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4,31

sur 977 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai toujours trouvé que Dennis Lehanne était un incroyable conteur a tel point que se romans peuvent (et ont) servis a en faire des films.

Une fois encore, ce roman est juste exceptionnel. Ses personnages sont travaillés avec une extrême finesse. Rien n'est laissé au hasard.

Bien évidemment le scénario est juste prenant et nous emmène loin , en véritable immersion au début du XXème siècle.
D'ailleurs je crois bien que là ou réside la qualité première de l'auteur c'est de créer une certaine atmosphère qui fait qu'on se sent emporté, que dis-je téléporté, dans l'univers qu'il nous décrit. On y est. On le vit, en tant que spectateur, en somme en live. Quand je regarde un concert sur un DVD , on n'a pas cette atmosphère qui règne dans un vrai concert. Et bien pour moi Lehanne là fait. Il a su tellement bien retranscrire ses idées, les émotions que le lecteur y est réellement.

Et puis la retranscription des grèves est juste magistrale. Et les sujets traités au fond par ce roman sont assez fort. Parce que le racisme, l'immigration, les malversations.. rien n'est oublié.

Ce roman est pour moi un très, très grand roman, très fort et plein d'humanité.
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Boston 1919, l'Amérique retrouve ces soldats après la première guerre mondiale. Ces héros ont bien l'intention de récupérer leur travail, occupés par la communauté noire pendant leur absence. Mais voilà, le chômage, les mouvements sociaux et raciaux, l'inflation sont au coeur du pays, de plus la grippe espagnole fait son apparition causant une mortalité affolante. Dans ce contexte, nous suivons cette fresque à travers Danny Couglin, fils ainé d'une famille irlandaise dont le père est une figure emblématique de la police et Luther Laurence, un jeune noir idéaliste. Ce qui frappe le lecteur c'est l'incroyable complexité de l'époque, à ce titre le travail de documentation est remarquable, et le nombre impressionnant de personnages qui jalonne le récit.
Cette fresque est tout simplement extraordinaire, Lehane nous attire dès les premières pages avec une puissance narrative incroyable. Chaque personnage se bat avec ces idéaux et ces fantômes et Lehane entrecroise ces destins de façon magnifique. Une fresque puissante, passionnante, formidable photographie d'une Amérique en pleine construction. Un pays à l'aube, un auteur à son apogée.
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Un moment de l'histoire d'une ville américaine, à travers trois personnages qui représentent trois visages de l'Amérique du vingtième siècle.

Il y a Babe Ruth, le joueur de baseball qui sera un des plus célèbres de l'histoire (et l'idole de mon grand-père, mais je ne peux pas m'empêcher de me demander comment les exploits des sportifs étaient connus à travers le monde à l'époque où il n'y avait ni télé, ni internet…)

Il y a le jeune policier Danny Coughlin, un Irlandais catholique, dont le père est capitaine de police. C'est aussi un idéaliste qui veut bien faire son métier et gravir les échelons. Il n'est pas attitré par la religion ou la politique, mais il veut défendre les siens et sera impliqué presque malgré lui dans ce qui deviendra un syndicat de policiers.

Il y a aussi Luther Lawrence, un noir qui est peut-être aussi doué au baseball que Babe Ruth, mais qui, bien sûr, ne peut pas participer, car on est alors en 1918 et le premier Noir ne sera admis dans les ligues majeures qu'à partir de 1947. Luther ressent avec acuité le malaise de ces gens qui sont exploités et méprisés à cause de la couleur de leur peau, tout en étant tiraillé entre son besoin de liberté et l'amour de sa famille.

Le protagoniste principal toutefois, c'est peut-être la société américaine elle-même. On la découvre à travers les évènements de l'histoire, la fin de la guerre, la grippe espagnole, mais aussi la violence sociale, comme à East-Saint-Louis où des Américains blancs ont incendié un quartier noir. Mais il n'y a pas que des tensions raciales, c'est aussi le début des luttes de travailleurs, avec une répression souvent sauvage de la part d'une escouade policière spéciale. Ces affrontements peuvent dégénérer en émeutes où de paisibles citoyens se transforment en vandales et en pillards qui frappent allègrement leurs semblables.

Un excellent thriller qui ouvre une page d'histoire et rappelle la fragilité de la liberté et de la paix sociale.
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Un pays à l'aube de Dennis Lehane – traduit par Isabelle Maillet – fait partie de ces classiques US incontournables qui forment le socle de ma PAL. Ayant (très) longtemps attendu son tour, il en est enfin sorti… Et que ce fut bon !

Comme d'autres avant moi, je partais avec l'idée préconçue d'attaquer un « must-read » du polar et, comme d'autres avant moi, j'ai été bluffé : c'est un monument de littérature ! Car au-delà de la saga familiale des Coughlin, Lehane nous invite à redécouvrir une période charnière de l'histoire des États-Unis, ces deux années post Première Guerre mondiale qui firent douter le monde et l'Amérique par ricochet.

Avec Danny le flic, Luther le noir du sud en fugue dans le nord et Babe la star du baseball, mais aussi Tessa l'activiste révolutionnaire, Ralph le syndicaliste opportuniste ou Peters le maire repenti, ce sont les tourments de l'Amérique qui s'incarnent : la difficile remise en cause de la ségrégation, la corruption, la lutte des classes, le capitalisme flamboyant, l'injustice de classe, l'homme ramené au rang de marchandise…

Tout cela est raconté dans un élan épique qui ne cesse de monter en puissance jusqu'aux dernières pages d'émeutes, véritables bijoux littéraires qui m'ont emporté. Lehane, c'est Zola, Hugo et Steinbeck réunis. Non, un pays à l'aube n'est pas un polar : c'est Germinal dans le Massachusetts ; Les misérables à Boston ; Les raisins de la colère version urbaine.

860 pages avalées en quelques jours sans relâcher mon souffle… Et j'en redemande !
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L'action se situe à la fin de la première guerre mondiale, dans une Amérique en proie à de nombreux troubles sociaux, grèves, émeutes raciales et xénophobes. le déroulement du roman est centré sur l'agitation des rouges, anarchistes et bolcheviques, sur l'émergence du syndicalisme et d'une conscience noire, et tout particulièrement sur la grande grève des policiers de Boston de 1919.
Une atmosphère très prenante et particulièrement bien rendue dans un contexte de tension et de violence, centré autour de trois personnages principaux: un policier, un noir, et plus secondairement une vedette de base-ball ( qui nous vaut un début un peu lent). Une fresque passionnante qui nous fait vivre une page sombre de l'histoire des Etats Unis. L'ensemble est superbement écrit. J'avais déjà apprécié Shutter Island mais avec ce livre je suis vraiment conquis par Dennis Lehane.
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Un ouvrage qui occupe depuis un temps certain mes étagères, mais dont j'ai souvent remis la lecture, quelque peu repoussée par son épaisseur… Je me suis longtemps privé d'un vrai plaisir de lecture, et maintenant que la dernière page est tournée, je regrette déjà de l'avoir (déjà) fini…
Présentée dans la collection « roman noir », ce roman, certes pas très rose, me semble plus être un grand roman historique ; et encore le qualificatif est simpliste tant le contenu est complexe.
Roman choral, grande fresque historique, sociale, politique, Un pays à l'aube, touche en réalité le coeur même de ce que sont les Etats-Unis : un melting-pot, une nation crée, et qui s'est construite au fil des luttes humaines, sociales, et raciales.
Si une multitude de personnages habitent ce roman, trois s'en détachent nettement, s'entrecroisent pour en constituer la matrice.
Si l'Europe sort ravagée de la première guerre mondiale, certaines villes des USA vivent des heures noires, et en particulier Boston, cadre principal du roman. Dennis Lehane dresse un tableau très réaliste des évènements et de la situation économique de la ville. Il en découle un climat social difficile, des grèves, une violence urbaine sans précédent ; la ségrégation raciale bat son plein…
Dans ce chaos, chacun tente de faire valoir ses idées, se bat pour ses idéaux ; d'autres regardent le monde évoluer bien assis sur leurs certitudes. Il y a ceux qui nous révulsent, et les autres, que l'on a envie d'accompagner. Aucun ne nous laisse indifférent. Ils nous embarquent tous à leur façon, pour un voyage passionnant.
Ce livre est habilement construit, épais, consistant, mais jamais ennuyeux. Il vous agrippe tant, qu'il est impossible de lui résister, et de le lâcher.




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Il est des livres que l'on regrette de refermer. Celui-ci en est un. Je crois que je conserverai longtemps, très longtemps en moi les personnages et "l'histoire simple" de ces anonymes, tels que nous en sommes tous face à L Histoire, dépeints avec retenue et pudeur, par petites touches délicates L'auteur nous offre à réfléchir et à ressentir: c'est magistral et magnifique. Dennis Lehane, un grand de la littérature, sans conteste.
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Formidable, époustouflant, passionnant : je viens de terminer « Un pays à l'aube » et je reste soufflée, indécise quant à me lancer dans un nouveau livre…
Cette extraordinaire fresque s'appuie sur un fait historique méconnu, la première grève de la police à Boston en 1919, douze mois qui se sont écoulés entre la fin de 1ère guerre mondiale et le début de la Prohibition.
La guerre se termine. Secouée par le chômage, l'inflation et des conditions de vie difficiles, l'Amérique moderne est en train de se construire sur des inégalités sociales insupportables et une misère criante. La population noire, toujours stigmatisée, connait une ségrégation sévère contre laquelle le mouvement naissant des droits civiques peine à lutter. Les « boys » rentrent au pays et s'apprêtent à reprendre les postes occupés par les noirs pendant la guerre.
Boston. Les habitants sont décimés par la grippe espagnole ; attisé par la misère sociale, le syndicalisme reprend de la vigueur, malgré une répression brutale. Les activistes opposés au libéralisme posent des bombes en semant la terreur partout et organisent des attentats, les idées « subversives » ont traversé l'Atlantique !
C'est dans ce contexte de cocotte-minute que se déroulent les destins croisés de Babe Ruth, personnage ayant réellement existé, et reconnu aux États-Unis comme le plus grand joueur de baseball de tous les temps, témoin immobile des mutations de son pays dans le roman, et de deux personnages principaux fictifs.
D'un coté, Danny Coughlin, flic d'origine irlandaise chargé d'infiltrer les cellules terroristes ; c'est un esprit libre et progressiste qui se cherche, en butte au clan familial, et amoureux de Nora, une belle irlandaise à la forte personnalité ; de l'autre Luther Laurence, un jeune homme noir engagé au service des Coughlin. Embarqué malgré lui dans des histoires crapuleuses qui l'ont obligé à fuir sa ville, son travail et sa famille, il arrive à Boston.
Dennis Lehanne brosse brillamment un portrait de l'Amérique au moment charnière où celle-ci va basculer dans la modernité. Dans un récit foisonnant où la petite histoire nourrit la grande et l'éclaire, il jongle avec l'histoire du syndicalisme, la diabolisation de l'étranger, la ségrégation envers la communauté noire, la lutte des classes et la manipulation politique ; il dépeint aussi bien la rudesse des conflits sociaux que le melting-pot américain, la ville de Boston et ses quartiers claniques et analyse avec finesse les sentiments qui animent Danny, son père et Nora, la force des préjugés, ou la singularité de l'animal humain, capable de bonté comme de la plus intolérable cruauté… on y retrouve également de grandes figures comme le Président Wilson, Calvin Coolidge ou John Edgar Hoover.
De la littérature qui prend aux tripes, questionne, cultive, fait grandir le lecteur.
Un chef d'oeuvre épique qui évoque forcément « Autant en emporte le vent » et les « Raisins de la colère » ou « Gangs of New York » au cinéma : j'attends avec impatience l'adaptation cinématographique !

PS il ne faut en aucun cas se laisser décourager par la description ( longue !) du match de base-ball sur lequel s'ouvre le roman : forcément, les américains, ça les passionne, nous moins... !
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Une superbe immersion dans l'Amérique d'après 1917 et d'avant 1919, entre la première guerre mondiale et la prohibition. Ecrit de main de maitre, ce roman tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page.

Au centre du récit, Danny Coughlin et Luther Lawrence. le premier est un jeune policier blanc, honnête et droit, membre d'une famille influente de Boston. le second est un noir obligé de tout quitter pour échapper à la mort. le destin les fera se rencontrer.

Ce roman est tout abord excellent de par son ancrage historique. Dennis Lehane s'appuie sur une multitudes de faits véridiques qui s'imbriquent parfaitement dans le récit, au point qu'il est parfois difficile de distinguer la fiction du réel.
Le retour des soldats américains, la ségrégation raciale, l'influence de la révolution russe, les épidémies, les premières revendications salariales… C'est tout un pan de l'Histoire sociale américaine que nous découvrons ici.

Vient ensuite l'intrigue, très bien ficelée. Dennis Lehane alterne les temps forts et les temps faibles avec l'équilibre approprié, sait relancer le lecteur au bon moment, distille les révélations de façon propice. Un beau travail de construction, sans lourdeur ni temps mort.

Il y a également la galerie de personnages. Puissants, le coeur plein d'espoir et de vie, de chacun se dégage une personnalité forte qui nous font se prendre d'affection pour eux. On prend du plaisir à vivre ces pages à leurs côtés.

Pour finir j'ai trouvé l'écriture très agréable et fluide. Les descriptions, le choix des mots, les dialogues… Tous ces éléments rendent cette histoire vivante, presque palpable.

Ce roman est le premier d'une trilogie.
Croyez-moi, ceci est une bonne nouvelle.
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Une histoire de l'Amérique
Boston, 1918, réunira le destin de deux hommes : l'un est noir et fuit son passé, l'autre est blanc et doute de son avenir. A travers eux, c'est la naissance de l'Amérique moderne. Roman haletant, à la fois lyrique et intimiste. Magistral !

01/08/2009
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