Entends ma voix

Illisible.

Trois générations de noirs américains se succèdent. L'esprit de leur ancêtre ghanéenne, enlevée pour devenir esclave un siècle plus tôt, hante tour à tour chaque membre de la famille.

Entends ma voix part d'un postulat intéressant. Il s'agit de suivre trois générations de noirs américains d'une même famille de l'abolition de l'esclavage jusqu'à nos jours. de plus cette lignée est hantée par le spectre de leur ancêtre ghanéenne enlevée pour devenir esclave aux États-Unis.
L'histoire aurait pu être intéressante, elle s'est avérée très pénible à lire. Je pensais lire une passionnante chronique familiale sur fond de discrimination raciale, j'ai lu une ébauche d'histoire servant de prétexte à un exercice de style maladroit.

Les personnages sont à peine esquissés, ils sont caricaturaux ce qui empêche l'attachement. Leur vie subit un traitement similaire. Les évènements passent à la vitesse de l'éclair, certains paragraphes passent du coq à l'âne et il devient difficile de comprendre l'action.

Quant au style il est d'une rare lourdeur. Les métaphores filées s'enchainent et finissent par former un tout indigeste et illisible. A la moitié du roman j'ai fini par les lire en diagonale.

Les actions et les motivations des différents personnages semblent vide de sens tellement le style prend une place énorme. J'ai progressivement perdu tout intérêt pour ce roman au fil de ma lecture. Tourner la dernière page a été un immense soulagement.

Bref, à oublier très vite.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2024.

Entends ma voix est l'histoire de la famille Lee qu'on va découvrir sur plusieurs générations.
Dans ce livre on assiste à travers chaque génération, à la violence et aux blessures qu'ils ont subi et connu.
L'auteur retracera également les faits réels dans son histoire tel que l'esclavagisme, la guerre de Corée et du Vietnam, la violence envers les femmes etc

En commençant ce livre j'ai d'abord dû m'habituer à la façon dont l'auteur nous raconte son histoire. Elle a une manière très poétique de dire les choses. Moi qui préfère une plume plus franche et brute, ici on est dans la nuance que j'ai quand-même fini par comprendre en déduisant. Et quand on y pense ce n'est finalement pas plus mal qu'elle nous livre cette histoire de cette manière, vu la violence, un peu de nuance allège dans un sens un peu ce récit pesant.
On y retrouvera aussi les esprits qui hanteront chaque génération de cette famille, bon j'avoue ce n'est pas vraiment ma tasse de thé mais l'auteur a su m'embarquer dans son histoire avec tout ce que cela comporte.
Cette histoire est d'ailleurs en partie son histoire.

Pour moi Entends ma voix est, malgré toute sa pesanteur, sa violence et son récit poétique, une lecture que j'ai beaucoup aimé lire.

Ce roman s'étend sur trois générations d'une famille noire de 1939 à 2003, dans trois lieux principaux, le Mississippi rural, la Caroline du Nord et le Ghana.
Lottie, née d'un viol, vendue à 12 ans, à son mari, 50 ans plus âgé, qui la bat elle et ses enfants, Bennie,10 ans et Lenard, 3 ans, décide de s'enfuir avec eux mais disparaît brutalement. A son tour, Bennie espère échapper à une vie de misère et au racisme en s'engageant dans l'armée pour aller combattre en Corée; il en reviendra détruit psychologiquement jusqu'au drame qui laissera son fils Bennie Junior, orphelin. Celui-ci suit les traces de son père en allant combattre au Vietnam. Il aura une fille Lottie Rebecca qui devra briser la chaîne de malheur et guérir la lignée de ses traumatismes.
Ce roman est empreint de spiritisme, de présence des morts qui parlent aux vivants, de transmission par les esprits. Mais la religion y tient également une grande place, d'ailleurs le titre original est "Trinity" qui y fait clairement référence. L'Église joue un rôle très important dans la communauté noire comme guide, comme lieu de rencontre, d'échanges, de soutien; l'image qui en est donnée est assez positive à la différence de celle décrite par S.A. Cosby dans "Le sang des innocents", récemment paru, qui place également son intrigue dans le Mississippi rural.
C'est un roman sur l'héritage traumatique qui se transmet de générations en générations dont l'auteure place l'origine en Afrique quand les ancêtres des Noirs-Américains ont été réduits en esclavage et envoyés aux États-Unis, dont elle situe les racines dans l'exploitation des Noirs par les Blancs.
C'est un vrai réquisitoire sans concession contre la société américaine qui a exploité et spolié les Noirs, bien après l'abolition de l'esclavage, qui ne les a même pas reconnus comme citoyens pour le prix du sang versé lorsqu'ils ont combattu dans les rangs de l'armée américaine en quête de reconnaissance, de dignité, d'une vraie place dans la société, qui a laissé et laisse toujours perdurer des actes ouvertement racistes.
C'est également une ode à la femme noire, en quête de liberté pour elle-même et ses enfants, qui le paie parfois de sa vie, qui fait face à la violence de l'homme qui voit en elle un exutoire facile à sa frustration face au racisme, à l'échec, à la misère. C'est une femme, Lottie Rebecca, qui récupèrera les biens spoliés mais qui surtout brisera la chaîne traumatique en mettant des mots sur l'héritage familial.
Le style est très imagé, parfois un peu trop, ce qui rend la lecture un peu difficile. Très beau roman, poignant, qui ne m'a pas totalement emportée à cause de l'omniprésence des esprits et de leur interaction avec les vivants.

1950, Benjamin Lee fait partie des hommes afro-américains à rejoindre Séoul en Corée du Sud, dans le conflit qui oppose le pays à la Corée du Nord. Il en revient en 1953, profondément meurtri et hanté par les horreurs de la guerre.

Quelques années plus tard, c'est Benjamin Junior, son fils, qui s'engage dans le conflit au Vietnam. À son retour en Amérique, il s'installe en Caroline du Nord où il rencontre Sheila. Ensemble, ils ont une fille, Lottie Rebecca.

L'enfant se révèle vite intelligente, intuitive et très vive. On remarque quelque chose de spécial chez elle, notamment à travers son comportement, ses dessins, ses rêves et ses paroles. Elle est différente, elle entend la “voix des ancêtres”.

“Entends ma voix” est une fresque familiale traversant le temps, l'histoire d'une famille mais aussi celle des femmes et de l'Amérique des années 1930 à nos jours.

Décennies après décennies, on découvre le parcours de plusieurs générations : de Lottie, l'arrière grand-mère ; Benjamin, le grand-père ; Benjamin junior, le père, et Lottie Rebecca, la fillette.

On traverse le temps et les moments forts des États-Unis entre la fin de l'esclavage, la Grande Dépression, les conflits armés, l'engagement des soldats américains, ainsi que la condition des afro-américains.

On explore les terres du Mississippi, en passant par la Corée, le Vietnam, jusqu'au Ghana pour revenir ensuite aux États-Unis.

Et que retient-on de toutes ces années ? La violence des hommes, celle faite aux femmes, les traumatismes de la guerre, la mémoire des ancêtres.

Une lecture exigeante et originale mettant en exergue la transmission intergénérationnelle, entre démons du passé et apaisement de l'esprit.

Un excellent roman avec lequel on se laisse bercer par le texte et la plume poétique de l'autrice. Comme pour ses personnages, je ressors de cette lecture avec un sentiment d'apaisement malgré les thématiques abordées.

Un très beau texte coup de coeur ❤️.

Lien : https://labibliothequedemarj..

Entends ma voix est le nouveau roman de la collection Au gré du monde. Je suis totalement amoureuse de cette collection car leurs romans sont tous plus beaux les uns que les autres. Celui-ci confirme mon ressenti. Ce roman est aussi brillant que poignant.

Se déroulant sur plusieurs générations, il traite de l'héritage transgénérationel, de ces traumatismes qui se répètent et se transmettent dans la famille.
Jusqu'à Lottie Rebecca qui viendra mettre un terme et brisera cette transmission remplie de souffrance et de peine.

J'ai été séduite par la plume de cette auteure qui est très imagée et j'ai beaucoup aimé l'ambiance spirite de ce roman.
L'importance et la forte présence des esprits, avec des défunts qui parlent aux vivants, est un aspect qui m'a beaucoup plu dans ce roman car c'est une croyance à laquelle je suis sensible.

Enfin c'est une ode fabuleuse à la femme, et notamment à la femme noire, qui se bat pour sa liberté ainsi que la libération des traumatismes pour ses enfants.

Néanmoins c'est une lecture qui reste assez difficile en raison de tous les traumatismes vécus, car il est question de racisme, d'esclavage, de violence, de misère.

Cette lecture marquante restera longtemps dans ma mémoire tant pour les mots parfois tranchants de l'auteure que pour la morale de cette histoire qui souligne l'importance de la libération des traumatismes pour notre descendance.