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EAN : 9782070701216
238 pages
Gallimard (08/04/2004)
3.36/5   48 notes
Résumé :
La France de Gilles de Rais, la Hongrie de Erzsébet Bathory. Avec un grand talent d'écrivain, Valentine Penrose fait revivre cette histoire de sang, de mort et de délire.
Son livre ne nous fait pas seulement pénétrer dans les sinistres chambre de tortures où périrent peut-être plus de six cents jeunes filles. Il ne nous montre pas seulement les malheureuses, nues et torturées. Et nous n'assistons pas seulement à ces hallucinantes scènes de démence au cours de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Deux livres racontant la même histoire et pourtant deux livres très différents. La Comtesse de Sang, très romancé ne donne pas une impression de biographie contrairement à La Comtesse Sanglante.

Maurice Perisset nous donne dans son livre une version très romancée de la biographie d'Erzsebet, il axe son histoire sur le côté sadique de la Comtesse, ne développant que très peu son côté mystique.

Valentine Penrose quant à elle nous fait biographie, certes un peu romancé (il le faut bien) mais qui nous retrace l'histoire de cette étrange famille. Elle nous montre l'évolution à la fois lente et rapide d'Elisabeth dans sa folie

La description des tortures infligées aux jeunes filles est beaucoup moins développée que dans le livre de Perisset. Penrose nous montre ici une comtesse qui n'a pas vraiment de raison précise pour tuer et blesser. L'ennui, les migraines, la peur de la vieillesse, le besoin sexuel semble n'être ici qu'une raison parmi tant d'autre de satisfaire son sadisme. Certes son besoin de se préserver de la vieillesse est très présent dans l'origine de ses crimes, mais elle en tire un plaisir qui semble bien au-dessus de tout, un plaisir qu'elle seule pourrait expliquer.

Penrose se permet en outre de comparer la comtesse au très connu Gilles de Ray, elle nous compte même sur quelques pages un rapide résumé de son histoire et de ses crimes.

Si je devais dire lequel j'ai préféré, je dirai que l'un et l'autre se complètent même si celui de Valentine Penrose est beaucoup plus intéressant pour le côté historique ainsi que dans la compréhension de cette étrange femme..

Celui de Perisset nous permet d'imaginer les tortures dont était capable Elisabeth, il ne lésine pas sur les détails afin que l'on comprenne bien la personnalité sadique de la Comtesse alors que celui de Penrose nous fait nous mettre dans la peau d'une Comtesse qui semble venu d'un autre monde, une comtesse dont les planètes semblent avoir décidé de son sort au moment même de sa naissance. Elle nous fait pénétrer dans un dans monde fait de légendes et de superstitions, un monde en retard sur l'humanité qui correspond tout à fait au personnage qu'est Elisabeth. Et pourtant pas tant que cela, Elisabeth est une sorcière, une sadique et qui plus est lesbienne, quoiqu'elle ne refuse pas de temps à autre le plaisir que peut lui procurer la chair masculine. Ses crimes, quoique sut par tout le monde restent tabou, on n'en parle pas et pourtant tout le monde le sait. C'est cela que veut nous montrer Penrose, elle veut que l'on s'imagine cette vie en ce temps, elle veut que l'on comprenne cette Comtesse qui vivait dans une folie que tout le monde niait.
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La part de l'humain, la part du monstre: jusqu'à quel point est-il possible de comprendre un comportement aberrant et inhumain? Jusqu'à quel point peut-on l'expliquer et l'envisager rationnellement?
De sa longue lignée d'aristocratiques phtisiques, Erzebet avait hérité du haut mal et d'une très nette tendance au sadisme, nourrie par les scènes de violence barbare dont elle fut témoin tout au long de son enfance, durant les guerres incessantes entre les hongrois et turcs. Devenue veuve à 44 ans, terrorisée à l'idée de vieillir et perdre sa beauté, Erzebet Bathory s'installe dans son château reculé de Cesjthe et de livre à une véritable carnage sur les jeunes filles des environs, dont le sang et la chair doivent lui procurer la jeunesse éternelle. La rumeur gronde, mais qu'est-ce que la vie de paysanne face à la renommée d'une des femmes les plus en vue du royaume ? Lorsque la condamnation tombe enfin, l'increvable Erzebet se voit condamnée à finir sa vie dans une chambre condamnée. Elle mettra 4 ans à mourir, sans éprouver le moindre remords.
L'ouvrage de Valentine Penrose, La Comtesse sanglante, publié en 1962, fait la part belle à la psychologie de la monstresse, au climat de son enfance, au pays rude (oui, c'est un euphémisme) où elle a vu le jour, dans une langue extrêmement pure et élégante. Aucun ajout, pas le moindre trace de fantastique, tout est rigoureusement vrai, documenté, vérifié. Il semble d'ailleurs impensable d'imaginer des horreurs pareilles (à moins de pratiquer le black métal norvégien ?) – on parle d'une femme qui non contente d'arracher à ses victimes un lambeau de chair avec les dents, le faisait ensuite griller et obligeait les jeune femmes à l'ingérer.
A noter que ce roman est à l'origine du film de Julie Delpy, "La Comtesse", sorti en 2009-2010 et qui mérite également le coup d'oeil.
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17ème siècle. Un château dans les Carpates. Une comtesse hongroise. Erzsébet Bathory, ou celle que l'on nomme aussi la "Dame sanglante", cache un mystère que nous ne parviendrons jamais à éclaircir. Cette femme au destin plus que sombre, n'a jamais cessé d'alimenter l'imaginaire des hommes et c'est sous l'apparence d'un vampire humain (bien réel celui-là) qu'elle commet les atrocités les plus barbares. C'est elle qui aurait réinstauré l'utilisation de la célèbre vierge de fer, que nombre de tortionnaires ont repris à leur compte (voir aussi l'imagerie qu'elle véhicule avec le groupe Iron Maiden qui s'est appelé ainsi en son hommage). Les chambres de torture dans lesquelles elle assassina quelques 600 jeunes filles sont la preuve de son esprit tortueux pourtant lucide. Si les gens se plaisent à la dépeindre comme un monstre tuant de sang froid (ce qui est avéré), on oublie souvent que c'était avant tout une femme qui aurait fait n'importe quoi pour conserver sa beauté. Cette quête de jouvence éternelle aurait vraisemblablement motivé ses crimes. Et certains pensent que ses crises d'hystérie incontrôlables auraient expliqué ses actes. Peut-être. Mais les recours qu'elle fit à la sorcellerie et les raffineries de son sadisme, ne sont sûrement pas la preuve d'un esprit malingre.

Valentine Penrose nous propose ici une biographie méticuleusement documentée. Partie jusqu'en Hongrie sur les traces de la comtesse, l'auteure découvre au fil de ses recherches des documents et archives aujourd'hui introuvables. Publiée pour la première fois en 1962 aux éditions Mercure de France, cette investigation rondement menée par Valentine Penrose, lève le voile sur quelques secrets infâmes de cette femme aux migraines dangeureuses.

Cette biographie aussi fascinante que macabre m'a totalement transportée dans une époque obscure dont je ne connaissais pas grand chose. le fait qu'elle soit le fruit d'un travail documenté et constamment référencé, lui confère un parfum d'authenticité que le récit n'a pas dénaturé. Je trouve seulement dommage que Valentine Penrose ait fait de constants parallèles avec le personnage de Gilles de Rais. Même s'il est tentant de rapprocher le destin de ces deux personnages, ce n'est que la barbarie qui les réunit. Car Erzsébet Bathory et Gilles de Rais sont loin de se ressembler. Pour mieux comprendre, lire le "Procès de Gilles de Rais" de Georges Bataille. La fin du livre comprend un extrait du procès de la comtesse.
Lien : http://livresacentalheure-al..
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Une livre très désagréable à lire que je n'ai pas aimé ni sur le fond, ni sur la forme.

Le principal problème de cet ouvrage est de trouver la manière de l'aborder. Une étude historique ? Une biographie romancée ? Un roman ?
L'auteure présente l'ouvrage plus comme un livre à vocation historique avec quelques références à des archives. Cependant, elle fait remarquer que ces dernières sont peu nombreuses, mais son récit est tellement croulant de détails qu'on se demande où elle est allée les chercher ? Je ne parle pas du contexte ou de ce genre de chose, mais vraiment des détails des exactions de Báthory. Donc du coup, on ne sait plus trop à quel type de livre on a affaire et j'ai trouvé cela très désagréable !
Surtout qu'il n'y a pas de bibliographie à la fin…


Ensuite ce livre est pompeux ! Ca croule de détail sur les costumes, les ambiances et sur tout ce que vous voulez ! Ça en devient vraiment gerbant, désoler de le dire ainsi. C'est lourd, c'est lourd ! Sans oublié que l'auteure répète parfois un peu les mêmes choses : oui, on a compris que Báthory est belle ; oui, on a compris qu'elle fait peur à tous le monde… haaaaaa !!!
Vraiment une lecture désagréable où il m'a parfois semblé trouver des incohérences (surtout sur la longévité de certains personnages).
Bref, Bathory est vide, présentée comme une forme de larve qui ne prend qu'un plaisir froid (je n'ai jamais eu l'impression qu'elle s'amusait) à tuer… Vraiment, la présentation de ce personnage est déplaisante, surtout par le manque de source pour expliquer son comportement… le mélange histoire – roman se fait très mal ! Surtout qu'on est dans l'excès, comme pour les descriptions. Des centaines de filles disparues en quelques années et personnes ne disent rien… Comme Gille de Rais… C'est encore une fois pompeux ! Surtout que l'auteure répète (tout comme moi d'ailleurs) les sentences des pauvres servantes maladroites, les descriptions des tortures… Pfffff

Si je suis allée aussi loin dans la lecture de ce livre, c'était pour y voir la comparaison avec les exactions de Gilles de Rais. Mais au final, ce fut une grande déception ! Pourquoi ? Parce que l'auteure se contente de narrer (assez approximativement) les événements et les circonstances qui ont mené ce Maréchal de France vers sa perte. D'ailleurs, si le personnage vous intéresse, je vous conseille sa biographie rédigée par Matei Cazacu.
Il n'y a pratiquement aucune comparaison de faite par l'auteure entre ces deux personnages, hormis les remarques qu'ils ont tués des gens, qu'ils étaient de nobles naissances et qu'une aura de sorcellerie les entourent. Bref, une comparaison avec Vlad Tepes aurait été tout aussi judicieuse…

Un livre pompeux – ni biographie historique, ni roman —, sans réel intérêt porté sur les excès en tout genre… Un véritable ennui !

Lien : http://xian-moriarty.over-bl..
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Biographie décevante. Entre approximation et fiction. L'auteur concède qu'il existe très peu de documents traitant d'Elizabeth Bathory, et donc, se sent obligée de broder autour, quitte à se répéter encore et encore...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La mélancolie fut le mal, l’air même du XVIe siècle. Erzsébet la respirait mélangée au reste de barbarie carolingienne de la Hongrie d’alors, à la cruauté des Turcs, à la brutalité féodale.

Ailleurs folie, luxure, mort et sang abondaient. Les reines et les favoris étaient partout décapités, assassinés. Le théâtre était rempli de meurtres, et les livres, de luxure ; on goûtait violemment la vie, l’acceptant dans sa totalité, dans sa contradiction ; de là tant de magie tout orientée vers l’amour, qui savoure et perpétue, et vers le meurtre qui transfère au vivant, invisiblement, les forces du mort ; à moins que l’épouvante n’en suscite que le fantôme. Ce ne fut pas le cas pour Erzsébet. Cette longue brume, qu’une suite d’ancêtres germaniques avait laissé traîner en elle, l’empêcha de répondre autrement qu’en une sorte de transe à l’appel de la vie et de la mort, de la douleur et du sang qu’elle entendait en elle. Sa cruauté était l’aboutissement d’une race fondée par des guerriers, constamment reprise par des épouses d’autres lignées guerrières : les générations de ces temps de Mars.
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Cette femme pâle, raffinée et dépravée ne pouvait plus être une bête. Allant aux ultimes limites, elle s'était égarée loin au-delà du niveau ordinaire des humains, mais non au-dessous. Seul n'avait plus compté pour elle que le sang des autres que, dans une transe à elle-même étrangère, elle regardait couler. Elle en était restée au stade des sorcières. Elle vivait dans un monde fait de nerfs, de foies arrachés aux petits animaux, de racines de belladone et de mandragore. Elle vivait dans le lacis des tiges, des baies livides et des minces viscères entassés sur sa table, maniés par Darvulia, la sorcière de la forêt. Mais de l'autre côté du fleuve, là où elle faisait si souvent aborder les autres, elle n'était jamais, sciemment, passée. Un mince voile l'en séparait ; et sa si grande cruauté ne put contraindre le voile, de haut en bas, à se déchirer. À chaque fois l'étrange jouissance retombait sur elle-même ; et la force perdue, et la lassitude, ne lui laissaient plus que l'obscure certitude qu'il lui faudrait recommencer.
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La nécessité de faire disparaître les cadavres était un cauchemar pour Kataline, Jo Ilona et la mystérieuse vieille qui ne parlait pas, ne demandait rien et enterrait. (...) Mais un jour, une mère survint au château inopinément pour voir sa fille.
p.160
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Dorko, saisissant un fer aigu ou un tisonnier rougi au feu, commençait à piquer la prisonnière, semblable à un grand oiseau blanc et beige, qui, dans ses mouvements de recul, venait se heurter violemment contre les pointes de la cage.
p. 125
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Après la mort du comte, la Dame leur brûlait les joues, les seins ou d’autres parties du corps, au hasard, avec un tisonnier. La chose la plus horrible qu’elle faisait c’était parfois, de leur ouvrir la bouche de force avec ses doigts et de tirer jusqu’à ce que les coins se fendissent. p.108
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Video de Valentine Penrose (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valentine Penrose
Valentine PENROSE – Qui est cette inconnue ? (France Culture, 2001) L'émission "Du Jour au lendemain", par Alain Veinstein, diffusée le 7 novembre 2001. Présence : Georgianna Colvile, pour présenter 'Écrits d'une femme surréaliste'.
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie générale et généalogique (557)
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