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3,76

sur 764 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cécile Coulon infuse ses histoires dans sa tête tout en courant plusieurs kilomètres chaque matin. Puis elle écrit plusieurs pages. (Info entendue sur France Inter.) Voilà qui explique peut-être cette transe hypnotique qui façonne ce court roman.
Le lecteur est propulsé dans un monde perdu, loin de toute civilisation, dans une nature rude, là où agissent des coupeurs de feu, des guérisseurs, des rebouteux. Celle qu'on nomme La Mère et son fils sont de ceux-là, ceux qui « guérissent, voilà, on les appelle pour cela, mais c'est bien autre chose que nous ne comprenons pas. Ils ont appris très tôt « la langue des choses cachées. ».
C'est le fils qui va se rendre au Fond du Puits, au chevet d'un enfant malade beau comme un ange. Pourtant, c'est la laideur qui l'entoure, la laideur et la violence des hommes torturés, des femmes violées dont « le fils » entend les voix.
Toute l'histoire est concentrée sur un temps très court, une seule nuit, mais une nuit pleine de peurs et de mystères car la mort plane sur le hameau. Réel et fantastique se côtoient et se mêlent pour mieux nous plonger dans un certain malaise.
Ce roman surprenant nous fait entrer de plain-pied dans une atmosphère inquiétante, glaçante, et pétrie de non-dits, de légendes et de secrets. Bien qu'il soit très court, j'ai trouvé que le récit tournait en rond avec des redondances. Certes, l'écriture est virtuose, et Cécile Coulon s'y entend pour nous traduire cette « langue des choses cachée », mais cette maestria de l'écriture qui domine l'ensemble jusqu'à étouffer l'émotion m'a semblé un brin artificielle.
Je suis restée à distance de cette histoire pourtant prometteuse dont j'attendais davantage.
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Cécile Coulon, sans doute inspirée par le côté sombre de l'humain, cherche la langue des choses cachées. Mais dire les choses en leur attribuant des qualificatifs noirs, violents, voir mystérieux ne suffit pas toujours à les faire ressentir comme telles, à donner du corps au récit, à susciter l'émotion. Toutefois Cécile Coulon s'améliore. Depuis Une bête au paradis son style poétique s'est affirmé en même temps que son univers a pris des couleurs et du relief. Gageons qu'avec un peu plus de maturité et un peu moins d'assurance en son talent, elle arrive à quelque chose de vraiment abouti.
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Un style poétique sied-il à la noirceur des âmes ?

Pour que ce savant mélange prenne il fallait bien notre Cécile Coulon. le style poétique qu'elle a adopté depuis « Une bête au paradis » est de plus en plus travaillé et abouti au fil de ces livres. Pourtant mon préféré restera « Trois saisons d'orage ».
Ce qui est certain c'est que chaque mot est pesé, à sa place. Chaque phrase est soupesée afin que nous nous approchions nous aussi du tréfonds de l'âme humaine. Plus noir qu'un polar sanguinolent, ce petit livre secoue. Comme Cécile Coulon le voulait.

L'histoire est simple et courte ; on est chez les rebouteux, mère et fils. La mère a tout appris au fils et un jour vint où ce fils sera plongé, seul, dans la vraie vie. Il devra écouter mais surtout entendre la langue des choses cachées afin de soigner ceux que la médecine n'arrivait plus à soigner.
Personne n'a de prénom, personne n'a d'identité définie, et pourtant tout les distingue, tout les identifie.

J'en suis ressortie avec un peu trop de noir au corps, à ma tête. Peut-être aurais-je dû attendre quelques semaines avant de faire ce retour de lecture, mais je doute qu'il serait autre. J'en suis d'ailleurs encore à me demander dans quelle rubrique les libraires devraient le ranger. C'est un savant mélange de poésie, de conte, de roman et de fiction intemporelle.

Difficile de dire à quel lecteur il parlera, quelle lectrice il subjuguera. Si je le recommande, je sais que je joue à quitte ou double. Par contre une chose est certaine, cette écriture est d'une intelligence, d'une finesse, d'une justesse indéniables. Et tout grand écrivain vous dira que l'écriture est la qualité essentielle pour qu'un livre devienne une oeuvre, pour qu'un auteur devienne une « plume qui traverse le temps ».
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« Le fils » arrive au Fond du Puits, un hameau perdu entre deux collines. Là, dans ce village où sa mère, « la mère », est venue autrefois, il a été appelé pour soigner un enfant. Cet enfant est aussi beau que son père aux « épaules rouges » est laid. Mais aussi repoussant soit-il, cet homme veut sauver son fils. Alors "le fils" est là, prenant la place de "la mère" devenue trop âgée pour faire tout ce chemin.
Dans une autre maison, une vieille femme est alitée. « Le fils », contrant les ordres de sa mère, se rend également à son chevet.

« La langue des choses cachées » est le premier livre que je lis de Cécile Coulon. Intriguée par les louanges autour ce très court roman, je l'ai donc lu…
Cécile Coulon est une poète. Beauté des formules, cadre fantasmagorique, temporalité nébuleuse, des personnages aux allures d'ogre, de prince ou de sorcière. Oui, tout y est pour plonger le lecteur dans une atmosphère envoûtante et nous donner l'impression de lire un conte. Et ce conte, comme tous les récits de ce genre, est sombre et violent. Cécile Coulon nous dépeint la noirceur des âmes et l'éternelle violence des hommes sur les femmes. Et… Et voilà justement, c'est tout. J'ai vraiment été emportée à un certain moment par le récit, me posant des questions sur « la mère », une guérisseuse qui semble traverser les époques, sur ce mystérieux neveu, sur cette femme aux yeux verts en colère et sur sa mère, sur le prêtre aussi qui m'apparaissait comme un personnage intéressant... Mais à mes questions - et mes espoirs - je n'ai pas eu de réponse car ce roman est sacrément court !
Pour moi, ce récit manque de corps, de liant, de profondeur. On nous présente des personnages intrigants mais rien ne se passe vraiment entre eux. L'enveloppe est très belle mais le contenu trop léger. La beauté des mots pour moi n'a pas suffi à combler la fragilité de l'intrigue et m'a laissé un goût d'inachevé. Dommage.
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Au crépuscule d'une humanité qui se bande les yeux depuis la nuit des temps, seuls des êtres éclairés peuvent entendre la souffrance du monde et percevoir les choses cachées. Pour eux, le silence est d'une violence assourdissante…

Dans ce récit au temps suspendu, un fils chemine dans les méandres des âmes et des corps déchirés, guidé
par l'empreinte de sa mère jusqu'au Fond du Puits, véritable microcosme oppressant. le passé sera autant de fantômes l'assaillant remettant en cause les actions et les convictions de sa mère. Appelé pour guérir et apaiser, son affranchissement sera brutal et sans appel ne laissant aucun espoir à l'humanité.

Cécile Coulon distille avec talent une atmosphère inquiétante et étouffante. le fond du Puits fut littéralement le fond du gouffre pour moi qui espérait une pointe de magie et de lumière avec la présence d'un guérisseur. Malgré la qualité de l'écriture, la fin est à mon sens d'une violence extrême. Nous sommes seuls à décider de ne faire écho à la noirceur du monde.
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De Cécile Coulon j'ai déjà lu (et bien aimé) Une bête au paradis et Seule en sa demeure.
Troisième titre donc : La langue des choses cachées.
Un titre prometteur…

Et une fois de plus, Cécile Coulon nous embarque dans son univers.
Un village.
Un enfant malade. Un père aimant mais malfaisant.
Sous un autre toit, une femme alitée, en train de se consumer. de quel mal secret souffre-t-elle ?
Cette fois la guérisseuse attitrée, « la mère », ne peut pas se déplacer ; c'est « le fils »qui accompagne le prêtre.
Personne n'est nommé. La mère, le fils, le prêtre, l'enfant, le père, la femme,…
Tous évoluent la nuit, éclairés par la lune ou la flamme vacillante d'une bougie.
Les tenants et les aboutissants de cette histoire sont aussi obscurs que les ruelles désertes et les pièces au mobilier sommaire.

Le texte est court, l'écriture (sombrement) poétique et rythmée, presque « habitée », les dialogues emplis de silence.
Pour moi cela n'a pas « fonctionné »...
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Dans une langue poétique, Cécile Coulon nous invite dans une drôle de contrée, dans un village qui ne voit jamais le soleil. La mère ne peut plus , elle a donc transmis à son fils la faculté de guérir les corps et les âmes grâce à la » langue des choses cachées « . La mère a été appelée mais elle ne peut plus se déplacer, elle a donc envoyé son fils. le fils a été initié. Il possède le don comme sa mère. Il est appelé dans un village, au « fonds du Puits ».
Il a marché longtemps pour l'atteindre. le prêtre l'accueille et le conduit directement auprès de l'enfant malade. A côté de celui-ci, son père, un homme méchant qui a fait le mal autour de lui, l'enfant le sent. le fils comprend et entend la langue des choses cachées. Personne n'a de prénom, aucune identité particulière, juste la mère, le fils, le prêtre. le fils n'a pas besoin de lumière pour faire son travail car il voit les choses cachées et ne connaît que les ombres qu'il traque au fond des âmes, fussent elles maudites.
J'ai retrouvé la même ambiance gothique que dans son livre « Seule en sa demeure « . L'époque n'est pas donnée, L'auteur nous dépeint la noirceur des âmes. C'est un récit noir, unique mystérieux.

Je dois dire que malgré la poésie dans les mots de Cécile Coulon, je n'ai pas adhéré à ce livre. J'ai compris le message de Cécile Coulon. Je ne suis pas réceptive à ce genre de livre en ce moment.

Lien : https://livresdunjourblog.wo..
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Il ne faut peut-être pas appeler ce livre roman, mais plutôt poésie
En effet il y'a très peu d'éléments qui permettent de lire une histoire. Il s'agit surtout d'un long poème ; on ne sait pas vraiment à quelle époque, avec quels personnages nous sommes tout est flou
J'ai remarqué cette tendance chez les auteurs français comme Sandrine Colette Franck Bouysse et j'avoue que ce n'est pas ce que je préfère le style est presque arrogant à force d'être chargé
Je préfère de loin sa poésie mais ça ne se vend pas assez…
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Il s'agit du troisième roman que je lis de Cécile Coulon. La langue des choses cachées est sorti en janvier 2024.
Le titre et toujours la qualité de l'édition de l'iconoclaste m'ont convaincue pour cette lecture.

Dans ce roman, nous suivons un coupeur de feu qui part faire sa première 'mission' dans un village très très reculé. Il a été appelé par un père de famille dont le fils unique est pris d'une terrible fièvre. Après sa première intervention sur cet enfant, un autre jeune garçon lui demande en pleine nuit de venir dans une maison isolé où il loge avec sa grand-mère et sa tante. Une fois là-bas, le coupeur de feu découvre le terrible secret de cette maisonnée où est intervenue sa propre mère il y a plusieurs années de cela.

Me concernant, j'ai trouvé le thème et l'écriture plaisants dans l'ensemble. Après lecture de ce troisième roman, je constate que l'univers de Cécile Coulon est plutôt le rural dark. Je ne lirais pas ce genre d'ouvrage tout le temps, mais l'autrice réussit particulièrement à nous plonger dans cette ambiance à la fois surannée et baroque. le style est très poétique mais le message reste clair et saisissant.
Je ne mets que trois étoiles car j'ai eu un gros problème éthique avec la fin. L'autrice a choisi comme thème l'héritage générationnel des mauvaises actions faites par les ascendants. Je ne suis pas une grande partisane de cette idée. Ainsi, j'ai eu un réel souci moral au moment où le coupeur de feu se venge sur un innocent qu'il juge trop beau et trop parfait.
En bref, je lirai probablement d'autres ouvrages de cette auteure mais je ne me précipiterai pas dessus pour autant.
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Dans la langue des choses cachéesCécile Coulon allie images poétiques et fil narratif d'une façon assez réussie, en tout cas mieux que dans son premier roman.
Je connais l'Auvergne profonde dont elle parle et certaines choses font écho chez moi. Pourtant, pourtant peut-on à ce point la porter aux nues ? Comme si éditeurs et public, nous gachions des talents qui ne prennent pas le temps de naître et de se développer. Je dirais la même chose pour Nicolas Mathieu : les posts instagram ou facebook et les tours de France pour rencontrer son public ne sont-ils pas la mort de l'écrivain.e ?
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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