Certains plats sont meilleurs une fois réchauffés mais pour les deuxièmes ou troisièmes romans, surtout quand il s'agit d'une suite, je crains que cela ne soit pas souvent le cas. J'avais donné 4 étoiles au premier roman “
Les gens heureux lisent et boivent du café”, c'était touchant, authentique, cela sortait de ses tripes, l'inspiration était là…
Cette fois, c'est encore touchant un temps mais limite tarte, cucul et agaçant, surtout avec l'accumulation abusive des passages larmoyants et médiocres sur 250 pages. J'ai plutôt l'impression d'un livre de commande, écrit sans conviction forte, peut-être même coécrit avec une équipe marketing se posant sans cesse la même question “on pourrait écrire telle ou telle variante, choisissons celle qui fera le plus sortir les mouchoirs, c'est bon pour les ventes”.
Que de clichés ! le parfait ami homo toujours là quand il faut, le parfait amoureux lisse comme un personnage de conte, l'homme viril et bourru mais père très tendre, l'orphelin adorable qui prononce toujours les phrases adéquates pour le scénario…. Pour ne pas tout dévoiler, je m'arrête là, car la liste pourrait comporter tous les personnages sans exception.
Anecdotique mais choquant pour moi, faut-il glorifier le fait d'enchaîner pinte sur pinte au pub pour exprimer l'affection fraternelle entre Diane et Judith en soirée au pub ?
Agnès Martin-Lugand sait-elle qu'une pinte fait 57 centilitres ? Après 6 ou 7 pintes (si j'ai bien tout compté), Diane et Judith ne seraient pas de joyeuses éméchées mais vraisemblablement des épaves allongées et ivres-mortes jusqu'au lendemain ! Facilité d'écriture peut-être mais abusivement répétée et assez stupide.
L'épilogue m'a achevé. le cliché à son summum, je ne pensais pas qu'elle oserait… Eh bien, si !