AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,39

sur 4733 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lu d'une seule traite en quelques heures. Et vous savez maintenant, car je l'ai déjà dit dans d'autres critiques, que mon plaisir de lecture est proportionnel au temps passé. Plus le temps de lecture est court, plus le livre me passionne. Celui-ci m'a emportée dès les premières pages, je ne vous le résume pas, cela a été très bien fait par d'autres. En revanche, je peux le qualifier : formidable, sensationnel, inoubliable, incontournable, nécessaire. À lire absolument.


Commenter  J’apprécie          312
Ephraïm,  Emma, Noémie et Jacques.
Quatre prénoms.
Seul texte d'une carte postale adressée à M Bouveris.
Pas d'expéditeur.
Quinze ans plus tard, Anne décide de mener l'enquête pour découvrir qui en est l'auteur et ce qu'elle signifie.
Lelia, sa mère, lui fournira une partie des réponses, elle devra compléter le puzzle.
La carte postale, c'est l'histoire d'une famille.
Celle de la grand-mère d'Anne, Myriam, de ses parents et de ses frère et soeur.
Anne Berest nous entraîne de la Russie du début du XXe siècle, jusqu'en France occupée, dans les pas de la famille Rabinovitch.
À travers ses personnages, elle nous parle des Juifs.
D'une religion que l'on n'a pas forcément choisie, que l'on n'a parfois pas même pratiquée mais que l'on doit assumer.
De la montée de l'antisémitisme jusqu'aux horreurs des camps de concentration.
Elle nous parle aussi de notre société actuelle, parce que, sa mère, Anne elle-même où aujourd'hui sa fille, ont été confrontées à la violence des mots, aux regards, elles ont été pointée du doigt.
Oh, bien sûr, elle précise que bien souvent les propos dépassent ceux qui les tiennent, surtout quand il s'agit d'enfants qui ne reproduisent que les discours entendus dans leur entourage, sans en mesurer la portée, sans haine, par naïveté, simplement.
Ce roman est touchant.
Plus on avance avec Anne dans l'enquête, plus l'émotion est forte, bien sûr, liée à certains événements qui ressurgissent, mais aussi à l'empathie que l'on éprouve pour les différents protagonistes. Leur histoire est si bouleversante, qu'on en oublie la raison qui nous fait les rencontrer. Cette simple carte postale qui va remuer le passé, qui va changer la vie de cette jeune femme et qui, au moment de la révélation finale a touché le coeur du lecteur que je suis.
Un autre grand roman de cette rentrée littéraire.
Commenter  J’apprécie          312
Mon coup de coeur de cette rentrée littéraire. Quel roman puissant !!
L'auteure retrace le parcours de ses ancêtres mort durant la seconde guerre mondiale dans des camps de concentration.
Tout cette recherche ce déclenche par la réception d'une carte postale anonyme que sa maman reçoit : 4 prénoms y sont écrit.
Bien écrit, puissant, pudique. J'ai fait quelques pauses dans ma lecture tant cela m'a bouleversé.
Un grand roman.
Commenter  J’apprécie          310
Un ouvrage qui traite avec une grande sensibilité et une immense originalité le thème tant de fois traité de la seconde guerre mondiale des juifs et des camps de concentration. Loin d'être seulement un énième témoignage de ce terrible fait historique, la carte postale, d'une structure extrêmement originale, entremêle constamment le temps de l'histoire et le temps de l'enquête, nous livrant une réflexion sur l'antisémitisme d'après-guerre qui perdure encore aujourd'hui et également sur les liens familiaux. Un grand chef-d'oeuvre !
Commenter  J’apprécie          306
Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Nuit et brouillard – Jean Ferrat


Où l'on découvre peu à peu l'histoire de la famille juive d'Anne Berest dans les tourments de la seconde guerre mondiale.
Où l'on assiste impuissants à la montée du nazisme et de l'antisémitisme.
Où l'on voyage avec la famille Rabinovitch de la Russie à la Lettonie, passant par la Pologne, la Palestine puis la France.
Où l'on comprend comment le régime de Vichy a pactisé avec le diable.
Où l'on croise au détour d'une page Adélaïde Hautval, René Char, Irène Némirovski, Francis Picabia, André Gide et le général De Gaulle. puis plus tard Klarsfeld et Lanzmann.
Où l'on en vient à avoir peur des gares, des trains, de la foule, des uniformes, des contrôles d'identité, des gens qui obéissent aux ordres aboyés et des conséquences pour ceux qui n'obéissent pas.
Où l'on tente de comprendre ce que c'est qu'être juif, goy, résistant ou collabo.
Où l'on prend conscience des années de silence, du tabou dans les familles, de la difficulté de parler de ce que l'on a vu ou vécu.
Où l'on suit Anne Berest et sa mère Lélia dans la reconstitution de ce puzzle familial à partir de la réception d'une carte postale avec seulement quatre prénoms dessus et une adresse.

512 pages que l'on ne voit pas passer tant c'est fluide et passionnant.

Challenge Multi-Défis 2024.
Challenge Pavés 2024.


Commenter  J’apprécie          279
J'ai beaucoup aimé ce livre qui sait nous toucher en plein coeur. Je ne savais pas qu'il y a deux soeurs Berest écrivains, j'ai beaucoup apprécié Artifices et je croyais qu'il s'agissait de la même auteure, mais non il y a Claire et Anne, toutes deux très talentueuses.

Ce roman se déroule en plusieurs parties. Tout d'abord en 2003, Lélia, la mère d'Anne, reçoit une carte postale anonyme de l'opéra Garnier, achetée plus de dix ans auparavant, sur laquelle figurent les quatre prénoms de ses grands parents, Emma et Ephraïm, de son oncle Jacques et de sa tante Noémie, tous morts en déportation en 1942. Lors d'un déjeuner du dimanche, Lélia parle de cette carte avec ses filles et son mari, mais personne n'a la moindre idée de qui a bien pu l'envoyer. Elle disparait dans un tiroir, alors que Lélia commence discrètement à enquêter sur sa famille.

Dix ans plus tard, Anne est enceinte et s'intéresse à ses ascendants, en vue d'une transmission à son futur bébé. Sa mère lui raconte l'histoire de ses grands parents, nés en Russie à la fin du dix-neuvième siècle. En 1919, le père d'Ephraïm réunit tous ses enfants pour les inciter à émigrer pour fuir les persécutions. Il leur déconseille de se rendre en Europe, mais plutôt en Palestine avec lui ou aux USA, mais les jeunes préfèrent l'Europe, et ne peuvent croire leur père quand il leur dit qu'un jour tous les Européens voudront les voir disparaître. Emma est enceinte et ils attendent la naissance de Miriam pour fuir la Russie dans une charrette. Ils s'installent successivement en Lituanie, en Pologne et en Palestine, le plus souvent chassés par de nouvelles persécutions. Mais le rêve d'Ephraïm c'est Paris, il est ingénieur et a inventé une machine à pain qu'il veut faire breveter en France où la petite famille arrive en 1929. Il inscrit ses filles, Miriam et Noémie dans le meilleur collège où elles deviennent des élèves brillantes. le rêve absolu du père est d'être naturalisé, il en fait la demande et ne voit pas l'étau se resserrer sur les juifs, il espère faciliter sa naturalisation en acceptant tout ce que l'administration lui demande, mais toute la famille sauf Miriam sera assassinée à Auschwitz en 1942 alors que Miriam et son mari Vicente deviennent résistants.

Six ans plus tard, la fille d'Anne est victime de la remarque banale d'un petit camarade qui lui a dit que dans sa famille on n'aime pas trop les juifs. Anne rencontre le directeur mais surtout décide de découvrir l'identité de la personne qui a envoyé la fameuse carte il y a près de vingt ans. Elle enquête avec sa mère après qu'un détective lui ait suggéré quelques pistes. Ce voyage les entraîne sur les traces des grands parents et aussi de Miriam qui a refait sa vie après la guerre et n'a jamais rien voulu dire à sa fille.

Ce livre est très bien écrit, sans pathos mais avec beaucoup d'émotion. Avant cette carte Lélia et ses filles ne savaient pas grand chose de leurs ascendants vu que Miriam refusait de parler. Lélia fait partie de cette génération confrontée aux silences et aux non-dits. Anne s'interroge sur ce que signifie être juive alors que ce n'est ni sa religion ni sa culture et qu'elle ne pratique aucun de ces rites. Après le diner de Pessa'h chez Béatrice, une amie de son petit ami où elle s'est sentie complètement hors du coup, elle se pose la question et en conclut que son identité consiste à avoir hérité de la peur et de l'angoisse de ses ancêtres, peur de la police, de la foule, de l'administration etc. Anne et sa mère retrouvent des objets volés à leur famille, mais l'important est de dire comment ça s'est passé, on ne sait pas si elles ont pu obtenir leur restitution.

La question de l'identité juive et de la mémoire est au centre de roman. On est évidemment plus sage quand on sait comment ça a fini, mais je suis quand même étonnée de l'aveuglement d'Ephraïm qui semble se jeter de lui-même dans la gueule du loup, obsédé par sa naturalisation, il demande à ses enfants de ne pas se rebeller au lieu de les pousser à fuir comme l'a fait son propre père vingt ans plus tôt. Lorsque sa cousine Anna, en 1940 lui propose de fuir avec elle en Amérique, il refuse, blessé qu'il ne s'agisse pas d'un voyage romantique avec son amour de jeunesse, mais d'une proposition raisonnable pour mettre sa famille à l'abri, il n'y a aucune raison de ne pas faire confiance aux autorités françaises pour lui. Cet aveuglement m'a toujours étonnée, pourtant les mesures de Vichy était clairement antisémite depuis le début du régime. le peu de solidarité entre les juifs m'a aussi surprise, les Français assimilés depuis quelques générations accusent les juifs étrangers d'être la cause de leurs malheurs et se montrent peu solidaires. Anne dit être le rêve incarné de arrière grand-père, elle ressemble à une Française ordinaire et rien ne trahit son origine.

Un autre point m'a beaucoup touchée, Anne et Claire ont pour deuxième prénom Myriam et Noémie et elles se demandent en quoi elles sont Miriam la survivante et Noémie la victime, en quoi ces prénoms ont influencé leur destin. Elle échangent des lettres à ce sujet, qui sont restituées dans le livre. Je me demande comment des parents peuvent faire porter un héritage aussi lourd à leurs enfants, ayant moi-même pour premier prénom celui de ma cousine qui s'est noyée quelques mois avant ma naissance, je n'utilise d'ailleurs que le deuxième.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce magnifique roman, mais je vous laisse le plaisir de la découverte. Dans la version audio, il y a à la fin, un entretien où Anne explique en quoi ce roman est un roman vrai, tout est vrai, mais certains faits sont changés comme par exemple le nom du village où la famille Rabinovitch s'est réfugiée, pour éviter que des lecteurs trop curieux aillent fouiller ce passé, ou la durée de l'enquête qui dure trois mois dans le livre mais quatre ans dans la réalité, etc.

Ce livre est un gros coup de coeur pour lequel je remercie Netgalley, les éditions Grasset et Audiolib. Il a reçu plusieurs prix littéraires et ce n'est que justice, il les mérite amplement.

#Lacartepostale #NetGalleyFrance !

Lien : https://patpolar48361071.wor..
Commenter  J’apprécie          270
Quelle claque!! Ma critique n'aura pas vraiment d'importance, car elle se noie parmi des centaines d'autres bien plus justes, mais je me garde une trace de ma lecture, même si je pense ne pas "pouvoir" oublier ce livre.

Anne est sur le point d'accoucher quand elle passe quelques jours chez ses parents à l'occasion des fêtes de fin d'année. C'est là que sa mère reçoit une mystérieuse carte postale, adressée à sa propre mère, Myriam : une vue assez ancienne de l'opéra Garnier à Paris, avec juste ces noms écrits: Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques. Ce sont les noms des grands-parents de Lélia (la mère d'Anne), de son oncle et sa tante, déportés et morts à Auschwitz.
Anne se confronte donc à sa mère pour entendre enfin l'histoire de sa famille, de ses ancêtres. Et cette histoire est touchante, et incroyablement dure évidemment, racontée de main de maître par l'autrice. Ce récit occupe toute la première partie du livre (que je n'appellerais pas roman) extrêmement bien documenté.
La deuxième partie suit l'histoire de Myriam, la mère de Lélia, donc seule survivante de sa famille. Elle doit fuir, intègre les réseaux de Résistance, se cache, puis c'est enfin la libération, avec ce retour des camps... Que d'émotions, que d'images fortes, que de douleurs, que de haine. Nous sautons du passé au présent pendant qu'Anne, souvent aidée par sa mère, continue son enquête pour découvrir l'auteur de la carte postale. Ce voyage va l'emmener en Normandie, puis dans le sud de la France, et elle va aller de découverte en découverte... Pendant ce même temps, elle s'interroge sur sa judaïté, elle qui n'a pas du tout été élevée dans la foi, sur ce que veut dire être juif... Les questionnements, les débats autour de cela sont incroyablement justes, intelligents et percutants.

C'est compliqué de ne pas faire trop long pour "critiquer" un tel livre, si bien structuré. On ne s'y perd jamais. Je ne sais pas trop quelle est la part d'invention de l'autrice dans tout cela. La seule chose que je n'ai pas comprise, c'est l'absence de concordance de dates: la carte postale arrive en 2003 alors qu'Anne va accoucher et "seize ans plus tard" l'enquête commence. Or, à ce moment-là, Clara, la fille d'Anne a 6 ans. Erreur? Autre enfant disparue sans être mentionnée plus tard? Dans tous les cas cela n'a pas vraiment d'importance.
Oui, un livre incroyable, qui nous interroge, nous percute, et nous rappelle avec raison qu'il ne faut jamais, jamais oublier. Et quand, à la toute fin de l'enquête, la boucle se noue, c'est un final en apothéose, en tendresse, en douce morale et toujours en intelligence.

Bravo Mme Berest.
Commenter  J’apprécie          262
Une famille se raconte au travers d'une carte postale anonyme, support incontestablement haletant pour retracer la Shoah. Sans heurts, sans voyeurisme, sans pathos dans son écriture, Anne Berest pose les mots, justes et bien pesées, sur cette période de l'Histoire, sur les douleurs de sa famille.
La narration est dynamique. La lecture se fait fluidement, tantôt renvoyé au passé, tantôt dans les échanges actuelles avec sa soeur, sa mère. L' attachement toujours plus fort à connaitre la vie de chaque aïeul. Les transmissions intergénérationnelles, les coïncidences troublantes allègent la pesanteur du sujet.
C'est un ensemble vraiment bien roulant, qui peut se lire sans crainte.
J'encourage mes ado à lire ce roman, convaincue qu'il saura transmettre les désastres d'une guerre qui se déclare sournoisement, les bouleversements des vies, les atrocités des génocides.
Commenter  J’apprécie          260
Nous suivons les recherches de l'autrice pour retrouver le mystérieux auteur d'une carte envoyée à sa famille avec pour seul texte les prénoms de ses grands-parents, oncle et tante maternels morts en 1942. Avec l'aide de sa mère, elle se plonge dans les archives familiales pour reconstruire leur histoire. Nous découvrons alors le destin des Rabinovitch, de leur fuite de la  Russie à leur mort tragique à Auschwitz en passant part la Lettonie et la Palestine.

Cette enquête familiale m'a happée du début jusqu'à la fin. J'ai adoré suivre l'autrice dans ses découvertes et je me suis attachée aux membres de sa famille. Si le but ultime de ces recherches est la découverte de l'auteur de la carte, ce n'est cependant pas ce qui m'a tenue en haleine mais plutôt la quête identitaire de l'autrice dont il est question. En effet, en reconstituant son histoire elle se pose des questions sur le sens du mot Juif et sur ce qu'il recouvre pour elle et sa fille. Elle interroge le passé pour trouver réponses à ses interrogations sur sa propre personne. Peu à peu le passé fait écho au présent. La plume de l'autrice est agréable et je n'ai pas vu défiler les pages tant j'étais émue par le destin tragique de cette famille. Malgré l'Horreur, il y a beaucoup de lumière dans ce roman qui nous parle avec justesse de transmission intergénerationnelle. L'autrice nous parle du silence gardé par ses parents et de l'impact sur sa construction. La relation avec sa mère pendant toute cette enquête est vraiment touchante. Si cette dernière a longtemps voulu laisser le passé derrière elle, elle se fait violence pour que sa fille accède elle aussi à son histoire. C'est un livre intelligent et émouvant qui me restera longtemps en mémoire.
Commenter  J’apprécie          260
Le récit de Anne Berest a comme point de départ une étrange carte postale déposée dans la boîte aux lettres de sa mère. Au verso d'une représentation de l'Opéra Garnier on y trouve les prénoms des grands-parents de sa mère, de son oncle et de sa tante, tous morts en déportation à Auschwitz en 1942. C'est leur histoire que reconstitue l'auteure dans ce roman ainsi que la place qu'elle occupe dans sa propre vie et la manière dont elle l'a définie.

J'ai fini la lecture de la carte postale bouleversée et passionnée par ce roman il y a quelques mois et ai tant reporté l'écriture de ma critique, ne sachant pas bien par quel bout commencer et comment rendre le plus juste hommage à ce magnifique livre, que celle-ci n'a jamais été écrite ! Et quelques mois plus tard il est toujours aussi difficile de trouver les mots justes pour chroniquer ce titre. Disons déjà que ce roman est complètement prenant malgré son point de départ ténu et son issue connue dès le début. Anne Berest trouve d'emblée les mots justes pour nous plonger dans l'histoire de ses arrières grands parents, les Rabinovitch, immigrés en France où comme beaucoup de juifs ils crurent trouvé une vie meilleure jusqu'à l'horreur de la seconde guerre mondiale et de la déportation. de manière assez incroyable, même si je savais dès le début qu'ils n'échapperaient pas à l'arrestation et qu'ils ne reviendraient pas des camps, je me suis surprise plusieurs fois à espérer, à croire en un dénouement autre, tant l'auteure a réussi à m'embarquer dans son récit et à dénoncer l'injustice et l'horreur de cette situation. J'ai d'ailleurs appris après coup la polémique dont ce roman a fait l'objet et les critiques qui lui ont été adressées, notamment sur sa description de la Shoah et des camps et je les trouve totalement injustifiées.

A ce récit historique se mêle brillamment le mystère de la carte postale, qui a bien pu l'envoyer, comment résoudre cette énigme des dizaines d'années après les événements quand quasi tous les témoins directs ont disparu ? Cette partie nous permet de découvrir aussi ce qui est advenu des souvenirs de la famille et l'abominable rajouté à l'horreur quand on découvre comment bons voisins et bons français se sont appropriés sans l'ombre d'un remords les biens des juifs disparus, comment leurs rares survivants n'ont même pas pu avoir au moins les quelques souvenirs qui auraient dû leur revenir de droit et comment des années après la haine et le ressentiment de certains restent hélas toujours aussi tenaces.

La dernière facette de ce roman si riche est celle de la place de l'histoire familiale, de la culture et de la religion dans la vie de chacun. L'auteure s'interroge sur sa judéité, sur l'héritage qu'elle va laisser à sa fille, sur la manière dont leurs ancêtres les ont influencées sa soeur et elle. Toutes ces réflexions sont passionnantes et complètent parfaitement le récit, lui donnant une portée plus large et l'ancrant dans notre réalité contemporaine, nous amenant à nous interroger sur l'antisémitisme et plus généralement la haine de l'autre, de ce qui est différent.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré La carte postale même si je ne suis pas sure de savoir expliquer pourquoi. Un grand roman, un beau roman, une histoire riche et précieuse qui a bien mérité son succès et ses prix littéraires. A découvrir si vous ne le connaissez pas encore !
Commenter  J’apprécie          260





Lecteurs (9236) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3225 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}