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4,4

sur 877 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman fleuve. le livre de toute une vie. Et quelle vie ! Car Lin, personnage central de cette prodigieuse et funeste histoire, est excessif. Excessif en tout : dans son amour, sa fidélité, sa tendresse, ses renoncements, ses haines et ses vengeances. Vous verrez notre bel Australien recherché par toutes les polices du monde en Robin des bois et en second couteau de mafieux sanguinaires ; en médecin des pauvres, en Shantaram (Homme de paix) et en assassin ; en amoureux transi d'une femme qui toujours lui échappera ; en homme viril, fier et en cocu magnifique…
Mon moment préféré fut celui où Lin se retrouve médecin improvisé dans un immense bidonville ! Lui qui est revenu de tout a enfin donné un sens à sa vie. Ceux qui vivent dans cette pouillerie ne sont ni tristes, ni fatalistes. Leur générosité, leur appétit de vivre, leur foi en l'avenir sont inébranlables. Je ne suis pas prêt d'oublier Prabaker, l'ami fidèle au sourire lumineux, ce drôle de Zébulon grâce à qui Lin connaîtra et aimera la grande ville de Bombay. J'ai détesté ces grands mafieux qui fascinent tant Lin : des manipulateurs redoutables aux desseins tortueux. Côté face, des hommes respectables, religieux jusqu'au bout des ongles ; côté pile, des criminels implacables.
Un roman fleuve qui raconte Bombay. Tout comme Lin, la mégalopole passe d'un excès à l'autre. Ville de toutes les religions, de toutes les tolérances et de toutes les haines. Ville éruptive et empreinte d'une sagesse millénaire. Ville foisonnante et tentaculaire ; ville miséreuse et m'as-tu-vu dans son opulence. Cité corrompue, pourrie jusqu'à la moelle, mais qui fait naitre les plus grandes espérances.
Un roman fleuve où Lin goûte au lent poison de la trahison ; où il se retrouve seul, désespérément et stupidement seul, à se remémorer ses amis perdus, ses amours enfuis, et tous ses égarements, toutes ses folies ; où, un brin amer, il prend soudainement conscience que sa vie – nos vies− n'est « rien de plus qu'un peu de sable dans un poing serré ».







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Waou ! Quel roman d'aventures grandiose ! Shantaram, c'est un peu comme si les trois mousquetaires s'étaient transformés en mafieux humanistes et étaient partis pour Bombay... Pas de la grande littérature, donc, mais un immense plaisir de lecture.

Ce pavé impressionnant retrace 10 ans de la vie de Linbaba-Shantaram en Inde après son évasion d'une prison australienne. Tantôt philosophe, mais aussi parfois bagarreur ou amoureux, Lin vit mille vies en une : confident des touristes et expatriés, médecin du bidonville, voyou et homme d'affaires au grand coeur, prisonnier malmené, amoureux quasi-mystique, apprenti paysan dans un village reculé, américain de service lors de la guerre d'Afghanistan, fumeur de charras...

Étranger partout, il s'intègre d'autant mieux et rencontre une impressionnante galerie de personnages de toutes les langues, ethnies et religions : Prabaker au coeur pur et au sourire contagieux, Khaderbbai le théologien musulman qui commande à ses heures perdues son armée de truands du marché noir ou de soldats afghans en mission, la mystérieuse et dure Karla, tous les paumés de Bombay : junkies, putes, dealers, mais aussi les Standing Babas, les Blind Singers, les héros ordinaires du bidonville, les stars de Bollywood, la terrible maquerelle Mme Zhou...

Sa vie est tout simplement extraordinaire et fait oublier au lecteur qu'il ne s'y retrouve pas parmi les 123 personnages secondaires, que certains rebondissements sont cousus de fil blanc et que les passages pseudo-philosophiques sont assez naïfs et répétitifs. Bref, malgré plein de petits défauts, le lecteur plonge complètement dans cette histoire de vie dépaysante, épique et étonnante et en ressort plein d'optimisme, d'amour pour le genre humain et d'envie de visiter Bombay...

C'est en tout cas l'effet que Shantaram a eu sur moi ! J'ai d'ailleurs été très étonnée en découvrant que c'était une autobiographie, un peu comme si on m'avait dit que Phileas Fogg avait vraiment fait le tour du monde en 80 jours.
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Un véritable roman « Coup de poing » qui se déroule au coeur de l'Inde.
Que l'auteur nous entraîne à travers les allées boueuses, puantes et surpeuplées d'un bidonville, qu'il nous emmène apprendre le marathi dans un village isolé, qu'on partage sa cellule étouffante en prison, qu'on le suive à cheval dans le froid d'une nuit en Afghanistan, jamais ce sentiment de malaise indéfinissable ne nous quitte.

Un roman « inracontable », des pages foisonnantes décrivant une ville démunie de tout, sauf de l'essentiel : cette humanité qui nous fait défaut.
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Ce roman-fleuve ( mon édition comptabilise 1081 pages ) aura marqué mon année 2022, et il restera pour moi un livre majeur dans un genre où se mêlent action, aventure, amour, amitié, social, guerre, quête initiatique, conte philosophique, autobiographie.

Ce best-seller mondial traduit dans une trentaine de langues et publié dans une centaine de pays, adapté en film et en série, reste assez peu connu en France et c'est vraiment dommage...

Linbada-Shantaram est le nom de baptême indien que donnent à GDR Prabaker - son chauffeur de taxi, son guide, l'un de ses meilleurs amis - à son arrivée à Bombay, la famille de Prabaker et les amis que ce fugitif va se faire dans cette mégapole dont il va tomber éperdument amoureux.

Lin est donc le nom d'emprunt d'un taulard australien en cavale dans les années 80.
Dans son pays d'origine, GDR était un jeune homme anarchiste qui, par déception amoureuse, a basculé dans l'héroïne puis dans le grand banditisme.
Responsable d'une série de braquages réalisés à l'aide d'une arme factice ; il a été surnommé " le Gentleman Bandit".
Arrêté, il a été condamné à 19 ans de prison.
Là a commencé son apprentissage de survie dans un univers où la violence des gardiens et des détenus est omniprésente ; une jungle où la mort est le pendant de la faiblesse et la conséquence de l'insoumission.

Après une évasion digne d'un "Papillon" ( référence à Henri Charrière ), il fait cette fois la connaissance des planques, des fausses identités, se réfugie dans un premier temps en Nouvelle-Zélande avant de s'envoler pour l'Inde et Bombay où il va séjourner une dizaine d'années.

Là, Lin va vivre mille vies, mille aventures.
D'abord touriste, puis résident, sa condition de fugitif en cavale va faire peser au-dessus de sa tête la menace permanente de l'extradition.
Pour y échapper, il faut des appuis, de l'argent, des planques toujours, la fuite quelquefois.
Pour cet homme en quête d'identité et de rédemption, les bonnes opportunités vont côtoyer à part égale les chausse-trapes, mais jamais, tout au long du roman il ne perdra de vue que
"Il m'a fallu du temps et presque le tour du monde pour apprendre ce que je sais de l'amour et du destin, et des choix que nous faisons, mais le coeur de tout cela m'a été révélé en un instant, alors que j'étais enchaîné à un mur et torturé. Je me suis rendu compte, d'une certaine façon, à travers les hurlements de mon esprit, qu'en dépit de ma vulnérabilité, de mes blessures et de mes chaînes, j'étais libre : libre de haïr les hommes qui me torturaient, ou de leur pardonner."

Il y a donc cette amitié fraternelle avec le "petit" Prabaker, sa folle passion amoureuse pour Karla, sorte de "dé-mante religieuse", trait-d'union entre la mafia et son parrain local et la mystérieuse Madame Zhou, maquerelle sadique et tueuse à l'occasion...
Il y a plus d'une centaine de personnages qui font lien ; le lecteur n'est jamais égaré.
Tous ces personnages ne sont que quelques-unes des expressions du plus grand d'entre eux : la superbe Bombay.
Ville de tous les contrastes, de toutes les chimères, des mythes, des légendes, de la plus haute spiritualité fondue dans les paradis artificiels, des apparences bollywoodiennes et des bidonvilles où les rats n'ont pas besoin de trucages pour être gros comme des chiens et chasser en meutes, où le luxe le plus insolent flirte avec des maladies moyenâgeuses, où l'intégrité de quelques exceptions confirme la corruption de la grande majorité pour qui elle fait office de règle.

Lin va être tour à tour paysan dans l'Inde des petits paysans, ceux qui ne possèdent rien.
Il va pendant deux ans faire office de médecin de fortune dans le plus grand des bidonvilles de l'enchanteresse et cruelle Bombay.
Devenir homme de main, faussaire et passeur de faux passeports pour la mafia.
Retrouver la geôle, sorte de colonie pénitentiaire entre le bagne et "Midnight Express".
Mercenaire projeté du Pakistan en Afghanistan.
Celui qui se croyait enfin libre, au moins au niveau de ses choix de vie va apprendre avec dépit, acceptation et pardon qu'il n'a été qu'un jouet entre les mains de...

Exotisme, aventures, action, rebondissements, suspense, il y a tout dans cet épais roman dont le poids ne pèse que par la qualité du narratif de GDR.

J'ai lu, étonné, qu'il y avait beaucoup d'invraisemblances, des longueurs et une qualité d'écriture relative.
Pour ma part, je réfute ces critiques.
J'ai eu entre les mains un excellent bouquin qui m'a passionné durant 1081 pages riches d'un narratif tenu, d'une pléiade de personnages tous remarquablement restitués, tous d'une indéniable présence, et une écriture travaillée à laquelle je ne peux faire d'autre reproche que celui d'avoir monopolisé mon attention durant des heures de lecture(s) haletantes.
Uu roman qui respire Bombay, un roman de couleurs, d'odeurs, de sonorités exotiques.

GDR a mis treize ans pour écrire ce roman trop riche pour être réduit aux quelques banalités que je vous livre.
Si vous en avez l'opportunité, ne passez pas à côté de - Shantaram - sans le lire.

Mes meilleurs voeux à tous pour l'année naissante !

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Comment cet australien ex-junkie, taulard en cavale, a-t-il pu écrire une telle 'petite' merveille!

Débarquant à Bombay il est séduit par l'extraordinaire sourire des habitants 'du pays du coeur' et particulièrement de son guide Prabaker mais dans la dèche doit choisir entre mendier un squat chez la jolie suissesse Karla du cercle bien sélect de 'chez Léopold' ou la 'hutte' que lui a dénichée Prabaker dans la puanteur du bidonville.

Le bonheur serait il inversement proportionnel à la surface de sa maison? Et (un peu poussé par Prabaker) il s'engage, devenu 'doctor' malgré lui, éteindre l'incendie ravageur ou l'épidémie de choléra, assister à la belle justice rendue par le sage patriarche du bidonville, soirées philosophiques avec les gros bonnets mafieux et beaucoup d'amour, seul capable d'effacer sa honte.

Mais un séjour dans les apocalyptiques prisons indiennes pourrait le faire rechuter dans la spirale du crime.

Situations cocasses, ou tragiques sont terriblement bien rendues par un style très visuel, une construction intelligente, des phrases fouillées et puissantes (et une excellente traduction) qui m'ont plusieurs fois tiré des p'tites larmes de bonheur;-)
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Lin, prénom que je choisis parmi tous ceux qu'il possède, s'évade d'une prison australienne de haute surveillance. Il atterrit à Bombay où il va se lier d'amitié avec son guide, un sacré personnage, et va s'intégrer à la population. Faute d'argent, il quittera l'hôtel pour vivre dans un bidonville où il deviendra 'le docteur' bénévole. Je pense que rarement l'Inde n'a été décrite aussi profondément. le trafic y est partout : drogue, devises, or, papiers, organes, enfants. Et Lin nous fait aimer ce pays et ses habitants attachants dans ce gros pavé où les pages sont bien remplies. J'attends désespérément qu'il nous raconte les braquages qui lui ont valu sa condamnation, mais qui ne viendront pas. Je ne comprends pas sa passivité vis-à-vis de Klara dont il tombe amoureux et qui dénote par rapport au reste avec des pensées niaises. Il se retrouve en prison sans explication. Là des passages presque insoutenables. À sa sortie, il va travailler pour la mafia et parcourir le Pakistan en guerre.
Un livre dense et marquant par un homme, qui a 68 ans ce jour, au parcours incroyable qui peut, selon les situations, passer d'une violence inimaginable à une grande générosité et don de lui-même. Il y a un quelque chose de Jack Black. Étonnant que ces grands bandits qui n'ont peur de rien soient aussi pudiques face aux femmes et peuvent passer du saint au diable. Bombay est à l'honneur et je n'oublierai jamais l'ours qui en traverse les rues. L'australien a mis 7 ans à écrire son séjour de 10 ans en Inde. J'ai vu une vidéo https://m.youtube.com/watch?v=fEFr05A4dYM
Gregory David Roberts a épousé une princesse qui dit de lui que c'est un homme hors norme, ce que je confirme.
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Ce n'est vraiment pas pour rien qu'une note de 4.38 pour 638 lecteurs a été attribuée à ce magistral roman, c'et un petit, non, un gros chef d'oeuvre, très noir, très violent, mais aussi poétique, philosophique, religieux. On y trouve l'idée de tester ses amis en leur demandant de l'aide pour se débarrasser d'un cadavre. L'univers carcéral de Midnight express, mais aussi l'envoûtement de Flash ou le grand voyage, il y a un peu du Pukhtu de DOA, mais c'est bien mieux que la somme de tout ça et ça ne fait hélas que 1080 pages.
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Beau, poignant, fort, inoubliable, enchanteur.

Il fait partie de ces quelques livres qui restent gravés pour toujours dans nos mémoires.

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J'ai été totalement soufflée par ce roman de plus de 1000 pages que j'ai découvert en version audio. La plume de Gregory David Roberts conjuguée à une lecture passionnée de Damien Witecka m'ont conquise. le récit est long mais rythmé par de nombreuses péripéties, des personnages profonds, de l'Amour, de la Haine, de la philosophie... si bien que je ne me suis pas ennuyée une seconde. D'autant que le style est immersif et que les moments forts s'enchaînent (coups de foudre, prison, combats, amitié, guerre... ) dire que l'auteur s'est inspiré de sa vie ! Maintenant que ma lecture est finie, Bombay, Carla, Leopold et les autres vont me manquer.
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Ce livre est une fresque superbe et une déclaration d'amour d'un homme meurtri à un pays qui l'a accueilli en entier.
Presque 900 pages pour suivre les aventures, l'épopée plutôt de l'auteur à travers l'Inde mais aussi l'Afghanistan et le Pakistan mais surtout une aventure humaine hors du commun.
J'ai parfois eu un peu de mal avec les longues descriptions mais globalement, un plaisir de lecture réel et un voyage pour le lecteur. On sent, on vit, on souffre, on fulmine on rit, bref, on vit ce livre!
C'est touchant malgré la noirceur de cette histoire car l'auteur a su mettre en avant ses réflexions, son questionnement, son ressenti, en somme, son âme et ça se sent.
Shantaram, un beau roman d'une belle histoire humaine.
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