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Critiques de Valérie Perrin (3390)
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Changer l'eau des fleurs

Commenter un livre qui a recueilli autant de louanges , a mérité une note moyenne de presque 4,5 de la part de plus de 550 ami(e)s babeliotes , voilà une mission bien délicate alors , pour faire " court " , je dirais que je n'avais pas lu un tel bouquin , ressenti autant d'émotions, tourné des pages sans savoir si accélérer ou ralentir , depuis ...oh oui , et même plus que ça...Je fais désormais partie de l'histoire de Violette , une femme tout simplement extraordinaire , un personnage dont l'histoire va nous "éclabousser d'étoiles scintillantes " du début du roman jusqu'à la fin , un personnage en habit d'hiver ou d'été , mais un personnage en " habit de lumière " , toujours....

Violette , un prénom qui lui échoit , par hasard , au début de sa vie , un prénom pour la vie , et quelle vie ! Quelles vies !!

Alors , oui , il y a Violette et tous ces petits satellites qui gravitent autour d'elle avec leurs propres histoires , leurs secrets , leurs défauts , leurs interrogations , leurs forces et leurs faiblesses et chaque intrusion de notre part dans le plus profond d'eux-mêmes est un véritable feu d'artifice de sentiments. Ces personnages, ce sont Léonine et son père Philippe , Nono, , Sasha , Irène et Gabriel , Eliane , Julien , Nathan, Gaston , Elvis......Ils vont révéler bien des choses , des petites choses , " les choses de la vie " , tout simplement , des choses si bien décrites qu'on a l'impression de les avoir vécues soi- même. Franchement , Valérie Perrin n'écrit pas des mots ou des phrases , elle écrit , et d'une façon extraordinaire , des émotions...Avec elle , on ne lit pas , on vit , on vibre , on ne sait plus si rire ou pleurer , on se laisse faire car , vraiment , notre guide qui n'a pas d'égal, nous mène où elle veut , par le bout du nez. Ajoutez toutes ces phrases si belles au début de chaque chapitre , ces références musicales , cette utilisation merveilleuse du " simple et beau" .... Ce roman , beaucoup d'entre vous l'ont fort justement écrit, est en moi pour toujours et il est même possible que , chose que je ne fais jamais , je le relise ....

Et surtout , surtout , qu'on ne me dise pas qu'il s'agit d'un " feel - good" , comme on dit aujourd'hui .Ce serait une grande injustice , une injure au contenu travaillé, recherché , esthétique de cet ouvrage . Et puis , entre nous , quand on est babeliote , amoureux des livres et de la langue française, " feel-good" , ça existe Ça ?

A tous ceux qui l'ont lu , cela va être difficile de passer à "autre chose", à ceux qui vont le lire : VEINARDS !!!!!!, et à ceux qui hésitent, ben , " c'est vous qui voyez " , mais , bon.....On pourrait demander un remboursement par la sécurité sociale mais , pour aller chez Violette , ce serait plutot " Convention Obsèques " , alors moi je vous le dis , ne demandez rien ,on a le temps , la vie est belle , c'est écrit....

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Changer l'eau des fleurs

Cet après-midi, je suis allé rentre visite à Violette. Mais si Violette Toussaint, la gardienne du cimetière de Brancion-En-Chalon, en Bourgogne.



Je vous vois déjà vous dire que ce n'est pas bien gai mais ça, c'est parce que vous ne connaissez pas Violette.



Violette, c'est de la poésie, c'est la vie qui chante très fort au beau milieu des morts.



Violette, c'est la beauté des gens simples. La volonté farouche de rester debout lorsque la vie se plait à vous balancer des vacheries au visage.



Violette, c'est une belle personne. Tellement belle qu'elle m'a ému aux larmes. M'a fait sourire de bon coeur. M'a offert une vraie belle tranche d'humanité.



Assis dans sa petite cuisine, là, j'ai passé quelques heures hors du temps, à l'écouter se raconter.



J'ai passé un sacré bon moment avec elle. J'ai tellement eu de peine de devoir la quitter que je me suis dit que ce serait bien que quelqu'un écrive un livre sur son histoire.



Quelqu'un qui trouverait les mots pour rendre palpable cette force de vie. Cette beauté de l'âme.



Je vais en toucher deux mots à Valérie Perrin … Je ne vois qu'elle pour être à la hauteur de Violette.



Je suis sûr qu'elle écrira un livre plein de poésie, d'humanité et d'espoir en racontant la vie de ma chère Violette … Un livre capable de raconter l'impalpable, l'émotion vraie des gens de tous les jours. Un livre qui rendrait meilleur rien qu'en le lisant. Un livre qu'on ne quittera qu'à regret et que l'on gardera bien au chaud dans sa bibliothèque pour le relire à l'occasion et retrouver des personnages amis.



Un livre tellement bien écrit que le lecteur oubliera que ce n'est pas la réalité, il croira que Violette existe. Dans la vraie vie.



Un livre inoubliable, j'en suis certain, et qui rejoindra mes plus belles lectures de cette année 2018. Grâce auquel nous n'oublierons jamais de changer l'eau des fleurs …


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Trois

Il y a des livres qui sonnent comme des rendez-vous.



Juste avant de se lancer, on se prépare, on se languit, on s’apprête et on s’impatiente. On frémit au moment de franchir le seuil, la fameuse première page. On espère aussi secrètement. Vivre la magie, ce petit éblouissement du cœur. On l’espère cette folle étincelle. Lire, puis tomber en amour, au fil des pages.



Ce livre-là.



Et ces trois-là.



Ils s’appellent Adrien, Etienne et Nina. Ils embarquent dans la vie comme on ne peut avoir rien à craindre lorsqu’on se sent accompagné, entouré. Ils sont inséparables, ils sont cette équation à trois inconnus que la vie va s’attacher à ne pas résoudre. Ils sont la somme de leurs différences. Ils sont ces trois qui ne font qu’un dans les couloirs du collège, à l’aube d’une vie.



Mais le temps passe, les mois, les années et cette vie qui toque à la porte, furieusement.



De ces trois-là, il me reste une trace. Comme un baiser échangé. Celui que l’on ne peut oublier tant il fut sincère et délicat. Cette sensation d’avoir lu un peu de nos vies. Un peu de nous dans les pages précieuses de ce roman fleuve pas si tranquille.



Valérie Perrin est au rendez-vous. Avec sa plume et ce regard sur les autres à nul autre pareil. Elle offre au temps qui passe un écrin précieux et déroule, pour son lecteur, la vie et ces mystères. Ces infimes détails qui nous reviennent en mémoire et donnent corps à une histoire ancrée dans nos petites vérités quotidiennes.



Un roman comme un polar sentimental. Entre hier et aujourd’hui. Comme on fredonne une chanson qui nous revient subitement en mémoire sans l’avoir réentendu depuis des années. Comme on s’abandonne à vivre, dans le bruit de nos fureurs.



Il y a des rendez-vous qu’on ne peut rater.



Et ce livre en est un.

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Les Oubliés du dimanche

Je viens de faire quelque chose que je ne fais que rarement. Par manque de temps.



Relire un livre.



Valérie Perrin conte notre humanité et fait déborder les yeux. Oh pas des sanglots non, pas de grandes eaux. Non, elle nous met du brillant au bord des yeux. Elle nous mouille le coeur.



Justine, 21 ans et Hélène, une vieille dame. La plus jeune travaille dans la résidence Les Hortensias. La plus âgée y vit. Même si en réalité, elle passe ses jours à attendre sur une plage imaginaire, celui qui n'existe plus que dans sa tête et dans ses souvenirs …



Alternent le récit du quotidien de Justine avec le passé d'Hélène. le tout, plein de poésie et d'humanité. Je n'en dirai pas beaucoup sur l'histoire. Elle vous emportera avec elle. Avec elles.



Sur la couverture du livre, une femme, une valise à la main. Une plage. Une mouette. Toute l'histoire est ici tellement bien résumée.



J'aimerais avoir les mots et le talent pour vous dire de lire Valérie Perrin. Seulement deux livres à son actif. Et deux perles rares.



On croit, à tort, que ce sont des livres légers et feel good. Alors, oui , l'écriture de Valérie Perrin fait du bien. Mais cela va au-delà.



Elle fait partie de ces êtres, rares et précieux, qui changent le monde en l'écrivant, en le racontant à leur si belle manière. En offrant à réfléchir sur nos jours qui passent. Sur la possibilité d'en savourer mieux chaque seconde. Sur la possibilité de regarder les autres avec un peu plus de bienveillance.



Du baume. Sur le coeur. Ainsi va la plume de Valérie Perrin. Maîtrisée, travaillée et magique à la fois.



Je crois que Valérie Perrin est mon écrivain préféré. Et je profite de cette chronique pour le lui dire. Lui dire merci pour l'inspiration de vivre. Pour la magie de ces gens simples et tellement Beaux.



Je profite de cette chronique pour vous dire de la lire.



S'il vous plaît.

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Changer l'eau des fleurs

Changer l'eau des fleurs - Valérie Perrin - Éditions le livre de Poche - Lu en mai 2020 (confinement covid-19)



Bon, 651 critiques, que voulez-vous que j'ajoute encore après que tout ait été dit.

Je ne ferai donc pas de critique , mais juste donner mon ressenti.



J'ai aimé, j'ai beaucoup aimé.



A coup sûr, si j'avais connu Violette elle serait devenue mon amie.



Petite fille née sous X, sa vie commence bien tristement.



Mais elle ne se laisse pas abattre Violette, elle deviendra garde-barrière et puis garde-cimetière. Elle aura une fille, son cadeau du ciel, Léonine, avec PhilippeToussaint, son mari, pas vraiment un bon à rien, mais presque, il laisse tout sur le dos de sa femme et se contente de courir jupons, de jouer avec sa console de jeux et faire de la moto.

Violette va ainsi croiser des personnes de coeur en étant gardienne de cimetière, Sasha l'ancien gardien qui est un peu son ange gardien , Nono, Elvis, Gaspard, la joyeuse équipe des fossoyeurs, le jeune prêtre, les frères Luccini croque-morts, , Irène, Julien, Célia rencontrée losrqu'elle était garde-barrière, Stéphanie la petite caissière du super-marché,

des personnes qui seront en quelque sorte la famille qu'elle n'a jamais eue.

J'ai découvert un roman qui m'a fait beaucoup de bien, la vie de Violette est pleine de petites choses qui remplissent son quotidien, elle lit et relit pendant des années L'oeuvre de Dieu, la part du Diable, elle tient un journal de tous les enterrements, les dates, nom de la personne décédée, le nombre de personnes présentes, les discours, les chants, la musique. Elle entretient aussi un jardin et un potager. Elle reçoit et écoute les familles, elle change l'eau des fleurs. Et s'occupe de sa petite Léonine, jusqu'au jour où...



Entre événements drôles qui se passent parfois la nuit dans le cimetière, les enterrements, le drame de sa vie, son mari absent, Violette continue,là ou d'autres auraient depuis longtemps baissé les bras.



La fin du livre est étonnante, je ne m'y attendais pas du tout.



L'émotion est bien présente, la douceur de Violette, Léonine, l'indifférence de son mari, la méchanceté de ses beaux-parents, la gentilesse de ses amis, tout est décrit avec beaucoup de sensibilité.

Chaque chapitre est précédé d'une citation qui prête à réflexion.



Ne croyez pas que l'on s'ennuie dans cette histoire, la plume de Valérie Perrin est tout simplement magique. Je vais me procurer son premier livre que je n'ai pas lu, Les oubliés du dimanche.

A tout bientôt les babélionautes, continuez à prendre soin de vous.

Et lisez Changer l'eau des fleurs !



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Changer l'eau des fleurs

Au regard du nombre de critiques concernant ce livre, je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'en rappeler le résumé. Je tiens à dire à tous les lecteurs qui ont aimé ce roman, que leur avis, je le respecte, mais que moi, je me suis vraiment, mais vraiment ennuyée.

Non seulememt je n'ai pas trouvé l'intrigue très captivante, mais Valérie Perrin ne m'aura épargné ni longueurs, ni répétitions . Enfin... j'ai tenu bon. Quant à la fameuse enquête, qui elle non plus n'en finissait pas, elle m'a paru bien ennuyeuse également. Tant la manière dont elle fut menée que la ... oh combien "surprenante issue" !!!

Messieurs, ouvrez grand vos oreilles et surtout, prenez garde à vous, car nous les femmes...

Alors. Bien que n'étant pas féministe mais juste pour l'égalité des sexes, ce qui, selon moi, n'est pas du tout la même chose, il est une chose qui m'a tout de même sauté aux yeux.

Dans cet ouvrage on retrouve Violette , la Victime de la vie, la Sainte que j'aurais presqu'envie de béatifer si j'étais le pape François, et une certaine Célia qui, heureusement, "sauve un peu les meubles." Ce qui suit n'est pas triste !... Alors il y a Chantal, garce comme pas deux, et bien sûr, belle-mère haineuse, celà va de soi !... Il y a une écervelée, qui elle, plaque époux et enfant en bas âge, quelques heures et voire même quelques jours, pour s'enivrer d'alcool et d'amour avec son "fol amour". Un peu improbable quand-même, même au 21e siècle ! La raison pour laquelle cette charmante épouse et l'amoureux transi ne concrétisent pas cet amour me parait bien légère, mais bon. Il fallait bien en trouver une ! Encore une qui entre en scène ; une aristocrate si je ne me trompe. Elle aussi trompe son compagnon, vous l'aurez déjà deviné ! Qui plus est, avec un rustre qui la traite comme une moins que rien. Je cite : "Il m'a retournée. Sans me regarder. Il a baissé ma culotte, il a écarté mes cuisses. Pas de caresses. Pas de mots du tout. Il m'a baisé par derrière sans me regarder, me faisant pousser des cris de truie qu'on égorge". Mon Dieu que c'est charmant ! Alors attention à vous messieurs, si nous ne sommes pas des saintes, nous sommes des salopes . (Pardonnez-moi l'expression) ! Car il y a encore une infidèle dans l'affaire, mais passons. Ce n'était plus très surprenant, la rengaine quoi...

Voilà un livre qui se veut plein de bons sentiments, à telle enseigne que l'auteure fait même un clin d'oeil à la pratique de l'homosexualité. Cet homme, homosexuel, est tout à fait charmant. Délicat et d'une grande générosité de coeur, il est l'ami que nous aimerions tous avoir. le problème avec Valérie Perrin, c'est que les homosexuels ne font pas l'amour,...ils baisent. "J'avais un plan baise avec un collègue de travail". Voilà les propos qu'elle prête à cet homme que jusque là elle m'avait présenté comme étant si raffiné. Alors concernant ce sujet, il faudrait avant de l'aborder dans un roman, que l'auteure soit en accord avec eļle-même. On donne une bonne image ou une mauvaise, mais les deux en même temps, désolée mais pour moi ça ne tient pas debout.

Je dirai pour terminer que je suis plus légère de 23 euros 50, lourde de 554 pages d'ennui , mais il est une chose très certaine, c'est que Valérie Perrin ne my reprendra plus !!!!



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Les Oubliés du dimanche

LES OUBLIES DU DIMANCHE - Valérie Perrin - Éditions Le Livre de Poche - Lu en octobre 2020.



338 critiques, 202 citations à ce jour, j'en ai lu quelques unes superbes, c'est d'ailleurs la raison qui ma incitée à le lire.



S'il n'y a rien à ajouter après autant de critiques, je vais tout de même déposer sur Babelio mes petites graines de plaisir et d'émotion.



Justine Neige a tout juste 21 ans, elle a choisi d'être aide-soignante dans une maison de retraite, les Hortensias. Elle aime deux choses dans la vie Justine, la musique et le 3ème âge, mais pas que, elle aime aussi son "frère" Jules qui en réalité est son cousin, son Pépé et sa Mémé qui les ont élevés ensemble après la mort accidentelle (peut-être) de leurs parents respectifs.

Il y a cette mystérieuse mouette qui a toute son importance dans cette histoire. Et puis, il y a aussi cette petite fille Rose.



Hélène, elle, a 93 ans, elle est une des pensionnaires des Hortensias, mais sa tête prend des chemins de traverse et elle est le plus souvent sur une plage ensoleillée à attendre Lucien/Simon, l'amour de sa vie qu'elle a connu en 1933 jusqu'à ce que la Gestapo... chut, je ne vous en dirai pas plus.



Justine donne tout son temps aux Hortensias, elle prolonge ses heures sans compter, c'est qu'elle les aime bien ses petits vieux, elle prend le temps de les écouter, elle écrit dans son carnet bleu les souvenirs d'Hélène quand elle se souvient, pour les lui relire ensuite.



"Je ne sais pas à partir de quand on est vieux... Moi je pense que ça commence avec la solitude. Quand l'autre est parti. Pour le ciel ou pour quelqu'un" page 16



Entre le présent de Justine et le passé d'Hélène, entre Pépé, Mémé et Jules, c'est le quotidien de la maison de retraite que nous raconte merveilleusement Valérie Perrin, un quotidien parfois drôle, parfois dur, parfois tendre et touchant.



Sous sa plume sensible, on entre dans un microcosme où vit une humanité en attente, parce que oui, les "vieux" ont encore des attentes, oh, des attentes toute simple, comme l'heure des repas, une visite qui parfois ne vient jamais, une causette avec Justine...



Parfois, l'un d'entre eux se sauve "mais ils ne savent pas où aller. Ils ont oublié le chemin qui retourne vers avant" page 58



Valérie Perrin, dont j'ai lu le deuxième livre "Changer l'eau des fleurs" avant celui-ci qui est son premier écrit, avait déjà su atteindre ma fibre sensible par la beauté et la simplicité de ses mots chargés d'humanité et de bienveillance que j'ai retrouvés dans "Les oubliés du dimanche".



J'ai passé un très beau moment de lecture entre une toute jeune femme d'aujourd'hui et une dame d'un âge certain dont la vie ne fut pas un long fleuve tranquille, elles ont réussi à faire vibrer mon coeur et souvent à piquer mes yeux.



Je vous dis bravo Valérie Perrin, continuez à écrire, vous avez en moi une lectrice qui attend votre troisième roman.





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Trois

Clairement je me suis régalée du début à la fin. Après je suis le public visé, j'ai l'âge des protagonistes, donc les références très présentes, qu'elles soient musicales, historiques (comme le chute du Mur de Berlin. Mais dans mon cas pas de champagne par mon prof d'allemand...).

J'avoue avoir a passé un bon moment de lecture dans ce roman choral. Plusieurs narrateurs pour raconter le vie des 3 protagonistes : Nina, Etienne et Adrien, de la fin du primaire à leurs 40 ans passés.

Leur vie, leurs amours, leurs réussites, leurs échecs....

.

Plusieurs thèmes sociétaux s'entremêlent autour des 3 héros.

J'avais aimé Les oubliés du dimanche et Changer l'eau des fleurs. Je me demande si je n'ai pas préféré celui-ci, sans doute que ce livre a agi comme une madeleine de Proust en réveillant les références de ma jeunesse.

Je ne peux que vous en conseiller la lecture !

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Changer l'eau des fleurs

Violette Trenet, enfant née sous X et baptisée si joliment par l'infirmière qui lui donnait ses premiers soins.

Jamais, elle ne sera adoptée. A 18 ans, c'est la débrouille.

Elle rencontre Philippe Toussaint qui deviendra son compagnon et mari. Avec lui, elle aura une petite fille, Léonine, son trésor.

D'abord garde-barrière, Violette deviendra gardienne de cimetière et nous commencerons avec elle une merveilleuse suite de rencontres avec les vivants venus se recueillir, les morts , les légendes nées de morts anciennes ou moins anciennes.

Violette, après de grandes souffrances, sera enfin respectée dans sa vie de gardienne de cimetière entourée de ses amis les fossoyeurs ou entrepreneurs de pompes funèbres.

Après "Les oubliés du dimanche", Valérie Perrin nous livre un roman magnifique avec Violette, une femme très courageuse, tournée vers la vie envers et contre tout.

L'auteure va à la rencontre de nombreux personnages et nous fait comprendre leur fonctionnement comme Philippe Toussaint, le mari qu'on aurait d'abord envie de traiter de salaud ou Sasha, l'ancien gardien du cimetière qui ressent tellement d'empathie pour Violette et pour cause...

Un livre qui comprend de nombreux passages poétiques comme les titres de chapitres.

Je n'oublierai pas le personnage de Violette de sitôt.



Challenge pavés 2018

Challenge plumes féminines.

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Trois

Le roman que désormais j’offrirai à mes amis.

Le roman d’une génération (la mienne), et un roman intemporel.

Un roman d’amitié. Et d’amour.

Un roman sur l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte. L’âge d’homme. Et de femme.

Un roman sur la complicité. Les serments. La fidélité. À la vie à la vie.

Sur “trois silhouettes qui ne projettent qu’une ombre”.

Sur la chance inestimable qu’ont certains, d’avoir des amis qui les attendent au volant d’une « voiture neuve avec le plein d’essence ».

Un roman lumineux comme l’eau de la piscine. Sombre comme les eaux du lac.

Un roman éclatant comme des rires d’enfants.

Étincelant comme une boule à facettes.

Mystérieux comme le regard d’un chat.

Un roman qui dit “la certitude que nous sommes faits de peut-être”.

Un roman puzzle, un roman origami, un roman Rubik cube.

Un roman dans lequel on entend Indochine, Étienne Daho, Mylène Farmer, Cure, Depeche Mode, Francis Cabrel et Sonic Youth.

Un roman à l’encre de Chine, au fusain, à l’aquarelle. Rose comme la tendresse, vert comme le blé en herbe, bleu comme les bleus à l’âme, noir comme le tableau des vieilles salles de classe, jaune comme le soleil qui chasse la tristesse, blanc comme le blanc d’Espagne qui masque les désertions.

Un roman qui sent le chlore, les frites, la vanille, le chien mouillé et le café partagé au petit matin.

Un roman qui fond sur la langue, qui éclate comme des bulles de champagne, qui nourrit, qui rassasie.

Une très belle histoire, car c’est celle de la vie.
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Changer l'eau des fleurs

Ce livre, bon sang ce livre

On ne peut pas ne pas s’attacher à Violette, la garde barrière devenue garde cimetière, on ne peut pas.

On se déplace sur la marelle de la vie en sautant à cloche pied sur les cases rires puis les cases larmes jusqu’au « ciel » percuté à pieds joints dans une explosion d’émotions fortes et disparates.

Cabossée par l’existence, Violette est la mère aimante d’une petite fille et l’épouse d’un bellâtre insaisissable et volatil devenu indifférent qui l’abandonne définitivement à un moment crucial.

C’est suite aux dernières volontés d’une défunte désirant être enterrée près d’un homme inconnu de son entourage que sa vie prend une nouvelle tournure.

On va suivre son destin au milieu de ses animaux et ses amis : Sacha son prédécesseur devenu père de substitution, le curé, les fossoyeurs toute une communauté de personnes authentiques qui se réfugient souvent dans son cocon protecteur et chaleureux.

Procurant autant d’attention aux morts qu’aux vivants c’est au gré des rencontres (plusieurs destins s’entrecroisent et s’entrechoquent) de découvertes en rebondissements, et au fil d’une enquête captivante qu’on démêle peu à peu les noeuds secrets qui l’asphyxient.

Elle transforme cet endroit mortifère en lieu animé car tout le monde vit dans son cimetière, surtout les morts.

Ses fleurs et son potager deviennent refuge, le jardinage une aide psychologique.

La plume de Valerie Perrin est sensible et poétique, l’humour subtil mais il y a surtout un ton, cette voix simple mais si singulière qui nous touche profondément un je ne sais quoi qui fait l’humanité et la profondeur de ce roman. La force de la vie côtoie celle de la mort et le souvenir, frontière entre ces deux mondes, les lie solidement.

Alors on a envie comme Violette de donner,d’être attentif, d’aimer, de le dire, d’arracher le lierre qui étouffe les arbres , de revoir nos disparus, pardonner, se tenir la main, aller à l’essentiel, malaxer la terre, caresser les fleurs, parfumer les chagrins à la rose, materner, vivre et dans un geste ultime de reconstruction et d’espoir... changer l’eau des fleurs.





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Les Oubliés du dimanche

Les oubliés du dimanche ce sont tous ces vieux, bien souvent abandonnés par leurs familles dans cet hospice de Milly, en Bourgogne.



Justine y est aide-soignante. Elle les aime ces vieux. Et parfois elle collecte leurs histoires, comme elle le fait pour Hélène, 93 ans, pour ainsi leur relire et leur rappeler leurs vies.



Car sa vie à elle, est décalée... parce qu'à 21 ans elle vit avec ses grands-parents depuis que son père et sa mère se sont tués dans un accident de voiture avec son oncle et son épouse. Parce qu'elle fait tout pour son cousin, qu'elle considère comme son frère depuis l'accident. Parce qu'elle ne vit qu'avec des vieux sauf quand elle va se défouler au "Paradis", la boîte de nuit du coin, et qu'elle couche avec "je-ne-me-rappelle-plus-comment"...



Entre la vie d'Hélène, celle de Justine et ce qui se passe depuis quelques temps avec ce corbeau qui appelle les familles des oubliés du dimanche pour leur faire croire qu'ils sont décédés, on est entraîné dans un chassé-croisé d'histoires à faire voyager au passé, au présent et au futur.



A mon avis :

Malgré un pitch peu attirant, j'avais néanmoins décidé de m'attaquer avec un peu d'appréhension à la lecture de ce livre après avoir vu plusieurs critiques très positives.

Bien m'en a pris, c'est une très belle surprise.



Ces deux tranches de vie, celle de Justine et celle d'Hélène, se font écho, par leur beauté et leur coté dramatique, vivant, intense.



L'écriture fluide et moderne de Valérie Perrin entraîne le lecteur dans un récit riche de poésie, parfois drôle, parfois triste, tendre et sentimental, qui émeut et passionne. Il est alors difficile de sortir de ce livre avant la fin.



On trouve une vraie sensibilité dans la description des personnages et de leur histoire, on est emporté véritablement par le récit, qui pour ma part ne m'avait pas bouleversé autant depuis l'Ombre du Vent de Carlos Ruiz Zafón.



Photographe et scénariste, Valérie Perrin (compagne de Claude Lelouch) a mis tout son talent dans la mise en scène de ce récit qu'il ne faut pas rater.



Il est des livres dans lesquels on retrouve son humanité.



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Changer l'eau des fleurs

Si vous saviez tous ces mots, toutes ces sensations, toutes ces couleurs qui me viennent à l’esprit pour évoquer ce merveilleux roman.

Si je ne devais en retenir que trois, ce serait la tendresse, la douceur de la soie, et le bleu pâle du ciel.

C’est vous dire, durant cette trop brève lecture, à quel point ce livre m’a ensoleillé, m’a apaisé ; à quel point il m’a éloigné de tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à quelque-chose de dur, de coupant, de sournois, de brutal.

N'allez surtout pas croire que ce livre est “fleur bleue”, que l’on nage à chaque page dans la félicité, le bonheur et les bons sentiments trop facilement distribués.

Bien au contraire ! car toutes ces vies qui se rencontrent, s’enlacent, se séparent, se retrouvent, sont brisées. Il faut les voir tâtonner, hésiter, perdre pied, et chercher désespérément un “Ailleurs” qui toujours se perd dans l’horizon lointain.

Je me suis senti vraiment bien aux côtés de Violette, dons son monde construit avec tant de patience et de bonté. Je me suis vu à plusieurs reprises assis dans sa cuisine en compagnie de Nono, d’Elvis, et du père Cédric, en train de boire une tasse de thé et surveiller du coin de l’œil Gaston pour qu’il ne casse pas quelque chose.

J’ai caressé tous ses chats, et arpenté avec eux les allées de son beau potager, sans rien oser toucher, car je n’ai pas la main verte.

J’étais avec Julien, le visiteur du soir, j’étais avec Sasha, l’homme qui parle aux plantes, pour essayer d’écarter toutes ces ombres autour de Violette, de lui faire retrouver le monde des vivants, de redonner des racines à sa vie.

J’ai tenu la main de Léo, la petite magicienne qui faisait tout disparaître, sauf le bordel dans sa chambre.

J’ai accompagné Philippe, salaud pathétique, gueule d’ange, dans sa recherche désespérée et chaotique de la vérité. Une manière pour lui de se racheter de toutes ses saloperies, de tous ses abandons.

La flamboyance, la force de l’amour entre Gabriel et Irène m’ont littéralement transporté.

Je me suis parfois un peu retrouvé dans les histoires que les visiteurs du cimetière venaient déballer à Violette.

Je me suis senti au chaud dans ce livre qui n’est pourtant pas de tout repos, et c’est avec une grande tristesse et beaucoup de mélancolie que je l’ai fermé pour la dernière fois.







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Changer l'eau des fleurs

Comme l'exprime fort justement la narratrice principale de ce roman : "Je referme le journal d'Irène le coeur lourd. Comme on referme un roman dont on est tombé amoureux. Un roman ami dont on a du mal à se séparer, parce qu'on veut qu'il reste près de soi, à portée de main. "(p. 534)...

Je finis à regret ce livre, qui m'a émue à bien des égards !...





Un grand coup de coeur...qui va si bien avec l'arrivée du Printemps et des beaux jours, retrouvant toutes les belles couleurs et odeurs... qui les caractérisent !

Valérie Perrin a la plume fluide, poétique, rythmée... avec le don de la poésie, de la musique, mais aussi du suspens, avec moult histoires de vies, entre les vivants et les morts !...



Pourtant le sujet de prime abord... pourrait paraître morbide, sinistre !! Eh bien non, ce sont des pépites de vie, de tendresse et d'empathie... envers l'existence et nous autres, pauvres humains, si imparfaits !



J'avais lu avec étonnement et émotion "Les oubliés du Dimanche" qu'il me faudra relire d'ailleurs, pour me remettre dans l'atmosphère et l'univers de cette auteure...Nous retrouvons, traités d'une autre manière, des thèmes chers à cette écrivaine, tels la mort, le vieillissement des êtres aimés, la solitude, la mémoire, le temps qui passe, les reconstructions et renaissances multiples, après des drames, etc.

Et là, en plus les"lieux et rites du Souvenir"... la destinée malmenée mais si attachante de notre gardienne de cimetière, Violette...enfant née sous X, passée de famille en famille d'accueil, tristement mariée, transfigurée par la naissance de sa petite fille, Léonine...Sa petite fille adorée qui va lui faire oublier sa propre enfance saccagée, d'enfant invisible !...A qui elle va donner tout son amour, l'Amour qu'elle n'a pas eu la chance de recevoir dans "son jeune berceau" !!

Mais le drame, le chagrin fulgurant frappera à nouveau...



Juste quelque peu affligée par la couverture "trop mièvre" qui ne va pas avec le contenu de ce roman.....

mais le quatrième de couverture, et surtout ce personnage féminin central ont réussi à me "faire de l'oeil", entre son fort sympathique prénom

[ Violette] et le métier insolite, qu'elle exerce: "garde-cimetière"... Violette, cette "fée du quotidien" qui croit obstinément à l'amitié, à la tendresse, à un monde plein de poésie, de couleurs, de jardins odorants, de joyeux déjeuners avec les amis fossoyeurs, et autres...dans la simplicité et la saveur magique du présent...



"Je parle toute seule. Je parle aux morts, aux chats, aux lézards, aux fleurs, à Dieu ( pas toujours gentiment). Je me parle. Je m'interroge. Je m'interpelle. Je me donne du courage. (...)

A Brancion-en-Chalon, il y a des gens qui ne m'aiment pas, se méfient ou qui ont peur de moi. Peut-être parce que je semble porter le deuil en permanence. S'ils savaient qu'en dessous il y a l'été, ils me feraient peut-être brûler sur un bûcher. Tous les métiers qui touchent à la mort ont l'air suspects. (p. 84)"





"Cet homme m'a semblé tout droit sorti d'un roman ou d'un asile. Ce qui revient au même. Que faisait-il dans un cimetière ?

Je ne savais même pas que le métier de gardien de cimetière. Pour moi, le commerce de la mort se résumait à être croque-mort, à avoir le teint cireux et des habits noirs avec un corbeau posé sur l'épaule quand ce n'était pas un cercueil " (p. 253)



Des personnages souvent cabossés par l'existence...mais le soleil, un sourire, un instant de présence bienveillante, animale ou humaine, et le ciel s'éclaircit.....Une ode épatante à la Vie et aux belles rencontres.... des multiples détails touchants , parfois des plus insolites... sur nos rites, nos usages pour rendre hommage à "nos disparus"...!



"J'adore rire de la mort, me moquer d'elle. C'est ma façon de l'écraser. Comme ça, elle fait moins son importante.

En me jouant d'elle, je laisse la vie prendre le dessus, prendre le pouvoir." (p. 65)



Des personnages attachants, contrastés...même le mari de Violette, Philippe Toussaint, des plus antipathiques, au début de cette histoire... se révèle au fur et à mesure...du récit, des rebondissements des événements un être enfermé dans ses démons et ses incapacités "à dire" les choses et les sentiments...mais que l'on finit par mieux comprendre !



Les remerciements abondants formulés à la fin, par Valérie Perrin sont à l'image de ce livre très attachant, j'en transcris un passage : " Merci à Norbert Jolivet qui existe dans la vraie vie, dont je n'ai changé ni le prénom ni le nom parce qu'on ne change rien chez cet homme-là, fossoyeur de la ville de Geugnon pendant trente ans.

Grâce à l'écriture de ce roman, cet inventeur de la joie et de la bienveillance est devenu mon ami. J'espère boire des cafés et des blancs-cassis avec toi pour l'éternité"....



Un très chaleureux moment de lecture...que j'ai quelque mal à quitter !!



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Trois

Il aura fallu très peu de temps pour qu’ils se reconnaissent ces trois-là : l’échange de quelques regards les unit pour toujours, ou presque. D’année en année, sur les bancs de l’école, ou sur la cour de récré lorsqu’un hasard les aura éloignés en classe, Adrien, Nina, Etienne se tiennent la main. Jusqu’à ce que la rencontre de l’amour ou de ce qui lui ressemble détend les liens si forts entre eux.

Et puis il y a ce secret, si bien gardé, et révélé si tard qu’il ressemble un peu à un lapin sorti d’un chapeau !



Comme dans Changer l’eau des fleurs, les personnages donnent immédiatement envie de passer quelques heures auprès d’eux, le temps de parcourir ce que l’auteur leur a concocté comme destin. Leur complexité, leurs fragilités en font des héros très humains.



L’intrigue en elle-même offre peu de rebondissement, à part ce fameux secret, c’est la vie qui passe, avec ses accidents et ses bonheurs.



Par contre, 672 pages, c’est très long, et cela donne l’impression d’être un peu pris en otage. Quelques redites et des détails pas indispensables auraient peut être pu être évités.



Une lettre plaisante, une très belle histoire d’amitié, et de trahison, sans doute idéale pour les après-midis sur la plage ou à l’ombre d’un arbre.



challenge pavés Babelio 2021
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Changer l'eau des fleurs

♫Prends un train vers la côte

Sur le ferry-boat, assieds-toi

Cours derrière l'autocar

Et dans la nuit noire, pense à ça

La vie devant soi

Devant soi

Parle avec un visage

Au cinquième étage, écoute-la

Sens comme tu es vivant

Comme les autres avant

Avant toi

La vie devant soi

Devant toi♫

Vincent Delerm- 2016 -



Ultime geste de la garde-barrière

Puisque tu pars, ne te retourne pas

garde les distances, protège tes arrières

La vie devant soi, pourquoi j'ai chanté ça !?

à bout en train, te voilà garde-cimetière...



La mort de l'autre ralentit les gestes

de celui ou celle qui reste ...p 387



Plus malheureuse que ses pierres

L'eau continue de couler sous les ponts

C'était un petit jardin qui sentait bon...

Un jardin extraordinaire

Je reconnais toutes tes chansons



Monoxyde, "L'anomalie" s'est produite

VIØLETTE , symbole en semble vide

Il faut changer l' "O"des Fleurs

Mille Pensées, à toi la meilleure...

🌺🌺🌺🌺🌺















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Les Oubliés du dimanche

Justine, vingt et un ans, est aide soignante dans une maison de retraite à Milly, petit village de Bourgogne, oú elle se sent bien.

Elle vit avec un grand- père, taciturne et solitaire, une grand-mère peu affectueuse et son cousin Jules qu'elle considère comme son frére.

Marquée par l'accident qui a coûté la vie à ses parents, Sandrine et Christian et Alain, son jumeau époux d'Annette, la jolie suédoise ......alors qu'elle n'avait que quatre ans....Elle se jette à corps perdu dans le travail et les histoires des autres car la sienne lui échappe...Murés dans le silence, ses grands- parents refusent d'évoquer le passé " surtout ne pas parler du drame ".

Elle se tourne vers Hélène, sa résidente préférée retranchée sur une plage imaginaire de laquelle elle dévoile par morceaux l'histoire de sa vie....sa rencontre en 1933 avec Lucien, leur amour défiant les convenances, le café de Milly qu'ils ont fait prospérer, la guerre, le juif Simon caché dans la cave, la trahison, la Gestapo, Lucien déporté dans un camp de travail, Lucien amnésique, un amour intense qui a survécu au malheur et à l'oubli....Justine passe des heures à l'écouter et consigne son récit dans un cahier bleu....

Grâce à Hélène, Justine, bienveillante, tendre et lumineuse, à l'écoute des anciens affrontera les secrets de son histoire....

Voici un très joli ouvrage, sensible,profond et poétique à l'écriture soignée, drôle et bouleversant, pétri d'émotions qu'on ne lâche pas, que l'on pourrait offrir à ses parents ou grands- parents..... sur l'amour, la mémoire, la transmission, la douleur et les non - dits, la famille et les liens qui s'y tissent ou non...jamais larmoyant...... C'est une lecture magnifique, positive,optimiste, sur les amours passées, présentes , inavouées, éblouissantes....car on ne sait jamais rien de ceux que l'on connaît." il faut toujours mettre de la vérité dans ses rêves ou le contraire".

Ce récit d'une grande beauté, passionnant de bout en bout empreint d'humanité ne nous fera pas oublier de sitôt l'histoire d'Hélène et de Justine.....

Grand merci à Marylin , mon amie de la médiathéque qui m'a fait découvrir cette pépite....

Ce n'est que mon avis, bien sûr !

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Changer l'eau des fleurs

Une énorme roman.



On vit les aventures de Violette avec attention et passion.

Les personnages sont tellement bien travaillés et ambivalents.

A travers le scénario on se rend vite compte que tout n'est pas tout blanc, ni tout noir.



J'ai tellement trouvé que tout était maitrisé.

Les situations, les deux travails successifs de Violette. Tout a absolument sont importance.

Cette femme, haute en couleur, qui travaille dans un cimetière. L'opposition entre la noirceur des tombes ( je parle bien de cimetières français qui sont pour moi tellement sombres par rapport à certains autres que j'ai pu visiter a l'étranger... Ou parfois ils deviennent de vrais parcs. Ou l'on a envie de se promener.. et où règne la sérénité)... De l'opposition entre la noirceur des tombes et la maison colorée et le jardin plein de vie de Violette.

Mais les autres personnages sont également extrêmement bien campés.



Une auteure absolument sans concessions, qui fait vivre ses personnages, comme nous dans la vraie vie, avec nos bonheurs et nos joies mais également avec les ennuis et les peines du quotidien.



J'ai également été très touchée par l'écriture de Valérie Perrin, qui est elle aussi, pleine de couleurs et de poésie.



Un beau moment de lecture et une énorme leçon de vie.

J'ai clairement adoré !!

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Changer l'eau des fleurs

Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin est un roman riche en émotions, une ode à la nature qui porte un regard généreux sur l’existence.

Née sous X, placée de famille d’accueil en famille d’accueil, Violette rencontre un beau jeune homme, Philippe Toussaint, pour lequel elle éprouve un véritable coup de foudre. Même si ce gars s’avère être un coureur de jupons, un feignant, elle s’installe avec lui et la naissance de Léonine va embellir sa vie, elle sera son soleil. Ils trouvent un poste de garde-barrières près de Nancy, mais peu d’années après, progrès et automatisation obligent, ils perdent leur emploi et vont accepter un poste de garde-cimetière en Bourgogne. Ce lieu se révélera comme un lieu d’apaisement pour Violette.

Le premier chapitre donne le ton avec une description on ne peut plus réaliste mais déjà humoristique des voisins de palier de la narratrice qui ne sont ni rancuniers, ni souriants, ni râleurs, ni optimistes, et j’en passe, et pour cause : ils sont morts.

Son mari disparaît sans explication peu de temps après leur installation et elle reprend ses fonctions, épaulée par les trois fossoyeurs Nono, Gaston et Elvis, les trois officiers des pompes funèbres, les frères Lucchini et le père Cédric Duras. Ils sont pour elle comme une petite famille avec qui elle partage en toute simplicité thé ou café. De même elle accueille dans sa loge les visiteurs de passage ou les habitués contents de trouver chaleur et hospitalité auprès de la gardienne. Enveloppés par cette douceur, ils confient leur peine, s’épanchent et s’abandonnent auprès de Violette toujours à leur écoute.

Un jour tout va basculer lorsqu’un homme, Julien, toque à sa porte. La mère de celui-ci, Irène, vient de décéder. Elle a souhaité être incinérée et que ses cendres soient déposées sur la tombe de Gabriel Prudent reposant dans ce cimetière, et cet homme, Julien ne le connaît pas.

Ce sont donc ces histoires imbriquées, celles de Violette, d’Irène et de Gabriel que nous conte Valérie Perrin, avec maints retours en arrière. Elle dresse avec talent toute une galerie de portraits de personnages insolites. Certains sont très attachants, la palme revenant à Violette, cette femme cabossée par la vie, dont le chemin est parcouru d’ornières, l’une plus que profonde et qui pourtant sait à chaque fois faire face avec beaucoup de dignité. Des personnes bienveillantes rencontrées sur ce chemin l’aideront et lui ouvriront la voie vers la résilience et la lumière.

Violette est un personnage féminin extraordinaire inoubliable, d’une immense sensibilité et d’un courage extrême.

D’autres sont parfaitement abjects comme la mère de Philippe, mais la force du roman tient également au fait que Valérie Perrin, tel un peintre, esquisse par petites touches des portraits tout en finesse et certains protagonistes se révèlent plus lumineux qu’ils ne le paraissaient au départ.

Quand on entre dans ce roman, on entre dans un monde de poésie dans lequel la question du deuil est traitée avec beaucoup de subtilité. Une épigraphe en tête de chaque chapitre apporte souvent, fort justement une note d’apaisement et de sérénité. Ainsi : «Parler de toi, c’est te faire exister, ne rien dire serait t’oublier » ou encore «Il y a plus fort que la mort, c’est le souvenir des absents dans la mémoire des vivants ».

On est quasiment dans la sobriété heureuse avec la culture du potager et les conseils dispensés par Sasha, et ensuite avec tous ces petits plats simples mais ô combien savoureux que prépare Violette avec les légumes récoltés, telle cette salade improvisée de pommes de terre sautées.

De l’écologie est également savamment distillée mêlée à beaucoup de délicatesse et de poésie, lorsque Violette dépose des larves de coccinelles sur ses rosiers et ceux des défunts, les déposant une à une avec un pinceau sur les plantes.

Outre le langage de la terre, des plantes, des fleurs, une belle page est consacrée au langage des mains, celles de Gabriel Prudent l’avocat. Celles-ci s’ouvrent, se referment, crispées, se figent ou ne tiennent pas en place selon qu’il s’adresse au jury, à l’avocat général, au président ou au public,

Les saveurs, les odeurs, toute cette ambiance créée autour de cette femme époustouflante de générosité rendent ce roman, certes dramatique, absolument merveilleux et plein de fraîcheur.

Si les premières pages m’ont emmenée lentement, j’aurais aimé continuer encore et encore ce parcours plein d’humanité qui fait chaud au cœur sans être jamais mièvre, d’autant plus qu’une interrogation persiste sur un certain drame et que beaucoup de suspense demeure jusqu’à la résolution inattendue de l’énigme .

Outre Elvis, omniprésent, une belle play-list accompagne le récit !

Je remercie chaleureusement Ingrid qui a su me donner envie de me lancer dans ce roman que je pensais à tort, être un roman à l’eau de rose.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Les Oubliés du dimanche

♫Et la pauvre Hélène était comme une âme en peine

Ne cherche plus longtemps de fontaine,

Toi qui as besoin d'eau

Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène,

Va-t'en remplir ton seau

Moi j'ai pris la peine de m'y arrêter

Dans le coeur d'Hélène,

Moi qui ne suis pas capitaine

Et j'ai vu ma peine bien récompensée♫

Georges Brassens- 1954 -

Chanson n°19 qui tournait en boucle pendant qu'Hélène se déshabillait. C'est le jour du juke-box qu'ils ont retrouvé le fil. (p 291)

----♪---♫---👵---🧵---👵----♫----♪----

Elle avait la nostalgie, la nostalgie de ce qu'elle n'avait pas encore vécu

le sang et la chair, Maille à l'endroit ou à l'envers,

C'était tout juste après la guerre !?

Non, je ne me souviens plus du nom des balles perdues...!?

Le dimanche est un jour à prendre avec des pincettes

Valérie nous le resservira avec son Claude Lelouch

L'être humain est relié à un oiseau, battements d'ailes contre ta bouche

Ci-gît-rouette, vol au-dessus d'un nid de mouette...

Une note de musique aux couleurs d'une rose

Cette auteur m'aura vraiment appris leçon de chose

Brel, Baudelaire, le spleen, le blues

Une Valise bleue pour la mer Rouge

Une Rhapsodie en blouse...

Je ne suis pas capitaine

comme j'ai l'âme en Rennes

si j'étais iel

On dirait de moi : "il est vilaine"

ne vous donnez pas la peine

Honnêtement j'ai trouvé sabot 👣

cette lecture m'a récompensé ...

Demain je pars pour Vézelay

Pèlerin, je reprends le Chemin ....

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Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin

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