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EAN : 9782492270642
248 pages
Elyzad (05/05/2022)
3.95/5   22 notes
Résumé :
À Machado, village de montagne à la frontière espagnole, chaque nuit des clandestins se font refouler. Un soir, l’un d’entre eux supplie Ange, un jeune berger, de l’aider. Ange refuse, mais l’homme l’émeut en lui parlant de son fils qu'il ne reverra plus. Il confie à Ange les plans d’une étrange machine qui saura consoler l’enfant : une machine à aimer.

La machine impossible, prodigieuse, tel un cœur battant va réveiller le village bercé de légendes a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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La quatrième de couverture m'avait enchantée et je m'attendais à un conte humaniste et poétique ,peut-être un peu dans l'esprit d' un Mathias Malzieu. Je suis déçue. L' histoire me plaisait pourtant beaucoup. Dans un village frontalier à l'Espagne, des clandestins se font régulièrement refoulés dans la brutalité et le mépris. Un soir,l'un d'entre eux réussit à persuader malgré lui,un jeune berger,de prendre les plans d'une boîte à aimer et de la construire pour la remettre à son fils qui va se retrouver seul au monde. Quasi tétanisé, Ange se surprend cependant à construire cette boîte et à ressentir une vive émotion. Cette boîte va malheureusement circuler contre toute volonté et produire des effets inattendus.
Entre ostracisme religion et légendes les habitants vont voir en cette boîte, l'oeuvre du diable ou de dieu. Son attraction rappelle celle du fameux anneau de Tolkien et n'engendre pas que de l'amour!
Je pense que ce roman peut plaire mais je n'ai pas été séduite car je n'y ai pas trouvé d'émotion. Les portraits sont trop superficiels pour s'attacher aux personnages et même si l'intervention de quatre vieilles femmes ,mi sorcières,mi sages apporte enfin un message symbolique qui fait chaud au coeur, c'est surtout de l'ombre que je retiens de ce roman...
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Dans un village imaginaire des Pyrénées, Machado,  situé en pleine montagne juste à cheval sur la frontière franco-espagnole, à l'époque de la Retirada, cela commence par la rencontre d'un petit berger du village avec un clandestin espagnol sur le point de se faire refouler et d'aller au devant d'une mort certaine. Guillermo a conçu sans avoir le temps de la réaliser, les plans d'une machine qu'il destine à son fils, déjà en sécurité en France. Cette machine dont il confie les plans au petit berger, Ange, pour qu'il la construise à sa place, est censée pallier son absence auprès de son fils. En lui dispensant de l'amour. Car il a inventé une machine à aimer !
Ange a bon coeur et même s'il ne veut pas se l'avouer, il a été touché par Guillermo. Il est curieux aussi et, maltraité par son patron, en manque d'amour. Il va avec beaucoup d'ingéniosité,  en portant un regard neuf sur les objets qui l'entourent pour en faire les pièces qui lui manquent,  en chapardant ici et là avec le plus grand naturel, réussir à fabriquer la fameuse machine.
Et là, le merveilleux s'en mêle et le village tout entier va s'en trouver chamboulé.
Ce fameux village régi par d'antiques superstitions et légendes ne comporte que trois familles, mais quelles familles ! Quels personnages hauts en couleurs ! Quatre nuits prodigieuses vont se succéder et voir la fameuse machine bouleverser l'ordre établi...

L'autrice dotée d'un imaginaire flamboyant nous offre une oeuvre atypique, un conte pour adultes qui aborde de nombreux sujets. La peur de l'autre, de l'inconnu, la difficulté à aimer et plus encore à recevoir un amour pur et désintéressé, l'humanité qui relie les gens. Les personnages sont tous très typés, les femmes sont fortes, la langue possède une musicalité et un rythme particulier,  certaines scènes sont cocasses, d'autres complètement  oniriques et très belles. Un roman plein de poésie, qui, si vous acceptez de vous laisser porter et de lâcher prise, vous envoûtera.
Alors envie de faire la connaissance de Guillermo, Ange, Isidro, Livia,  Nuria, Hostein  et des quatre soeurs surnommées les Impératrices ? Envie de connaître les vieilles légendes de Machado? Et surtout de découvrir la puissante machine à aimer?

Roman sélectionné et recu dans le cadre de la dernière Masse critique de Rentrée littéraire.
Merci à Babelio et aux éditions Elyzad.
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Quel beau titre et quelle belle couverture pour un roman que j'ai déjà oublié. Comment se fait-il ? Pourtant, en le feuilletant de nouveau, oui, je me souviens avoir apprécié une belle écriture, quelques dialogues savoureux et le personnage principal Ange, jeune berger. le sujet est fort attirant : l'invention et la construction d'une machine à aimer. Mais alors ? L'ambiance peut-être.

Bref, la magie n'a pas opéré, ça arrive. Je ne vais pas m'étendre plus longtemps.
Au suivant !


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Onirique, d'ombre et de lumière, « Les nuits prodigieuses » est un conte vif, judicieux, aux multiples signaux.
Machado lève son voile. Nous sommes en Espagne, entre contemporanéité, légende et l'ère des Petits Riens à l'instar de Philippe Delerm. L'envol d'un papillon qui va de ses ailes bâtir une histoire entre les mouvances migratoires et leurs faiblesses et lâchetés et le miracle d'une magnanimité empreinte de solidarité.
C'est un roman lumineux, doté d'un double langage.
Il interpelle nos consciences et prouve la nécessité de l'hédonisme. D'aimer l'autre et d'acter la compassion. C'est un livre de paroles et de devoirs, de promesses et de mutations intérieures. D'une délicate forme majestueuse, son côté aérien et mystique est une plongée entre mystères et croyances, d'espoirs et de passations de pouvoir.
« Les nuits prodigieuses » fait un pas de côté. Voie de traverse, nous sommes en plongée dans une trame un peu décalée. L'incipit aurait pu enclencher une autre histoire. Celle des migrations, des turbulences pour atteindre la bonne rive. Un livre inaugural, la réussite d'Eva Dézulier qui enrobe le récit entre mythe et réalité.
Le village de Machado est en haute montagne. Les clandestins se fraient un passage entre suppliques, craintes et bravoures. Entre la peur et la foi, le rêve éclatant de vivre libre.
Certains des hôtes de ce village, ouvrent les bras. D'autres ferment leur coeur et réfutent la solidarité et la fraternité. Nous sommes dans la traversée même de notre conscience.
Chaque nuit, ils déambulent, cherchent le passage vers cet autre versant qui changera la donne. Ange, un jeune berger devient un passeur. de rêves, de devoirs, d'entraides et de survivances. Un clandestin va lui remettre un plan. le sacre de la transmutation. Il doit construire une machine à aimer. le clandestin sait sa chute finale. le rejet de l'humanité à son égard. Cette machine à aimer est pour son jeune fils qu'il voulait revoir, étreindre et se blottir dans la douceur de ses regards. Sauf, qu'il ne pourra pas. Il est arrêté.
Ange, le berger des lumières va exaucer son voeu. Construire cette machine en se risquant aux difficultés. Cette dernière va semer la zizanie dans le village. D'aucuns auront un compte à régler avec eux-mêmes. Les métaphores semblent des poésies féeriques. le livre est de sel, d'écume, de quêtes et de passions. Les travers de l'homme en puissance. L'humanité se fraie un chemin dans un Machado qui ressemble à un conte étrange, mystique. Quatre nuits prodigieuses pour que tout change.
Les destinées dans le contre-jour, les désirs et les forces vivres d'un roman plus grave, sous son écorce et son écriture loyale.
C'est un lâcher de crayons de couleur. Parabolique, un village-fable où le mystère est le maître. Un roman entre le rêve et l'illusion. La dimension poétique, imaginaire et parfois tragique est le bleu de ce livre-nuit prodigieux. La fraternité des existences et le mal qui est contré par la volupté de cette histoire qui sera édénique à voix-haute.
C'est un livre singulier, crépusculaire et irradiant. En lice pour le prix Hors concours des Éditions Indépendantes 2023/2024. Publié par les majeures Éditions Elyzad.
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Que se passerait-il si l'amour inconditionnel se présentait à l'homme ?
Envie d'un peu de douceur ? Que l'on vous raconte une histoire à la manière d'un conte, comme si vous étiez encore enfant ? Envie de retrouver la candeur des premiers sentiments ? de juste se sentir aimé ? Et si l'amour infini, pur et inconditionnel se présentait à l'homme, que se passerait-il ?

Il est un temps où les histoires se murmurent dans le secret offert par « les vitres embuées du Velo Polvoroso », celles du village de Machado, entre le Cucugnan de Daudet et le Macondo de Garcia Marquez.

Cette petite communauté vivant presque en autarcie, trop habituée à l'air pur des Pyrénées pour pouvoir descendre dans la vallée sans le risque de tomber malade, doit se protéger des clandestins.

« Il est passé en France. Il n'y a pas d'avenir pour lui, en Espagne. Là-bas, on adore plus que la mort. »

Les personnages tiennent de la légende quasi bucolique et pastorale. Les femmes presque mystiques m'ont rappelé celles des Nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar : Livia, Nuria, Eugénia, sans parler des quatre impératrices Ada, Ida, Zelna et Florinda et leur savoir qu'elles divulguent en paraboles comprises par ceux qui doivent entendre.
Les hommes, Ange, Hostien... participent presque malgré eux au grand oeuvre du monde, sans la conscience de leur poids sur ce qui advient. Jusqu'à ce que...

« Oui. Quelque chose enfle au creux de ma poitrine. Je gémis sans le vouloir. Ça soulage et ça fait mal à la fois. Mon coeur se dilate jusqu'à l'extrême et je ne peux plus respirer. Seigneur ! Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je suis une gare de campagne, traversée par un train de force pure. J'ai peur ! […] Je connais tes pensées et ta valeur. Tu comptes au grand tableau. Ta vie pèse le poids d'une vie, c'est-à-dire l'infini . »

Il ne s'agit plus de comprendre mais d'éprouver.
Une naissance à venir, un fils confié, un clandestin chassé, l'amour offert aux hommes, cela ne vous rappellerait-il rien ?

Les nuits prodigieuses sont profondément généreuses et fraternelles, et l'humanité cruelle et aveugle n' y est pas honteusement cachée mais exhaussée par l'art du conte à mi-voix.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Aucune route ne mène à Machado. Le temps ici n’est pas le même qu’ailleurs, non. Les habitations les plus proches sont à six heures de marche. Elles ont l’air de décors miniatures, de part et d’autre de la montagne. On ne distingue pas le mouvement des voitures et des troupeaux. Aucun bruit ne nous parvient. C’est comme j’ai dit : elles pourraient tout aussi bien être peintes à même la roche. Ce qui s’y passe ne nous concerne pas. Machado vit à son rythme, on n’y respire pas le même air. Il y a bien un curé qui monte, une fois l’an, mais on a nos propres
superstitions, auxquelles on croit davantage qu’au catéchisme d’en bas. C’est tout. Machado est un monde clos.
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"Un fou a inventé une machine à aimer, à aimer sans discernement, sans limite, sans borne, à aimer absolument et infiniment. Un autre fou l'a construite. Elle est passée de main en main. En côtoyant la machine, chacun de ceux qui l'ont possédée s'est senti chéri comme jamais dans sa vie - mais également indigne de cet amour. Le poids de l'imperfection humaine a pesé sur son coeur. "
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— Des bêtises ! Avec tout le respect, monsieur, ça ne marche pas, ça ne peut pas marcher ! Une machine à aimer, c’est comme... comme une fourche qui respire, ou une pierre qui fait la conversation ! C’est comme... comme le ciel sous un capot de voiture ! Ça ne peut pas marcher, c’est tout. Vous avez dû vous tromper dans vos plans...
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Le deuil est une fleur de jardin clos. Elle s'ouvre en son temps, et si elle éclot, ce n'est pour personne. Son parfum est un secret de l'âme.
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Eva Dézulier lit son poème "Une échappée", paru dans la revue illustrée "Pierres d'Encre" n°9 (Le Temps des Rêves, 2020).
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