si bien écrit, avec des personnages secondaires aussi intéressants que les protagonistes principaux, et qui prendront sans doute plus d'importance dans le tome 2.

Dans cette fantasy, nous découvrons le royaume de Bourde frappé d'une malédiction qui le retient captif d'une brume mystérieuse et dangereuse. Ceux qui s'y égarent n'en reviennent jamais et les enfants qui la respirent contractent une fièvre qui, si elle ne les tue pas, leur confère une magie interdite et traquée. Elspeth est une Infectée mais est toujours parvenue à dissimuler que sa guérison lui avait conféré un sombre secret : elle abrite dans sa tête un esprit ancien et dangereux, le Cauchemar. Sa vie bascule quand elle rencontre Ravyn d'If, le neveu du roi et capitaine des Destriers, qui parvient à la convaincre de l'aider à trouver les Cartes de Providence, des artefacts magiques, capables de libérer le royaume de sa brume maudite.

J'ai été rapidement immergée dans l'univers sombre et gothique que Rachel Gillig a créé. Sa plume est à la fois poétique et évocatrice, peignant des paysages brumeux qu'on n'a aucun mal à se représenter.

Il y a pas mal d'informations au début sur l'univers mais une fois que l'on a tout assimilé, j'ai trouvé cette lecture facile à suivre. J'ai adoré ce système de magie autour de ces cartes qui confèrent des pouvoirs uniques mais qui ont une contrepartie, rendant chaque utilisation de la magie aussi fascinante que risquée.
L'exemple parfait en est la relation symbiotique qui unit Elspeth avec le Cauchemar, une relation étrange aussi bénéfique que dangereuse.

J'ai apprécié le rythme qui, sans être échevelé, apporte son lot d'actions et de révélations, tout comme j'ai trouvé la romance mignonne même si elle arrive un peu rapidement. 

En conclusion, Une fenêtre sur les ténèbres s'est avéré être une bonne lecture dont le système magique et l'ambiance m'ont vraiment convaincue. C'est donc avec une grande impatience que j'attends la sortie du T2 qui promet d'être encore plus sombre.