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EAN : 9782072901348
160 pages
Gallimard (01/04/2021)
3.18/5   30 notes
Résumé :
C'est l'histoire d'une année, peut-être deux, dans la vie d'un petit garçon. L'histoire d'une rencontre avec un personnage héroïque à ses yeux d'enfant de onze ou douze ans. Ce souvenir revient beaucoup plus tard, après qu'il a traversé plusieurs deuils, sous les mains d'un étrange thérapeute que le narrateur appelle le « chaman ». Le souvenir de virées magiques, pour s'arracher de sa famille en compagnie de cet homme hâbleur, drôle et violent. Perdu jusque dans sa ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Somme-nous comptables des promesses et des rêves que nous avions enfant, lorsque l'adulte que nous sommes devenus les a passées par pertes et profits.
Un livre crû. Sans fard et sans concessions.
Devenu adulte, le narrateur souffre de l'absence de cet adulte trentenaire qui l'avait pris sous son aile alors qu'il n'avait que onze ans. A tel point qu'il éprouve le besoin de se confier à son chaman (nom dont il baptise son psychanalyste) au cours de séances qui sont l'occasion d'évoquer la personnalité controversée de cet agent d'assurance vivant avec son épouse dans la même cité que les parents, occupant le logement juste au-dessus du leur. le N° 6.
Une phrase du roman le résume, « Parce que sans doute, comme l'assassin, l'enfance revient toujours sur les lieux de son crime. »
Quelle image, enfant, avons-nous des adultes ? Nos parents sont-ils le modèle idéal de l'adulte que nous voulons devenir ? Ces adultes affairés, heureux de vivre, beaux parleurs, sûrs d'eux, fumeurs et buveurs invétérés, chasseurs, dragueurs, sont-ils une réalité ?
Ce sont les questions qu'à l'âge de onze ans se pose Frédéric. Nous sommes en 1973 et la société bascule des trente glorieuses dans l'incertitude de la crise. Elle devient moins tolérante. Accepte de moins en moins les écarts.
Le bel agent d'assurance, celui dont les voisins disent c'est un vrai mec et dont la femme est une icone blonde, y survivra-t-il ?
C'est que Frédéric ne saura jamais. Quand les flics embarque l'homme, il sortira de sa vie et n'en entendra plus parler. Des années plus tard le souvenir vient le hanter lui reprochant sa trahison et son manque de courage.
Il comprendra « (…) confusément que nous n'avions sans doute pas a faire dans la vie que notre seule volonté, mais que d'autres volontés nous guidaient en bien ou en mal. »
Et si ? semble dire en permanence Frédéric. Cette question finira par l'envahir jusqu'à l'empêcher de vivre.
Il pose ainsi la question de l'éducation. Education des maîtres, des parents, des curés, de tout ce qui peut s'assimiler à une autorité contre éducation sauvage et spontanée, sans freins, que lui propose son ami. Périples en automobile dans la nuit, chasse, liberté totale, remise en cause des normes imposées.
Images sans illusions de l'enfance et de la vie adulte, qui éclairent d'une lumière crue la vision que chacun enfant et adulte porte sur l'autre.
Je n'ai jamais rien lu, d'aussi beau, d'aussi poignant, d'aussi cruel, d'aussi juste sur le sujet.
« Après avoir mené une de ces vies lisses et impeccablement rangées qu'on imagine encore enfant en regardant autour de soi les adultes se lever le matin pour arpenter plus ou moins courageusement les trottoirs de la vie, et sans douter encore des souffrances, des délires, de la déglingue, des cahots et des échecs cuisants que cache cette image enfantine de la vie adulte. (..) tandis que tous paraissent avancer sur la petite voie nue qu'ils tracent devant eux sans y croire jamais tout à fait.»
A lire





Lien : https://camalonga.wordpress...
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Un homme en souffrance (en deuil de deux personnes chères) se rend chez son « chaman » comme il l'appelle ironiquement.
Devant le psychanalyste il se remémore alors l'enfant qu'il était en 1973, à 11 ans et cette amitié insolite et forte qui le liait à son voisin du dessus, au n°6. Ce voisin, cet hidalgo comme l'appelait sa mère, qui pour une raison inconnue avait pris le garçon sous son aile et l'emmenait dans ses expéditions durant lesquelles ils parcouraient les routes à toute allure en Renault Torino ou allaient à la rencontre de la nature.
Ce voisin trentenaire, que l'on soupçonnait pourtant de petits trafics divers, était alors devenu le héros du jeune garçon, celui qui le libérait de sa petite vie familiale qu'il vivait « comme une relation amoureuse qui battait de l'aile ».
Sans oublier ce jour de chasse durant lequel il avait tué un lièvre. Episode déterminant qui avait vu son enfance s'envoler.
Un matin, le numéro 6 est arrêté par les flics, le jeune garçon ne le reverra jamais.
Un roman d'une richesse incroyable sur les questions existentielles qui existent à cet âge, l'abandon, la mort et le deuil et leur impact sur notre vie d'adulte.
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Dans une confession qui prend parfois la forme d'une parabole, l'auteur livre une méditation sur la perte et le mal, avec conviction et puissance, en délaissant sciemment une intrigue qui reste secondaire, là n'est pas le propos du livre. Quelques passages m'ont semblé atteindre un certain caractère universel.
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Suite à une critique unanimement positive du Masque et la plume, je me lance, pleine d'appétit dans la lecture de ce livre ....
L'histoire paraît un peu faiblarde alors j'imagine un style fantastique pour compenser. Hélas, j'ai trouvé la lecture poussive, le style trop compliqué parfois, ou trop plat à certains moments, pas de véritable intrigue ou suspense psychologique qui me donne envie de poursuivre.
après 100 pages, j'ai décidé d'arrêter....
déçue
Commenter  J’apprécie          30
Ce n'est pas un livre nécessaire, cela se sent à chaque phrase. Aucune n'est tendue d'énergie jusqu'au tremblement. Aucune n'est capable de faire voir. Ni relief ni couleur. Mièvreries. Fadeurs. Absence de vie morale réelle. On comprend que l'auteur n'est pas un écrivain mais, comme un journaliste connu ou un ministre, quelqu'un qui peut facilement publier des rédactions de troisième compliquées d'audaces modernistes convenues.
Une lecture rebutante.
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critiques presse (5)
LePoint
17 mai 2021
Avec « Le Lièvre », l’auteur, traducteur et éditeur Frédéric Boyer compose une déchirante valse aux adieux. Le roman mélancolique d’une enfance perdue.
Lire la critique sur le site : LePoint
LesInrocks
10 mai 2021
L’auteur français convoque chez un petit garçon, qui n’en est plus un, un souvenir de mort. Et interroge la façon dont se construit une vie d’homme.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LeMonde
30 avril 2021
Ce nouveau livre marque les retrouvailles chamaniques de l’auteur avec le garçon qu’il était à 12 ans.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
08 avril 2021
Un homme qui a perdu sa route et la foi dans la vie s’interroge.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
08 avril 2021
Dans ce nouveau roman de Frédéric Boyer, chroniqueur pour « La Croix L’Hebdo », le narrateur revit un souvenir d’enfance au cœur d’un combat contre les ombres.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Si on savait quelque chose de ce qu'on va vivre, avant de le vivre, je crois qu'on en perdrait la vie. J'ai pourtant comme vous tous mes amis, toujours tenté de savoir ce que je vivrais, ce qui allait se passer pour moi. Sans me douter que c'était la question la plus dangereuse. Ce que la vie nous réserve.
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"C'est la vie qui nous possède, avec toutes nos défaillances, les nôtres mais aussi celles de nos parents, de nos familles dispersées dans le temps. La vie est plus grande que celle que nous vivrons jamais, plus épaisse et incompréhensible que tous les rêves que nous ferons. Et nous ne pouvons pas faire autrement que vivre avec la vie devant nous, toujours un peu trop ample, une taille au-dessus. Et dans laquelle nous flottons comme d'étranges cosmonautes largués dans l'espace noir et étoilé."
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quand j’ai interrogé ma grand mère sur ses larmes, elle m’a répondu. Elles coulent pour laisser partir quelqu’un qui est dans mon cœur, qui est en moi depuis si longtemps.
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Parce que sans doute, comme l'assassin, l'enfance revient toujours sur les lieux de son crime.
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La vie est plus grande que celle que nous vivrons jamais, plus épaisse et incompréhensible que tous les rêves que nous ferons.
Et nous ne pouvons pas faire autrement que vivre avec la vie devant nous, toujours un peu trop ample, une taille au dessus.
Et dans laquelle nous flottons comme d'étranges cosmonautes largués dans l'espace noir et étoilé.
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