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Citations de Henri Pichette (136)


Il sentit ses forces recroître,ses volontés renaître,ses espérances reverdir,et, comme ils avaient accoutumé de se réinventer,ce matin-là ils se réinventèrent.
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L'amour que nous avions l'un pour l'autre, ma chère,
Tel un fil d'or il a cassé.
Les chardons se sont mis dans nos deux cœurs en guerre,
Je reviens comme un grand blessé
Prenant place parmi les rois de la misère.
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Henri Pichette
C'était au temps parfait des blés et des bluets,
Orgie de l'existence idéale ! Après quoi
Les laveuses battirent, agenouillées, les
Bleus des fondeurs, les soies d'amants, les tabliers
D'élèves, les draps lourds... Elles oignirent leurs
Mains de l'huile sainte du fleuve, et s'en allèrent.
Sur les chemins, la nuit venue, des dieux frileux,
Le visage en deux coupé par le clair de lune,
Vidaient leurs gourdes pour se donner des couleurs.
Alors roula l'hiver comme un beau tambour blanc.
Apoème 3
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Henri Pichette

ODE A LA NEIGE
  
  
  
  
la
légère
candide
capricieuse
tourbillonnante
ouatée
poudreuse
neige dont j’aime
la
lente lente
chute
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Henri Pichette

Ode à la neige


la
légère
candide
capricieuse
tourbillonnante
ouatée
poudreuse
neige dont j'aime
la
lente chute mate
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4. LE DÉLIRE

le poète
O mon amour, nous hébergerons la folie et la raison jumelles.

l'amoureuse
L'amour est notre jeu vivant.

le mino
Je secoue l'arbre nuitier :
Les étoil's tomb'nt dans mon drap,
O la !
Je les tât' du bout du pied,
Je les mange de mes yeux,
Couche avec moi si t'en veux.

la mouflette
Oui ! oui ! oui ! et tu seras le chat

le mino
C'est çui qui l'dit qui l'est

la mouflette
Grigrafgroufgriffes…

p.95
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4. LE DÉLIRE

colonne de lumière sur Monsieur Diable

Monsieur Diable Néanmoins, la vie sera élucidée.


…À quarante ans je te retrouve rongeant ton frein, tu fondes sur la sympathie, il y a un cerne noir à toute chose, tu déshabilles du regard, tu convoites, tu prémédites, tu disposes tes chances, tu te profiles, tu places ton sourire tes phrases tes bouquets tes collets tes canapés, tu estimes, tu escomptes, tu commerces, tu carbures à prix d'argent, tu te pousses dans les milieux, tu médis du tiers et du quart ou fais du plat selon le rang, tu arroses, tu gobichonnes, tu prends du ventre, tu prends des mesures, tu prends médecine, tu te mets au vert, tu récupères, tu remets ça, tu enrobes et te lisses le cheveu, tu ne veux pas avoir l'air, tu opères comme en glissant, tu serpentes, tu attaques par le faible, tu escarmouches à petits coups de champagne, tu endors les chagrins, tu tamises les lampes, tu officies sous le manteau de la nuit... mais se réveiller : la grisaille la routine les manigances la vacherie... comme tu voudrais un jeu neuf! que s'il te l'était donné, tu laverais les sons, ressourcerais les images, procéderais à la toilette des Muses des Grâces des bonnes fées, or tu dissèques, tu calcules, tu cogites, tu épilogues, tu fais silence.

À soixante ans tu dates, tu radotes, tu perds la main l'ouïe tes dents, le cœur te faut, les jambes te flageolent, tu tombes en faiblesse, encore un peu et tu retombes dans une enfance touchée à mort.

p.106
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4. LE DÉLIRE

colonne de lumière sur Monsieur Diable

Monsieur Diable Néanmoins, la vie sera élucidée.


Car à vingt ans…
tu déjeunes à la branche, tu pars à la découverte, tu visites l'air les champs les ruines les métropoles les stades et les musées les jungles et les églises les arènes les volcans les chutes les fjords les oueds les lagunes les bayous les cañons les toundras les déserts les grandes salles des châteaux les jardins suspendus les pyramides les mégalithes les catacombes les cavernes ornées les blanches montagnes les théâtres étoilés la mer Océane, tu bolides, tu pagaies, tu varappes, tu dribbles, tu crawles, tu voles à voile, tu hameçonnes les filles, tu t'amouraches, tu gamahuches, tu renverses la vapeur, tu déploies les couleurs, tu dérides les bonzes, épouvantes les bigotes, scandalises les vieux birbes, tu convoles un jour dans l'infanterie un jour vers les oiseaux-lyres les aigles-bugles les cygnes au cri de cuivre un jour avec les clartés furieuses les splendeurs d'ombre la nature,…

p.105
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Odes pour veiller jusqu’au jour :

Ma lampe est fille de soleil,
Feu vigilant, zèle de vivre.
J’ai jeté du blé dans un livre,
Il lève durant mon sommeil.
Minuit, midi sonnent pareil.
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1. LA GÉNÈSE

La scène est aux portes
d'une ville haute de ciel.

aurore


le poète
…Oui, le jour me surprit à l’orée des grandes orgues. La Ville ou le cristal ou le segment d’éclair que je traversais alors m’a ouvert les yeux. J’avais incarné la préhistoire. Je me trouvai subitement armé de pied en cap, avec droit de regard sur l’illusion. Rien en propre ne m’appartenait ― cuisson fameuse des chairs ni solennelle doctrine de la jungle ―, mais je me sentis une âme de tribun. J’avançais parmi les tables mises et les bouquets ordonnés selon une patience exemplaire. Je parlais seul. Et ma misère en effet ne ressortit qu’à la conscience, bien après les travaux en moi de ce corps arraché à la nature entière. je ne pouvais refuser l’aide éblouissante du plaisir. J'acquiesçai aux sensitives : à la flottille nourricière du sang distribué, avec une précision merveilleuse, jusqu'en mes moindres extrémités. J'eusse pu ne vivre que ma collision avec le temps ni plus ni moins, mais le temps était libre de se laisser enfin examiner. J'étais pressé comme un jeune animal. Il s'agissait d'affermir ma position, face aux dangers, aux infortunes de toutes sortes. J'ai donc poussé en dépit du bon sens, cheval de frise, oursin tueur.

p. 26
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Enfin le firmament sincère accueille un songe
vertical et bien fol: la vie, la vie, ô miracle advenu!

Combloux, 1949
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Henri Pichette
Ô le travail de la contemplative prière



Ô le travail de la contemplative prière,
Une rosée en larmes de lumière.
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Ode à la neige


blanche autant qu’absolue
dans un silence d’œil
qui rêve l’éternité blanche

*

neige neigée
tellement soleillée
que d’un blanc aveuglant
et brûlante !

*

moelle de diamant

*

neiges du Harfang aux iris jaunes d’or
et ventre blanc pur de la Panthère des neiges

*

de quel oiseau fléché fuyant à travers ciel
ce pointillé de sang sur la neige vierge ?
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Ode aux trois règnes


Nous sommes à la perle …

Extrait 4
Nous habitons comme la loutre une catiche,
           Nous funambulons avec l’écureuil,
           Nous vivons le cerf qui dague sa biche,
Et nous jouons à la truitelle de ruisseau.
           Nous sommes la dent carnassière,
             Le bec du tournepierre,
Et la serre du sacre, et l’ongle du pourceau,
Nous sommes la fange et la neige sœurs,
Le soufre qui sort vif des sourdes épaisseurs,
        L’émail des volcans, le silex nectique,
                Oui, le porphyre du portique.
                  Nous avons fait le pas,
                  Du granit des brisants
                  Au granit des gisants,
Et nous n’ignorons pas et nous ne savons pas.
Du sable remuant nous avons hérité,
Pourtant nous est venu l’astre en sa fixité.
Nous sommes terre d’os, nous sommes terre d’ombre,
            Terre de vigne que l’on sombre,
Terre aux lèvres du matelot, terre amoureuse
           Tendre à la force laboureuse,
Et de par la fraternité jamais éteinte
                Nous sommes terre sainte.
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Ode aux trois règnes


Nous sommes à la perle …

Extrait 1
Nous sommes à la perle, aux loges de l’orange,
Aux pointes de l’oursin, aux piquants de la bogue,
Aux rémiges du fou, aux nageoires de l’ange,
Au duvet de l’oison, aux soies du sanglier,
Au front grave et crineux du cheval de collier.
Nous sommes le réveil du bourgeon rédempteur,
Et la sève, et le sang au cœur même du cœur.
Nous sommes les printemps créés au creux des meules,
Le chaume, le glui, le feurre, les éteules,
L’ormille, le couseau, le sarment, la tonnelle,
L’air framboisé, l’air saturé de citronnelle,
Les empires du cèdre et les émois du tremble,
Les pétales quand le bouquet se désassemble,
Le lichen glaucescent sur les vieilles écorces,
La scille en bord de mer, la prêle d’onde douce,
L’hélianthe annuel au zénith de ses forces,
    La truffe d’été qui dort sous la mousse.
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Ode à la neige


la
légère
candide
capricieuse
tourbillonnante
ouatée
poudreuse
neige dont l’aime
la
lente lente
chute
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dents de loup


POÈME DU CŒUR BLESSÉ

J'ai tôt lâché la main de mon enfantelette,
   Pourtant nous nous chérissons bien.
— Notre mansarde était un foyer de fauvette…
   J'ai tout gâché, pis qu'un vaurien.
Le chagrin reste entier dans mon âme incomplète.

p.65
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dents de loup


PETITE SUITE

    Avons paru hideux de candeur. Cette bonté-là
fit grossir bien des cœurs.

                                        1954

p.55
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dents de loup


ATTAQUE

— Police !

On ouvre es yeux.
On ouvre.

Je vois au pied de l'État la magistrature couchée.
Je vois l'Amour emmené parmi l'aube pâle.

Booms !
Faillites !
Forfaitures !
Liquidations !
Vague de suicides contre les âmes de rocher !
Bain de sang innocent !
Immondicité du prince !

Je suis un prêtre avec une cravate rouge.
Je vais en franc-tireur avec l'Évangile dans la
                          poche-révolver.

p.30
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dents de loup


NERFS

   Je sens le bois se vermoulir, la pierre se gâter ;
et du plomb… que dis-je… du mercure envahir mes
grosses pattes d'égoutier. Je veux me dépêcher
d'aller au portail, voir ce qui se passe. Qu'ai-je
besoin de voir ! ce qui se passe est passé.

p.27
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