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EAN : 9782918767831
160 pages
Asphalte (10/01/2019)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Vingt-cinq ans et aucune envie de s’engager : le narrateur de Je m’enneige aime cette liberté. Son temps, il le passe avec sa bande de copains dans les cafés de leur petite ville ou dans la forêt alentour, en tout cas loin de chez son père, avec lequel il vit. Son frère jumeau a déménagé il y a quelques années, tandis que leur mère, murée dans le silence, végète dans une clinique, atteinte d’une lourde maladie héréditaire. Jusqu’au jour où elle se met à prononcer un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Tragique, poignant, beau en immensité, « Je m'enneige » de Benoît Sourty est un roman sociétal, engagé, humaniste. Ouvrir ce livre, s'enivrer de la trame ciselée, pragmatique, immaculée. L'histoire est un corps à corps avec le lecteur. Une plongée dans une contemporanéité d'excellence. Dans cette atmosphère manichéenne, glacée ou chaleureuse qui étend ses ailes contre l'adversité. Et pourtant les tourbillons de l'irrévocable vont arracher les tuiles d'une maison où rien jamais rien ne sera plus comme avant. Une maladie génétique foudroie la mère et l'idéal d'une femme vivifiante, infirmière dans une autre vie. La maladie de Friedreich ronge cette femme et la maquille en morte vivante. Un jeu de dominos implacable, le sombre de la nuit sur les lèvres, les souffrances étouffées dans un silence vaillant, le père, le fils, survivent sur une mer déchaînée « Radeau de Géricault ». On aime malgré tout ce père qui résiste, maître de ses gestes et pensées. Tolérant avec ce fils dont il supporte tous les écarts, regards derrière le rideau des jours, attentif à ce fils qui se meurt lui aussi. La mère éloignée, dans un hôpital murmure « Varsovie, Varsovie » le frère éloigné de l'antre familial va revenir, fantôme meurtri par le même syndrome. Etreindre avec son frère le sceau de ce mystère nommé Varsovie. Un périple salvateur va laisser des traces sur une neige virginale. le drame annoncé, change de ton. Métamorphosé en emblème, il enclenche les questions existentielles, le « Droit de mourir dans la dignité » la liberté de choisir. L'auteur est dans cette dimension philosophique, sans pathos, sans nihilisme, sans jugement. Hédoniste, clairvoyant, sincère et juste, sa compassion est la loi des coeurs. Il colorie de neige un drame en majestueuse posture. « Je m'enneige » est à l'instar d'un film en 3D. Une plongée dans un réalisme teinté d'un pictural émouvant. On pleure, on espère, on chante l'après en robe de neige. On aime ce livre à la folie car c'est l'arbre de la Vie. A lire en toutes saisons , son sombre étant une éclaircie en devenir. Majeur. Publié par Les Editions Asphalte, « Je m'enneige » est en lice pour le Prix Hors Concours 2019 et c'est une grande chance !!
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Une filiation lourde entre maladie et silence, une fuite jumelle pour un dernier voyage basé sur un jeu de mots, portrait d'une génération prétendument à la dérive, par cet excès de significations Je m'enneige à peiner à me convaincre. En dépit de son écriture alerte, sans aspérité hélas, Benoît Sourty nous livre ici un roman noir certes plaisant, calibré pour une lecture d'un seul trait, mais qui ne m'a pas marqué.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
J’essaye de me souvenir de la soirée d’hier, mais en suis incapable. Curieuse impression d’avoir une boîte vide et légère à la place de la tête. Un de ces jours qui commencent avec le moral dans les chaussettes et où je suis crevé avant même de me lever.

Certains de mes copains méditent au réveil, restent immobiles, assis en tailleur, et font des bruits étranges avec leur gorge durant des dizaines de minutes. Moi, je regarde le plafond et laisse venir les envies. Et ça marche !
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Chacun connaît les pensées de l’autre au moment même où elles germent dans nos cerveaux atteints. Je sais par exemple parfaitement que cette image de notre mère perdue dans le couloir de la clinique ne va pas nous quitter de si tôt. De vrais jumeaux. Avec nos crises aux mêmes moments, ces crises qui sont certainement une façon qu’a la vie de nous faire morfler tous les deux, pour nous punir de je ne sais pas quoi. Et si elles ne se ressemblent pas – mon frère peut être terrassé sur son lit par la faiblesse de ses muscles en coton, tandis que moi suis immobilisé par la douleur des miens pétrifiés –, la vraie différence entre nous, c’est que moi, j’aime ma vie et n’en rien faire, alors que pour mon frère, cette injustice d’être cloués au sol et se voir de plus en plus diminués, abîmés physiquement, le dégoûte et lui fait détester la sienne.
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Ma mémoire immédiate des événements serait-elle en train de s’effacer progressivement ? Impression étrange de ne pas maîtriser ce qui se passe à l’intérieur de moi. Juste subir – toujours cette histoire de hasard – avec pour seule certitude mon humeur maussade au réveil. D’autant qu’il me semble avoir passé la nuit sur un paillasson. Cela me paraît étrange, même improbable. N’ai-je rien d’autre à faire que de passer du temps sur un paillasson ? Je sens que s’installe en moi le germe d’une incompréhension, un début de quelque chose qui me déstabilise. Alors je préfère ne pas trop fouiller ni chercher à comprendre, et dans ces cas-là je me concentre sur ce qui m’entoure.
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Curieux comme une odeur peut traverser les siècles. Il y a cent ans, il y a mille ans, pas certain que c’était la même vie, mais la même odeur, toujours là, qui me renvoie comme un flash, la révélation que je ne suis pas remonté dans la Volvo de mon père depuis qu’il l’a offerte à mon frère quand celui-ci a voulu quitter la maison. Un cadeau pour mieux le faire partir ? Je ne veux pas penser à ça maintenant. Pour le moment, je préfère plonger dans les souvenirs. Assis à la droite de mon frère, je règle le siège de façon à pouvoir étendre mes jambes, allonger mon dos et poser mes pieds contre le pare-brise. Comme le faisait notre mère. Voilà, c’est fait.
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On fait ça pour le dépenser ensemble, cet argent, et j’interprète sa générosité à mon égard comme une façon pour lui de se donner bonne conscience pour le jour du jugement dernier, quand il s’agira de se défendre d’avoir été sans foi ni loi. C’est ce que je lui sors et ça le fait rigoler, cette histoire de tribunal céleste. « Pitié, même là-haut il y aura des comptes à rendre à des juges ?»

Il se marre.
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Videos de Benoît Sourty (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Benoît Sourty
Benoît Sourty vous présente son ouvrage "Je m'enneige" aux éditions Asphalte éditions. Rentrée Littéraire janvier 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2283257/benoit-sourty-je-m-enneige Notes de musique : Free Music Archive
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