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Critiques les plus appréciées

L'île des âmes

L’île des âmes. Un roman policier qui concentre la découverte d’un territoire peu utilisé par la littérature (la Sardaigne), une description sociale du fonctionnement d’anciennes sociétés à la limite du paganisme pré-chrétien, un duo d’enquêtrices un peu abîmées par la vie et qui allient caractère fort et talents d’enquêtrice et pour napper le tout, une intrigue prenante avec une résolution surprenante.
Une belle découverte, donc, que ce premier roman traduit en français du Sarde Piergiorgio Pulixi.
Un meurtre rituel réveille la police de Cagliari. Une jeune femme, la gorge tranchée, recouverte d’une peau de bête dans une position sacrificielle semble marquer le retour de ces pratiques d’un autre âge qui avaient déjà ensanglantées l’île des décennies plus tôt.
L’inspectrice Mara Raïs va devoir faire équipe avec la nouvelle, Eva Croce, fraîchement mutée de Lombardie. Elles vont devoir se découvrir elles-même autant que plonger dans les méandres de cette enquête qui semble déranger en haut lieu.
Mara n’est plus en odeur de sainteté dans le service depuis qu’elle a refusé les avances d’un ponte de la police qui se venge en la placardisant. Eva a perdu sa fille d’un cancer en Lombardie et sous le choc a commis bavure sur bavure.
Les deux enquêtrices ont quelque chose a prouver mais elles ont aussi beaucoup de mal a faire confiance. Elles sont toutefois aider par Moreno Barrali, flic proche de la retraite et qui a couvert les meurtres rituels depuis cinquante ans. La non résolution de ces cas l’ont amené au bord de la dépression nerveuse et de la maladie.
Les deux héroïnes découvrent rapidement une nouvelle victime et leur enquête s’accélère. Les fausses pistes, les révélations se succèdent à un rythme effréné. Dans un décor de rêve superbement décris par petites touches, les pires atrocités sont commises.
Le roman de Piergiorgio Pulixi est divisé en deux grandes parties. La première pose les bases des personnages, des meurtres et des barbaries, le décor et les découvertes des crimes passés.
La deuxième qui se déroule à une vitesse folle confronte les personnages à la résolution de l’intrigue mais en utilisant tout ce que l’auteur a placé dans la première.
La construction de ce polar est donc un petit chef d’œuvre de précision. L’action et la réflexion s’inversent et le lecteur finit le roman en apnée avec quelques hoquets de surprise.
Le style de Pulixi est très dynamique. Le découpage en chapitres très courts alternants descriptions, personnages, action, interrogatoires nous plonge dans cette intrigue sans nous laisser le temps d’en sortir.
On est vraiment dans un véritable tourne-page à la tension croissante et qui se termine sur un véritable feu d’artifice d’action, d’émotions et de révélations.
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Vieille bruyère et bas de soie, Tome 1 : La t..

Premier tome sur 3 d’une série sympathique découverte lors d’un salon BD.
Première œuvre aussi d’Étienne Willem, Vieille bruyère et bas de soie, Tome 1 : La tache noire permet de se rendre compte du talent de l’auteur.
On est dans une histoire très fortement inspirée des romans anglais de littérature populaire, Stevenson, Conan Doyle, Agatha Christie, bien sûr, mais aussi John Buchan (les 39 marches) et j’en passe.
Londres, dans les années 1930, l’inspecteur Arbuckle de Scotland Yard doit protéger Edward Alcorn, un comptable repenti d’une mystérieuse organisation criminelle. Sa vie est en danger et son exécution imminente. Il a reçu la fameuse tâche noire, la même que Billy Bones au début de l’Île au trésor.
Arbuckle a le soutien de miss MacMillan, mi anglaise, mi indienne, nièce de Lord Dravot, superintendant de la police. Les relations entre les deux anges gardiens sont plutôt, comment dire… compliquées, surtout lorsqu’ Alcorn est sauvagement assassiné au domicile de l’inspecteur chef qui se retrouve suspecté par son abruti de collègue, l’inspecteur Webster.
Arbuckle, qui n’en a pas le droit va donc devoir mener son enquête parallèle. A son tour, il suspecte miss MacMillan, qui décide d’enquêter elle aussi, à sa façon.
Les deux héros vont évidemment finir par former une équipe atypique. Lui, armoire à glace proche de la retraite et adepte des vieilles bruyères (pipes à tabacs) et elle jeune intrépide. On ne la voit pas souvent en bas de soie, mais, en revanche, elle a un don incroyable pour se mettre dans des situations dangereuses. Surtout qu’à Whitechapel, un énième disciple de ce cher vieux Jack fait encore des siennes.
L’histoire est très agréable à suivre et le scénario, s’il ne révolutionne pas le genre, contient suffisamment de surprise et de suspense pour nous tenir en haleine jusqu’au final qui ne nous donne pas toutes les clés de l’énigme. Il faudra pour cela attendre le tome 2.
Le dessin de Willem est déjà dans le ton de ce qu’il fera plus tard. Semi réaliste mais avec un peu moins de réalisme et un peu plus de cartoonesque. Les décors, l’atmosphère de mystère et le côté nostalgique des années 30 est aussi rendu avec justesse et humour.
Etienne Willem fera mieux ensuite, mais c’est déjà une jolie réussite.
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Mon mal vient de plus loin

J'avais été très positivement impressionnée par le recueil de nouvelles, Les braves Gens ne courent pas les rues, et c'est avec une certaine ferveur que je me suis engagée dans la découverte de celui-ci.

À beaucoup d'égards, la technique, la vigueur et le rythme de la narration en sont à peu près les mêmes, et, peut-être même, plus aboutis encore que dans le recueil précédent. Toutefois, mon plaisir de lecture y a été beaucoup, beaucoup, beaucoup moins fort, et ce pour une raison essentielle : le propos religieux y est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus présent et, en ce qui me concerne, cela me fatigue ou m'agace, voire les deux à la fois.

Dans Les braves Gens ne courent pas les rues, bien sûr, certaines nouvelles pouvaient s'y interpréter avec une lecture " religieuse " mais, et c'était là tout leur intérêt d'après moi, cette lecture n'était pas obligatoire et semblait laissée à la juste appréciation du lecteur. Ici, point de tout cela : vous n'échapperez pas à la phase interprétative, manière de prêche ou de sermon au service d'une pensée, laquelle pensée ne m'apparaît pas aller si loin que ça.

A priori, c'est très dommage car ça m'a presque à chaque fois gâché le plaisir qu'avait suscité le début des nouvelles. Elle est toujours aussi forte, Flannery O'Connor, pour dépeindre des personnages, les faire vivre, les faire vibrer sous nos yeux, en quelques phrases, leur donner tout le pesant, toute l'épaisseur d'une vie en quelques paragraphes. Mais finalement pour quoi ? Pour nous assommer à la fin d'un sermon — ou d'une parabole, ce qui est tout comme. Et là, ma liberté de lectrice s'insurge : j'aime à rester libre de mes interprétations ; j'aime quand un(e) auteur(e) ne me contraint pas, ouvre ou, du moins, laisse libre accès à plusieurs portes de sortie interprétatives.

Voilà pourquoi j'aime moins ce recueil : religion, religion, religion et encore de la religion, alors qu'elle avait su amener bien d'autres thématiques, les relations inter-ethniques dans les états du sud des États-Unis, les relations de subordination familiale, la maladie, la charité, etc.

Il est à noter toutefois que le recueil est d'une remarquable homogénéité (ce qui n'était pas le cas des braves Gens ne courent pas les rues), les nouvelles sont toutes d'une tenue, d'une qualité, d'une intensité comparables, recelant une charge similaire de sujets abordés.

Le dénominateur commun à tout cela est le mal, d'abord, et surtout le mal tapi dans le bien apparent. Presque toujours il y est question de personnages qui veulent se donner bonne conscience (la mère dans Tout ce qui monte, la propriétaire dans Greenleaf, le grand-père dans Vue sur les bois, la mère encore dans Mon mal vient du plus loin et dans le Confort du foyer, le père dans Les Boiteux entreront les premiers, la brave pécore dans Révélation, Parker dans le Dos de Parker et enfin tant le père que la fille dans le Jour du jugement).

Invariablement, le message de Flannery O'Connor est que tout le mal que vous vous donnerez pour faire le " bien " ou l'apparemment bien ne fera que se retourner contre vous, que vous ne ferez que vous ridiculiser et qu'exprimer, dans le fond, votre incroyable vanité à prétendre faire le bien autour de vous. Il y aura bien entendu votre lot de condescendance ordinaire vis-à-vis de la (ou des) personne(s) aidée(s). Bref, tous vos efforts ne vous conduiront, selon l'auteure, qu'à faire de vous une personne puante d'un point de vue authentiquement moral.

Bon, personnellement, je lui laisse cette interprétation et n'en pense rien de particulier. Toutes les questions relatives à la foi, au bien et au mal en général me laissent totalement indifférente. Ce que j'aime en littérature, c'est de voir évoluer des personnages, c'est qu'au travers d'eux un(e) auteur(e) me révèle l'expérience de la vie qu'il ou elle a lui-même accumulée dans son regard. Or, ici, j'ai peine à croire que Flannery O'Connor puisse n'avoir qu'une vision si univoque, finalement, si étriquée, elle qui a pourtant des qualités d'observation exceptionnelles.

Voilà, le problème est là, selon moi, dès lors qu'un(e) auteur(e) se met en peine de vouloir m'édifier, d'une part cela ne m'édifie pas du tout et d'autre part, cela appauvrit, cela me gâche le plaisir que j'aurais eu à découvrir son oeuvre. Ce fut déjà le cas, par exemple, d'un Samuel Richardson dans Clarissa. Une base, un matériau, une maîtrise stylistique et littéraire sensationnels mais une impression finale sabotée par cette sale manie de vouloir m'obliger à en penser ce que lui veut que j'en pense alors que j'aurais été si heureuse de pouvoir effectuer mes propres choix dans l'interprétation.

Il me reste à dire deux mots du travail du traducteur, l'inégalable, le génial Maurice-Edgar Coindreau, le découvreur, le passeur, l'Hermès messager auprès du public francophone de toute cette littérature du sud des États-Unis, les Faulkner, Steinbeck, Hemingway, Caldwell, McCullers et j'en passe. C'était un très fin lettré, un admirable manieur de mots, qui sut parfois trouver des miracles de formule, comme ici, dans ce titre, si différent de l'original, Everything that rises must converge, qu'on pourrait maladroitement traduire en français par " Tout ce qui monte doit converger ". Non, ici, il est allé cherché un vers de Racine, à l'acte I, scène 3, lorsque Phèdre confie à Oenone : « Mon mal vient de plus loin ». Quel brio, M. Coindreau, exactement comme pour ce « Et » magique que vous avez su ajouter au titre d'un autre ouvrage de l'auteure, ET ce sont les violents qui l'emportent, pour rendre The Violent bear it away. Un « Et » qui donne toute sa force au titre francophone. Chapeau bas.

Pour conclure, ici, selon moi, des qualités d'écriture suffisamment rares pour être signalées, mais ce quelque chose de déplaisant, de fondamentalement religieux et collant comme un truc malodorant sous une chaussure, qui vous incommode et vous met mal à l'aise. Toutefois, le dernier mot, souvenez-vous qu'il vous appartient toujours, car le mieux, c'est encore, je crois, de vous en faire votre propre opinion, par vous-même, si le coeur vous en dit, car ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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La Psy

Je viens de me prendre une claque Jfaramineuse, totalement scotchée ,qui me laisse bouche bée .Je suis allée un peu à reculant ,j’avais beaucoup aimé “La femme de ménage”, abandonnée la lecture de “La femme de ménage deux”. Ayant vu plusieurs avis positifs , cela m’adonné l’envie de lire ce roman. J’en ai eu pour mon grade. C’est l’histoire de Tricia et Ethan, jeune couple, à la recherche de la maison idéale , la maison du bonheur. Ils ont tout pour être heureux, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Ils visitent une maison ,totalement isolée, impossible de capter un réseau. Ils se retrouvent coincés et doivent dormir,dedans,le temps de trouver une solution, de repartir, mais la neige est omniprésente. Tricia ressent un mauvais pressentiment, ils ne sont pas seuls. Elle est persuadée, que quelqu'un est présent ,une frayeur l’envahie, Ethan lui dit qu’elle se fait des idées, et qu’ils sont bien seuls. Pourtant plusieurs éléments, vont dans le sens de Tricia. Cette demeure appartenait, à une psychiatre de renom. Cette dernière a disparu mystérieusement une affaire non résolue, le corps n’a jamais été retrouvé .Le coupable idéale a été son petit ami, a-t-il eu vraiment un mobil pour passer à l’acte? Tricia découvre la maison, est trouve par le pur hasard une pièce cachée, où se trouve de nombreuses cassettes audios. Adrienne enregistrait toutes les séances de ses patients. Tricia, ne recite pas et écoute ses discussions. L’auteur a divisé les chapitres en deux d'un coté le ressenti d' Ethan et Tricia, et l’autre celui d'Adrienne. Au fil et à mesure, le portrait d’Adrienne se tisse. Le passé et le présent s’entrechoquent. Je m'arrête là pour ne pas spoiler le déroulement de l’histoire. L'auteure m’a rendu totalement folle, elle m’a fait tourner en bourrique, dés le début mes neurones ont été malmenées .Elle m’a promenée, je me suis perdue, j'étais persuadée d’avoir découvert le mystère de cette histoire. Un revirement de situation, impensable ,totalement inattendue, se plante dans le décor. Il est impossible de dénouer ce sac de nœuds. L’auteure m’a immergée dans son monde dés les premiers chapitres , jusqu’au final explosif. J’ai eu une empathie pour Tricia, Ethan et Adrienne , mais mon ressenti à trés vite changer. Les chapitres sont courts, intenses, mettant en évidence une atmosphère d’une noirceur extrême. Un huit clos démoniaque, un rythme montant crescendo, une intrigue renversante, un suspense terrifiant psychologiquement. Un revirement de situation, qui confirme mes pensées impossible découvrir la vérité. Quel mystère ce cache derrière chaque personnage? La plume de auteure est percutante, incisive. La lecture est addictive, captivante. Un roman que l’on dévore, pas le temps de le déguster .Une histoire excellente, aucune fausse note tout est excellent. Un thriller psychologique que je vous recommande. Un véritable coup de cœur.
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Vérités et mensonges


Un premier roman , totalement passionnant.Une histoire hors norme , menée tambour battant. L’histoire se déroule, en Angleterre, principalement à Londres. Nous faisons la connaissance de Cat Kinsella ,inspectrice ,qui se voit confier une enquête assez complexe. Une histoire à double tranchant, qui va la propulser dans son passé, avec la disparition mystérieuse d’une jeune femme Maryanne Doyle, une affaire non résolue. Le corps sans vie d’une femme est découverte , Alice Lapaine, qui suite , à une autopsie, avère être celui de Maryanne. Des souvenirs douloureux refont surface, elle est persuadée que son père , est un véritable menteur et qu’il doit en savoir plus sur cette histoire.Une situation ambiguë pour Cat, de nombreuses questions, principalement son père est-il un meurtrier, lui qui vie toujours dans le déni. Menteur ou Meurtrier, le doute qui persécute mentalement Cat. Deux enquêtes menées parallèlement qui vont se télescoper pour en former qu’une. Cat se protège ,pour mener à bien cette mission, elle doit se taire , personne ne doit savoir qu’elle connaissait la victime. L’auteure a habillement disséquée la psychologie des personnages. Elle ne laisse rien au hasard, toutes choses à son importance. Un doute omniprésent, traverse les pages de ce roman, entre mensonges ou vérités, . Quel est le véritable mot qui pourrait donner un sens à ce récit. Cat est un personnage qui dégage une empathie extrême, elle est très attachante. Une histoire sans aucun répit, moults rebondissements , un suspense et une intrigue démentiels, un rythme qui monte crescendo. L’auteure m’a immergée dans son récit, du début jusqu’au dénouement final qui est surprenant , explosif et totalement inattendu. Une écriture subtile entrainant une lecture captivante et addictive. Le titre en dit long sur l'histoire. Un premier tome prometteur.
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Ravel

"On est pris tout de suite, captivé, emporté par un art qui tient du sortilège La vague sonore déferle et se brise subitement, laissant les auditeurs littéralement hallucinés, envoûtés par la magie de ce crescendo de plus de vingt minutes"

Maurice Ravel ne dort pas assez pour rêver d'un tel chef d'oeuvre.
Il n'est pas un artiste maudit, sans le sou. Et il n'a pas d'épouse, de maîtresse ou d'amant...

L'artiste disparaît avant même de mourir, derrière le Boléro. Il y a si peu de photos, et d'enregistrement. Et sa signature est brouillée par son apraxie: troubles neurologiques qui le rendent .. incapable de composer et de jouer de la musique!

Tout Ravel est pourtant dans le Boléro : son goût pour les défis, son amour de l'Espagne et de la danse, son génie d'orchestrateur et sa fascination pour la mécanique, héritée de son père ingénieur.

Le" Boléro de Maurice Rave" est une oeuvre composée de 2 éléments:
L' Ostinato (caisse claire et pizzicato), et de deux mélodies. Ces deux thèmes sont répétés tout au long de l'oeuvre, dans un très long crescendo (de plus en plus fort).

Maurice Ravel ne dort pas assez...
Ce n'est pas une biographie, juste les dernières années de la vie de Maurice Ravel. Et cette musique : taim taim tin tin, tin tin taim ...

Le crescendo du Boléro se réalise grâce à un changement progressif d'indication de nuances, ainsi que par l'ajout successif d'instruments. "Il n'y a pas, dans toute l'histoire de la musique, un exemple d'une virtuosité pareille. Ce tour de force est un enchantement pour l'oreille". Emile Vuillermoz,

Et, sa muse et ami Ida Rubinstein ensorcelle le public avec le Boléro sur la scène de l'Opéra Garnier le 22 novembre 1928...
"Avec une indifférence quasi démoniaque, Ida Rubinstein tournoyait sans arrêt, dans ce rythme stéréotypé, sur une immense table ronde d'auberge, cependant qu'à ses pieds les hommes exprimant une passion déchaînée, se frappaient jusqu'au sang."
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La Chambre des diablesses

Le 22 février 1680, Catherine Montvoisin, dite la Voisin, est brûlée vive pour son implication dans l’affaire des poisons qui fait alors scandale. Elle aussi soupçonnée, sa fille Marie-Marguerite est incarcérée à la prison de Vincennes. Pour tenter d’échapper à la peine de mort, elle relate, à l’intention de M. de la Reynie, premier lieutenant général de police de Paris, les faits et gestes de sa mère, livrant les secrets de ses activités et la liste de ses clients.


Au départ accoucheuse et guérisseuse, l’ambitieuse et cynique Voisin réalise bien vite que la fortune lui tend les bras, pourvu qu’elle s‘applique, elle qu’aucun scrupule n’étouffe, à adapter sans broncher ses services à la demande. De sage-femme à avorteuse, de pourvoyeuse de remèdes à marchande de philtres d’amour puis, surtout, de poisons, de devineresse à sorcière recourant à des cérémonies sataniques, elle devient si bien providentielle que la voilà bientôt presque victime de son succès, petites gens comme grands de ce monde piétinant sans discontinuer devant chez elle pour acheter à prix d’or poudres et maléfices destinés à résoudre leurs tracas et déboires.


« Dire aux plus grands que leurs pairs et leurs proches me consultent, tandis que je leur cache que ceux-ci viennent me demander de se débarrasser d’eux. Un vrai sac de nœuds ! Il arrive que, dans un seul foyer, on me paie doublement ! » C’est à croire que la France entière a un époux volage à retenir, un rival à éliminer, un ivrogne ou un barbon trop peu empressé de libérer la place. Venus masqués en leurs carrosses, les grands noms de la Cour ne sont pas les moins assidus. Au point qu’après le scandale et le procès qui surviendront, Louis XIV ordonnera, pour ne pas entacher durablement l’éclat de sa Cour, de faire brûler procès-verbaux et rapports de police. Il faut dire qu’il n’y aura pas jusqu’à la célèbre maîtresse royale, Madame de Montespan, à se retrouver impliquée : friande de poudres aphrodisiaques, commanditaire de messes noires comprenant des sacrifices de nourrissons, elle aurait fini par vouloir empoisonner le roi lui-même et sa maîtresse du moment, Marie Angélique de Fontanges. D’ailleurs, en tout, ce sont des milliers d’enfants et de nourrissons qui auraient été éviscérés pour fournir à la Voisin les ingrédients nécessaires à ses potions...


En virtuose des détails historiques les plus truculents, Isabelle Duquesnoy poursuit dans la veine de ses précédents romans L’embaumeur et La Pâqueline, à ceci près qu’ici, aucun personnage n’est fictif. L’on retrouve donc avec plaisir le ton réaliste et insolent, l’humour grinçant et le vocabulaire ancien qui accompagnent une narration terriblement vivante où la réalité historique dépasse de loin la fiction pour nous stupéfier littéralement. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Après minuit

Le 30 octobre 2022, comme toute mère un peu poule, Jen Brotherhood guette avec appréhension le retour de son fils. Venant juste d’avoir dix-huit ans, ce dernier a reçu la permission de 1 heure du matin pour fêter Halloween. Proche du soulagement lorsqu’elle le voit arriver de loin, elle s’approche de la fenêtre et le voit subitement se diriger vers un inconnu… qu’il poignarde brutalement à trois reprises. Impuissante, elle assiste tout d’abord à l’arrestation de son fils unique, puis se voit contrainte de l’abandonner au commissariat pour retourner à son domicile, totalement effondrée. Pourtant, lorsqu’elle se réveille le matin, après une courte nuit et encore sous le choc, son mari et son fils déambulent dans la maison comme si de rien n’était. L’incompréhension devient totale lorsqu’elle jette un œil à son téléphone qui affiche comme date le 29 octobre 2022… le drame n’a-t-il pas encore eu lieu ?

Il ne faut pas attendre longtemps après minuit pour entrer dans la peau de cette mère tout d’abord inquiète, scrutant le retour de son fils, puis débordante de culpabilité une fois que celui-ci s’est transformé en assassin. A-t-elle loupé l’éducation de son fils ? A-t-elle consacré trop de temps à son boulot d’avocate et pas suffisamment à sa famille ? Aurait-elle pu faire quelque chose différemment ? Elle ferait n’importe quoi pour empêcher ce drame… afin de pouvoir sauver son fils !

Et c’est là que Gillian McAllister réalise un coup de génie car, au lieu de se contenter de laisser cette mère farfouiller sa mémoire à la recherche d’indices qui auraient pu conduire au drame, elle lui donne l’occasion d’aller physiquement à la recherche de ces éléments déclencheurs. Et si, en avançant à reculons, elle pouvait changer le cours des choses ? Jusqu’où faudrait-il remonter pour éviter le drame ?

L’ingéniosité de ce thriller domestique se situe donc clairement au niveau de cette construction particulièrement originale, qui fait inévitablement penser à l’incontournable « Replay » de Ken Grimwood, puisqu’il semble vouloir donner au personnage principal l’occasion de corriger les erreurs passées, mais qui m’a également fait penser à l’excellent « Avant d’aller dormir » de S.J. Watson, sauf que ce sont ici les autres personnages qui ne se souviennent pas des événements du jour « précédent ». Une remontée dans le temps particulièrement habile et parfaitement maîtrisée !

Cette enquête à rebours pleine de rebondissements, d’une mère prête à tout pour sauver son fils, s’avère extrêmement addictive !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Les orphelines du mont Luciole

« Dans la cour de l'école, l'ombre déployée depuis l'arrière de l'orphelinat nous parvient en flaques mouvantes. La cour, l'étroite route nouvellement goudronnée devant, les champs autour ; notre village se dissout dans ce contre-jour, se noie au sein de cette pénombre stagnante jusqu'au au coeur des étés. Tous logés à la même enseigne, paysages et habitants, tous plongés dans l'ombre de la gigantesque bâtisse, à l'exception singulière du château blanc posé un peu plus haut sur la colline et qui est la plus belle chose que j'ai jamais vue. »

Dans cet orphelinat aux portes murées, aux volets clos, un drame s'y est déroulé en 1919, toutes les pensionnaires et les religieuses qui s'occupaient d'elles ont été décimées par la grippe espagnole, alors que les habitants du village ont tous survécu. Dès ses huit-neuf ans, la narratrice se sent connectée avec ce bâtiment mystérieux et les orphelines qui y ont vécu. Elle les appelle « mes fées », « mes petites mortes », et se place en gardienne de leur mémoire alors que tout le village les a oubliées.

Les Orphelines du Mont Luciole est un roman d'atmosphère. La qualité d'écriture d'Isabelle Rodriguez, sensorielle et poétique, dessine une quête sensible et émouvante pour retrouver les paysages de l'enfance alors même qu'une fois adultes, ils ont tendance à s'effacer ou se transformer. Comment retenir les souvenirs ? L'autrice compose avec subtilité une rêverie mélancolique qui se pare de belles images, comme cette scène où la narratrice enfant vient de découvrir les tombes des orphelines :

« Je m'allonge dans la terre moelleuse, lui offre mes cheveux pour qu'ils prennent racine, ma peau pour qu'elle s'y dissolve, je m'allonge et je vois par-dessus les toits d'épine le ciel incorrompu, incorruptible, mes cils gobent les pollens, je mémorise le tempo de mes veines apaisées ici comme elles ne savent être apaisées nulle part ailleurs, je suis sûre que la terre à l'endroit de ma sieste régulière prendra la forme de mes formes, retiendra les contours de mon enveloppe de chair, peut-être un jour j'y aurai tellement dormi qu'on pourra percevoir dans les dessins du sol le flou causé par l'inspire-expire de mon souffle. »

Le texte capte la singularité d'une enfance solitaire devenue une jeune femme tout aussi hantée par le souvenirs des orphelines, fantômes qui hantent toujours son imaginaire. J'ai beaucoup aimé cette géographie émouvante à la Modiano qui décrit minutieusement les lieux et comment chacun fait replonger dans des souvenirs précis alors même que des promoteurs immobiliers s'apprêtent à faire disparaître la topographie du village. Rien que le choix des noms permet de faire s'envoler l'imagination de façon très évocatrice : le village de Sorcelin, l'orphelinat du Mont Luciole, la petite ville de Morneré, la rue Serpenton, le château des Enjoleras.

Comme tout roman d'atmosphère sans réelle intrigue à laquelle se raccrocher, il faut que ça résonne dans le lecteur. Et malheureusement, malgré ses grandes qualités littéraires, je n'ai été embarquée sur la longueur, une fois le charme initial passé. J'ai trouvé la première partie sur l'enfance trop longue par rapport à la deuxième centrée sur l'adulte qu'est devenue la narratrice. Il y a beaucoup de motifs répétés à l'intérieur de la première partie, ce qui donne l'impression d'un récit qui tourne en rond, d'autant que la deuxième partie reprend les mêmes motifs, en les déployant, certes, mais en renforçant la sensation que le texte n'avance pas vraiment. Je l'ai regretté.

Lu dans le cadre de la sélection 2024 des 68 Premières fois #4
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On m'appelle Demon Copperhead

Pour son nouveau roman, Barbara Kingsolver a pris le parti de transposer David Copperfield, le roman d'apprentissage de Charles Dickens en Amérique d'aujourd'hui, dans les Appalaches, chez chez les Hillbillies, ces blancs pauvres décrits avec de nombreux stéréotypes comme de frustes pèquenauds.

David Copperfield fournit le casting et l'intrigue. Avec une mémoire plus fraiche de ce roman, je pense que j'aurais pris encore plus de plaisir à la lecture, à comparer avec le matériel source, à dénicher les variations et les inspirations. Mais même sans cela, la réussite du roman de Kingsolver s'impose haut la main.

« Déjà, je me suis mis au monde tout seul ». C'est la première phrase qui nous place d'emblée dans la vie de Damon Field, surnommé Demon Copperhead du fait de ses cheveux roux, dès sa naissance dans la caravane de sa très jeune mère, junkie, « hors du coup » qui s'est équipée de gin, amphétamine et de vicodine pour accoucher complètement défoncée.

Le roman repose entièrement sur la verve de la voix du narrateur, immédiatement attachante. Damon déroule rétrospectivement sa vie entre innocence intacte, ironie blasée et magnétisme espiègle. Et l'élan narratif que parvient à créer l'autrice est remarquable, galopant le lecteur à travers moultes péripéties, l'emportant dans une ruée de mots pleine de détails à la granularité vive et concrète. Cet infatigable flot d'action tient en intensité maximale sur 600 pages, un tour de force, évoluant toujours à hauteur d'enfant, puis d'adolescent et de jeune homme, en conversation permanente avec le lecteur qui a l'impression de vivre littéralement aux côtés de Damon, pendant chaque minute de sa vie.

Barbara Kingolver utilise le feu de l'esprit de Damon pour éclairer les recoins sombres des Etats-Unis. De la même façon que Dickens proposait une peinture sombre de la condition enfantine dans l'Angleterre, elle fait un examen féroce de la pauvreté contemporaine, avec en toile de fond la crise des opioïdes, et de ses effets néfastes sur l'enfance. On sent à quel point l'autrice est animée d'idéalisme et de souci de justice sociale, de colère aussi, face à un triste constat toujours d'actualité dans le pays le plus riche de la planète

« Pauvres mômes. On est censés dire, regardez-les, ils ont fait de mauvais choix qui les a conduits à une vie de misère. Mais des vies se vivent là, en cet instant précis, se glissant entre les brossez-vous-les-dents, les bonne-nuit-les-petits et les chariots de supermarché remplis à ras bord, où ces mots n’ont pas cours. Des enfants, des choix. Ils étaient déjà pourris, les matériaux avec lesquels on devait construire notre vie. Notre seul repère, c’était un garçon plus âgé qui n’avait lui-même jamais connu la stabilité et qui essayait de nous rassurer. On avait la lune à la fenêtre pour nous sourire un instant et nous dire que le monde nous appartenait. Parce que nos parents s’étaient tirés quelque part et avaient tout laissé entre nos mains. »

Les épreuves que doit affronter Damon sont terribles ( misère endémique, dépendance à l'Oxycontin de Purdue Pharma, défaillances des institutions de santé et de protection à l'enfance, entre autres, multiples deuils ). Et pourtant, alors que l'aspect mélodramatique est très chargé, parfois redondant, parfois peu subtil, il n'est jamais sinistre ou englué dans un misérabilisme pathos car Damon poursuit sa quête d'expression de soi avec une énergie résiliente et une dignité qui le font avancer vers un équilibre émotionnel à conquérir, difficilement mais à portée tout de même. J'ai trouvé la fin très belle, équilibrée et suffisamment ouverte pour laisser l'imagination du lecteur s'envoler.

Je ne suis pas passée loin du coup de coeur. La prose technicolor de Kingsolver est très vivante, éclairée parfois par des phrases à l'évidence fulgurante.Peut-être aurais-je aimé plus de pépites comme celle-ci, qui me sont allées droit au coeur avec leur poésie mélancolique :

« Jaime bien penser à l’océan, et à tout ce qui vit dedans. C’est un peu mon désinfectant à cerveau, ça me calme. »

« On s’est rallongés tous les deux et elle m’a regardé dans les yeux, et on a été tristes ensemble un petit moment. J’oublierai jamais comment c’était. Comme ne pas avoir faim. »

« Je nous imaginais nous tenant la main, peut-être avec un chien à nous. On serait devenus des adultes. C’est tellement plus sûr que d’être un enfant. »

Ce que je retiens en tout cas, c'est que, lorsqu'on naît avec si peu d'étoiles au-dessus de la tête et si peu de choix, être un héros, c'est parfois simplement survivre contre toute attente.
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Jacques Prévert : L'humour de l'art

ABC des photos et collages de Jacques Prévert.
"Oh je voudrais tant que tu te souviennes"
Cette chanson était la tienne
C'était ta préférée je crois
Qu'elle est de Prévert et Kosma"

P comme : Picasso , Prévert, Picasso et Brassaï ont collaboré au ballet "Le Rendez Vous" de Roland Petit. Argument du poète, décors de Brassaï et Rideau de scène peint par Picasso.

R comme Raton Laveur :) Court métrage de André Pozner: rencontre de Prévert et d'un raton-laveur ( Qui fut le plus étonné?)

E comme Eléphant: Prévert devant l'éléphant du Jardin des Plantes.
Devant l'éléphant étonné, le nez de Prévert s'allonge..

V comme Vian: ( textes et collages) En 1955, Prévert et Vian sont voisins, puis amis. le poète assiste à la première de "J'irais cracher sur vos tombes " pendant laquelle Vian décède...

E comme Ergé: Prévert et son chien Ergé sont des observateurs du monde. Prévert lance des vers au vent, et Ergé les ...rapporte.

R comme Rouge; Prévert avec un béret comme un benêt ( bien enfoncé sur le crâne) qui aime faire rire son entourage.

T comme Trau: Alex Trauner, l'ami qui créa les décors des "Enfants du paradis.
"Il faut essayer d'être heureux, ne serait que pour donner l'exemple." Jacques Prévert.
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Terrasses ou Notre long baiser si longtemps..

Vendredi 13 Novembre 2015. Attentats à Paris et au Bataclan...
Laurent Gaudé n'y était pas , mais son livre s'attache aux destins brisés par des s.....
" Je me suis rendu au Bataclan sans avoir l'intention d'y entrer. J'ai vu les visages hagards de gens qui sortaient de la salle. " Discours de François Hollande sur l'attentat du Bataclan ...

" le Hasard s'empare de nous, de tout, déchire des jeunes gens dans des flaques de sang et leur tord les traits. Il dévie nos chemins avec une joie féroce et donne à l'horreur le nom de destin."

Laurent Gaudé s'exprime à la 1ère personne du singulier ou du pluriel: Je ou Nous... Et nous sommes tous victimes, jeunes ou vieux, parent, badaud confronté à l'horreur, à ... une scène de guerre... soignants, jeunes pompiers, ou policiers.
Les mots et les paroles se mélangent, entre vivants et morts!

Ce téléphone qui sonne!
Ces amis, ces parents qui s'inquiètent pour leurs enfants qui allaient voir "Eagles of death metal". Et au téléphone cette petite voix qui chuchote dans la salle, la peur au ventre...
Et nous, lecteurs, nous pleurons aussi!
"Chacun d'entre nous se sentira abîmé, même s'il n'a pas été blessé."

"Nous avons envie de brandir ce que nous sommes. Pour défier ceux qui voulaient nous abattre. Nous ne sommes pas soumis. Blessés. Sonnés. Mais pas soumis. [

"Les terrasses des cafés deviennent le symbole de notre mode de vie. Nous y retournons. Nous trinquons haut et fort. "

"Au nom de ceux qui sont tombés. Nous serons tristes, longtemps, mais pas terrifiés. Pas terrassés."
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L'illusion

♫ C'était comme un défi au temps
Le printemps avant le printemps
Un chemin qui va n'importe où
[...]Parfois dans nos rêves flous
Une voix de je ne sais où
[...] Une illusion qui meurt
D'un éclat de rire en plein cœur
Une histoire de rien du tout
Comme il en existe beaucoup ♫
- Hervé Vilard - 1979 -
----♪---♫---🕸---🌄---🕸---♫---♪----
J'ai rêvé peut-être ou j'ai dormi
Curiosités, merveilles d'Alice je vis
Et tout d'un coup, je dévisse
Monde de pantins, marioles et tristes
Trois nuits par semaine, tournent vices
Magicien, illusionniste ou son baron
Antichrist, chiffre 666, Nécronomicon
Heureux les yeux qui n'ont point besoin d'illusion
Génial mais chute brutale
Déchirez le voile de la morale
"Un baiser à travers le voile"
Tiens revoilà Hugo !
Un p'tit cadeau du coin de mon bureau.
Premier Chattam, ou derniers Châtiments
Merci pour vos "compliments"
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Terrasses ou Notre long baiser si longtemps..

Cette nuit, mon Agatha Raisin étant terminé, je cherchais une autre lecture, et puis les copains (Casimir, Gwen et Hélène) avaient attiré mon attention sur ce livre de Laurent Gaudé.

C'est un auteur que j'ai croisé lors d'une séance de dédicaces de son livre Chien 51, mais je ne l'avais encore jamais lu.

Quand j'ai vu le thème de Terrasses, je me suis jetée dessus, j'en ai lu l'incipit et puis tant que j'y étais, j'ai tout lu dans la foulée.

On est le vendredi 13 novembre 2015, il fait beau et doux à Paris, et les "personnages" s'apprêtent à passer une dernière journée de travail avec à l'esprit la soirée qu'ils ont prévu de passer avec amis, amants, famille.

L'auteur nous invite à suivre plusieurs personnes, faisant des allers-retours des uns aux autres, du moment de leur réveil jusqu'au soir.

Un vendredi soir à Paris, les terrasses sont bondées.
Au Bataclan, Eagles of Death Metal, un groupe californien, donnait un concert.

Je ne vais pas vous raconter ce qui s'ensuit, l'auteur le fait bien mieux que moi, et de façon très détaillée.

C'est simple, à la lecture des lignes, c'est comme si on y était.
Personnellement, j'ai failli y être. J'ai hésité et puis y ai renoncé parce que même si je suis tombée dans le metal quand j'étais ado, ce n'est pas le "death" que je préfère.
Tous mes potes ne s'en sont pas sortis, et ceux qui l'ont fait en portent encore les stigmates.
Les concerts ont repris au Bataclan, mais nous sommes nombreux à ne plus pouvoir en franchir les portes.

En lisant ce livre, nous sommes dans la tête de toutes ces personnes qui prenaient un verre en terrasse en ce début de soirée.
Rien qu'à tourner les pages, ils sont presque devenus des amis tellement on s'en sent proche.

Les tueurs ont choisi leurs cibles, sur ces terrasses. "Toi tu meurs, toi, pas !".
Pas comme au Bataclan où ils ont "tiré dans le tas".

Je n'ai rien d'autre à dire. Voilà comment j'ai découvert Laurent Gaudé.
Depuis le temps que je voyais passer ses livres sans arriver à me décider, le hasard l'a fait pour moi.

Pas le même Hasard avec un H majuscule qu'évoque l'auteur.

"Le Hasard continue à jouer avec nous. Il invente des retardements cruels, de faux espoirs, des trajectoires de tirs improbables, des chances inespérées, des armes qui s'enrayent.
Nous retenons notre souffle. Attendons, prions, supplions, essayons d'espérer".
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Le Steve McQueen

Un petit bonbon acidulé ce roman !

Ce petit livre au look sympa et de belle qualité papier attire l'oeil et les mains comme un aimant. Encore une couverture qui ne m'a pas laissée insensible ! Et l'image colle avec l'histoire. Quant au titre : aussi. Mais n'allez surtout pas croire que vous trouverez le beau Steve dans les pages de ce livre. Il s'agit d'autre chose...

Deux auteurs pour ce roman. Deux cerveaux pétillants qui se sont amusés à fabriquer une histoire courte et récréative, aussi détonnante que... détonante. Ça file à toute vitesse, ça pétarade, ça mitraille sec. Les cadavres tombent comme des petits pains.

J'ai passé un très bon moment avec ce roman, j'ai découvert un tas de noms d'armes blanches et d'armes à feu (ça peut servir :-))), j'ai souri et même ri aux jeux de mots ou bons mots dont le récit est truffé, j'ai aimé les personnages y compris les plus... « Le Brochet suait de violence, un con supérieur ». J'ai même trouvé dans cette galerie colorée une Ma Dalton revisitée :) Une histoire à ne pas prendre au sérieux donc, mais qui offre tout de même 2 ou 3 petits moments suspendus, des paragraphes plus profonds qui se posent là subitement comme en surbrillance du texte ou comme des bulles de pensée. Bon j'admets, petites les bulles, mais bulles quand même !

Petite information complémentaire aux futurs lecteurs : il m'a fallu 2 chapitres pour entrer dans l'histoire et m'habituer au style saccadé. Après quelques lignes du 3e chapitre, arrivée à un stade où la déception prenait vraiment le pas sur ma lecture, j'ai décidé de reprendre depuis le début. Et là, miracle, lumière blanche au bout du tunnel... Ayant absorbé quand même les événements et les noms lors de ma 1ère lecture, j'ai de suite mis les pieds dans le plat. Un plat délicieusement épicé, dont j'aimerais un peu de rab...

« Je l'échangerais sans même y réfléchir, dit Jed (en parlant de l'otage), mais Vogel ne nous laissera jamais vivre. Il va falloir que j'utilise une nuisance extrême. »

Merci Jérôme (974JerLab34) pour cette découverte, merci également Agnès (aa67) pour ton billet qui m'a fait mettre des patins avant d'attaquer cette histoire, ce qui m'a permis de la savourer pleinement. Car moins on en attend, plus on est ouvert à la surprise !
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Solak

Solak est un roman pour le moins étonnant, dont le style et la narration risquent d'en surprendre plus d'un. Solak c'est aussi une exploration extrême dans les méandres de l'âme humaine, à la mesure du cadre du roman, rude et impitoyable, car le froid conserve tout, y compris les souvenirs les plus enfouis qui ne font que sommeiller.
Pour ce qui est du style, je crois bien que c'est le premier roman que j'ai lu qui soit complètement exempt d'adverbes de négation, un peu pénible au début, cela dit, avec un narrateur unique, on comprend vite que celui-ci écrit comme il parle. Un autre aspect m'a, par contre, beaucoup plu : la grande majorité des phrases sont des métaphores, pas toujours très fines, mais toujours précises et ciselées, très en phase avec ce contexte hostile et délétère.
Je vais faire une petite digression qui s'adresse aux nombreux lecteurs de "La horde du contrevent", tout au long de ma lecture, j'ai eu l'impression de lire et "entendre" Golgoth en mode mélancolique et désabusé, une impression agréable pour tout dire.
Caroline Hinault m'a impressionné, pour un premier roman, c'est vraiment bon avec un suspense parfaitement maîtrisé et une tension qui monte crescendo. Le scénario imaginé par l'auteur est un modèle d'efficacité, l'utilisation des ingrédients climatiques extrêmes est parfaitement employée pour nous offrir un huis-clos étouffant et anxiogène qui va nous tenir en haleine jusqu'au bout, le tout sans en faire trop, ce que j'ai apprécié.
Le point fort du roman selon moi, tient avant tout dans le traitement des quatre personnages et dans l'équilibre instable nécessaire à la survie, il n'est même pas question ici d'harmonie, quand viendra la grande nuit, la solidarité devra être totale...
Ce roman, est aussi à sa façon une réflexion sur le genre humain et la difficulté à cohabiter quand les règles écrites ou tacites n'ont plus cours.
Sur ce bout de territoire Arctique, quatre hommes, "Grizzly" le scientifique pacifique, Roq et Piotr, les deux militaires au passé incertain, et la nouvelle recrue, "le gosse", un taiseux et pour cause, il est muet, s'apprêtent à affronter la grande nuit. Piotr, le narrateur a un mauvais pressentiment...
Pour conclure, j'ai passé un très bon moment de lecture, avec un intérêt et une curiosité en éveil tout du long, je mettrais juste un bémol avec le tout dernier chapitre et son épilogue, je l'ai trouvé un peu invraisemblable et pas en harmonie avec l'ensemble de l'histoire, j'ai ressenti une "pointe" de frustration, cela dit, j'ai vraiment aimé.
Il me reste à remercier les nombreux babeliamis qui ont lu ce roman et notamment Onee et sa liste "Un bon roman sous la neige" qui m'ont porté vers cette lecture.
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Le Sémaphore

Pour l'entrée dans l'univers poétique de Thibault, nous sommes accueillis par un « Moine lisant », tableau d'Odilon Redon, aussi appelé « Alsace » sur la couverture. le poète rend ensuite hommage à ses parents, en leur dédiant le livre et un « Prologue » du 18/01/2014 nous propose une explication sur la nécessité de prendre la plume. Si à premier abord, l'auteur semble enfoncer des portes ouvertes, détrompez-vous, ces pages nous réconcilient déjà avec « l'impuissance » des mots. Ainsi, « l'artiste » y est défini comme « quelqu'un qui s'arrange comme il peut avec le fait de vivre », et « c'est effrayant et excitant à la fois ». Je trouve fort juste l'affirmation qui suit : « Quand on créé, on met sa peau sur l'ouvrage et on la tanne, on la tanne jusqu'à la rendre plus lisse, moins rugueuse ». Cela paraît aller de soi, mais quel courage de le faire vraiment ! de se mettre en route « en pèlerin du verbe ».
Je reconnais ouvertement avoir ressenti beaucoup de « joie » devant la « beauté » glanée ici, versée dans des moules de rimes comme pour mieux résonner et souvent offrande à d'illustres prédécesseurs : Vincent van Gogh, Pier Paolo Pasolini, Maurice Blanchot, Rainer Maria Rilke, François Augiéras, Benjamin Fondane, Fernando Pessoa. Des dédicaces plus intimes aussi, comme « à Paul, mon petit frère », ou « à mon grand-père Pierre Marconnet », sans oublier des artistes moins connus que vous aurez envie de découvrir par vous-même. Il en va ainsi du poème « Berger du cosmos » pour Pericle Patocchi, par exemple.
Il y a une grande richesse dans les images façonnées ici, à l'aune d'une nature généreuse et sauveuse, qui répand tant de joyeuse beauté : le sel de la terre magnifie les jardins de cerisiers et les vendanges. On voyage « dans la pierre bleue du ciel » et on boit « le feu de l'infinie lumière » « dans la pierre jaune du puits ».
Bel hommage aux femmes, dans « Triangles de feu » qui salue le travail d'Aurore Lephilipponnat : « Et laissez-nous crier !/Crier dans la suie du jour !/Comme vous priez,/Comme nous faisons l'amour ! ».
J'ai une pensée toute particulière pour « les « Abeilles d'or » (cf. ma citation) et pour « Les âmes nues ».
Un recueil très travaillé, sans doute, qui peut décourager certains par la l'illusoire raideur des contraintes prosodiques.
Et si vous parliez vous aussi à l'herbe avec « L'enfant » ?
« Tu es le sein vert des vaches,
Le lait qui jaillira de leurs pis ;
Apprends-moi la vie ».

Une belle éclosion poétique, qui m'a nostalgiquement soufflé : « N'oublie pas d'où tu viens » !
Des prières « de survivants », et de simples « vivants », des prières à écouter, et si possible à exaucer, y compris en prolongeant cette lecture par de nouvelles choisies au sein des auteurs qui y son cités.
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Pondichéry ou le rivage des ombres

Performance littéraire de haut vol, Pondichéry ou le rivage des ombres est pourtant le premier roman signé Anne Vantal. Il faut tout de même préciser que celle-ci a déjà fait ses preuves dans la littérature jeunesse et dans de nombreux autres domaines de la culture.
Dès que je lis Pondichéry dans le titre de ce pavé de près de six cents pages, je ne peux m'empêcher de penser à la chanson délicieuse et coquine de Guy Béart : « Chandernagor ». Malicieusement, il cite ces fameux Comptoirs français de l'Inde résultats d'une colonisation amorcée au XVIIe siècle. Karikal, Yanaon, Mahé, Chandernagor et, bien sûr, Pondichéry sont un peu oubliés parce que ces Comptoirs ont été transférés à l'Inde dès 1954 pour une fusion définitive en 1963.
Revenons donc à ce « Pondichéry facile » et ce « Pondichéry accueillant » grâce à Anne Vantal qui rafraîchit judicieusement nos mémoires ou, tout simplement nous apprend une Histoire délaissée au travers de trois destins de femmes, à trois époques différentes.
Je trouve vite la lecture de Pondichéry ou le rivage des ombres très agréable grâce à l'écriture fluide d'Anne Vantal et aux détails savoureux dont elle émaille son récit, un récit vivant et rythmé par le passage du début des années 1930 au début des années 1950 et enfin à 2012.
C'est d'abord Alice qui capte mon attention. Cette talentueuse pianiste vogue vers l'Inde où elle doit rejoindre Jules de Rouvray, son mari, un médecin, qui l'attend à Bombay, avant de rejoindre son poste, à Pondichéry.
Oriane, le 19 janvier 1950, retrouve Pondichéry, sa ville natale. Son parcours est un peu en retrait pour l'instant. Il va se révéler décisif par la suite.
Quant à Céline, troisième personnage principal de l'histoire, elle est sage-femme dans une maternité de Pondichéry et elle nous permet d'aborder notre époque, en 2012.
Les passages de Céline à Oriane ou Alice sont parfaitement datés avec jour, mois, année, ce qui facilité la lecture. Je me doute bien que les liens existent entre ces trois femmes mais Anne Vantal est très forte, ménageant le suspense jusqu'au bout, lâchant au compte-gouttes les révélations.
Au travers du parcours des trois héroïnes, l'autrice permet d'appréhender tous les problèmes de ce pays immense où l'on parle différentes langues – le tamoul à Pondichéry - et surtout où la population est soigneusement divisée en castes.
Anne Vantal excelle pour décrire la nature exubérante de ce pays qui subit régulièrement les ravages de la mousson. Elle décrit aussi les habitations, les jardins, de manière si vivante que ce n'est jamais ennuyeux. Je peux même qualifier son écriture de visuelle et ses portraits si réussis, que je m'attache à chaque personnage, les lâchant avec regret pour changer d'époque et en retrouver d'autres.
Si je suis étonné de découvrir l'indigoterie, l'usine textile de Charles Gréault où l'on teinte les tissus de cette fameuse couleur bleue, voilà que le Mahatma Gandhi fait parler de lui en 1930. Il pousse le peuple à se révolter pacifiquement contre l'occupant anglais en refusant de payer la taxe sur le sel.
Habilement, Anne Vantal insère dans sa fiction des personnages historiques essentiels pour l'avenir de l'Inde. Elle réussit aussi à faire comprendre la religiosité du peuple pour ses dieux et pour ceux qui attisent cela dans l'ashram de Pondichéry, par exemple.
Drames familiaux, relations Pondichéry – France par lettre ou par courriel, extraits de presse, tout cela pousse la lecture au plus profond de la psychologie d'Alice, d'Oriane et de Céline tout en éclairant la mentalité de ces Français déchirés entre leur attachement au Comptoir de Pondichéry et leur désir de rentrer en France.
Au cours de ma lecture, j'ai beaucoup apprécié cette histoire en marche sans négliger les parcours familiaux parfois compliqués. J'ai aussi pensé souvent à l'essai que j'avais lu il y a peu : Dans la tête de Narendra Modi, de Sophie Landrin et Guillaume Delacroix.
Enfin, je reste vraiment admiratif pour ce roman d'Anne Vantal et le travail que cela a dû représenter pour notre plus grand plaisir. Cette lecture m'a régalé et j'en remercie d'autant plus Babelio et les éditions Buchet/Chastel qui m'ont permis ce captivant voyage.

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La dernière harde

Maurice Genevoix a déjà obtenu le prix Goncourt avec Raboliot, en 1925, lorsqu'il publie, en 1938, La dernière harde, magnifique histoire d'un grand cerf et d'un piqueux portant fort bien son patronyme, La Futaie.

Raboliot, c'était le braconnier, La Futaie, lui agit en toute légalité dans ce duel avec le grand cerf, ce cerf qu'il observe, par lequel il est lui-même observé, jusqu'au moment où la chasse devra le conduire à l'hallali.

Mais, au-delà du cerf et de la chasse, c'est encore la nature que Maurice Genevoix célèbre, particulièrement avec la forêt, l'enveloppant tout entière de son écriture parfaite, poétique, douloureuse et amoureuse, celle des très grands écrivains, ceux que l'on ne peut hélas plus rencontrer aujourd'hui. Genevoix décrit tous les mystères de la forêt avec ses laissées, ses odeurs et ses sons, et on apprécie si on aime la nature si bien sanctifiée par un auteur qui la connaît par coeur.

Ce roman peut être mis en parallèle avec La grande meute de Paul Vialar, texte tombé dans l'oubli aujourd'hui, il y a tellement de points communs dans ces deux oeuvres. Vialar n'avait probablement pas le sens poétique de Genevoix mais il partageait avec ses lecteurs la même passion de la vénerie, les mêmes émotions lorsque les chiens s'apprêtent pour la curée.

La dernière harde emporte avec ce magnifique cerf tout l'art d'un immense auteur, l'homme aux trente mille jours qu'il a vécus intensément et transmis à travers toute son oeuvre.
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Le Jour et l'Heure

Sur les pas d’une famille, autour d’une mère, Édith, frappée par une maladie incurable, Carole Fives (Tenir jusqu’à l’aube, Térébenthine) mène un roman choral riche d’enseignements et plein d’une humanité éloquente.
Avec Simon, leur père, et Édith, se retrouvent Audrey, Anna, Jeanne et Théo, leurs enfants. L’autrice leur donne la parole et ce sont leurs interventions, leurs pensées qui se succèdent tout au long du livre, permettant de comprendre leur histoire et de suivre leur parcours.
Juste avant de perdre le contrôle de ses pensées et de sa vie, Édith a choisi de mourir. Comme cela est encore interdit en France, elle pense à la Belgique mais choisit la Suisse pour éviter un trop long déplacement.
Si Édith, après avoir été infirmière, est devenue avocate, se dévouant souvent bénévolement pour défendre les plus démunis. Son mari, Simon, comme Audrey, Anna et Théo, est médecin. Seule Jeanne, l’artiste de la famille, a fait les Beaux Arts. Simon et Théo sont généralistes, Audrey obstétricienne et Anna bosse en soins palliatifs et soigne les plus malades en prison ainsi que les sans-papiers. Une pareille famille de médecins, cela doit être plutôt rare…
Peut-être que Carole Fives a choisi ce même métier pour bien nous faire comprendre toute la profondeur du choix d’Édith, un choix qui va être débattu, contesté et finalement accepté devant la détermination de la principale concernée.
Alors, sur un rythme non linéaire, chacune et chacun s’exprime, fait remonter des souvenirs, parfois des rancœurs, des jalousies et me fait partager le voyage en Peugeot sept places, comme avant, depuis la gare de Lyon Part-Dieu, jusqu’à Bâle, en Suisse.
Pourtant, chacun sait que, partis à six, ils ne seront que cinq au retour. Édith, bien comprise enfin, prouve que, pour elle, il ne s’agit pas d’une pulsion de mort mais, d’une leçon de liberté. En effet, quand le moment décisif arrive, toutes les précautions sont prises, les mêmes questions sont posées, la scène est filmée.
Impossible de ne pas être ému par cette séquence familiale, cette fin décidée et assumée, cette mort qui fait partie de la vie et qui nous attend tous. Simon continuera sa vie seul. Audrey, Anna, Jeanne et Théo retrouveront leur vie familiale, les petits-enfants d’Édith, une mère qu’ils auront accompagnée jusqu’au bout, en pleine conscience avant que la maladie ne détruise ses facultés cognitives. Il serait temps qu’en France, des décisions soient prises pour éviter de laisser aux seules familles ayant les moyens la possibilité de se payer cette fin de vie, cette mort assumée.
Le jour et l’heure fait partie des huit livres sélectionnés pour le Prix de Lecteurs des 2 Rives 2024.

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