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EAN : 9782876836235
213 pages
la Compagnie littéraire (24/09/2018)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Il y a près de 350 ans paraissait la tragédie historique de Jean Racine, Bérénice. Œuvre classique par excellence du théâtre français, c’est à partir de cette trame que Jean‑Luc Marchand a décidé de dévoiler le destin de Drusilla, sœur de Bérénice et fille d’Agrippa Ier, provisoirement oubliée par l’Histoire. Au prix d’un investissement sans failles et de nombreuses recherches sur les événements et protagonistes de l’époque, l’auteur est parvenu à transposer e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai lu « Drusilla, fille d'Agrippa 1er « - Jean-Luc Marchand, La Compagnie Littéraire.

Racine a écrit Bérénice, une tragédie historique en vers en cinq actes. Jean-Luc Marchand situe l'action de son livre, juste avant, en l'an 49.
… Un évènement important se prépare. Antiochos, roi de Commagène et son fils aîné, Épiphane, rendent visite à Agrippa II, le roi de Chalcis. Dans le palais, l'héroïne, Drusilla qui n'est autre que la petite soeur du roi, mais aussi celle de Bérénice est très impatiente de se préparer. Elle va chercher sa servante, Thalia et lui confie son désarroi, car elle est promise à Épiphane, et elle craint que celui-ci ne lui convienne pas :

Puisses-tu présager que je n'aurai à vivre
Nul tourment d'une ardeur à laquelle on me livre
Car si tous mes esprits se changent en regrets
Le chagrin pourrait bien pour longtemps m'accabler.

Cette union scellerait l'entente entre les deux peuples, la Palestine et la Commagène, mais Antiochos qui est venu pour des raisons plus politiques expose d'autres projets à ses interlocuteurs. Il compte beaucoup sur son hôte et sa soeur, l'ambitieuse Bérénice, pour mener à bien ses desseins.

Dans cette tragédie, les complots, ententes secrètes et trahisons foisonnent et l'intrigue amoureuse passe au second plan, car les personnages acceptent leur destin et leurs obligations. Aussi, lorsque les passions se présentent, elles deviennent comme une chaîne à sens unique. Drusilla finit par aimer Épiphane qui est troublé par Bérénice qui, elle-même, veut épouser Félix qui…

Même s'il n'est pas habitué à ce genre littéraire, le lecteur glisse facilement dans cet univers poétique et dramatique. Les dialogues en vers sont subtilement entrecoupés de prose narrative. On est séduit aussi par le sérieux des recherches historiques de ce livre qui est agrémenté par les arbres généalogiques de la famille d'Agrippa II et celle d'Antiochos ainsi que deux cartes géographiques représentant les Royaumes des Diadoques, des Empires Séleucide, Lagide et de la Palestine du 1er siècle.

Écrire une pièce de théâtre en alexandrins inspirée de Bérénice de Racine est une véritable gageure car il faut à la fois ne pas trop s'éloigner des textes classiques et aussi toucher des lecteurs contemporains qui ne soient pas troublés par les dialogues et l'intrigue. Pari difficile, mais pari réussi.

Je remercie Simplement Pro et Jean-Luc Marchand (La Compagnie Littéraire) pour la lecture de cette pièce de théâtre en alexandrins.

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Voilà une oeuvre pour le moins originale, et je remercie l'opération Masse Critique de Babelio ainsi que La Compagnie Littéraire de m'avoir permis de la découvrir.

Jean-Luc Marchand fait ici oeuvre d'historien et de littérateur puisqu'il mêle explications historiques (par des introductions, notes, chronologies, généalogies, cartes) et création littéraire (une forme théâtrale parfaitement équilibrée en deux parties relatant des faits à cinq ans d'intervalle, composées chacune de cinq "actes", écrite en alexandrins).

Le tout démontre des recherches poussées et une érudition sur le sujet pour ce qui est du fond historique, et d'un vrai talent pour la rédaction d'alexandrins (pas sûre qu'on identifierait un auteur contemporain si on les mêlait à des vers de Racine pour la très grande majorité), ce qui me semble être une sacrément belle prouesse.

Cependant, j'ai été gênée par la forme mixte du récit qui intercale régulièrement des paragraphes purement narratifs, qui prennent par moments des accents documentaires ou qui remplacent parfois des didascalies. Je les ai trouvés régulièrement superflus, répétant ou annonçant le texte, et bien souvent je pense qu'il aurait pu en être fait l'économie, notamment en exploitant davantage pour une part la forme théâtrale (sur le modèle des Classiques qui transmettaient toute information utile par la bouche des personnages, utilisant les personnages de conseillers, des monologues, des didascalies en début de scène et dans les scènes etc.) et d'autre part la forme documentaire, qui aurait pu être encore plus formelle (la réserver dans une partie uniquement, et effectuer des renvois par notes à l'intérieur du texte).

Ce texte m'a permis de découvrir le personnage de Drusilla, princesse juive, soeur de Bérénice, dont j'ignorais complètement l'existence. L'auteur l'imagine à l'âge de 11 ans quand l'engagement de son père défunt de la marier au fils du roi de Commagène, l'Antiochus du Bérénice de Racine, doit être confirmé, puis à l'âge de seize ans, après que ce mariage ait été annulé, et qu'elle ait épousé un cousin à la place, mais étant sur le point de s'enfuir avec le procurateur de Judée, un Romain donc (ces grandes étapes sont bien des faits attestés). L'auteur imagine les circonstances de ces revirements de situation en y mêlant beaucoup des projets politiques de la famille de Commagène et de celle de Drusilla, les deux étant descendantes d'héritiers d'Alexandre le Grand. Il en profite pour préfigurer la pièce de Racine, bien que nous montrant une Bérénice peu amène et guidée par une ambition démesurée - ce n'est pas la lecture que j'ai personnellement fait de ce classique.

Ce texte m'est apparu un sympathique divertissement (ayant exigé un travail que j'imagine colossal) d'un auteur érudit en histoire romaine et passionné de littérature classique, qui trouvera son lectorat dans la même sphère, ce.tte dernier.e pouvant n'être qu'amateur.e éclairé.e.
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Un grand merci à Babelio et à la Compagnie Littéraire pour m'avoir fait découvrir cette pièce de théâtre.

Oui bon gagner une masse critique juste avant un déménagement c est pas la meilleure idée que j ai eu, mais ça m'a permis de me créer une petite bulle d'oxygène et puis une pièce c est toujours un peu plus rapide à lire.

Donc voilà un livre qui ne pouvait que me plaire, entre péplum et tragédie grecque. Sachant que ce sont des personnages qui ont réellement existé je n'ai pas pu m'empêcher d'aller légèrement fouiner pour savoir historiquement parlant qui ils sont! Mais franchement ce n'est pas nécessaire! Jean-Luc Marchand nous conte la jeunesse de Drusilla en nous expliquant par des annotations, cartes et arbres généalogiques tout le contexte géopolitique de cette époque.
Je maîtrise un peu le sujet entre César et Caligula mais là ça se passe après, entre 49 et 54 et ça a été un vrai plaisir de découvrir cette époque en Judée (qui m était plutôt inconnue).

Comme toutes femmes à cette époque, Drusilla n'est pas maître de son destin et en tant que princesse, ses histoires de coeur sont dictées par les complots politiques et la religion alors qu'elle ne pense qu'à être aimé en retour. Elle est promise depuis sa plus tendre enfance à Épiphane mais tout ne va pas se passer comme prévu pour qu'au final un autre destin s'ouvre devant elle.

Drusilla est jeune, elle a entre 11 et 16 ans dans cette histoire, nous partageons donc plus de temps avec son frère Agrippa II et sa soeur Bérénice pour bien comprendre les enjeux politiques qui se trament derrière les différents mariages qui nous sont présentés au travers de tous ces personnages.

L'écriture est fluide et très agréable, les vers en alexandrins nous obligent presque à lire cette pièce de façon très théâtrale. Les coupures en prose nous permettent de bien nous situer par rapport aux personnages. de plus j'adore l'épilogue avec le devenir de tout le monde.

Un livre complet qui plaira à plus d'un!
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Merci à l'opération Masse critique de Babelio qui m'a permis de découvrir ce livre.
J'ai pu rentrer sans mal dans cette pièce de théâtre écrite à la manière des pièces classiques raciniennes. C'était un vrai régal à lire, c'est pourquoi je fus au début déstabilisée par les parties en prose qui coupent avec cet esthétique du XVIIe.
Les personnages sont réalistes et complexes, on comprend les motivations de chacun.
Néanmoins au sujet du titre, je trouve que l'histoire se concentrait bien plus sur les hésitations politiques d'Agrippa et Bérénice que sur l'amour que Drusilla porte à Epiphane.
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Les amoureux de la poesie seront enchantés, les amoureux d'histoire vont être charmés par les solides recherches de l'auteur, les amateurs de littérature seront séduits par les proses en vers,les passionnés de theâtre vont le dévorer
Ce livre est incroyable et extrêmement accessible à tous types de lecteurs, j'ai été plus que ravie de découvrir cette oeuvre incroyable
Lien : https://lalectricecompulsive..
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