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EAN : 9782070421817
177 pages
Gallimard (29/10/2002)
3.09/5   142 notes
Résumé :
On aurait pu croire l'auteur de La Première Gorgée de bière désaltéré, repu, comblé par le bonheur. Son personnage, un professeur de lettres entre deux âges (toute ressemblance avec l'écrivain serait fortuite !) connaît pourtant la faille, la fêlure. De celles qui rendent soudain difficile le moindre petit rien du quotidien : "Faire la queue chez le boulanger, attendre au guichet de la Poste, écha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Gentil petit roman dans l'esprit des nouvelles de « La première gorgée de bière ». Sébastien, un brave enseignant de français, la quarantaine, resté un peu baba cool, a beaucoup de mal à se résigner aux nouvelles prérogatives de l'Éducation Nationale. Nostalgique, comme moi, des décennies passées, il se réfugie dans les plantes de son jardin et déplore que la dernière épicerie du village soit détruite, à la mort de sa propriétaire, pour être transformée en parking. Comme je comprends tout cela. Nostalgique également, encore comme moi, du temps où il jouait avec ses enfants qui n'étaient pas encore étudiants à Paris et dont les visites se font de plus en plus rares. Reste le couple, l'amour. Pourtant, tout cela se traîne un peu, beaucoup. On aurait souhaité plus de mordant dans ce personnage légèrement à la dérive qui subit les affres du passage du temps et se contente de vivre l'instant présent, devant la moindre chose pouvant susciter son émerveillement. Ce n'est pas la première gorgée de bière, mais la contemplation de son jardin de ses fleurs. Bref, un roman qui ne restera pas inoubliable mais que j'ai pris du plaisir à lire.
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"Et puis à l'évidence, le moment tombait mal. Sébastien était censé se trouver dans la force de l'âge, et il se sentait précisément depuis quelques mois dans la faiblesse de l'âge; ses certitudes pédagogiques n'étaient pas épargnées par l'inquiétude qui le poignait
dans tous les domaines" (p. 56)

Une lecture mitigée... J'ai retrouvé dans mes réserves d'écureuil ce texte de Philippe Delerm où ce dernier met en scène un professeur de lettres , entre deux âges, assailli subitement par les doutes, le mal-être, la difficulté de vivre au quotidien...Un récit où on voit le protagoniste central se battre pour poursuivre au mieux son métier d'enseignant qu'il adore.

En parallèle des remarques, critiques sur les aspects parfois trop normatifs de l'Education Nationale, son goût des jardins, de la nature, d'une maison ancienne, où il décide pour conjurer son état dépressif d'aménager autrement le jardin, en y ajoutant un "Portique"...sorte de pergola... à teneur hautement symbolique....

"...Mais dans le mot -Portique- dormait aussi l'idée d'une sagesse hellénique. On y voyait déambuler des philosophes en robe blanche, exposant leur pensée avec une parfaite maîtrise du corps qui traduisait la paix de l'âme. Peut-être sous son portique Sébastien retrouverait-il le pouvoir de se connaître et de s'accepter ? Dans - portique-il y avait -porte- aussi, le signe d'un passage dont il ignorait le sens , mais qui gagnerait en substance avec sa construction" (p. 30)


Ce texte sur la dépression ne m'a guère convaincue... D'autres éléments intéressants sur l'amour de l'enseignement, et plus particulièrement celui de la Littérature, la joie de se créer un petit paradis à soi, à l'écart de la ville, pour se préserver et se
ressourcer...
Ma déception ne concerne que la manière de dire "La Dépression"... qui n'a pas accroché... Ce texte reste fort agréable à lire pour les autres thématiques,
secondaires....
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Sébastien Sénécal est un quadra plutôt installé bien dans sa vie, professeur de collège, il doit pourtant consulter un médecin après un malaise devant sa classe. Et de découvrir qu'il est au bord de la dépression.
Choisissant la fuite en avant, il décide pour répondre à ces troubles existentiels de construire un portique dans son jardin.
On retrouve l'écriture plein de charme de Delerm à s'arréter sur les petites choses de la vie, qui vous maintiennent la tête hors de l'eau , si l'on veux bien y regarder. L'écriture futile et légère fait merveille, même si l'histoire manque d'épaisseur. Un roman à l'image de Delerm, sympathique, léger, avec un regard tendre et humoristique sur nos petits malheurs.
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La vie, quoi, telle qu'elle est avec ses hauts et ses bas, les instants de calme, ceux d'euphorie et aussi ceux de déprime. Voilà le sujet de ce court roman, qui se présente comme la succession de minuscules tranches de vie.
Ainsi va l'existence pour Sébastien, la quarantaine, professeur de français, une épouse musicienne, deux enfants indépendants d'une vingtaine d'années. Un métier qu'il a choisi et qui lui convient, une maison plaisante, des amis .... tout, tout pour rendre la vie agréable.

Mais Sébastien voit tout à coup son humeur glisser vers un imperceptible malaise, "on se croit fort, serein dans sa tête et son corps, et puis voilà. Un vertige, un malaise sourd et tout de suite on sent que ça ne passera pas comme ça".
Allons, ne pas se laisser aller. Voici les vacances de Pâques. Au boulot ! Sébastien va construire un portique, là, pile au centre du jardin. Attention, hein, un portique, c'est sérieux, solide, pas une pergola, une pergola ça vous a un côté précieux, chichiteux !
Mais il va connaître des instants de désarroi, sans véritable cause, remettant en question ce qu'il prenait pour acquis, éprouvant un indéfinissable sentiment de vide, de manque, visitant les chambres des enfants, activatrices de mémoire, en quête, en quête de quoi au fait ? de souvenirs anciens ? de sa jeunesse perdue ?
Philippe Delerm, à petites touches, avec un vocabulaire choisi et précis, tel le peintre d'instants que l'on souhaite garder en mémoire, se fait le chantre du quotidien et passe les petits riens de la vie au mixer de la mélancolie.
Non, son héros ne sombre pas dans une profonde dépression, simplement il prend conscience qu'il va lui falloir apprendre "à habiter le monde autrement, d'un pas plus incertain".
Et l'auteur de brosser un portrait d'homme au mitan de son existence, mi-figue mi-raisin, un portrait d'humain attachant, qui existe en se posant des questions, comme n'importe quel humain normal. Il ne s'y passe rien d'extraordinaire, rien de dramatique non plus, c'est la vie, quoi.... celle de la plupart d'entre nous.
Oui, enfin, la plupart de ceux qui ont la chance d'avoir un métier, du travail et de vivre dans un pays riche et en paix ! (ce qui, hélas, n'est pas le cas partout).
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La mort n'est rien qui nous concerne; car ce qui est dissous n'a aucune sensation, et ce qui n'a aucune sensation n'est rien qui nous concerne.
Epicure Tetrapharmakon, seconde maxime (p41)
Sébastien,prof de lettres au mitan de sa vie pourrait faire sienne cette maxime. Il ne va pas très bien physiquement, il se regarde un peu pédaler. Les enfants sont partis du nid faire leurs études, sa femme Camille viole de gambiste émérite le seconde de son mieux avec une douce bienveillance. Son jardin et son métier le tiennent et l'empêchent de sombrer.
Un petit roman tout en nuances, sur fond de dépression qui ne dit pas son nom, une ambiance nostalgique un peu comme le film "Une semaine de vacances" avec la belle Nathalie Baye.
Le portique a su faire vibrer quelques cordes sensibles chez moi un peu comme les mélodies chaudes et profondes de Marin Marais, ah, tous les matins du monde peuvent être des enchantements pour ceux qui savent les déguster...
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Ecouter la radio, entendre la radio, la mêler au pain grillé qui saute dans le grille-pain quand on ne l'attend plus, à l'odeur mentholée du dentifrice, c'était une façon de se livrer au monde qui préservait l'intégrité, la solitude.
Mais ce jour-là il suspendit le geste de sa main avançant vers le poste, comme s'il y avait eu dans ce besoin des autres voix une solution de facilité, un aveu de faiblesse. (...)
C'était lui qui avait besoin de la radio, et soudain c'était trop. Lui qui prétendait ne jamais s'ennuyer, ne jamais se sentir seul, pourquoi éprouvait-il dès le matin ce besoin de ronron radiophonique ? Il y avait là déjà comme un vide à combler, une interrogation, une inquiétude . (p. 60-61Editions du Rocher, 1999)
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...Mais dans le mot -Portique- dormait aussi l'idée d'une sagesse hellénique. On y voyait déambuler des philosophes en robe blanche, exposant leur pensée avec une parfaite maîtrise du corps qui traduisait la paix de l'âme. Peut-être sous son portique Sébastien retrouverait-il le pouvoir de se connaître et de s'accepter ? Dans - portique-il y avait -porte- aussi, le signe d'un passage dont il ignorait le sens , mais qui gagnerait en substance avec sa construction. (p. 30)
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Très vite, on culpabilise, et ça n’arrange rien. Il y a les handicapés, les cancéreux, les sidéens, tous ceux qui viennent de perdre quelqu’un. De quel droit peut-on se sentir mal, être si mal ? Et puis c’est beaucoup plus stupide encore, mais on se sent vexé. On ne meurt pas.
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Ca peut venir n'importe quand. On se croit fort, serein dans sa tête et son corps, et puis voilà. Un vertige, un malaise sourd, et tout de suite on sent que ça ne passera pas comme ça. Tout devient difficile. Faire la queue chez le boulanger, attendre au guichet de la Poste, échanger quelques phrases debout sur le trottoir. Des moments creux, sans enjeu apparent, mais qui deviennent des montagnes. On se sent vaciller, on croit mourir et c'est idiot.
Très vite, on culpabilise, et ça n'arrange rien. Il y a les handicapés, les cancéreux, les sidéens, tous ceux qui viennent de perdre quelqu'un. De quel droit peut-on se sentir mal, être si mal? Et puis c'est beaucoup plus stupide encore, mais on se sent vexé. On ne meurt pas.
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Ce recul infime du corps, quand il ouvrait la fenêtre du salon donnant sur le jardin. C'était à cause de Réglisse, le chat noir. Réglisse était mort depuis deux ans, mais Sébastien avait gardé ce réflexe de retrait - le chat sautait toujours sur l'appui de la fenêtre, au retour de ses errances nocturnes, et le jour n'était pas levé. Sébastien avait cette réticence, ce raidissement : Réglisse lui enfonçait ses griffes dans la cuisse pour se rétablir. Puis aussitôt il se coulait à ses pieds, se frottait contre ses jambes avec une douceur insistante - pour se faire pardonner sa brutalité, ou bien peut-être pour réclamer son lait, déjà. Alors Sébastien pouvait refermer la fenêtre avec une énergie définitive, la magnanimité du patriarche accueillant les brebis égarées, une petite phrase où la tendresse se cachait, condescendante, sous la vulgarité stéréotypée - presque une réplique de film :
- Tu as bien dragué toutes les minettes du quartier?
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Vidéo de Philippe Delerm
Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies. Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
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