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Citations de Henri Pichette (136)


DENTS DE LOUP


L’ÉTÉ
extrait 2

[...]
      Certaine sauterelle orangée visite à la venvole
un grand aubifoin des montagnes.
      — Tant de bonheurs, nappe d’azur, pentes à
chèvres à sonnailles, masse moussue, plateaux flattés
de brise, mélèzes éminents, agissent-ils de conni-
vence pour étaler la soif de possession, le goût impé-
rieux du bien-être ? Car, cette joie ardente, on sou-
pirerait à la garder toute.
[...]
                                   Combloux, 1949.

p.39
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Ode à la neige


Et
tout là-bas
(à l’heure de mon cœur qui bat tout bas)
quelqu’un
contemple
la rencontre de la neige
floconneuse, innombrable
avec la mer
formidable, comme
de plomb,
glauque

*

1955
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Petit propriétaire à la cravate rouge
    il chante contre l’intrus
    il se rengorge se redresse
    il se campe torse bombé
tant le cœur lui bat le sang qui bout
    ses yeux flamboient
    son corps saccade
et plus il mélodie plus il furibonde

    Gare la bagarre !
on pourrait bien se voler grièvement
    dans les plumes.
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5. L'ACCOMPLISSEMENT

le poète

Là je revêts l’arbre dont le nom change de feuilles, désormais une place dans le fort du cœur parmi les cercles de l’aubier… le vent dont je suis ivre sans que le pied me bouge… ô l’idée que je me fais des concentrations de passereaux, l’idée à rendre par les fruits! Tout l’instant me déchaînera, je pense à des crépitades printanières, à des crises de résine, à des folies d’akènes… chaque nuage épluché… je veille au grain, ma mémoire sent sa première pluie. On m’ausculte, ainsi le pivert. Certains respirent dans mon armure de lichen. Au creux de moi repose l’oiseau de nuit à trois paupières.
— Au point du joue, les larmes de l’aiguail. Par brume, un décousu de rêves comme les filandres… — Et autant de planches d’appel que de branches : je délègue des ailes! Je passe de verdoyance à mordorure en me jouant. S’il y a un nouveau monde, c’est celui-là et je ne suis, bonheur vertical, pas autre chose! l’arbre! l’arbre, hors de la terre, et ses tons de quête...

p.135
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L'homme prit le temps d'être un enfant dans la femme,
Je dis que je fus mort et que j'ai vu mon âme

1951
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Non, ne, ne me tuez pas encore, pas tout de suite. Je ne suis qu'un enfant marié, jeté aux orties, bouleversé par les images d' Epinal, les cinématographes et les cailloux gravés. J'étrenne des voyelles en pelant des oranges. Est-ce ma faute? Trouvez-moi des excuses valables. Ne vous butez pas, ne vous murez pas! Ne haussez point les épaules! J'ai de la peine. Maman était froide, mon père ne pensait qu'à l'argent. Je fus forcément un mauvais fils, flanqué sur des griffes artificielles. Retour de l'école buissonnière, on m'obligeait de mentir effrontément: "Non je n'ai pas touché à un cheveu du cerisier dont on m'accuse", mais c'était par lunes, par soifs, par curiosité ça. Un peu après les filles aux tignasses qui flamboient comme en rêve m'ont serré contre elles, bercé un heure et repoussé. Dans leurs yeux ------------- que parfois je fermais pour y étourdir que sais-je une "âme" ou la besogne d'un bestiaire sanglant -------------- j'ai recueilli mon propre vague. Et j'ai grandi, j'ai cru en Dieu, j'ai eu des idées, je fis même un sportif de Dieu, j'ai ouvert un beau stade intérieur, quelque charité sentimentale d'intellectuel, je donnais aux pauvres, buvais de bons bols d'air à la fiancée rosissante. Puis la vaste contorsion des rues m'absorba, on vendit les journaux ou le poisson frais à la crée, la vie augmenta de semaine en semaine, une usine à crâne s'érigea en moi, les ouvriers se heurtèrent à des murailles de paroles, les dimanches devinrent insupportables, alors je connus ce que c'est d'être un geste mécanique, L'OBSESSION D'UN LIEU ICI ICI ICI ICI ICI ICI, j'ai malgré moi construit et démoli à un rythme fou: jusqu'à défigurer les villes prodigieuses. [...]
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Ma pensée a ton corps et le jour ton regard.
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Et tel que l'arbre qui renoue son pacte avec les saisons,l'amour devint leur plus belle vengeance. Oui,pour eux,aimer,ce fut se venger de l'injustice,car ils s'aimaient l'un à l'égal de l'autre et toujours librement.
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La poésie est une salve contre l'habitude.
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Imaginez le peuple des forêts
les grands singes humanoïdes
les fauves élastiques
les amants cannibales

soyez silencieux soyez contemplatifs
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Ma cuisse levée est une aube dont les roses rallument le rut des coqs. A dix-huit ans vierge amoureuse, je me suis fait au cœur un bleu indélébile. Depuis, je suis de celles qu’on appelle galantes, dégrafées, perdues. Souvent les murs m’empêchèrent de parler. j’avais une telle brûlure à offrir. Devant la défense expresse d’étaler ma misère de miel, j’ai ouvert mon ventre pour dire bonjour à toutes les promesses manquées. Tu viens ?
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Le poète entend le coeur du silence.
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Mais la poésie s'envole, vole, vole à tire-d'aile. Elle vole …
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Rougegorge 2…


Rougegorge
oiseau-tison
tu as mis le feu
aux poudres de mon esprit
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Rougegorge 1…


Rougegorge, petite langue de Dieu.

*

Frère Rougegorge,
Chante de toute ton âme :
Que ta voix méloDiEUse
Fasse ton chant CHRIsTallin.
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Heureux …


Heureux qu’au détour
d’un sentier de la forêt en pleine frondaison
le rougegorge se soit porté en ambassade
pour vous saluer
ti ti tireli.
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Rouge gorge, petit frère mendiant…


Rougegorge, petit frère mendiant
que la main du poverello
soit sur toi
pour te
bénir
aux heures de neige
aux heures de nuit
aux heures de péril
et à l’heure de ta mort
ainsi soit-il.

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Apoème 3


Extrait 1

Hommes, souvenez-vous des marches et des haltes.
Hommes, la gorge en feu, nous bûmes aux fontaines.
Hommes penchés dehors, les trains vous emportaient.
Hommes, je vous revois offrir des roses rouges.
Hommes, mes délicats, vous tuiez des oiseaux.
Hommes à tout venant les veillées vous fanèrent.
Hommes, descendez l’eau, debout sur les péniches…
Faites encor vos jeux ! clamèrent les forains.
Les roues lancées à bras tournaient, tournesols ivres,
Avec un bruit fou de crécelles. La lumière
Inspirait les joueurs suffisamment pour que
Leurs lèvres parussent murmurer des mots d’or.
Certains criaient : Je mise sur la liberté.
Il leur fallut rompre les cordons de police.
Hommes nus, seriez-vous damnés de père en fils ?
On dit que vous avez la guerre dans le sang.
Dockers, coolies chinois, batteurs de tam-tam nègres,
Chômeurs américains, caravaniers arabes,
Peaux-Rouges peints sur des mustangs amadoués…
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dents de loup


POÈME DU CŒUR BLESSÉ

Le mouton chaud laineux qui sa toison voit fondre
   Sous les coups de ciseaux certains,
Est-il plus frissonnant que moine qu'on vient de tondre ?
   Au mystère des jours éteints
L'aveugle a plus que moi de chances de répondre.

p.67
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dents de loup
POÈME DU CŒUR BLESSÉ


L'amour que nous avions l'un pour l'autre, ma chère,
   Tel un fil d'or il a cassé.
Les chardons se sont mis dans nos deux cœurs en
                                        guerre,
   Je reviens comme un grand blessé
Prenant place parmi les rois de la misère.

p.66
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