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Dans « Ce qu'il faut de haine », Jacques Saussey nous plonge dans des décors de campagne à la fois belle et vénéneuse. Alice, étudiante frondeuse découvre un corps dans un état épouvantable au bord d'un cours d'eau. Dès lors sa façon de voir la vie va changer. On suit ces bouleversements sur son humeur parallèlement à l'enquête entreprise pour arrêter le meurtrier.
« … Un cadavre… le timbre haché par l'émotion, elle n'avait pu en dire plus, en dehors de l'endroit où le braque avait trouvé le corps : la Roche percée. Cette arche naturelle réputée dans tout le pays et qui avait forgé par des millénaires d'érosion dans les strates de granit."
Plusieurs aspects font de ce roman un thriller addictif.

D'abord, la victime ! Ah cette femme, une vraie garce ! Donc les suspects ne manquent pas. On remarque qu'il n'est pas facile de rendre justice à une victime aussi détestable. Mais bien sûr, il faut absolument trouver l'assassin même si l'empathie n'est pas forcément au rendez-vous. Cela donne l'occasion à Jacques Saussey de dépeindre des personnages hautement intéressants.

Une autre face de « Ce qu'il faut de haine » est l'évolution d'Alice qui est traumatisée par la vision d'un corps terriblement exposé. A cet égard la description est très bien écrite car elle montre l'horreur avec des mots qui font mouche. On comprend que découvrir un cadavre n'est pas une chose anodine comme on nous le fait croire dans certaines séries américaines.

Dans cette campagne française, on ne mâche pas ses mots et l'action est montrée avec réalisme. La mort, ça laisse des traces ! le personnage d'Alice en est un exemple fort et bien mis en avant. Elle fait partie de milieu rural qu'elle aime mais qui finit par l'obséder. J'ai beaucoup aimé cette jeune femme qui tente de trouver son chemin.

L'enquête fait perdre la tête aux policiers… et aux lecteurs sans aucun doute. Mais « Ce qu'il faut de haine » est plus qu'un simple thriller car il nous montre des aspects d'une société faite d'êtres avides et destructeurs. Les prédateurs ne sont pas forcément ceux que l'on imagine . Et pourtant dans la noirceur, certaines phrases pimentent l'ensemble du récit de traits d'humour bienvenus. Toute la nature humaine se retrouve toujours dans les romans de Jacques Saussey et celui-ci ne fait pas exception.

« - Moi ? Je n'aime que les portées de notes, ce chiens et de chats. Les humains me fatiguent. »
Un livre paradoxal et terriblement prenant : attention aux nuits blanches !
Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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RANCOeUR ÉTERNELLE 😳

Dans le Morvan, comme tous les dimanches Alice part courir avec son chien au bord de la rivière. Mais ce matin là, elle fait une découverte effroyable. Un corps est écartelé entre quatre arbres et grouillant de vers. La victime est une femme qualifiée par tous d'impitoyable et de détestable. Mais ce qu'il faut de haine et de détermination pour en arriver à un cadavre de cette ampleur...!

L'an dernier, j'avais adoré "L'aigle noir", un roman noir extra qui se passe au coeur de la Réunion, et une fois de plus j'ai été séduite par cette plume sans concessions qui va droit au but. Attention âmes sensibles s'abstenir, le cadavre est raconté avec tant de détails que vous pourriez en vomir votre repas. 🤭🫠

Avec Ce qu'il faut de haine, Jacques Saussey nous livre une intrigue machiavélique. Les rebondissements sont nombreux, les chapitres courts et particulièrement efficaces et nos neurones tournent à plein régime pour essayer de comprendre qui aurait pu ressentir autant de haine pour s'acharner à ce point sur cette femme...? Et surtout, pourquoi?

Dès la moitié du roman, en parallèle de l'enquête on plonge dans les pensées du tueur dont on connaît désormais l'identité mais toujours pas le mobile. Cette construction originale m'a conquise et j'ai été effarée par une telle détermination de sa part ! 🤯

Bref, un thriller psycologique bien ficelé comme je les aime !
Je commence à préparer ma WL des quais du polar, des ouvrages de Jacques Saussey à me recommander?
Tenté.e.s par celui-là?
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Le Morvan.
Un dimanche à la campagne.
Alice Pernelle, étudiante en médecine à Paris, a l'habitude de revenir le week-end chez ses parents et d'y faire son footing dominical avec son chien.
Ce dimanche ne sera pas comme les autres car qu'elle va découvrir un corps.
Un corps grouillant de vers.
Beuuuuuurk (ce n'est que le début niveau détail, Minou)
La gendarmerie avec le commandant Gontran de Montboissier (rien que ça . Toi aussi tu l'as lu avec un ton hautain?!) et le Bastion avec la Capitaine Marianne Ferrand sont sur le coup.
La victime est vite identifiée : il s'agit de VALERIE FREYSSE.
Une vraie connasse.
Ohu.
Les mobiles et les suspects ne manquent donc pas.
Que lui est-il arrivé ? Pourquoi ? Qui ?
Pour avoir toutes les réponses, tu sais ce qu'il te reste à faire, Minou.

On peut dire que je commence fort l'année 2024 avec un gros coup de coeur.
Qu'est ce que ça fait du bien !!!

Un roman que j'ai dévoré.
C'est hyper addictif.
Des chapitres courts qui te tiennent en haleine.
Tu alternes entre le Morvan et Paris pour les enquêtes, tu seras aussi du côté d'Alice qui a du mal à s'en remettre et qui veut en savoir plus, et le tueur.

Jacques Saussey nous montre le côté obscur de la vengeance, la HAINE PURE.

La victime est détestable à souhait.
Une salope sans coeur la Valoche.
Impitoyable, méchante, elle a soif de pouvoir, d'argent et peu importe les dommages collatéraux.
Une vraie charogne.
Tu vas adorer la détester et en même temps ….. Méritait-elle de subir ce sort-là ?
HORRIBLE.
Je te laisse juge Minou.

Bravo Mr Saussey, vous êtes l'un des rares auteurs à réussir à me faire encore grimacer.
Les détails ici sont assez costauds.
Ames sensibles….
PouaH.
J'avais déjà été mal à l'aise avec L'AIGLE NOIR mais là, AAAARRRGGH DEGUEU …J'adore !!


L'histoire est super bien ficelée, l'auteur maitrise tout parfaitement.
Dès les premières pages, tu seras englué avec les vers, Minou et tu voudras savoir.
Les rebondissements te tiennent en haleine non-stop.
Le livre n'a pas fait long feu !

1er livre 2024 – 1er coup de coeur.

Jacques Saussey monte en puissance à chaque nouveau livre!
Une valeur plus que sûre pour moi.

* A TANTÔT ~ BISOUS LES MINOUS *
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"Ce qu'il faut de haine" de Jacques Saussey paru chez Fleuve Editions
Avec l'auteur, on est rarement déçu de sa lecture, c'est encore le cas avec ce livre.
Dans cet opus, on parle vengeance.
L'histoire commence un matin en pleine campagne, Alice va se courir avec son chien Pepper. Elle découvre un cadavre, celui d'une femme qui sera rapidement identifiée.
Cette femme est connue pour être méchante, sans scrupules.
Une équipe de policiers a Paris menée par Marianne Ferrand , une équipe de gendarmes dans le Morvan menée par Gontran de Monboissier... Et Alice, celle qui a découvert le corps et qui va faire ses propres recherches.
Tout est parfaitement orchestré, l'enquête de déroule comme il faut avec ses recherches à Paris là où elle vivait avec sa fille, et d'autres à Pierre-Perthuis où le drame s'est déroulé car les enquêteurs sont persuadés que la victime y est déjà venue. .
Et en parallèle, on a le ressenti du meurtrier, avec le pourquoi, le comment et ce qui suit...
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Sentiment violent qui pousse à vouloir du mal à quelqu'un et à se réjouir du mal qui lui arrive. de quel sentiment s'agit-il? Celui qui dépasse la simple colère, celle qui est chevillée au corps et qui vous pousse à passer le Rubicon de la conscience, de la raison et parfois de la loi. Pour assouvir le sentiment de haine, le simple quidam s'est retrouvé à fomenter les plus vils scenarios pour faire mordre la poussière à celle ou celui qui attise ladite haine. Il ou elle ne pourra dépêtrer que si le niveau de perte de douleur, de honte, de souffrance est à la hauteur de son niveau de haine. Dans son nouveau roman nommé "ce qu'il faut de haine" paru chez Fleuve Noir, Jacques Saussey s'empare de la haine pour l'explorer.

De passage chez ses parents, en faisant du jogging, Alice ne pensait pas tomber sur un cadavre sur le bord de la Cure. C'est pourtant ce qu'elle découvre, une vision horrible d'une carne bouffée par les vers. Et cette vision cauchemardesque qui va l'habiter au point de s'intéresser à l'enquête et à revenir à Pierre-Perthuis, dans le Morvan pour tenter de comprendre. le gendarme Montboissier cherche aussi à comprendre comment un cadavre a pu atteindre un tel stade de décomposition en si peu de temps. A moins qu'il n'y ait été déposé et là on change de registre dans l'horreur et il devient urgent de retrouver qui pouvait tant en vouloir à celui ou celle retrouvée....

Après nous avoir fait tourner la tête sur l'île de la Réunion avec "l'Aigle noir", Jacques Saussey revient en métropole avec un polar plus simple au niveau de l'intrigue. Mais il n'en est pas moins intéressant, notamment dans son travail de décorticage du sentiment de haine : comment il naît, où il trouve son origine, son essence, comment il peut obséder celui ou celle qui en est habité. L'auteur va loin dans la crudité au début du roman pour illustrer l'expression de la haine. Il va même jusqu'à faire parler "le haineux", sans jugement, sans compassion. Jacques Saussey nous fait découvrir aussi ce coin du Morvan avec sa ruralité et ses secrets de village et de famille. L'auteur nomme assez vite les protagonistes car le centre de gravité du livre ne se situe pas dans la découverte du coupable mais bien dans les sentiments les plus extrêmes qui l'animent. "Ce qu'il faut de haine" a ce qu'il faut de style et d'intérêt pour le placer sur le somment de votre Pile A Lire.
Lien : http://www.rcv99fm.org
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Encore un coup de maitre signé Jacques Saussey. J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce thriller à ne pas mettre entre toutes les mains.

Dès le départ, l'auteur donne le ton avec la découverte d'un cadavre dont l'état ferait frémir les plus aguerris des médecins légistes. Mieux vaut ne pas avoir fait un bon repas juste avant au risque d'avoir un peu mal au bide. La victime, qui s'avère être une femme, a dû subir un vrai martyr.

On va alors se balader entre Paris et Morvan, l'enquête va devoir s'étendre sur les deux territoires et les pistes laissées par le meurtrier sont très minces voire inexistantes. Les enquêteurs piétinent et la jeune femme qui a fait la macabre découverte lors de son jogging matinal va s'intéresser de très près à la vie de la victime car elle est obsédée par cette affaire et elle ne parvient pas à renouer avec sa vie d'avant.

On comprend assez rapidement que la victime n'était pas ce qu'on appelle « une bonne copine », elle était même haïe par pas mal de monde, ce qui évidemment fait une masse de suspects potentiels qui auraient pu passer à l'acte mais le lien se trouve-t-il du côté professionnel ou privé ?

Si ma vie personnelle n'avait pas été un peu chahutée en ce moment, j'aurais pu lire ce roman d'une traite tellement il est addictif (bon je l'ai quand même lu en deux jours hein). Tout y est pour en faire une pépite, le rythme haletant, les nombreux rebondissements, le mystère qui plane autour du pourquoi de ce crime abjecte, les personnages auxquels on s'attache très facilement et la fin à laquelle je ne m'attendais pas du tout et que j'ai trouvée topissime.

Lire est un roman de Jacques Saussey est pour moi devenu une valeur sûre, il m'en reste quelques-uns dans ma PAL et je les garde bien précieusement en cas de coup dur. Je ne peux évidemment que vous conseiller ce thriller qui vous fera passer quelques heures très angoissantes.
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Cher Vous,

Lorsqu'on habite un petit village du Morvan et que l'on part faire un footing en forêt accompagné de son fidèle compagnon à quatre pattes, il est inimaginable de tomber sur un corps disposé dans une mise en scène terriblement macabre.
En effet, tous les habitant de Pierre-Perthuis le diront : d'aussi loin qu'ils s'en souviennent, ce n'est jamais arrivé dans leur coin de campagne tranquille et protégé.
Pourtant, c'est bien la découverte que va faire Alice Pernelle... Elle n'aura alors de cesse que de savoir de qu'il s'agit et surtout pourquoi cette personne aura été victime de temps de violence !
Elle se lancera alors dans une enquête en parallèle de celle des forces de police et ce qui va être découvert sera... inconcevable !
Après L'Aigle Noir situé sur l'île de la Réunion, Jacques Saussey est revenu au coeur du terroir français, situant ainsi sa nouvelle énigme dans le Morvan... et si le précédent roman dénoncé un fait de société épouvantable, c'est ici au secret de famille et au silence coutumier des gens de la Terre que Jacques Saussey s'attache.
Et pour se faire, il n'hésite pas à créer un modus operandi particulièrement horrible pour donner corps à son méchant... A la découverte des détails du crime, il n'y a pas qu'Alice Pernelle qui est au bord de la nausée !
C'est avec des chapitres courts et parfaitement rythmé que Jacques Saussey crée un quasi huis-clos à grandeur du village de Pierre-Perthuis... Il faudra fouiller la vie du village, remonter le temps, interrogé ceux qui ne savent rien, ceux qui ne veulent pas savoir et ceux qui savent mais ne parleront pas !
Le contraste est d'autant plus percutant que les personnages viennent de milieux totalement opposés : La victime est très parisienne... mais est retrouvée dans une région bien éloignée de son quotidien. La gendarmerie locale devra collaborée avec la police parisienne... Et Alice Pernelle, quant à elle, a un pied dans les deux.
Parce que l'image idyllique de la vie du village doit absolument être conservée...
Toutefois, petit à petit, par une alternance de chapitres qui laissent voix quelquefois à Alice Pernelle, quelquefois à la Police et quelquefois à l'auteur duccrime, le puzzle s'assemble...
Jacques Saussey, grâce à son écriture directe et ciselée, mène le lecteur sur une route escarpée et pose question :
Peut-on véritablement distinguer le bien du mal ?
Qui est le bourreau ? Qui est la victime ?
Et dans toute cette histoire, au final, qui est le plus détestable ?
Un polar classique dans ce qu'il respecte les codes du genre mais qui se dévore en une seule fois tellement il est indispensable d'en connaître le fin mot !
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Atteint d'un Alzheimer avancé, un père confie un secret redoutable à son enfant et lui insuffle ainsi une haine féroce.
Dans le Morvan, Alice Pernelle court dans les bois avec son chien quand elle découvre un corps de femme écartelé et ravagé. Elle prend des photos et veut enquêter sur cette femme qui l'obsède, malgré l'interdiction de la gendarmerie qui arrive aussitôt.
La femme torturée est vite identifiée, il s'agit de Valérie Freysse, chargée de restructurer des entreprises mal en point, elle s'y montrait dure et impitoyable, précipitant même des employés dans le suicide. Comme elle résidait à Paris, l'enquête est confiée à Marianne Ferrand.
Pourquoi le corps de cette femme a-t-il été déposé dans le Morvan alors que sa propre fille assure qu'elle n'y a jamais mis les pieds?

Marianne Ferrand aura fort à faire avec cet assassin qui ne laisse aucune trace, aucun indice et pourrait bien avoir commis le crime parfait, un crime monstrueux que seule une haine absolue peut avoir engendré, une haine inspirée par un père qui devait être l'objet d'une dévotion totale assez étonnante.
Pourquoi Alice éprouve-t-elle le besoin morbide de photographier ce cadavre torturé, de le regarder fréquemment et de fouiller la vie de cette femme ? L'auteur hélas ne l'explique pas.
Par moments, la parole est donnée à l'assassin afin qu'il nous décrire en détail les atrocités vécues par la victime et la manière dont il a réfléchi son meurtre et effacé tous les indices.
J'aime beaucoup quand l'enquête progresse pas à pas, s'essaye à divers chemins, renonce ou poursuit, emprunte d'autres pistes, échoue ou trouve un autre sentier. L'auteur excelle en ce domaine et à mon sens c'est la partie la plus réussie de ce thriller.
Une enquête prenante sur fond de portraits psychologiques peu aboutis.

Merci à NetGalley et aux éditions Fleuve noir pour cette lecture.
Lien : https://trancheslivres.wordp..
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Excellent !

Chaque roman de Jacques est encore meilleur que le précédent. Mais jusqu'où ira-t-il ainsi ?

Ici, nous sommes attrapés dès les premières pages et le suspense ne faiblit jamais.
Entre Paris et Pierre-Perthuis les enquêteurs ont bien du mal à trouver des indices pour résoudre l'abominable homicide qui a eu lieu sur les berges de la Cure. Un crime immonde et parfait.

Les chapitres alternent des narrateurs différents : chacun des policiers et gendarmes, Alice, la jeune femme ayant découvert le corps, son père...
Ces points de vue nous donnent, à nous lecteurs, une omniscience qui augmente encore les interrogations : qui a tué cette femme et pourquoi ?
Le caractère odieux de la victime nous donnerait même envie que le mystère ne soit pas résolu. Elle ne manquera à personne...

Une construction intelligente, chaque détail est réfléchi, rien n'est laissé au hasard. Aucune approximation ni incohérence, tout s'emboîte parfaitement et logiquement. C'est fort, vraiment très fort !
Le rythme est soutenu et ne s'essouffle jamais. Pas de surenchères de rebondissements mais des révélations fracassantes qui relancent les investigations.

C'est réellement un excellent polar que signe (encore !) Jacques. Je ne peux que vous conseiller de très vite le lire et de découvrir l'auteur si jamais ce n'était pas encore fait.

Un seul mot pour résumer : bravo !
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Qu'est-ce qui fait qu'un beau jour, un individu lambda commet un meurtre ? Il y a les tarés, bien sûr, certains individus dont le descriptif finit par -pathe (sociopathe, psychopathe). Il y a ceux qui succombent à la « folie passagère », il y a ceux qui tuent par amour… Puis il y a le tueur de ce livre ! La haine est son moteur, et son imagination débridée lui a permis de construire un scénario à la hauteur de sa rancoeur ! Il laisse dans les bois un cadavre littéralement grouillant de vers, qui sera découvert en forêt par une gentille étudiante, en week-end chez ses parents, qui promenait son chien.

Petite précision totalement personnelle : je peux lire à peu de chose près tout et n'importe quoi, tout juste plisserais-je un peu les lèvres de dégoût. Je ne tique pas quand on démembre des gens, ni même quand on met des chats au micro-ondes (coucou, Monsieur Norek !). Mais j'ai, comme tout le monde, je suppose, une phobie. Non, je n'ai pas peur des araignées, ni même des rats. Mais dès que ça rampe, je ne peux plus. On parle de serpents, bien sûr, mais pas que… Tout ce qui rampe… incluant escargots, limaces, vers… Surtout vers… Oui, je sais, c'est parfaitement ridicule, mais c'est comme ça ! Alors quand un assassin met cette vermine au coeur de sa signature, établie avec un soin minutieux, et que ça occupe pas mal de pages, y compris des traits d'humour, très sincèrement, j'ai eu énormément de mal à finir ce livre… Je l'ai par moments posé plusieurs jours durant. Mais l'envie de savoir a toujours été plus forte, m'y faisant revenir à chaque fois.

Car oui, abstraction faite de ma difficulté à surmonter les détails techniques du modus operandi, j'ai énormément apprécié l'histoire ! Revenons-y, d'ailleurs ! Donc, Alice, notre jeune étudiante, fait une macabre (et dégueulasse !) découverte. Lorsqu'elle doit reprendre le chemin de l'université (en chevauchant sa bécane sans lésiner sur les coups d'accélérateur, soit dit en passant !), son esprit ne lui laisse aucun répit. Aussi, quand elle apprend que la victime est de Paris et laisse une fille orpheline, elle décide d'aller la rencontrer, désireuse d'aider la police dans ses investigations.

Côté police, on a Marianne, de Paris d'où est originaire la victime, et Gontran, le flic de Pierre-Perthuis où a été découverte la scène de crime. Chacun avec leurs équipes puis ensuite en commun, les deux flics avancent, jusqu'à une révélation percutante qui nous cueille en plein milieu du livre, délivrant ainsi au lecteur l'identité de l'assassin ! Mais plutôt que de doucher l'enthousiasme du lecteur, cette révélation ne va qu'ouvrir une foule de nouvelles questions, auxquelles l'auteur s'attachera à répondre en temps voulu, ne négligeant jamais le suspense.

On en apprend beaucoup sur la victime, et très franchement, plus on en apprend sur sa personnalité, plus on se dit qu'elle n'a pas volé ce qui lui est arrivé ! Ah, on me dit à l'oreillette que c'est pas beau de dire ça, cependant, je vous défie de ne pas être effleuré par cette pensée durant votre lecture ! Car la victime a eu une carrière florissante de DRH dont le terreau fut tous les employés qu'elle a écrasés sur son passage ! Utilisé à des fins littéraires ici, ce métier n'en est pas moins un vrai fléau de notre société sur lequel mettent le doigt l'auteur et son intrigue.

Abstraction faite de mon souci purement personnel, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman qui alterne les points de vue, incluant celui de l'assassin dont on n'aura de cesse de découvrir les motivations. Je mets un petit bémol aussi sur le personnage d'Alice, charmante, mais fort téméraire et habitée d'un vrai besoin de comprendre, là où, si je compare avec mes propres enfants dont trois sont un peu plus âgés, eux-mêmes se seraient terrés au fond de leur lit pour se faire chouchouter et oublier l'horreur d'une telle découverte. Manque de crédibilité dans le roman ou manque de dynamisme chez mes jeunes, l'histoire ne le dit cependant pas 😅 ! Pour chaque personnage, l'auteur a apporté un développement soigneux, suffisant pour créer une vraie empathie, même avec le monstre assassin… En conclusion, j'ai adoré !


Lien : https://lecturesdudimanche.c..
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