Revue Regards sur la Peinture

Lucas Cranach l'Ancien (pour le distinguer de son fils qui suivra ses traces avec moins de génie) est avec les trois autres grands maîtres de son époque - Dürer, Grünewald et Holbein - l'artisan d'une glorieuse saision pictural. Celle-ci ve brièvement éclairer l'Allemagne du XVIe siècle et Cranach en constituera le point final, les trois premiers ayant disparu et l'embryon de Renaissance allemande ayant été étouffé dans le sang et dans la férocité des guerres de religion.

Ötzi, cet homme préhistorique vieux de 5 300 ans, dont la momie fut découverte en 1991, dans un glacier des Dolomites italiennes, a mangé…
Des céréales,
Du cerf,
Du bouquetin
…avant de mourir. C’est ce que révèle l’étude de l’ADN des aliments conservés dans ses viscères, publiée dans les comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences.

Lorsque Rousseau décide de faire le portrait du poète, il lui fait savoir qu'il prendra pour fond un coin des jardins du Luxembourg... Il veut faire un vrai portrait et ne se contente pas de regarder et de dessiner. Apollinaire raconte que le Douanier lui mesura le nez, la bouche, les oreilles, le front, les mains, le corps en rapportant soigneusement les différentes mesures sur la toile. Quant à la muse, c'est-à-dire le peintre Marie Laurencin, le Douanier écrit : "J'ai beaucoup travaillé le costume de votre dame. La pensée est presque terminée, peplum violet ; j'ai travaillé le fond aussi, tout va bien."

La muse inspirant le poète 1909, Moscou, Musée Pouchkine

... son art n'a jamais été ouvertement polémique ou blessant.... Mais Kodoschka a dérangé parce qu'il n'a jamais adulé le présent et ne s'est jamais soumis aux lois de la mode ou du plus fort ; il a toujours rappelé, voire insisté avec dureté et ténacité, sur l'existence de la douleur et des laideurs inévitables qui nous tourmentent.

José Victoriano Gonzales Pérez naît à Madrid le 23 mars 1887… A dix-sept ans, il va étudier la peinture chez José Moreno Carbonero, qui eut entre autres élèves Picasso et Dali et qu’il allait par la suite détester, même si son maître eut le mérite de lui donner une remarquable maîtrise dans la technique du dessin. C’est plus ou moins à cette période qu’il décide de changer de nom : même en Espagne, il est difficile de devenir célèbre avec un nom aussi commun que celui de Gonzales.

...avec les papiers découpés, inventés en 1947 pour remédier aux difficultés physiques de la vieillesse et de la maladie qui l'empêchent de manier son pinceau.... pour le vieux maître, c'est une nouvelle révélation, comme au temps de la maladie de sa jeunesse : il découvre que pour créer un monde, il suffit de formes colorées.
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A quatre-vingts ans, le maître donne une leçon de liberté et de remise en cause qui influencera la discussion sur le renouvellement des moyens et des supports picturaux et l'exaltation du geste. A commencer par le dripping de Max Ernst repris par Pollock, à l'origine de l'action painting...
"Le tableau est fait de la combinaison de surfaces diversement colorées".

En 1910, il fait une autre découverte fondamentale pour lui : celle de l'Orient et de l'Islam qui l'éblouissent dès son premier voyage en Afrique, au Maroc, et lui inspirent les motifs décoratifs en arabesque.

Pendant les vingt dernières années de sa vie, il se consacre surtout à des œuvres monumentales conçues pour de grands espaces architecturaux. Il réalise des vitraux pour la synagogue de la clinique universitaire Hadassah de Jérusalem, pour la cathédrale de Mets, le siège des Nations Unies, l’église de Pocantico Hill dans l’Etat de New York et le chœur du Fraumunster de Zurich. En 1964, il peint le plafond de l’Opéra de Paris, et un an plus tard, réalise les peintures murales du nouveau Metropolitan et du Lincoln Center de New York. En 1968, il termine la mosaïque de l’Université de Nice et l’année suivante il exécute trois immenses tapisseries pour le Parlement de Jérusalem.
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Jusqu’au bout, Chagall nous transmettra son message de paix, recréant avec le pinceau ou le crayon cet univers fantasmagorique, mystique, sentimental et poétique qui a toujours caractérisé son œuvre.

Pour arriver vraiment à comprendre la vie de Cézanne, le solitaire d'Aix-en-Provence, celui qui sans disciples ni présomptions a jeté les bases de l'art d'avant-garde de notre siècle et soulevé des problèmes essentiels comme celui de la composition et de la décomposition des formes, il ne suffit pas de regarder les faits. Il faut aussi, st surtout, interroger les écrits, les lettres qui témoignent de ses amitiés, de ses idées, de la cohérence de son travail assidu.

Turner observe la réalité pour en créer une nouvelle, les couleurs du ciel et de la mer pour inventer "ses" couleurs : le jaune, par exemple, couleurs de la lumière, devient vite l'une de ses préférées (après sa mort, on en retrouvera plus de douze tonalités différentes dans son atelier. On est aussi en possession de quatre cents études où il s'essaie à fondre la lumière et la couleur sans perdre le sens de la forme, ni de la profondeur.)

C'est probablement au cours de l'hiver 1906-1907 que Picasso ébauche les premières esquisses des Demoiselles d'Avignon, œuvre sur laquelle il travaillera longtemps, et qui, après de nombreux remaniements et bien qu'étant restée inachevée, constitue une nouvelle façon de concevoir et de représenter l'espace.

Dès son jeune âge, Edvard doit donc affronter le spectre de la maladie, l'angoisse du vide et de la mort. Son besoin et son envie de peindre se nourrissent des souvenirs qui se consument douloureusement dans sa tête et dans son cœur, et ce sont les images tourmentées et de son monde intérieur qui s'imposent avec violence.

Il dira à Charles Angrand : Ils voient de la poésie dans ce que je fais. Non, j'applique ma méthode et c'est tout.

Mais, faisant fi de l'avis général, il décide de ne pas suivre les cours à l'Académie et d'étudier seul en fréquentant de temps en temps l'atelier de Charles Jacques et l'Académie Suisse où il rencontrera Pissaro. La découverte des œuvres de Delacroix et les discussions à la Brasserie des Martyrs enrichissent son patrimoine culturel et son expérience artistique plus que n'importe quel enseignement scolaire.

A propos de Rembrandt dernière manière, Andriès Piels écrit en 1681 : Quelle parte pour l'art que la main d'un tel maître n'ait pas usé de sa vigueur naturelle à de meilleures fins... A force de ne vouloir adhérer à aucun principe, à aucune règle...ses aberrations furent nombreuses...

S'il est un peintre qui ne sache se servir de subterfuges, de fignolage ou même de la simple maîtrise technique pour embellir ou parer sa vision limitée et décharnée de la réalité, s'il est un peintre qui ne sache pas, en un mot, peindre d'une manière académique, comme le conçoit la plus grande partie de la critique et du public, c'est sans doute Rousseau.

Il exprime tout ce que l'art de la peinture peut faire d'un corps humain, n'omettant aucun geste ou mouvement.

Son nom n'est inscrit sur aucune œuvre; et ils sont plusieurs à ne lui reconnaître aucune œuvre certaine. Pourtant, l'art vénitien tout entier semble embrasé de sa révélation.

Il ouvrit toutes les voies et changea la face des Expositions en France. Refusé, mal placé... peintre du remplissage utilitaire, il n'en est pas moins vrai que, sans lui, on aurait perdu l'habitude de parler d'art en France depuis vingt-ans. Et il est assez plaisant de penser que c'est le seul homme qui marquera le passage de l'Empire dans les arts.

En 1760 et 1790, Francesco Guardi produit une quantité incroyable de travaux, souvent des répliques en série de prototypes reproduits autant de fois que la demande l'exige, ce qui a certainement contribué à la baisse des qualités nombreux tableaux et au jugement fielleux de beaucoup de ses contemporains.