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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman de la nuit, des nuits.
Une multitude de petites saynètes, des microfictions
Beaucoup d'attentes dans ce livre.
Vous y rencontrerez des hommes, des femmes, des enfants qui, dans la nuit, se trouvent, se cherchent, reviennent dans le passé un court instant.
D'ailleurs, c'est bien connu, la nuit est une machine aux souvenirs, c'est dans la nuit que la brûlure du passé est la plus forte.

Par contre, les sujets abordés sont souvent tristes ; des ruptures amoureuses, un suicide, des attentes insupportables, un homme qui ne vient pas, des enfants prisonniers....de quoi ?

J'ai adoré.
Toutes ces rencontres, ces petits morceaux de paradis, cette littérature magique, cette poésie en prose, c'est bien Gaëlle Josse.
J'aime Gaëlle Josse.

Vous y rencontrerez une fille qui attend son père, des femmes amoureuses qui attendent elles aussi, une petite fille qui aime la main de son papy, une première étreinte qui finalement ne débouchera pas sur de l'amour, nous partons au Japon voir les cerisiers en fleurs, un pianiste au bord du précipice, un médecin qui ne peut sauver à tous les coups, de la culpabilité.
Et tant d autres.

Chaque saynètes est séparée par une phrase "de la nuit".
C est très beau.

Voilà, je l'ai terminé.
Et vous savez quoi ?
Je vais le relire de ce pas.

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Gaëlle Josse a appelé ce chapelet d'une trentaine d'histoires, miniaturisées de deux pages ou un peu plus, des « microfictions. » Toutes gravitent autour du mot « nuit. » Entre deux nouvelles, un vers libre fait office de pont. Ces quelques mots noirs jetés sur la page blanche aident le lecteur à reprendre sa respiration avant de plonger dans une autre existence.

L'on pourrait peut-être éprouver quelque frustration de ne pas en apprendre plus sur les personnages, sur leurs aventures. Mais si l'on accepte d'accompagner un instant ces minuscules bouts de vie, alors la lecture devient plaisir et l'on est happé par la justesse des mots, la délicatesse des phrases, la poésie des récits.

C'est un livre reposant, dédié à ceux qui ne trouvent pas le sommeil, aux tristes, aux perdus, aux rêveurs. Il y a forcément quelqu'un dans ces émouvants instantanés qui nous ressemble, qui traverse les mêmes angoisses, les mêmes joies, les mêmes solitudes. Et comment ne pas évoquer la jolie phrase de Yasmine Khlat qui ouvre le livre : « Vous savez, les gens ont l'air d'aller bien, mais chacun de nous a sa nuit. » Elle est la promesse d'une délicieuse et nostalgique atmosphère.
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La nuit on se raconte des histoires
Des histoires pour se protéger
Des histoires pour se révéler
Des histoires pour rêver
Des histoires pour se réveiller
Briser les chaînes des ombres qui nous hantent
Fuir les cauchemars qui nous encerclent

Les insomniaques ne sont pas ceux que l'on croit

Des femmes, des enfants, des amoureux, des hommes, des voisins, des médecins, des gens.
Des gens ordinaires

Ces ombres
Qui marchent
Suivies par leurs ombres
Étranges
Terrifiantes
Consolantes

Aux heures sentinelles, leurs histoires s'animent
Et nous lecteur, on frisonne. de plaisir. de beauté. D'encore.

La nuit on se raconte des histoires
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Gaëlle Josse nous offre ici une trentaine de récits courts entrecoupés de petites phrases évoquant la nuit. Ce moment est un leitmotiv dans plusieurs des histoires racontées et un lien, un fil rouge, tissé entre ces microfictions.

La nuit est un moment particulier de face-à-face avec soi-même. On pense à des souvenirs, on est habité par des histoires, on voit vivre des personnages. Ce sont quelques-uns de ces personnages que l'autrice va nous présenter.

La nuit est un motif souvent présent dans l'oeuvre de Gaëlle Josse et ressurgit dans certains titres : L'Ombre de nos nuits, La Nuit des pères. Les interrogations du texte liminaire « À quoi songent-ils ceux que le sommeil fuit ? À quelle part de leur histoire, de leur mémoire, à quels absents parlent-ils en silence ? Qu'attendent-ils ? » étaient déjà des questions posées par Isabelle dans La Nuit des pères : « Je t'ai regardé monter les marches jusqu'au palier de l'étage, ta silhouette mince à peine voûtée, et la porte de ra chambre que tu as refermée sans bruit. Vers quels paysages es-tu parti, mon père ? de quoi sont faits tes songes aujourd'hui ? Et la nuit, dis-moi, et la nuit ? »

Dans cette ambiance nocturne, on découvre une galerie de personnages très différents les uns des autres : un père isolé qui aimerait recevoir un appel de sa fille qui vit à 7h de décalage ; un pianiste qui vit son dernier concert parce qu'il sent qu'il est temps pour lui d'arrêter ; un chirurgien qui perd un patient lors d'opération bénigne ; un enfant qui entend une énième dispute de ses parents et qui essaie de se terrer au fond de son lit ; une comédienne qui vient d'apprendre qu'elle va jouer le rôle d'Ismène au théâtre ; un homme qui vit les derniers instants de son épouse en lui tenant la main…

Au départ, j'ai trouvé la brièveté des textes un peu frustrante mais, petit à petit, je me suis habituée au format de ces histoires qui abordent de nombreux thèmes et qui parlent de tous les âges de la vie : l'enfance, l'adolescence, la vieillesse ; les amours qui débutent, celles qui s'achèvent, celles qui auraient pu avoir lieu ; des sujets difficiles comme le suicide, l'inceste, la fin de vie. Après les avoir lues les unes à la suite des autres, j'y reviendrai cette fois-ci en les savourant plus lentement.

J'ai beaucoup aimé le récit de l'autrice en tournée pour son dernier livre et la mise en abyme du travail d'écriture. La nouvelle se conclut par ces mots : « Elle écrit. J'écris » et j'espère que Gaëlle Josse va continuer ce « travail obscur de sourcière » encore longtemps car quel bonheur de la lire ou de l'écouter ! Elle trouve toujours les mots justes, ceux qui décrivent si bien ses semblables, ceux qui sonnent si bien à notre oreille. Je conclurai donc cette chronique par deux de ses si jolies phrases : « Elle écrit ce qui se tisse sous sa main, ce qui demande à venir. Elle écrit un morceau de nuit traversé d'un vol d'oiseau, d'un trait de lumière. »
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Ce livre fascinant, écrit par Gaëlle Josse, est une collection de microfictions qui explore les pensées et les sentiments de ceux qui restent éveillés pendant la nuit.

Le livre est une exploration poétique des heures nocturnes, où les personnages sont confrontés à leurs regrets, leurs souvenirs, leurs impatiences et leurs attentes. Ces heures sont décrites comme des moments où le coeur tremble et où les corps se souviennent. C'est un moment où l'on ne peut plus tricher, où l'on est confronté à ses propres histoires, à ses petites victoires et à ses défaites.

Chaque microfiction est un portrait intense d'une vie ordinaire, reflétant notre humanité et nos vacillements. Gaëlle Josse a réussi à créer des personnages et des contextes en quelques lignes, évitant la répétition. Elle a réussi à capturer l'essence de chaque personnage avec une sensibilité et une précision qui attirent immédiatement la lecture.


En conclusion, ce roman, “À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit?” est un livre qui offre une exploration poétique et profonde de la condition humaine à travers le prisme de l'insomnie. C'est un livre qui mérite d'être lu pour sa beauté littéraire et sa résonance émotionnelle.
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Un très beau livre de nouvelles où la nuit n'est là que pour faire ressurgir des souvenirs.
Tranches de vie, rancoeurs, souvenirs agréables ou désagréables, nostalgie, tristesse, vengeance chaque nouvelle très courte nous renvoie à notre propre vie.
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La nuit peine parfois à rassurer ceux qui se sentent seuls
La nuit dévore les formes
La nuit berceau
La nuit paysage
La nuit pour danser
La nuit dissimulant un premier baiser
La nuit les messages sont silencieux
La nuit les corps nus s'enlacent et se manquent
La nuit tout s'estompe
La nuit l'Aria des variations Goldberg résonne
La nuit un murmure
La nuit un papa peut partir pour de bon
La nuit le dernier concert peut avoir lieu
La nuit le Steinway pleure
La nuit revient inlassablement
La nuit les feux d'artifices et les pétards résonnent
La nuit le quatrième mur apparaît
La nuit les femmes ont peur
La nuit la maladie ne se repose pas
La nuit en noir et blanc
La nuit certain dorment peu pour la photographier
La nuit obscure creuse les sillons de l'oubli et de l'abandon
La nuit accouche de mots nouveaux
La nuit les maisons pointues deviennent inquiétantes
La nuit l'enfance saccagée
La nuit rouge des coeurs brisés
La nuit vertigineuse
La nuit obstinée
La nuit l'éclat blanc du phare
La nuit l'humiliation qui ronge
La nuit un nouveau départ pour offrir un nouveau père
La nuit la blancheur de la neige est irréelle
La nuit c'est la beauté du monde
La nuit tombe tôt à cette saison
La nuit les heures sont réparatrices et reposantes

Même si la nuit est le personnage principal de ces histoires, c'est bien l'humanité qui est minutieusement observée à travers la plume délicate et juste de Gaëlle Josse. Ces corps qui vivent et arpentent ces jours finissants, au rythme d'émotions aussi diverses qu'opposables, la nuit perforée de ces cris, de ces silences qui en disent long.
Cette découverte de l'autrice m'a enchanté, dans sa manière de saisir la texture de la vie.
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S'il y avait eu possibilité de mettre 6 étoiles je les aurais mises sans hésiter. Un tel livre est à encadrer dans sa bibliothèque.
S'y trouvent 34 courts récits où Gaëlle Josse au travers de situations, parfois banales parfois beaucoup moins, nous montre que l'émotion peut se trouver n'importe où, qu'il suffit du bon regard, des bons mots et en quelques phrases elle déferle. Quoi de plus anodin qu'un sportif se préparant pour un championnat, qu'un déménagement ? Et pourtant à qui sait regarder elle est en toute chose l'embellissant soudainement comme une couche de peinture sur un vieux meuble fatigué. Pas une nouvelle que je n'ai finie sans « avoir les poils ». Pas besoin de kilo de pages pour cela, la perfection c'est quand il n'y a plus rien à retirer. Ici pas un mot, pas une virgule de trop.
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Un recueil de microfictions,

quelques pages ou quelques lignes pour chaque histoire,

une plongée un soir, une nuit, à l'aube dans l'âme de chaque personnage, dans ce qu'ils ont de plus intime.

Sonne alors l'heure des aveux, des regrets, des souvenirs

« Vous savez, les gens ont l'air d'aller bien, mais chacun de nous a sa nuit »

Un livre kaléidoscope, riche d'histoires humaines qui explore la solitude, les blessures de l'enfance, la vieillesse, la mort, l'amour, le désamour, l'indifférence, la beauté, l'indicible…

La plume de Gaëlle Josse touche par sa douceur, sa sensibilité et sa justesse.

La beauté et la délicatesse de son écriture fait de chaque chapitre une histoire unique, mais universelle.
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Le soir venu, on se défait de nos vêtements du jour.
La nuit venue on se met à nu.
Plus d'artifice pour se cacher, plus de superflu pour tricher.
La nuit nous porte vers l'essentiel.
Elle nous révèle.
C'est l'heure de la vérité…
Celle de nos peurs, de nos bonheurs, celle qui fait battre notre coeur, celle qui nous hante, ou nous rassure, nous fait douter ou lâcher prise, qui nous apaise ou fait rêver…

Dans un prologue au titre délicatement suspendu « Avant de… », Gaëlle Josse, comme au cinéma, nous plonge dans le noir de la nuit. Alors la première musique du film qu'elle va déployer, les premières lumières et leurs ombres qui les soulignent… tous ses mots et ses silences rendent l'immersion progressive dans laquelle on s'installe sans hésiter.
Voilà, il fait nuit.
C'est « l'heure de rendre les armes ou de résister un peu encore ».

Trente trois nuits se racontent. Nous racontent.
Car la nuit est un refuge,
une petite mort,
un confessionnal,
une veilleuse,
une déchirure,
des larmes,
un moment de grâce,
un souvenir,
une solitude,
une musique,
une autrice,
un basculement,
un rêve,
une insomnie,
Ismène,
un adieu…

Chacune de ces histoires est une lecture suspendue comme la nuit suspend le temps. On est souvent surpris par ces vies, même quand elles sont les miroirs de nous-mêmes, alors on tourne les pages avides des émotions et des sensations qu'elles procurent…
La nuit éclaire nos vies, nos profondeurs, nos secrets enfouis, nos désirs, nos douleurs obscures et fait rayonner nos joies et nos bonheurs aussi.

Merci à Gaëlle Josse de les raconter avec autant de délicatesse, de sensibilité et d'acuité, de saisir les mots justes pour capter toute l'intensité de ces instants nocturnes dont l'émotion simple et nue résonne si fort en chacun de nous.
Un des textes forts de ce début d'année qui sans nul doute éclairera les nuits de « ceux que le sommeil fuit ».
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