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Critique de Eric76


Un roman fleuve. le livre de toute une vie. Et quelle vie ! Car Lin, personnage central de cette prodigieuse et funeste histoire, est excessif. Excessif en tout : dans son amour, sa fidélité, sa tendresse, ses renoncements, ses haines et ses vengeances. Vous verrez notre bel Australien recherché par toutes les polices du monde en Robin des bois et en second couteau de mafieux sanguinaires ; en médecin des pauvres, en Shantaram (Homme de paix) et en assassin ; en amoureux transi d'une femme qui toujours lui échappera ; en homme viril, fier et en cocu magnifique…
Mon moment préféré fut celui où Lin se retrouve médecin improvisé dans un immense bidonville ! Lui qui est revenu de tout a enfin donné un sens à sa vie. Ceux qui vivent dans cette pouillerie ne sont ni tristes, ni fatalistes. Leur générosité, leur appétit de vivre, leur foi en l'avenir sont inébranlables. Je ne suis pas prêt d'oublier Prabaker, l'ami fidèle au sourire lumineux, ce drôle de Zébulon grâce à qui Lin connaîtra et aimera la grande ville de Bombay. J'ai détesté ces grands mafieux qui fascinent tant Lin : des manipulateurs redoutables aux desseins tortueux. Côté face, des hommes respectables, religieux jusqu'au bout des ongles ; côté pile, des criminels implacables.
Un roman fleuve qui raconte Bombay. Tout comme Lin, la mégalopole passe d'un excès à l'autre. Ville de toutes les religions, de toutes les tolérances et de toutes les haines. Ville éruptive et empreinte d'une sagesse millénaire. Ville foisonnante et tentaculaire ; ville miséreuse et m'as-tu-vu dans son opulence. Cité corrompue, pourrie jusqu'à la moelle, mais qui fait naitre les plus grandes espérances.
Un roman fleuve où Lin goûte au lent poison de la trahison ; où il se retrouve seul, désespérément et stupidement seul, à se remémorer ses amis perdus, ses amours enfuis, et tous ses égarements, toutes ses folies ; où, un brin amer, il prend soudainement conscience que sa vie – nos vies− n'est « rien de plus qu'un peu de sable dans un poing serré ».







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