Veiller sur elle

C'est magnifiquement écrit tout en restant facile à lire. Les scènes sont bien décrites et parfois surprenantes. L'histoire est originale et intrigante. Et j'ai aimé la structure du livre basée sur des flash-back.

Je comprends que son auteur ait eu le prix Goncourt !

Ce livre est un « page turner. » Les chapitres sont souvent courts mais à la fin de ceux-ci une petite phrase posée là, mine de rien, donne envie de tourner la page, de continuer. Un chapitre fini par « Le malade s'agite encore et pour une fois, tous sont d'accord. Il essaie de dire quelque chose. » On sent toute l'ironie du récit dans ce « pour une fois, tous sont d'accord » et le prochain commence par cette exclamation: « Bien sûr que j'ai quelque chose à dire! »

Dès le début, je suis enthousiasmée. Me voilà plongée dans la chaleur de l'Italie, dans le silence surplombant et la splendeur d'une abbaye, dans le mystère de la pierre.
J'ai aimé le récit de la vie de Mimo à l'heure du trépas, porté par cette écriture à la fois incarnée, sensuelle, pourtant mordante et ironique. J'ai été porté par les sensations d'atmosphère: « Il faut avoir vu Rome sous la neige avant de prétendre avoir vécu. le froid exaltait les odeurs. À celles de la nuit - parfums hors de prix, corps en sueur - succédaient celles du jour - métal des lampadaires, café qui percolait derrière la vitre embuée d'un bar. »
C'est le le récit des trajectoires de vie de plusieurs personnages, Mimo, Viola, les Orsini, et d'autres encore. Comment fait-on avec la part de destin qui nous échoit et comment se débrouille-t-on de notre héritage. Comment les dominations des uns envers les autres peuvent s'inverser. Comment la somme de tous nos petits compromis peuvent nous affecter et quelles petites lâchetés nous pouvons avoir pour survivre, ce que nous pouvons nous raconter pour les justifier. Mais peut-on s'en arranger toujours? « Je te dirai juste que viendra peut-être un jour où ta conscience vaudra davantage que cette montre à ton poignet. Et tu t'apercevras, ce jour-là, que c'est la seule chose au monde que tout ton fric ne te permettra pas de racheter.»
C'est la question de la fidélité et de la trahison envers soi-même, les autres et de la rédemption de l'amitié.

J'ai du réecrire cette critiques trois fois. Une fois j'ai écrit mon enthousiasme du début. Une deuxième fois pour dire ma déception de perdre mon intérêt de continuer à suive Mimo. En effet dans un second temps, le plaisir de lecture s'est pour moi estompé. Tout cela s'essouffle un peu. Mais j'ai compris par la suite : c'est le temps de Mimo sans Viola. Mais voilà que tout bascule encore et je reprends l'écriture de ma critique une troisième fois pour rendre justice à ce roman. Il me faut dire ma surprise de retrouver mon plaisir de lecture non seulement intact mais plus grand encore. Revoilà Mimo avec Viola. Et cela fonctionne de nouveau.

Les informations sur la sculpture, l'énigmatique Pietà distillée au fur et à mesure des 580 pages m'ont prise au piège de son mystère. Pourquoi produit-elle sur certains visiteurs un tel effet.
J'ai aimé ressentir la douceur froide du marbre. Cette idée que le sculpteur pressent l'image de la futur oeuvre contenue, cachée à l'intérieur, ce surgissement du mouvement dans l'immobilité.

Et moi, qui me croyais assez maline pour deviner ce qui faisait le secret de la Piéta Vitaliani me voilà bluffée. Je me suis fait balader. Me voilà avec un roman féministe. C'est peut-être plus l'histoire de Viola que de Mimo en définitive.
j'ai énormément aimé et pour ceux qui ne l'on pas encore lu, je vous invite à le faire.

Une belle histoire, assez originale ! Un récit aussi sur l'art de sculpter sur fond historique d'une Italie que je connais finalement peu ... La relation qu'entretienne Viola et Mimo est indescriptible, un amour amitié hors norme, qui ne s'éteindra jamais malgré les conflits auquels ils devront faire face. Un joli moment de lecture.

Cette critique venant après 745 autres, j'écris surtout pour moi ces quelques lignes qui me permettront de mieux me souvenir des pages que je viens de lire.
J'ai beaucoup aimé ce livre. D'abord, c'est un vrai roman, avec du souffle, ce qui se fait rare à notre époque dans le milieu littéraire. C'est un destin individuel que nous suivons, mais il a quelque chose d'universel.
Ensuite, si le fascisme constitue le décor historique, le roman ne tombe jamais dans la facilité du manichéisme ou du jugement rapide. Cela aussi se fait rare.
Reste un texte sur la beauté, sur la difficulté de mener son chemin et sur la rédemption (et bien des choses encore…), qui se lit avec facilité et bonheur. Un beau prix Goncourt qui donne envie de lire les autres romans de l'auteur.

Dans ce magnifique roman, Jean-Baptiste Andrea nous dévoile la destinée d'un sculpteur italien. de Rome, à Florence en passant par la Toscane, Mimo va connaître un parcours hors du commun et surtout une relation fusionnelle avec Viola.

Fille d'une des familles les plus riches de cette région italienne, elle est curieuse, érudite, émancipée et entraîne le jeune Mimo dans une trajectoire effervescente. Derrière le portrait de ce sculpteur, c'est une femme exceptionnelle dont Jean-Baptiste Andrea sculpte les traits au fur et à mesure de son oeuvre. Les destinées de Mimo et Viola seront-elles à jamais reliées ?

Dans un contexte italien aux dimensions historiques fortes, nous découvrons une oeuvre habitée par des personnages fascinants aux connexions puissantes. Une prouesse romanesque que je vous recommande chaudement, j'ai été complètement ensorcelée par cette merveille.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/

Meilleure lecture de 2023, cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas ému comme l'histoire de Mimo et Viola.
Un beau roman où chaque rebondissement, du début à la fin, a sa place, et un dénouement bouleversant.
Le travail de documentation historique sur l'Italie de l'entre deux guerres est à noter également.
A lire et à relire.

J'ai adoré suivre les destins croisés, liés de Mimo et Viola, deux destins si opposés et pourtant si proches. Une histoire d'amitié, d'amour, d'art, pendant la montée du fascisme en Italie.
Dans ce roman, on voyage !
Dans les décors italiens, dans le temps de l'entre deux guerres, on voyage aussi à travers les classes sociales, et les caractères énigmatiques des personnages.
On découvre les oeuvres d'art comme si elles se dressaient devant nous.
Et cette fin qui nous délivre les secrets de la Pietà, oeuvre de sa vie.
Captivant!

La vie d'un sculpteur au cours du 20ème siècle. Quel beau roman plein d'humanité et de poésie. L'auteur décrit les lâchetés des hommes, leurs beuveries pour s'oublier, leur goût de l'argent et de la renommée. Et Viola, qui souffre de sa condition de femme. le sculpteur Mimo et Viola s'aiment d'un amour chaste. Mimo sublime son handicap (il mesure 1 mètre quarante). Viola lui apprend tout. Elle est sa muse.
Et la Pièta Vitaliani, sculptée après la mort de Viola rend certains mal à l'aise. On dépose dans une pièce fermée d'un couvent cette statue qui émeut physiquement les hommes. Et le sculpteur vit 40 de sa vie dans ce monastère pour accompagner sa statue. On découvre à la fin du roman pourquoi cette oeuvre choque.

Ce livre m'a été offert par une amie qui aime beaucoup cet auteur. Moi c'était le premier que je lisais de Jean Baptiste Andréa et j'ai beaucoup aimé ce livre : je l'ai dévoré. J'ai aimé l'écriture, la psychologie des personnages, cette plongée dans l'histoire italienne de l'entre deux guerres, les questionnements des personnages autour du fascisme et des enjeux politiques. Je vais certainement lire d'autres romans de cet auteur