AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Chantal Thomas (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070337231
132 pages
Gallimard (19/10/2006)
4.06/5   8 notes
Résumé :

Né à Paris en 1934, Ludovic Janvier, romancier et essayiste, fait entendre en poésie une voix qui ne se soucie d'aucune référence, d'aucune révérence : alliance d'un rythme affirmé, d'une rythmique, et d'une volonté de dire les éclats de mémoire, d'ironie, de fureur, les commotions soudaines.

Ludovic Janvier écrit au plus près du corps, il s'investit sang et os dans une parole qui ne craint ni la violence, ni la gouaille, ni la dérision froid... >Voir plus
Que lire après La mer à boireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un malaise,
Un mal être,
Un mal à dire,
Un mal à vivre,
Qui transparait dans ses poèmes.

Coup de poing
Coup de blues,
Coup de rage,
J'ai bu la tasse…

Que dire de cet auteur qui m'a
désarçonné
Décontenancé…

Je me suis noyé dans le sordide
Dans cette poésie organique,
Qui ne voile rien ,
Qui expose tout .

Une écriture libre
Imprévisible,
Dans la violence de ses sensations corporelles.

Entre horreur et ravissement
Je plonge dans cette mer
Sans savoir où je vais.

Il me ballotte d'un rivage à l'autre
D'une sensation à une autre..

Il inspire les ports,
Les Bords de mer,
Les ponts,
Paris, rue de la Gaité.

Il expire ,
Ses moments qui passent.

Une âme enchainée et blessée,
Qui me plonge dans ses
Errances.

Il se faufile entre ses maux,
De sa gouaille douloureuse,
cet orphelin perpétuel,
dans cette poésie :
Impalpable,
Implacable !

J'en ressort
Pantelante,
Chancelante,
De cette vie abandonnée entre
Violence et douceur !
Commenter  J’apprécie          570
Pour aborder ce recueil, il faut être dans la condition d'un lecteur prêt pour une longue randonnée, d'accepter de marcher vers un ailleurs inconnu, afin de comprendre cette prosodie poétique se couplant avec la rythmique des pas et du souffle, ces vers s'alliant avec le mouvement du corps et des muscles pour créer les mots qui s'évanouiront dans l'air formant une farandole de poésies libres, brutes et pures. Poète sans concession, Ludovic Janvier est comme un électron sans limites, criant, murmurant, hurlant ou gardant un silence évocateur, sa poésie est un labyrinthe hétéroclite où le devoir de mémoire côtoie le sexe le plus cru, où l'impertinence brutale succède à la sensualité la plus douce, où l'humour tranquille se transforme soudainement en une impatience à fleur de peau. Eternel insatisfait, l'auteur poursuit inlassablement son périple pour trouver un graal existentiel impossible, mais débordant d'énergie, il trouve toujours les ressources pour continuer, son secret une certaine relativité des choses et des événements, car finalement la vie, ce n'est pas la mer à boire
Commenter  J’apprécie          160

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Neige dehors, neige dedans
Neige lente sur les frissons
Neige noire à crever les yeux
Pas un humain qui vous réponde
Il doit leur neiger sur la voix
Est-ce que tout le monde est mort ?
Est-ce que je suis le dernier vivant
Enfoui sous quelques flocons de rien ?

Corrompu jusqu’à l’os par le deuil et le froid
Car il neige à n’en plus finir
De plein fouet sur le chagrin
Comme autrefois, doucement, sans pardon
Neige légère à serrer le cœur
Neige lourde à tuer le temps
C’est bien l’éternité comme prévu
Qui précipite exactement sur moi.

C’est tout simple : Il ne fallait pas naître !
Commenter  J’apprécie          360
Rien que le goût d’habiter nus
Dans la maison légère de l’odeur

Rien que deux folies au secret
Faisant crier la douceur de la greffe

Rien que ce goût de sel aux bouches
Deux chairs cognées par un seul bruit de cœur

Rien que mordre à l’un mordre à l’autre
Forts de l’instant qui va jusqu’à nos pieds

Rien que boire à l’un boire à l’autre
L’ombre est dedans on y ferme les yeux

Respirer rien que respirer
En voyageant par le calme du lit.


( « Rien que » p95)
Commenter  J’apprécie          220
J'ai marché mot à mot sur des pages au hasard
voilà que d'un seul coup ça respirait tranquille
j'avais trouvé je continue j'inspire
j'expire calmement sous le vent des paroles
Commenter  J’apprécie          356
Dans respirer


Dans respirer m'a dit Goethe il a deux grâces
l'air qu'on s'incorpore et celui qu'on lâche
la peine que j'ai moi c'est à rendre l'âme
l'âme que l'air m'a prêtée j'oublier d'expirer
pour que j'y consente il faut au moins
le calme d'un sous-bois la nage
ou l'obstination d'une course lente

Un ventre vous crache à l'air libre on vous gifle
cri oblige on fera qu'il accepte
le petit salaud d'avaler puis de relâcher
attrape et souviens-toi que tu es souffle
savez-vous comment les cogneurs vous nomment
l'oublieux bébé qui tarde à l'ouvrir
"étonné" disent-ils il arrive "étonné"

Là ils parlent de moi qui m'étonne encore
malgré mon long passé dans la respiration
un rien m'éberlue un rien m'asphyxie
peut-être je me souviens de ce premier cri
à moins qu'ils aient cogné un peu trop fort
sur moi qui fais le bègue à la moindre alerte
moi qui fait le mue dès qu'on me regarde

Ah le plaisir brutal de bâiller sous les arbres
et celui de vider le sac à air tout un dimanche
à fond perdu dans la chambre d'ennui
mais c'est vrai que pour aller au bout des souffles
il faut une musique au large de soi
qui vous insuffle et lente vous soulève
l'ange qu'elle offre est un chanteur

Je suis né poumon comme tout le monde
la grâce attendue tardait à venir
jusqu'au jour où pour mieux m'entendre
j'ai marché mot à mot sur des pages au hasard
voilà que d'un seul coup ça respirait tranquille
j'avais trouvé je continue j'inspire
j'expire calmement sous le vent des paroles
Commenter  J’apprécie          30
Dans le jardin de Brambilla



Depuis cent ans que l'âme espère à bicyclette
il y a les pédaleurs de fête il y a les tâcherons
nous les pleins d'eau qui savons mal souffrir
on peut nous suivre à nos ahans dans la campagne
aux autres le fort bruit de soie d'un vélo bien mené
aux bien en selle aux bien en ligne aux affûtés
j'ai dû laisser partir les échappés je suis trop lourd
avec ce poids je devrais bien descendre même pas
loin derrière moi je me traîne en grimaces
et puis j'en ai assez de sonder le mystère
enfantin de la douleur qu'on s'inflige à vélo
surtout que des odeurs viennent du bois me ralentir
laissons-nous glisser rentrons dans l'immanence
et c'est là que tout à coup je pense à Pierre Brambilla
ah ça chez lui pas de grâce visible
on lui avait construit la tête à coup de poing
il pédalait comme on pioche et comme on bousille
il aurait dû gagner le Tour en 47
l'année Gide l'année Robic un été bleu
à chaise longue et fables sous les mouches

[…]

eh bien quand par défaut de grâce il a dû raccrocher
au lieu de pendre sa machine à un clou du garage
et de l'y regarder ternir sous la poussière ignoble
au lieu de la fourbir en chambre tous les jours
où des pignoufs seraient venus la peloter
un jour il prend sa bicyclette et lui parlant
comme il l'a tant fait jusque-là sur les routes
sans pardon pour lui et sans quartier pour elle
il l'enterre à tout jamais dans le jardin

Pierre Brambilla mort aujourd'hui dit La Brambille.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Ludovic Janvier (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ludovic Janvier
[Son uniquement] Un podcast de Paméla Ramos pour la Librairie Une Page à Ecrire
Le poète, comédien et conteur Fred Pougeard lit un choix de textes sur la poésie (Borges, Ted Hugues, Marcelle Delpastre, Pascal Adam, Ludovic Janvier). Paméla Ramos présente et lit quelques extraits de Via Ferrata de Fred Pougeard, un recueil de poésie paru en 2021 aux éditions Thierry Marchaisse. Captation de la lecture de Fred Pougeard le samedi 18 juin 2022 à la librairie Une page à écrire, à Janville (28).
Retrouvez également un entretien écrit que l'auteur nous a donné à ce lien : https://www.unepageaecrire.fr/entretien-fred-pougeard/
+ Lire la suite
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1229 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}