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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
2224.. quelque part en France après le grand effondrement.
La population mondiale est passée sous la barre des dix millions.

La gouvernance territoriale nous observe et contrôle nos sentiments via des bracelets modulateurs d'humeur et Maya qui possède toutes les réponses (hey Google !) est toujours présente près de nous.

Tout va bien dans le meilleur des (nouveaux) mondes ?
Et non.
Non car les femmes sont bien plus nombreuses que les hommes et il est primordial que la natalité progresse.
Coûte que coûte.

Alors à l'aube des 50 ans les femmes sont retirées pour être recyclées et pour laisser leur place à d'autres qui pourront enfanter.
Que deviennent ces femmes pour qui l'heure de l'obsolescence a sonné ?

Sophie Loubière nous propose un roman d'anticipation dystopique de très bonne facture.

Un travail important de recherches a été effectué pour rendre la lecture immersive.
Les personnages sont bien campés, attachants.

Il m'a manqué des détails environnementaux pour me permettre de visualiser les lieux de vie, la ville.
Mais je chipote.

Obsolète c'est aussi un polar avec des enfants retrouvés morts dans ce monde pourtant rendu idyllique.
Des pères vont enquêter..

C'était ma première lecture de cette auteure et ce fut une excellente surprise.
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Un grand merci à @netgalleyfrance et @editionsbelfond pour cette pépite !

Quel merveilleux roman d'anticipation tout en subtilités et en finesse !

Je ne suis pourtant pas une adepte de ce genre. Apocalypse, chute des civilisations, retour à des instincts primitifs, c'est plutôt anxiogène.

Mais vu l'obsolescence des femmes de 50 ans, cela a titillé ma curiosité. Approchant doucement mais sûrement cet âge, quel sort allait me réserver @sophieloubiere ? Me faire manger comme dans Soleil Vert ?

Tout aussi brillant que la Servante écarlate.
Même crédo : éviter l'extinction de l'espèce humaine.
La chute de la natalité, stérilité, malformations génétiques, tout concourt à la fin de l'Homme.

le grand effondrement a eu lieu en 2050, bien sûr lié aux conséquences de notre consumérisme, de la pollution...

200 ans plus tard, la Gouvernance (aidée de Maya, intelligence artificielle) prend toutes les décisions et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ont pensé à tout.
- structure des maisons
- cultures
- contrôle des émotions
- conditionnement de la population
- recyclage : y compris celui des femmes n'étant plus en âge de procréer.

L'auteure expose toutes ces idées avec détails et intelligence. Cette société futuriste (et l'évolution des mentalités) est très crédible.

Pourtant dans la sérénité de cette société, on découvre un triple homicide. Qu'a-t'il pu se passer ? Comment va être géré cet assassinat de trois petites filles ? Une enquête palpitante !

J'ai aimé suivre Rachel et ses amies dans leurs vies, leurs parcours. Ce sont des personnages attachants dont la psychologie est bien ciselée.

J'ai adoré découvrir le mystère sur le grand recyclage.
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Attention chef d'oeuvre ! Livre à mettre entre toutes les mains !! Mais attention aussi, livre qui bouleverse, interpelle, bouscule le coeur profondément. Et j'en suis certaine, restera à jamais au fond de mon coeur et de mes pensées. Oui je sais mes mots sont forts, mais ce livre l'est bien plus encore. Comment vais-je pouvoir vous en parler sans le dénaturer ? Avant toute chose, je tiens à remercier Yvan pour sa chronique sur « Obsolète » qui a retenu toute mon attention et m'a bouleversée. Sans lui, je passais à côté de ce grand roman, car pour être honnête avec vous, la couverture ne m'attirait absolument pas. Grave erreur. Maintenant que j'ai lu « Obsolète », elle me paraît juste adéquate. J'avais déjà lu deux livres de l'autrice que j'avais bien aimés (« Black coffee » et « White coffee ») mais là, Sophie Loubière en sortant de son domaine de prédilection qu'est le polar, le noir et en s'aventurant vers l'anticipation, prend à mon humble avis, une hauteur et une dimension littéraires incroyables ! Cette histoire se déroule en 2224, pile dans deux cents ans, dans la région du Cap Blanc Nez dans le Pas-de-Calais. Enfin ce qu'il en reste car le Grand Effondrement de la civilisation fossile a tout dévasté avec le changement climatique, les ouragans, les crues, les inondations et toutes les crises qui en ont découlées. Beaucoup sont morts et les survivants ont dû s'adapter, repenser leur façon de vivre, leurs rapports à la nature, au vivant. Tout au long du roman, on va découvrir avec Rachel cette nouvelle civilisation, philosophie de vie et tout ce qui fait désormais partie du quotidien des humains. Pour info, 90% des inventions présentes dans le roman existent déjà. Les aliments proposés dans les assiettes aussi. de même que les vêtements, le mobilier, les habitats etc. Et c'est assez fou de le réaliser car cela semble sortir d'un livre de science-fiction. Et ce qui est encore plus fou je trouve c'est que l'on pourrait déjà, dès maintenant, appliquer une façon de vivre qui serait tellement mieux et plus bénéfique pour l'avenir de notre planète et de l'humanité. Ceci n'est que l'un des aspects perturbants de ce récit. L'environnement a été tellement pollué par l'Homme que la fertilité de l'humanité est en baisse. Parmi les survivants, trop de femmes par rapport au nombre d'hommes et une très grande difficulté à engendrer des enfants viables et fertiles. Pour pallier à ce problème crucial, la Gouvernance territoriale préconise pour les femmes de cinquante ans d'être retirées de leur famille, de leur couple, de la société, lors du Grand Recyclage. Les Retirées (que je n'aime pas ce terme !) sont censées aller rejoindre le Domaine des Hautes-Plaines pour y couler des jours heureux sans plus aucune contrainte, si ce n'est de jouir de leur vie. le paradis quoi ! Sauf qu'elles ne verront plus jamais les personnes qu'elles aiment… Dès leur plus tendre enfance, les fillettes sont conditionnées à cette idée de Grand Recyclage. Maya l'Intelligence Artificielle qui répond à toutes les interrogations des humains, qui les cajole et les suit tout au long de leur vie, est là aussi pour manipuler les consciences et les orienter vers les directives voulues par la Gouvernance. Je vous avoue qu'ayant dépassé la cinquantaine, j'ai été particulièrement touchée et perturbée par cette obsolescence programmée des femmes. D'autant que dès le début, cette légende du Domaine des Hautes-Plaines m'a parue suspecte. Mais si les femmes ou les hommes d'ailleurs se posent trop de questions, sont perturbés à l'idée du Grand Recyclage, non seulement Maya est là pour les rassurer mais aussi leur Bracelet Modérateur d'Humeur, BMH de son petit nom. Ce BMH est là pour atténuer les émotions, préserver du stress et du chagrin. Il est posé à chaque enfant au moment de la puberté. du coup, la violence et la criminalité n'existent plus en 2224. Etonnant ! Rachel, une coiffeuse cinquantenaire, est le personnage central du roman. C'est un très beau personnage de femme, intelligente, calme, forte et pleine d'humanité. Elle a aussi des failles qu'elle dissimule à son entourage. Elle est en couple avec un Ecossais, Keen, un archéologue échoué sur les côtes françaises. Ils ont deux enfants, un fils Néo et une fille, Sky. Depuis un an, Rachel et Keen se préparaient à ce Grand Recyclage (un peu comme de nos jours, on fait la préparation à la naissance) mais l'arrivée de la lettre annonçant le retrait de Rachel dans un mois, les atteint profondément, chacun à leur façon suivant leur caractère. Quand Rachel sera partie sans aucun espoir de retour, Keen devra être réatribué pour former une nouvelle famille avec une jeune femme en âge de procréer. La procréation étant l'objectif impératif de tous pour le bien de la communauté, de l'humanité. Rachel va partir avec deux de ses amies proches, Hasna et Odette. Je vais m'arrêter là dans le récit de l'histoire. Je vous laisse le plaisir de découvrir « Obsolète ». Une très belle écriture ciselée, imaginative, instructive, pétrie d'humanité et teintée de féminisme intelligent, la lecture de « Obsolète » a été pour moi un moment intense d'émotions et un énorme coup de coeur. Je remercie vraiment Sophie Loubière pour ce livre en espérant qu'il soit beaucoup lu (mais je n'ai pas de doute là-dessus vu sa qualité) et qu'il fasse bouger les mentalités. Un livre utile.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Nous sommes en 2224, depuis le Grand Effondrement de la Société Fossile, les grandes crises se sont multipliées, les eaux ont monté et ont recouvert les zones côtières. 

La population humaine a été décimée, les habitants regroupés en unités de vie, gros villages ombrés de textiles réfléchissant les rayons brûlants du soleil, et pourvus de capteurs générant l'électricité nécessaire. 

Pour reconstituer une population de taille suffisante et pour pallier à la surpopulation féminine, les femmes ayant atteint leur âge d'obsolescence, 50 ans, sont retirées à leur famille, au fatal 'Jour du Retrait, et embarquent village après village dans des navettes qui les emportent vers "Le domaine des Hautes-Plaines", ce lieu magique, qu'on fait miroiter à tous les enfants depuis leur plus jeune âge. Les hommes sont ensuite invités à convoler rapidement avec une femme plus jeune qui procréera de nouveaux résidents.

La vie est globalement paisible dans les villages, plus de crimes, des bracelets régulateurs d'humeur, et analysant toutes les constantes corporelles sont apposés sur tous les habitants, et les données enregistrées envoyées à des centres de surveillance.

Pas de rébellion, pas d'inquiétudes, parfois une certaine tristesse vite régulée par les injections des bracelets lorsqu'une épouse ou une fille est retirée ...Mais la vie suit son cours paisible.

Nous suivons Rachel et sa famille lorsque à quelques jours du départ, trois fillettes sont retrouvées sans vie dans une grotte ... mais aussi dans la navette qui conduit Rachel et ses amies vers le domaine des Hautes Plaines .... 

Je n'en dirai pas plus si ce n'est que je tiens déjà ce roman pour  l'un des meilleurs lus ces dernières années.

Il amène une réflexion sur notre mode de vie (le recyclage, les économies d'énergie, la durée de vie et la conservation des objets, ...), sur la surprotection des enfants (dont on ne sait jamais quels détours prendront leur imagination et leur compréhension de phénomènes inquiétants).

J'appréciais déjà Sophie Loubière du temps où elle officiait sur France Inter (oh combien de retours du travail en compagnie de sa voix lors des premiers étés de ce siècle ...) , puis en tant qu'auteur de romans policiers .... 

Avec Obsolète elle passe un cran supplémentaire.

Ce roman est extrêmement bien écrit, elle nous plonge sans catastrophisme dans ce monde du futur (qui n'est pas le meilleur des mondes, mais celui qui a été recréé après l'ancien) et les personnages, dans leur diversité de genres, d'origines pratiquent un vivre ensemble réconfortant ! 

Bref, j'ai adoré ! 

Je remercie vivement NetGalley et les Editions Belfond qui m'ont fait parvenir cet ouvrage 

 #SophieLoubière #NetGalleyFrance


Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Mais que voilà un roman extraordinaire, qui sort de toutes les cases des romans dits “de genre”. Dystopie, certes. Thriller aussi. Roman noir sociétal et féministe, également.
2224, en Côte d'Opale … ce qu'il subsiste de l'humanité semble s'être adaptée aux conséquences du réchauffement climatique, de la pollution. Des villages se sont organisés, loin de la violence, de la surconsommation, dans un idéal de coopération. Finalement, ça pourrait être pire, n'est-ce pas ? Mais au-delà des apparences, qu'en est-il ?
Que se passe-t-il vraiment, au Domaine des Hautes-Plaines ? Nous allons le découvrir avec Rachel.
Le meurtre, la violence, ont-ils vraiment été éradiqués ? La Gouvernance territoriale est-elle vraiment aussi bienveillante qu'elle ne le paraît ?
Ce qui est vraiment terrifiant, c'est que le monde du futur décrit par Sophie Loubière ne fait pas appel à des technologies inconcevables, non, il est le prolongement très possible de technologies d'aujourd'hui. Et le sort des hommes et des femmes dans ce roman est tellement plausible, tellement angoissant … Les hommes ne sont pas les héros tout puissants, invincibles, trop souvent décrits dans la SF. Les femmes ne sont pas réparties entre les nunuches et les masculinisées, elles ont leur personnalité, forte, singulière. Des personnages fouillés, attachants, une vraie réflexion sur notre société et ses dérives… le tout, fort bien écrit.
En conclusion, lisez vite Obsolète, ce roman est formidable, intelligent, original.
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Quel bouquin étonnant ! J'en sors fasciné, effrayé, admiratif et plein de questions. Les questions que pose Sophie Loubière et auxquelles elle apporte certaines réponses. Si vous vous attendez à un polar ou un thriller, vous faites fausse route. Sophie Loubière sort des sentiers qu'elle connaît bien et nous offre une incroyable dystopie.
2224.. La Terre est difficilement habitable, parfois pas du tout, le climat est bouleversé, les mers ont monté considérablement engloutissant parfois des capitales et la population mondiale s'est effondrée à 900 000 000 d'habitants. le Grand Effondrement a eu lieu et les humains ont un gros problème : la fertilité. Repeupler. Avant que l'espèce humaine ne s'éteigne. Alors, à 50 ans, les femmes sont obsolètes. Elles sont retirées de leurs familles et remplacées par des plus jeunes plus susceptibles d'enfanter. Les Retirées sont envoyées au Domaine des Hautes Plaines où leur est promise une existence sans soucis faite de joie et de liberté. Dans cette société à la fois hyperécologique et connectée, tout est basé sur l'économie des ressources et le recyclage. le Grand Recyclage est la finalité pour toutes ces épouses, mères et grands-mères.
Alors, on pense bien sûr à Soleil Vert, le classique de la SF des années 70. Ici on est plutôt dans l'anticipation. Tout est possible ou existe déjà. Sophie Loubière développe en détail un modèle de société sans violence ni police ni crimes où tous ont leurs émotions régulées par un bracelet connecté qui joue sur leurs hormones, tout est lissé.
Et là, on pense à L'âge de Cristal, autre référence culte des années 70, un monde où l'âge est éliminatoire. Etre réduit à sa fonction reproductrice. le mâle peut vieillir, il est presque toujours apte à féconder. La femme non. Alors dans cette société "idéale" quand Keen et John découvrent les cadavres de trois fillettes, des questions se posent : qui et comment est-ce possible ? Mais non, nous ne sommes toujours pas dans un thriller. le but est ailleurs. Et c'est ce qui fait de ce livre un futur classique.
Que se passe-t-il au moment du Grand Recyclage ? Que deviennent les Retirées ? La réponse est horrible mais pas celle à laquelle vous vous attendez. Horrible et pleine d'espoir. Paradoxal. Une dystopie sombre avec de l'espoir selon les mots mêmes de l'auteure. Un monde où le soleil brûle les peaux, décolore les pommes et où les terres sont polluées, où Paris et d'autres villes sont en ruines, où sur la Côte d'Opale on cultive des palmiers et des cocotiers, où la Gouvernance est présente mais lointaine, où Maya une I.A. omniprésente répond à toutes vos demandes.. sauf à celles que vous vous poserez à la fin. Un monde idéal ? Oui mais.. Une obsolescence programmée des individus ? Oui mais.. Une anarchie bienveillante ou une dictature qui ne dit pas son nom ? Vous verrez !
Un livre marquant, un classique en puissance. J'ai pensé aussi à Ravage (de René Barjavel), le monde est presque détruit qu'en ferons-nous ? Nous fonçons dans le mur, disent certains. Sophie Loubière répond : et que se passe-t-il de l'autre côté du mur ? Changer de planète ? Changer la planète ? Changer l'Humanité ? A quel prix ?
Des héros attachants, Keen l'archéologue à la recherche des traces de la société passée, Rachel sa femme coiffeuse et quinqua en attente de la Collecte des Retirées, leurs enfants, les enseignants, les amis.. Un mode de vie paisible avec des défauts.. On en sort en se demandant : alors Grand Recyclage ou pas ? A titre personnel, je ne sais pas... et vous ?
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2224, Rachel a bientôt cinquante ans. Dans cette société rétro futuriste, les femmes qui atteignent la cinquantaine sont retirées de la société. Elles vont être recyclées car elles ne sont plus bonnes pour procréer. En effet, l'humanité est en danger et la priorité est de repeupler et faire des enfants. Que va devenir Rachel maintenant qu'elle est obsolète ?
J'ai eu un petit coup de coeur pour ce livre.
Dans la même veine que La servante écarlate de Margaret Atwood, j'ai nettement préféré celui-ci.
La société décrite par Sophie Loubière, à la différence de celle de Margaret Atwood, n'est pas violente ni obscure. Il n'y a pas de violence, puisque chaque adulte est équipé d'un bracelet décelant le moindre mouvement d'humeur et qui délivre de quoi équilibrer la santé mentale. Ainsi tout crime semble complètement impossible. Et pourtant, deux fillettes sont retrouvées mortes...
La société est totalement tolérante sur l'orientation sexuelles de chacun, en revanche quand l'individu est fertile, il se doit de procréer. Les femmes de plus cinquante ans devient obsolète et les hommes doivent choisir une autre femme jeune et fertile.
J'ai aimé la plume de l'auteure pas trop descriptive mais suffisamment pour que l'on se représente très bien cette société. L'univers décrit de prime abord fonctionne très bien mais quand on gratte le vernis, elle n'a rien d'idéal.
Beaucoup de thèmes sont abordés et font réfléchir sur notre système actuel.
Bref c'est un tres belle découverte !
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Mais quel livre !!

L'autrice propose une dystopie intéressante et pertinente, portée par une belle plume comme j'aime, précise, efficace.

Un roman captivant par les thèmes abordés qui sont ici très bien amenés grâce à un énorme travail de recherches.

L'histoire est intrigante, prenante et parfois révoltante.
Qu'est-ce que j'ai aimé suivre ces personnages si bien dessinés.
Le récit est porté principalement par Rachel, que j'ai adorée, elle représente le genre de femmes que j'admire. Elle est déterminée, forte et très humaine.
Mais je crois que ma préférence va à Keen, le mari de Rachel.
Il m'a touché par sa sensibilité, son attachement à son épouse très fort, et sa persévérance.

Dans cette dystopie très dense, riche en informations, l'autrice a réussi à maintenir le rythme jusqu'au bout parsemant même quelques rebondissements.
J'avoue avoir pris certaines claques à certains passages, bien que l'on ne soit pas dans un polar elle a su faire travailler mes méninges et parfois mon palpitant 🤣

C'est un roman dont on ne ressort pas indemne notamment avec les passages en italique expliquant ce qui est arrivé pendant ces deux siècles, ces constats évoqués sans aucune moralisation juste des faits, des chiffres.
Mais ce récit chamboule aussi par ce monde dans lequel la femme devient "obsolète" après 50 ans.
Ça révolte et on est portés par l'interrogation sur ce fameux domaine des Hautes-Plaines dans lequel vont ces femmes dites "retirées".
Sans doute comme d'autres lecteurs je me suis demandé ce dont il s'agissait réellement.
Est-ce que ce monde est-il aussi beau qu'il n'y paraît ?
Car oui l'homme s'est adapté et est revenu à des bases plus saines, moins de surconsommation, de tentations, de criminalité, pour autant on peut se demander si cela n'est pas juste une utopie.

Il y a beaucoup d'originalité dans le récit due à sa construction narrative et aussi au fait que cela change de certaines dystopie que j'ai pu lire.
On n'est pas d'entrée de jeu dans un constat fort négatif avec une dictature par exemple.

Bref c'est un roman que j'ai adoré et dont je pourrai parler pendant des heures tant il est fort et il n'y a pour moi rien à retirer.
Car ce livre est bien plus qu'une dystopie, cela reste un thriller par son aspect suspense mais c'est aussi un roman noir par ses dimensions sociales, sociétales et écologiques.
Beaucoup de choses pertinentes sur notre société actuelle et bien évidemment sur la place de la femme depuis des siècles.

Un régal qui pour moi est une sortie 2024 à ne pas manquer.
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Voici enfin venu le temps de vous parler de ce roman fascinant ! Ce ne sera pas un exercice facile, d'une part parce que beaucoup de choses ont déjà été dites, ensuite parce que j'ai un peu peur d'être fade, de ne pas vous faire ressentir dans ce retour la puissance à laquelle j'ai goûté pendant ma lecture…

Tout commence dans un futur qui nous paraît aussi lointain qu'il est proche… 2224, soit deux cents ans plus tard que ce monde dans lequel nous vivons. On peut espérer qu'en deux siècles, nous (l'humain, mais en particulier les femmes) aurons avancé dans nos combats les plus nobles. Force est pourtant de constater que dans ce futur-là, la femme est plus que jamais une denrée périssable… La Terre a connu un « Grand Effondrement ». Depuis, ce qu'il reste de civilisations vit en petites communautés, selon des règles strictes et nobles : économiser les ressources, s'adapter… et mettre la communauté au centre de tout. On se croirait littéralement dans le joli monde aseptisé du Lieutenant Lenina Huxley, dans le film « Demolition Man », où tout le monde se salue d'un « Paix et félicité ! ». Sur le papier, le monde est idyllique : chacun est à sa place, tout le monde est une petite pierre à apporter à l'édifice d'une vie sereine pour chacun. Et dans cet équilibre parfait, il est acquis qu'à l'âge de cinquante ans, les femmes n'ont plus de rôle à jouer. Elles ne sont plus fertiles, à cet âge, alors elles prennent leur petite valise, mettent un tailleur chic, font de grands signes à tout le monde et disparaissent, emmenée vers un ailleurs merveilleux où elles vont enfin pouvoir se reposer. Elles sont « retirées », tandis que leurs maris sont « réattribués » (entendez : remis sur le marché afin de trouver une nouvelle jeune femme en pleine possession de ses facultés de reproduction pour aider la planète à se repeupler et, accessoirement, reprendre le service de la retirée au sein de la famille). Rien que ça. Vieillir auprès des siens est un luxe qui n'est accordé qu'aux hommes. Mais pour faire passer la pilule, les « retirées » ont droit à la totale : fiesta de départ, cérémonie, messages d'adieux pour les proches… Mais personne ne sait ce qu'il advient des retirées. Voilà pourquoi le lecteur est tellement intéressé par l'histoire de Rachel, pour qui l'heure a sonné… Avec ses amies, elle prépare son départ vers les mythiques Hautes-Plaines, où sont envoyées les retirées… Bien sûr, un petit monde serein et maitrisé, ça passe par une petite astuce technologique : le BMH, pour Bracelet Modérateur d'Humeur… Un truc de dingue, ce gadget ! Installé à l'adolescence, il permet aux humains un contrôle permanent de leurs émotions… Je dois admettre que face à ma charge mentale, je ne serais pas contre une petite dose de zénitude en intraveineuse de temps à autre ! Mais peut-on vraiment vivre dans un monde où même les émotions sont sous contrôle ?

L'auteur nous livre un récit acidulé, coloré comme la couverture, mais où cependant, les nuages menacent. Dans ce monde bien rodé, un événement de taille vient perturber la communauté, mais rien que Maya, l'intelligence artificielle qui régit la vie de ce petit monde, ne puisse expliquer. Maya, elle sait tout, elle est bienveillante, elle joue tous les rôles. On s'adresse à elle comme à une amie. Entre elle et le BMH, que pourrait-il bien arriver de grave ? Il n'y a, dans ce joli monde, plus d'agressivité ni de méchanceté, plus de gaspillage, il ne reste que des gens bien intentionnés au service de la Terre et de l'Humanité !

Avec ce récit, l'auteure nous prouve que la violence peut se cacher dans les plus jolies phrases. Avec ce monde en apparence parfait, elle glace le sang. Dans ce récit dense, elle évoque l'avenir de l'humanité en s'appuyant sur bon nombre de choses déjà existantes, elle pousse les curseurs de la réflexion, réveille les consciences. Tout en proposant un futur crédible, une approche visionnaire du monde qui nous attend, mais qui pousse à hurler au monde qui est le nôtre de cesser de dériver tant qu'il en est encore temps… S'il en est encore temps ?

Je ne me suis jamais senti l'âme d'une féministe. Et pourtant. Pourtant, chaque jour un peu plus, je comprends qu'il est temps de réagir, je comprends que les phrases comme « on n'avait pas le choix » sont des excuses bien rodées. Contre les femmes, contre l'environnement… Si, on l'a, le choix. Celui de décider de s'unir pour faire changer le monde. Malheureusement, je crois qu'espérer cette prise de conscience collective est aussi utopique que cet excellent roman de Sophie Loubière que je vous recommande chaleureusement !

Lien : https://lecturesdudimanche.c..
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J'ai longtemps hésité à écrire cette chronique, parce que j'avais l'impression que quoi que je puisse exprimer, ce ne serait jamais assez face à cette oeuvre remarquable. Et puis, finalement, j'ai craqué.

Je ne connaissais pas Sophie Loubière avant de lire Obsolète, et je dois dire que je suis ravie de cette rencontre ! J'avais vu passer plusieurs fois cette parution dans des listes de recommandations chez les libraires, sur Babelio… Et j'ai fini par l'acheter chez mes libraires. Je suis tombée sous le charme de la 4ème avant de tomber amoureuse du livre dans son ensemble ; je suis tellement satisfaite de l'avoir acheté pour moi plutôt qu'emprunté à la médiathèque ! C'est un livre que je relirai sans aucun doute, ce qui m'arrive pourtant très peu.

Je m'attendais d'abord à un roman un peu façon Sandrine Collette, sombre, avec des réflexions profondes sur la nature humaine ; et en même temps avec pas mal d'action, comme chez Neil Gaiman. Au final, l'histoire n'est pas si sombre même si elle parle beaucoup de nature humaine ; et si on y trouve pas mal d'action, elle a un rythme lent qui permet de construire tout un Monde. Ce dernier est d'une complexité rare. 200 ans dans notre futur, avec quelques milliards de têtes en moins, l'Humanité a dû trouver d'autres manières de vivre. Sophie Loubière interroge absolument TOUS les aspects d'une société : politique, ressources, climat, travail, éducation, relationnel, loisirs, transports, croyances, logement… Moi qui me plains souvent de ne pas trouver assez de détails sur le contexte, ici j'ai pu tout savoir. Et relire, et discuter des solutions envisagées pour telle ou telle contrainte environnementale, et réfléchir, et rechercher. J'ai lu certains passages comme un documentaire, apprenant beaucoup, faisant des allers-retours dans les paragraphes. Je n'ai pas poussé le vice jusqu'à prendre des notes (parce que l'histoire est tout aussi prenante et que je voulais savoir la suite), mais je serais bien capable de m'y mettre à la relecture ! Quel pied…

L'histoire dans cet environnement si riche est fascinante elle aussi. Rachel vient d'avoir cinquante ans et se prépare pour le Grand Recyclage, avec deux de ses amies proches. Elle doit donc quitter son mari, ses deux enfants, son métier, sa maison, son village… tout en n'ayant qu'une version officielle relayée par Maya, l'IA universelle, et en se questionnant sur ce qu'il en est réellement. Il ne faut par contre pas être trop pressé, puisque Rachel ne quittera sa maison qu'à la moitié du roman (530 pages, rappelons-le) ; le récit comprend plusieurs arcs narratifs, dont celui du Grand Recyclage, mais d'autres le rejoignent et sont tout aussi passionnants et engagés.

L'engagement de l'autrice, parlons-en. Sophie Loubière livre un récit profondément féministe et écologiste. de nombreuses réflexions des personnages, notamment de Rachel, invitent à penser le sexisme sous toutes ses coutures : par sa violence systémique (dont le Grand Recyclage) ou isolée. Depuis sa racine jusqu'à ses conséquences concrètes en 2224. Les pistes avancées sont passionnantes, les positionnements des personnages très éclairants. Qu'il s'agisse de la protagoniste, de son mari ou de son ami John, chacun voit les choses à travers son propre prisme, et nous dévoile à tour de rôle sa pensée. La réflexion est donc très riche et m'a grandement passionnée !

Pour ce qui est de l'écologie, c'est surtout le contexte qui l'explicite. le Grand Effondrement semble n'avoir plus laissé le choix. Dans les cours à l'école dont se souvient Rachel, on décrit notre époque actuelle d'une manière qui rebute les élèves, tant nos erreurs et nos égarements sont violents. Par rapport aux animaux (plus de chatons ni d'oiseaux en 2224, plus non plus de régime carné), par rapport à la Nature (on n'occupe plus l'intégralité des Sols), par rapport au Climat… Et les habitants de ce futur font face aux erreurs de leurs ancêtres, construisant des maisons passives, luttant contre les canicules, récupérant l'eau de pluie. Leurs habitudes, leur manière de vivre, leurs emplois, leur agriculture, tout est fonction de leur environnement. Ce programme m'a semblé si utopique, et il est si bien détaillé et expliqué, que j'aurais voté cent fois pour lui.

La question des croyances et des religions est elle aussi abordée et fouillée. Je me dis que si ce roman dérange, ce sera sûrement pour cette dimension-là. Et pourtant, j'ai beaucoup aimé la manière d'amener cette idée, et de l'expliquer.

Les personnages portent tous un bracelet de régulation des émotions, ce qui a permis à l'humanité d'éradiquer la tristesse, la colère, et par là, la criminalité. Entre le bracelet et Maya, qui répond à toutes les questions et administre la vie des humains, ces derniers n'ont plus d'émotions fortes qui pourraient les déstabiliser et mettre la communauté en péril. Si je pense que le bracelet est vraiment du domaine de la science-fiction, l'IA par contre pourrait bien devenir un futur très proche avec les Google Home, les Alexa et compagnie… A la fois rassurante et contrôlante, Maya fait partie intégrante du quotidien des nouveaux humains. Cette dimension-là m'a fascinée aussi.

Je ne vais pas m'éterniser plus je crois, j'ai été complètement hypnotisée par Obsolète. C'est sans conteste un des meilleurs romans d'anticipation que j'ai lus, et je ne saurais que trop le conseiller. Lisez-le, c'est un roman total et bouleversant.
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