La géométrie des possibles

Qu'ont en commun une famille du Morvan, un producteur américain, un flic du FBI, un migrant mexicain ? Pour le savoir, il vous faut lire les 600 pages de la géométrie des possibles. Un roman choral palpitant , une photographie de la France (et des États Unis) de ces 30 dernières années (avec de nombreux rappels à notre mémoire collective).
Bien que dense et d'une chronologie atypique, le récit est totalement addictif grâce à des personnages bien croqués, attachants, faillibles et des problématiques societales (précarité, dark web, racisme) finement mises en lumière et analysées.
Enfin, chapeau bas à Edouard Jousselin pour sa maitrise de la construction (et de la narration) : les trajectoires des uns et des autres s'emboîtent et se télescopent avec une vrai maestria pour former un texte puissant.
Une fresque envoûtante.
Et un très joli ❤️

Le hasard, c'est peut-être le pseudonyme de Dieu quand il ne veut pas signer. (Théophile Gautier).


«La géométrie des possibles», Édouard Jousselin (Éditions Rivages, 2024), est le premier roman publié par ce jeune auteur, très talentueux.

Édouard Jousselin nous plonge dans une fresque humaine captivante, où les destins de plusieurs personnages se croisent et s'entrelacent sur plusieurs décennies.

Des brumes du Morvan aux plages californiennes, des profondeurs du Darkweb aux paillettes d'Hollywood, Jousselin tisse une toile narrative complexe et fascinante, où le hasard et la fatalité se rencontrent dans une danse envoûtante.

Cette intrigue palpitante, qui nous transporte à travers le temps et l'espace, excite l'intelligence du lecteur, tout en le maintenant en haleine jusqu'à la dernière page.
 
Au-delà d'intrigues  palpitantes, Jousselin explore des thèmes universels et intemporels qui résonnent profondément avec le lecteur, et plus encore exacerbés dans nos sociétés post modernes : l'amour, la perte, le mensonge, la violence et la quête de sens et d'identité sont autant de fils conducteurs qui traversent le roman et nous invitent à réfléchir à la condition humaine. Mais également, le  pouvoir, l'ambition et ses dangers potentiels, les liens complexes entre la place du hasard et le déterminisme dans nos vies, les dangers du monde numérique et de la société de consommation.

Au fond, Jousselin ne se contente pas de raconter une histoire, il nous offre une véritable réflexion sur la vie, ses contradictions et ses complexités, grâce à un talent indéniable pour conter des histoires. Son style est précis, élégant et maîtrisé, capable de décrire avec justesse, les émotions les plus complexes et de donner vie à des personnages inoubliables.

L'intrigue est rythmée et ponctuée de rebondissements inattendus qui nous transportent dans un univers où tout est possible.

L'un des points forts du roman réside dans la richesse et la complexité des personnages. Jousselin nous offre une galerie de portraits saisissants, loin des clichés et des archétypes. Qu'il s'agisse d'une jeune femme en quête d'identité, d'un hacker talentueux ou de personnages cyniques et corrompus. Mais chaque personnage est développé avec profondeur et humanité dont leur histoire permet de s'identifier, voire de s'attacher à eux.
 
Cependant le récit n'est pas exempt de défauts. Certains passages peuvent sembler longs et digressifs, et la complexité de l'intrigue peut parfois dérouter le lecteur. de plus, la fin, bien que surprenante, peut laisser un sentiment d'inachevé.
 
Malgré ses quelques imperfections, je conseille tres vivement la lecture de « La géométrie des possibles », un roman exceptionnel, une ode à la vie et à ses contradictions, une exploration des profondeurs de l'âme humaine et une réflexion puissante sur le destin et le libre arbitre.

Bonne lecture.

Michel.

 

 

 

 

 

 




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Un roman fait pour moi !
On a tous une zone de confort, voire plusieurs, et parmi mes zones de confort il y a ce style de roman. Un roman qui décortique les vies d'une multitude de personnages, à des époques et des endroits différents, des vies n'ayant à priori aucun rapport, et dont le lien plus ou moins ténu va finir par apparaitre.

Ce n'est pas forcément nouveau mais j'aime ce procédé qui rappelle que la vie et les évènements heureux ou tragiques qui arrivent dépendent souvent eux mêmes d'autres évènements tragiques ou heureux arrivés à d'autres personnes. Des vies qui s'entremêlent. Rappel que tout ne tient qu'à un fil.

A travers des destins aussi divers et différents que ceux que vous découvrirez en lisant le livre, l'auteur nous propose une analyse percutante de notre société, un véritable décryptage sur 30 ans d'une époque allant des années 90 à 2020, avec une courte intrusion dans l'après guerre.

Les personnages sont travaillés et j'ai aimé suivre le destin de chacun d'eux. Une grande fresque, une sorte de puzzle géant dont on assemble les morceaux petit à petit tout en se remémorant des évènements marquants de ces dernières decénnies.

"La géométrie des possibles" m'a réconciliée avec le roman dit chorale.

Quelle maîtrise ! Je salue le talent de l'auteur pour avoir réussi à nous raconter dans pas moins de 600 pages la vie d'une dizaine de personnages des années 90 à 2020 environ.
Des vies aussi différentes les unes que les autres, auxquelles se mêle parfois la grande histoire.
Certaines sont dérangeantes, parfois attachantes, toujours intéressantes.

C'est disparate mais intelligemment mené, tant dans la construction stricto sensu du roman que dans la psyché des personnages.
Bien que le dernier tiers du livre m'ait un peu perdu (trop long?), j'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a permis de sortir de ma zone de confort "littéraire".

La géométrie des possibles est le second roman d'Edouard Jousselin à être publié aux Editions Rivages. Ce roman choral qui suit une dizaine de personnages venant de divers horizons, sur deux décennies, à travers deux continents et trois pays : la France, les Etats-Unis et le Mexique, est une véritable oeuvre-monde qui dresse une photographie réaliste de nos sociétés actuelles.

Tout commence dans les années deux-mille-dix avec un ancien résistant au fin fond du Morvan, avant de nous emmener aux Etats-Unis une vingtaine d'années auparavant pour suivre un couple d'étudiants, un père de famille modèle ou un migrant mexicain, avant de revenir au coeur des vignes de Bourgogne où une mère de famille est dépassée par le cours de sa vie..., pour ne présenter que quelques-uns des nombreux personnages. Au fil du temps et des événements, tous vont finir par se croiser de près ou de loin, interagir les uns avec les autres et créer une toile de relations inextricables (il n'est d'ailleurs pas inutile de prendre quelques notes pendant la lecture !). Edouard Jousselin nous présente une galerie de personnages très hétéroclites, aussi vivants, aussi torturés voire aussi cyniques que dans la réalité.

Grâce à une construction désordonnée très habile, l'auteur évite de tomber dans un récit linéaire ennuyeux. La narration déstructurée permet les allers-retours dans le temps et d'éclairer les évènements présents à la lumière des histoires passées. Tout s'imbrique parfaitement, on pourra juste regretter quelques coïncidences ou hasards un peu trop (mal)heureux mais cela n'altère en rien le récit.

Dans son tour d'horizon de l'actualité de ces trente dernières années où le terrorisme, le conservatisme, les meurtres de masse sont au centre de l'histoire, Edouard Jousselin aborde aussi des sujets plus passionnels, comme l'amour, la filiation, l'émancipation, la maladie, il effleure également les années covid, met en parallèle la vie des "petites gens" des campagnes françaises aux strass et paillettes d'Hollywood, de ceux qui cultivent la terre (ici la vigne) et de ceux qui rêvent de gloire à travers la téléréalité, sans oublier les problèmes climatiques et de migration de population. Il dépeint toutes les affres de notre monde sans jamais sombrer dans la facilité d'une morale bien pensante ni être un énième donneur de leçons, se contentant d'exposer les faits.

Pour conclure, La géométrie des possibles est un roman addictif, surprenant, un pavé de six cents pages fluide, riche, une chronique de notre monde à l'instant t aussi belle que cruelle, un reflet de notre quotidien tout en nous permettant de nous évader de celui-ci.
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L'écriture de ce roman est agréable.
Quant à l'histoire, il s'agit d'une multitude de courts chapitres sur de multiples personnages sans réels liens entre eux, à diverses époques, intégrées dans le roman sans réelle chronologie.
On constate dans le roman que les fils des différentes histoires de chacun "se touchent", par moment, et entrainent certains impacts plus ou moins notables sur leurs déroulés respectifs.
Le principe de l'histoire m'a fortement rappelé l'excellent film "collision" de 2005 de Paul Haggis.
... Sauf que là, il y a tellement de personnages, et les sauts dans le temps rendent le tout complexe à suivre, et finalement sans grande originalité. le roman est assez gros (dans les 500 pages) et c'est uniquement la qualité de l'écriture qui m'a permis de ne pas abandonner en cours de lecture.

Un roman choral qui nous entraîne à suivre dizaine de personnages du Morvan profond à Hollywood . du FBI au profondeurs du darkweb en passant par les grands crus Bordelais , j'en passe et des meilleurs . Ces personnages se croisent ou pas sur une période allant des années 1990 jusque vers 2020 toujours ancrés dans les soubresauts politiques et societaux de leurs époques . Les allers retours entre les époques donnent des éclairages aux événements . Cette structure narrative est très bien réussie . Les personnages sont décrits par de petites touches précises de leur quotidien comme des tableaux impressionnistes . C'est très agréable à lire , juste un peu trop long sur la fin. Comme si l'auteur se demandait comment terminer son roman.

Tout commence avec l'enterrement de Lucien Michot, ancien résistant, à Quarré-les-tomes, dans le Morvan. Autour de lui, des présents, comme son gendre et ses petits-enfants, Maxime, web arnaqueur en herbe et Marine, étudiante ambitieuse et l'ombre d'une absente, Isabelle, dont on apprendra qu'elle vit aux États-Unis. Tels sont les premiers des nombreux personnages, parmi lesquels un migrant mexicain venu tenter sa chance en Amérique, dont le lecteur fera la connaissance au fil des pages.

Le montage est habile et alerte. On passe sans discontinuer d'un continent et/ou d'un individu à l'autre, un zapping rythmé qui reflète assez bien nos modes de fonctionnement actuels. Tous ces individus, avec leurs histoires et leurs trajectoires personnelles, s'avéreront connectés et le lecteur se prend au jeu en reliant peu à peu entre eux les différents points de la toile tissée par l'auteur. L'évocation de ces divers parcours entrecroisés donnera lieu à des incursions dans un passé parfois traumatique, le tout sur fond de problématiques ou d'événements marquants de notre temps.

« La géométrie des possibles » s'est avéré une lecture plaisante et rapide, malgré ses 600 pages, un roman-écho de notre monde occidental contemporain, dont il évoque en les incarnant nombre des failles et des drames.
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Une trés belle découverte, l'auteur nous entraîne à la rencontre d'une foule de personnages sans lien apparent. Il crée une passerelle entre la France et les Etats--unis sans lien apparent. Il insére son récit dans la grande histoire pour lui donner de la teneur. Brouille les pistes avec des temporalités différentes qui créent le lien , ou pas, avec ses personnages. Au fur et à mesure, la toile se tisse, les liens se font, parfois c'est juste une petite touche, parfois les personnages se rencontrent.

C'est un roman qui navigue en 1990 et 2016, qui nous refait vivre certains événements de cette période : les attentats, la télé réalité, la montée du dark web et d'internet en général, les problématiques migratoires etc.

C'est trés bien construit et surtout l'auteur fait en sorte que chaque personnage ait son destin, pas forcément toujours le meilleur. Les 600 pages ne doivent pas rebuter car avec au moins 15 personnages différents, il faut prendre le temps de les raconter.