Regards sur la peinture, n°31 : Kokoschka

Dans son essai "Images, langage et écriture", il écrit : " L'intérêt spirituel de l'homme de la civilisation technique est entièrement et exclusivement tourné vers l'examen analytique d'un monde matériel superficiel, qui doit apparaître à l'esprit comme un chaos confus de détails, d'objets mesurables, énumérables et pondérables, placés artificiellement en rapport réciproque. Cette façon de voir est superficielle, tout come le monde qui y est représenté.... Ainsi l'homme moderne est privé des moyens dont il a besoin pour exprimer les idées individuelles, les imaginations humaines. Est-ce qu'il s'en rend compte ? "

... son art n'a jamais été ouvertement polémique ou blessant.... Mais Kodoschka a dérangé parce qu'il n'a jamais adulé le présent et ne s'est jamais soumis aux lois de la mode ou du plus fort ; il a toujours rappelé, voire insisté avec dureté et ténacité, sur l'existence de la douleur et des laideurs inévitables qui nous tourmentent.

Kokoschka est de plus en plus persuadé que le responsable de la désagrégation humaine et sociale, du renoncement à la propre individualité est le processus d'industrialisation, le manque de perspectives et de buts, d'éducation et d'idéaux sortant de la logique matérialiste qui pousse l'homme à vivre au jour le jour et les peintres à s'éloigner de la réalité à travers l'abstraction.

« Les adultes ne sont pas en mesure de trouver une clé pour le secret et ils se croient compréhensibles quand ils descendent au niveau des enfants alors que ces derniers les chassent comme de vulgaires intrus de leur monde des rêves – un royaume dont il ne reste rien ou presque chez l’adulte, même s’il cherche parfois à se comporter comme un enfant »

Un homme n'est jamais une nature morte, même lorsqu'il est mort.