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sur 734 notes
Dès les premières pages de ce dix-neuvième roman de Michel Bussi, le lecteur sent bien qu'un terrible drame s'annonce dans la banlieue de Rouen. du haut de ses sept ans, la petite Ophélie assiste à la scène, pourtant habituelle car ce n'est pas la première fois que son père, alcoolique et violent, rentre complètement bourré. Sauf que cette fois, sa mère, craignant pour sa vie, téléphone en panique à Richard Vidame, le suppliant de venir les aider. L'assistant social a cependant mieux à faire que de venir aider cette famille qu'il a sous tutelle, abandonnant la mère à son triste sort. Cette dernière, qui aura finalement tenté de fuir le danger en quittant l'appartement, sera retrouvée morte en dehors de l'immeuble. le père, qui ne se souvient de pas grand-chose, finira en prison. Placée dans un foyer, Ophélie n'aura plus qu'un seul but dans la vie : retrouver les témoins qui ont assisté au drame et se venger de cet assistant social qui a refusé de les aider !

Situant l'intrigue dans sa Normandie natale, l'auteur de « Code 612. Qui a tué le Petit Prince? », « Rien ne t'efface », « J'ai dû rêver trop fort » et l'incontournable « Nymphéas noirs » invite donc à suivre la quête vengeresse d'Ophélie sur une période de plus de quinze ans. Au fil des chapitres, l'enfant placée en foyer évolue, devient collégienne, puis lycéenne, très calculatrice et de plus en plus rebelle, mais avec une constante : un besoin de vengeance obsessionnel nourri par une haine qui ne s'atténue pas au fil des ans. La vengeance est un plat qui se mange froid…

Afin de compenser la noirceur des sentiments de son héroïne, l'auteur parsème son parcours de belles personnes auxquelles le lecteur n'a aucun mal à s'attacher. de son amie d'enfance Nina à cette éducatrice prénommée Béné, qui ne la lâchera jamais, Ophélie parvient progressivement à se créer une petite famille bien sympathique, mais sans pour autant perdre son unique objectif de vue : se venger de Richard Vidame, même si ce dernier semble être devenu intouchable au fil des années !

Aux manettes de cette quête de justice obsessionnelle, Michel Bussi maîtrise à merveille toutes les ficelles du métier pour tenir ses lecteurs en haleine, de la première page jusqu'au twist final. Multipliant les chapitres courts où les protagonistes invitent à découvrir les faits sous un nouvel angle ou viennent ajouter une petite pièce au puzzle final, l'auteur enchaîne les retournements de situations avec un sens du rythme tellement maîtrisé que le lecteur ne pense même plus à s'attarder sur d'éventuelles invraisemblances, seul une chose compte : tourner les pages au plus vite afin de découvrir le fin mot de l'histoire !

La vengeance est un plat qui se mange certes froid, mais le roman se dévore tellement vite qu'il n'aura finalement pas trop le temps de refroidir !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Michel Bussi déménage ses lecteurs à Rouen en 1983, 1989, 1995, 1999, époque du minitel, du franc, du plan Juppé, et des célèbres Armadas, en quatre épisodes Poucette, Vilain petit canard, La petite fille aux allumettes, le briquet, empruntant les titres de contes d'Andersen.

Ophélie Crochet et Antoine Vidame apprécient ces contes publiés par la Bibliothèque Rouge et Or et illustrés par André Jourcin, mais ce qui les rapproche et les confronte c'est la mort de Maja, la maman d'Ophélie, qui a commis une erreur fatale en épousant Josselin, alcoolique et drogué, plaçant ainsi la famille sous la tutelle des services sociaux dirigés par Richard Vidame, père d'Antoine.

Ce mariage funeste rappelle le scénario de « La petite soeur », roman publié en 1893 par Hector Malot, normand comme Michel Bussi, et né à La Bouille à l'aval de Rouen. Un siècle d'écart ne change rien à la voracité des prédateurs ciblant les jolies adolescentes ou les riches héritières et Poucette succède à Geneviève de Mussidan.

Si l'intrigue policière souffre de quelques hasards trop providentiels pour être vraisemblables, la trame romanesque dévoile la géographie sociale d'une agglomération divisée entre sa « ville haute », Bois Guillaume avec ses villas cossus et le Fortin, et sa « ville basse », Saint Étienne du Rouvray, ses HLM et la barre Sorano, et rend hommage au dévouement des travailleurs sociaux incarnés par une inoubliable Bénédicte.

Le secours populaire français bénéficie de 10% des droits d'auteur de Michel Bussi qui concrétise ainsi son engagement contre la pauvreté, l'exclusion et les violences subies par les femmes et les enfants. Une raison de plus de lire « mon coeur a déménagé ».

PS : ma critique de Mourir sur Seine, autre roman de Michel Bussi sur Rouen et l'Armada
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Lorsque j'ai vu que Lizzie proposait en version audio sur Netgalley le dernier roman de Michel Bussi, je me suis dit qu'il serait intéressant de découvrir l'une des oeuvres de l'auteur sous ce format. Je suis très heureuse d'avoir tenté l'expérience car il n'a fallu que quelques minutes pour que je me retrouve plongé dans le récit.

On y rencontre le personnage d'Ophélie, une petite fille qui, du haut de ses sept ans va vivre un drame familial qui va la marquer à jamais. de celui-ci va naître un désir de vengeance qui ne la quittera plus et qui guidera ses choix, car au bout de celui-ci se trouve sûrement une vérité tant recherchée.

En débutant cette écoute en compagnie des voix de Laure Filiu Jean-Marc Coudert, je ne pensais pas être rapidement prise dans cette histoire aux multiples rebondissements. J'ai trouvé les intonations prises par nos deux lecteurs d'une grande justesse et, cela a pour effet que l'on éprouve beaucoup d'empathie pour nos personnages auxquels on ne peut que s'attacher.

J'ai trouvé très intéressant la manière dont Michel Bussi a abordé les thèmes très forts des violences familiales et du féminicide sous l'angle du prisme des travailleurs sociaux dont on ne connaît pas forcément le travail et qui pourtant ne peut être que félicité (avec une mention spéciale pour Béné).

Je tiens à remercier les Éditions Lizzie et Netgalley France pour m'avoir permis de découvrir le dernier roman de Michel Bussi que j'ai vraiment adoré et dont je décerne une mention spéciale pour sa couverture qui finalement évoque tant de chose en seulement une seule image.
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Je remercie #NetGalleyFrance et LIZZIE pour m'avoir permis d'écouter #Moncoeuradéménagé de par Michel Bussi, lu par Laure Filiu et Jean-Marc Coudert.

Ophélie, surnommée Folette, n'est qu'une enfant lorsqu'elle est placée en foyer. Personne ne peut la prendre en charge : son père aurait tué sa mère... Quelques années plus tard, la lycéenne refuse de voir son père. Aidée par Lazare, un ancien voisin, ancien policier, elle continue de mener l'enquête sur d'éventuels témoins de la mort de sa mère. Son autre point de mire, c'est Richard Vidame : l'administrateur social qui aurait pu éviter le drame, mais qui a préféré ignorer l'urgence... Et, en fil rouge, la seule chose que Folette possède : un livre rouge et or des Contes d'Andersen...

Le style de Michel Bussi est clair, imagé, accessible, comme à son habitude. La narration choisie est particulière : la petite Folette s'adresse toujours à une personne, de son présent ou de son passé : elle utilise donc le "tu", qui nous implique encore plus dans l'histoire. J'ai tout de même ressenti quelques longueurs sur des scènes moins tendues, qui les rendent un peu lointaines et m'ont fait décrocher quelques minutes de la version audio. Ce titre ne restera donc pas mon livre préféré de Michel Bussi et je continuerai de recommander Nymphéas noirs en priorité.

Avec cette nouvelle enquête menée par une enfant devenant adolescente puis adulte, Michel Bussi mêle plusieurs thèmes plus ou moins forts : féminicide, génération 90', aide sociale (foyer, administratif, animation sociale), quête de soi par l'enquête policière, amitié, maturité trop rapide, immaturité latente et surtout évidemment, la vengeance d'une enfant meurtrie par la mort de sa mère, l'abandon de sa grand-mère, l'emprisonnement de son père.
A travers Ophélie, Michel Bussi nous fait traverser les années 1990 : son arrivée en foyer à la fin des années 1980, puis la révolte étudiante de 1995 (lorsque Folette a tout juste 19 ans), et enfin, la fin des années 1990 marque l'entrée dans l'âge adulte et le retour à la vie "réelle"... L'introduction des téléphones portables, du Minitel puis d'Internet : les grands changements qui sont à présent notre lot quotidien redeviennent des progrès technologiques durant quelques pages.

La lecture de Laure Filiu est absolument parfaite ! Son interprétation est magistrale. Elle change de voix pour chaque personnage et surtout, elle fait évoluer sa voix en fonction de l'âge des personnages (bluffant !). L'intervention de la voix masculine de Jean-Marc Coudert est bienvenue en fin de roman : elle permet de bien séparer les actions et les révélations parallèles. Et cela met encore plus en valeur tous les talents de lectrice comédienne de Laure Filiu !

#Moncoeuradéménagé #NetGalleyFrance
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Dès le départ, un terrible drame. Drame qui fera d'Ophélie dite Folette, petite fille de sept ans, une orpheline. de mère parce que celle-ci mourra et de père parce que celui-ci ira en prison. Terrible contexte familial, la famille a toujours eu des difficultés avec les fins de mois. le père promenant de nombreuses addictions, voulant toujours plus de sous pour les assouvir, aimant mal sa famille, incontrôlable et menaçant. Tellement que la famille a besoin de l'aide d'un assistant social, Richard Vidame, pour les soutenir dans leur autonomie financière.
Pour les autorités, Maya, la maman, sera tombée de la passerelle sur la rocade. Accident ou suicide ? Rien n'est certain. Juste qu'elle n'était pas seule sur cette passerelle, son mari y était aussi mais dans un état tel, qu'il ne se souvient de rien.
La petite Ophélie sera placée en foyer mais jamais elle n'oubliera cette nuit et poursuivra les recherches sur le sort de sa mère avec des voisins du quartier, des amis, bref avec les moyens à sa disposition. Une enquête menée au départ par une adolescente, puis par une jeune femme. Car Michel Bussi avec Mon coeur a déménagé nous entraine dans une quête/enquête sur plus d'une décennie parce que ce qui maintient en vie Ophélie est la seule idée de se venger et la haine. Mais surtout de se venger de celui qu'elle croit responsable de la mort de sa mère, cet assistant social, Vidame, qui aurait pu mieux les aider ce soir là et qui n'a rien fait selon elle.
Le récit d'une obsession, du coeur brisé d'une petite fille, de blessures intimes mais aussi le récit des déviances du système social, de ses lacunes et de ses limites. Il y a également quelque chose de lumineux dans ce roman: l'amitié. Fidèle, solide, parfois avec une loyauté élastique mais toujours présente et bienveillante.
Mon coeur a déménagé est un vrai thriller, un suspense qui m'a menée de fausses pistes en fausses pistes et qui a su rester dans le crédible, dans le possible.
Michel Bussi a le don d'être accessible, clair dans son propos avec des chapitres courts qui maintiennent bien le rythme.
Alors donc gros gros merci à #NetGalleyFrance pour ce livre audio #Moncoeuradéménagé magnifiquement rendu par Laure Filiu et Jean-Marc Coudert.

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La vengeance est un plat qui se mange froid

Toujours aussi habilement construit, le nouveau thriller de Michel Bussi va confronter une enfant avec la mort de sa mère, chassée par un mari violent. Pendant de longues années, Ophélie va chercher à comprendre et à venger sa mère.

Que s'est-il vraiment passé ce 29 avril 1983? Ce qui est sûr, c'est qu'Ophélie, alors âgée de sept ans, a entendu sa mère appeler Vidame, le travailleur social chargé de la suivre, à son secours. Sa mère répétant à l'envi « Mon mari va me tuer». Elle ne sera pas entendue, même si Vidame a pris soin de prévenir la police, tout en sachant qu'elle ne se déplacera pas pour une intuition. Pourtant le drame annoncé va bien avoir lieu. Rentré ivre, le mari va harceler sa femme, lui réclamant de quoi satisfaire ses addictions. Si cette dernière parvient à lui échapper, il la pourchasse dans la rue, bientôt suivi par Ophélie. Mais la fillette arrivera trop tard. Sa mère a chuté d'une passerelle et gît sur la route en contrebas. Son père hébété est arrêté, mis en examen et jugé pour féminicide. Il sera condamné à sept ans de prison.
Ophélie se retrouve quant à elle à "La Prairie", l'institution qui accueille les orphelins et les enfants placés par la justice. C'est là qu'elle va faire la connaissance de Béné, une assistante sociale au grand coeur, et de Nina, une amie pour la vie.
C'est avec elle qu'elle reprend goût à la vie, même si son moteur est la vengeance. L'adolescente décide de mener l'enquête, d'oublier son père et de faire payer à Vidame son refus de porter secours à sa mère. Les maigres indices dont elle dispose, un dessin des fenêtres de l'immeuble éclairées durant cette nuit tragique et le concours d'un ex-gendarme qui se promenait avec son chien peu avant le drame.
La recherche de témoignages, les plus petits indices et les intuitions vont alors occuper celle que ses proches appellent Folette. Maintes fois, elle a failli renoncer, notamment après une expédition qui a coûté la vie à un ami, mais comme son seul moteur est cette soif de vengeance, elle va persister et signer.
Découpé en quatre parties, 29 avril 1983, 14 juillet 1989, 9 octobre 1995, 14 juillet 1999, le roman nous mène d'une rive à l'autre de la Seine, du Rouen populaire à celui des nantis. Cette version topographique de la lutte des classes nous rappelle que l'auteur des Nymphéas noirs a d'abord été géographe et qu'il resté fidèle à sa Haute-Normandie.
Et s'il connaît bien Rouen, les services sociaux à l'enfance n'ont guère de secrets pour lui non plus. de l'assistante sociale jusqu'au plus haut de l'échelon, il nous présente cette institution capable du meilleur - quand l'intérêt de l'enfant prime - et du pire. Sans aller jusqu'à la rengaine du "tous pourris", on se rend bien compte combien la soif de l'argent et du pouvoir peuvent entraîner de déviances et de compromissions.
La plume de Michel Bussi est toujours aussi virevoltante, entraînant avec lui un lecteur qui va explorer les pistes, se fourvoyer aussi beaucoup. Explorant tout à la fois les romans mettant en scène les orphelins, d'Oliver Twist de Dickens à Sans famille d'Hector Malot et ceux construit autour de la vengeance, du Comte de Monte-Cristo de Dumas aux Hauts de Hurlevent de Emily Brontë, en passant par le Colomba de Prosper Mérimée, ce roman est tout à la fois un thriller construit sur une machinerie bien rôdée et une ode à l'amitié, mais aussi une formidable démonstration de la force d'une obsession. Même si elle peut aveugler, elle n'en demeure pas moins un puissant moteur. Oui, l'espoir fait vivre.
Signalons aussi la parution simultanée en poche de Trois vies par semaine
NB. Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, lire les premières pages du livre. En vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Lire Michel Bussi est presque incontournable pour un Rouennais désirant briller en société, souhaitant montrer qu'il s'intéresse à la vie culturelle locale...
Depuis quelques romans, hormis N.E.O et la littérature jeunesse, je trouvais qu'il poussait un peu loin l'extravagance des scenarii, ses "trois vies par semaine" en étant un bon exemple.
Ici, retour aux sources : il replace sa bonne ville de Rouen au centre de l'intrigue et les Normands déambuleront avec plaisir dans leur métropole et sa banlieue, de Darnétal à Saint Etienne du Rouvray...
En passant, c'est sur les hauteurs du mont Fortin de Bois-Guillaume, centre de l'intrigue, que des passionnés font actuellement pousser des vignes et produisent le seul vin de l'agglomération...
Retour à plus de réalisme également. Certes c'est un thriller et comme il se doit l'auteur nous promène de fausses pistes en fausses pistes mais reste dans le raisonnable. Attention divulgâchage ; il n'y aura pas de jumeau caché, de clone ou de faille temporelle...
On reste donc sur du factuel, des témoignages, des révélations des retournements qui feront ultérieurement de ce livre un bon thriller sur grand écran, en épisodes ou pas...
Un petit bémol, le lectorat idéal pour ce livre est sans doute un adolescent en quête de lecture haletante. Il est vrai qu'on ne lâche que difficilement le livre et qu'on s'interroge constamment sur l'évolution de l'intrigue. Mais la narratrice principale, l'héroïne Ophélie, est jeune, entourée de jeunes au demeurant sympathiques, avec des raisonnements de jeunes et un vocabulaire de jeunes, des émotions de jeunes. Son charmant duo avec Nina m'a un peu rappelé les Lollygirls du roman jeunesse cité plus haut...
Sinon, le côté attractif pour lecteurs plus âgés (moi en l'occurrence) est
fourni par une cure de jouvence mémorielle. On retourne avec saveur dans les années quatre-vingt quatre vint-dix du siècle précédent, avec des 103 SP, des minitels, des grèves obligeant les gouvernements (M. Chirac, M. Juppé) à tenir compte de la mobilisation des peuples... Nostalgie de démocratie...
Çà aussi, c'est à mettre au crédit de l'auteur, cet humanisme qui se dégage de ses lignes. Il fait du thriller, certes, mais ses éclairages ne sont bien sûr pas neutres, il met en lumière certains aspects de notre société, et à titre personnel, cela me sied parfaitement.
En résumé, une belle réussite qui nous tient en haleine jusqu'au bout et qu'on referme en pensant : "j'en étais... presque sûr. Presque..."
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Ophélie, sept ans n'a connu que la misère sociale avec des parents placés sous la tutelle d'un travailleur social omniprésent. Mais cette proximité n'a pas empêché son père Jo de tuer sa femme un soir où le manque d'argent était trop prégnant. Placée dans un foyer, Ophélie rumine sa vengeance contre ce travailleur social trop lâche pour secourir une femme menacée mais qui se lance en politique. Quinze années durant, avec ses amis de la cité elle imagine divers stratagèmes visant à le confondre, ignorant que la vérité n'est pas toujours limpide.
Dans ce sombre roman psychologique, Michel Bussi exploite avec bonheur le thème de la vengeance portée par la haine d'une enfant et s'ingénie à brouiller les pistes pour mieux berner le lecteur.
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Coup de Coeur ! "Mon coeur a déménagé" est un thriller psychologique captivant, mais aussi un récit initiatique et un roman d'amour et d'amitié !
Une couverture et un titre énigmatiques qui ne trouvent tout leur sens qu'aux dernières lignes du roman grâce à son twist inattendu !

Une exploration des thèmes de la vengeance, de la rédemption et de l'amour au travers d' une intrigue dramatique à la structure narrative magistrale !
A découvrir en version audio chez @Lizzie grâce à l'interprétation touchante de Laure Filiu et de Jean-Marc Coudert !

L'histoire commence par une déclaration poignante : « Papa a tué maman. » Ophélie a tout vu, du haut de ses sept ans (ou, du moins, le croit-t-elle !) Mais, elle pense que son père, alcoolique et violent, n'est pas le seul coupable. le soir du drame, un homme aurait pu sauver sa mère, Richard Vidame, le délégué à la tutelle de ses parents...

Dès lors, Ophélie n'aura plus qu'un but : retrouver les témoins, rassembler les pièces du puzzle qui la mèneront jusqu'à la vérité. Et se venger !

Enfant placée en foyer, collégienne rebelle, étudiante évoluant sous une fausse identité, chaque étape de sa vie sera marquée par sa quête obsessionnelle. Mais, qui connait vraiment la vérité et qui la manipule ?

Je remercie @Lizzie et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir le dernier roman de Michel Bussi qui nous tient en haleine jusqu'au dénouement... comme toujours !

La structure narrative est composée de 66 chapitres et de trois parties : dans la première, Ophélie est une fillette de sept ans qui se retrouve en foyer après la nuit du drame le 29 avril 1983 ; dans la deuxième, Ophélie est une adolescente rebelle de treize ans et dans la troisième, Ophélie est une jeune femme de dix-neuf ans qui décide de venger la mort de sa mère en croyant avoir enfin trouvé le coupable.

Mais, même si le coupable idéal semble désigné dès le début, l'intrigue se complexifie au fil des pages grâce à de nombreux retournements de situations, ce qui permet de préserver le suspense jusqu'au twist final.

Ce que j'ai le plus apprécié, c'est la finesse du portrait psychologique des différents personnages qui révèlent leur secrets et leurs non-dits peu à peu. Même le chat Bolduc joue un rôle important dans l'intrigue ! de même que la plume addictive, sensible, délicate et le style visuel, cinématographique de Michel Bussi qui est un auteur inimitable.

J'ai trouvé l'interprétation de Laure Filiu très touchante : elle change son timbre de voix en fonction de l'âge d'Ophélie, ce qui permet de ressentir la personnalité à fleur de peau de cette héroïne qui évolue au fil du temps. Son flux narratif convient parfaitement car il n'est ni trop lent, ni trop rapide, ce qui facilite la compréhension de l'intrigue.

Sa voix aiguë, fragile, contraste avec la voix grave, rocailleuse, de Jean-Marc Coudert qui interprète à la fois le personnage ambigu de Josselin, le père d'Ophélie, et de Richard Vidam, le travailleur social manipulateur. J'ai été transportée par cette écoute très agréable qui m'a fait passer un très bon moment. Je quitte à regret Ophélie et Bolduc avec un pincement au coeur... en espérant les retrouver sur grand écran !
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Le nouveau roman de l'auteur sent bon la fresque sociale, celle des HLM, des cités, des ménages qui ont des fins de mois difficile, qui sont sous tutelle, curatelle,…

Ophélie est dans ce cas, ses parents ne s'en sortent pas, ont des dettes, papa boit, fume du hachis (on s'est compris). Et puis, un soir, papa poursuit maman dehors et on la retrouve morte, éclatée sur la route, au-dessus de la passerelle.

Direction un foyer pour la petite Ophélie et prison pour papa… Non, le dernier roman de monsieur Bussi ne respire la joie de vivre, que du contraire, mais il ne force pas non plus le trait pour nous faire d'Ophélie une Cosette, loin de là.

Ophélie est une battante et son seul but sera de se venger de celui qu'elle tient pour responsable de l'assassinat de sa mère : Richard Vidame, l'assistant social, celui qui n'a pas voulu aider sa mère et qui était son gestionnaire de dettes.

Ce roman se lit assez vite, tant l'histoire est intéressante et que j'ai apprécié les personnages principaux, notamment Ophélie, Nina, Bénédicte et Steeve, sacré Steeve, qui m'a bien fait rire en parlant de son ordinateur de poche… Moi, j'ai pensé à smartphone et quand j'ai lu ce que Steeve sortait de son sac à dos, j'ai ri un bon coup. J'avais oublié que nous étions dans les années 80, et donc, pas de smartphone !

La seule chose qui m'a un peu gênée, dans l'histoire, c'est qu'Ophélie ne veut jamais lâcher sa vengeance, même quand, à un moment donné, les conséquences de son entêtement seront terribles. Je pense qu'à sa place, j'aurais fait profil bas, mais elle est entêtée et ne veux rien écouter. Ah, la jeunesse…

Dans la dernière ligne droite, alors qu'il ne restait plus qu'un quart du livre à dévorer, le rythme a augmenté et le suspense aussi. Là, j'avais les yeux bloqués sur les pages du livre et il m'a été difficile de le poser, tant je voulais connaître la vérité, même si je suspectais un truc pas net depuis quelque temps (mais je voulais savoir si j'avais vu juste ou non – j'avais tort).

Comme toujours, l'auteur sait jouer avec son lectorat, lui cacher des choses, ne lui montrer que ce qu'il veut bien nous faire voir et c'est ce que j'aime : le twist final, les révélations fracassantes, le moment où je comprends que je me suis fait avoir sur toute la ligne…

Et dans ce roman, même si le twist n'est pas exceptionnel, comme dans d'autres, il n'en reste pas moins inattendu et je peux dire que l'auteur a bien joué avec mes sentiments, avec mes certitudes, bref, il a fait ce que les hommes politiques font le mieux : il m'a bien entubé (mais en littérature ou au cinéma, c'est permis !).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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