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Critiques de Valérie Perrin (3406)
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Changer l'eau des fleurs

Un roman riche en émotions mais qui m'a un peu essoufflée au second tiers de l'histoire. J'ai cru qu'on sombrait très profondément et qu'on ne remonterait pas de sitôt à la surface.

Certes la mort est un événement tragique qui peut survenir dans un roman mais là on frôlait encore le grand côté dramatique, la bonne mélancolie, le néant total qui me fait regarder combien il me reste de pages à lire...

Cela dit notre personnage principale, Violette n'a pas eu une très belle destinée entre garde barrière ou garde cimetière va savoir si de l'un ou de l'autre les choix nous poussent à "empêcher les gens de passer de l'autre côté ou plutôt de les aider un peu à y aller"comme le cite si bien l'auteure.

En bref, j'ai lu à un moment que l'auteure parlait de "larmoyances" je pense que c'est plutôt le titre adapté au roman car c'est le reflet global que j'en tire.
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Les Oubliés du dimanche

Justine n'a que 21 ans ; elle travaille dans une maison de retraite, s'attache aux résidents surtout à Hélène.

Hélène dont la mémoire vacille et la parole s'envole.

Alors, c'est Justine qui va raconter sa vie.

Justine qui a tant de mal, elle, à accepter qu'on l'aime.

Il est questions de trahison, de lâcheté, de solitude, de vieillesse et de terribles secrets de famille.

Il est aussi surtout questions de fraternité, de résilience, de solidarité, d'abnégation, d'amitié et d'amour.

D'une écriture fluide et en alternant les époques, l'auteure nous dépeint ses personnages avec leurs forces, leurs faiblesses et nous les rend attachants.

Un roman émouvant et nostalgique.
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Changer l'eau des fleurs

En général, je n’aime pas les livres qui évoquent le thème de la mort, or dans Changer l’eau des fleurs, c’est une thématique bien présente : d’abord par le métier de Violette, gardienne de cimetière, puis par les drames qui vont jalonner sa vie. Néanmoins, ici, cela ne m’a pas dérangée, probablement en raison de l’écriture tout en sensibilité et pudeur de Valérie Perrin, qui apporte de la lumière même dans l’obscurité.



Le ton du roman aurait pu être déprimant, je l’ai trouvé, au contraire, assez positif et empli de vie. Cela tient au caractère presque lunaire de Violette. Celle-ci ne s’appesantit jamais sur le malheur et continue son existence avec bienveillance, gentillesse et une certaine candeur, ce qui lui donne parfois une âme d’enfant. Je ne parlerai pas de feel good en évoquant ce roman, mais il est indéniable qu’il possède cette touche humaine réchauffant les cœurs et donnant envie d’avancer, de croire que malgré les drames, la vie peut continuer, voire posséder des élans de beauté.



À cet égard, Violette est admirable. Ne se laissant pas submerger par les épreuves, elle se concentre sur le positif, sur ces petits détails du quotidien qui expliquent qu’on a envie de le vivre. Profondément humaine, elle a su nouer quelques relations dénuées de jugement, et qui offrent aux lecteurs de jolis moments d’amitié et de complicité. L’amour est également présent en trame de fond, que ce soit celui pour un homme qui n’a jamais vraiment su l’aimer, pour une enfant adorable et pleine de vie, pour des personnes un peu cassées par la vie ou originales auxquelles on s’attache très fort, pour un homme qui ouvre une nouvelle porte sur le bonheur, pour les chats du cimetière…



Si l’autrice nous offre de beaux moments, un peu hors du temps, elle ne nous épargne néanmoins pas la douleur, nous faisant traverser, aux côtés de son héroïne, des situations difficiles dans lesquelles nous découvrons la méchanceté, la maltraitance même non voulue, la négligence, la perte, le deuil, l’incompréhension, la douleur, la peine, la solitude… Il y a également un côté enquête puisqu’on essaie de comprendre et déterminer les circonstances d’un terrible drame qui va marquer à tout jamais la vie de Violette.



Pour ma part, j’ai été très émue par cette lecture, parfois bouleversée, mais j‘ai surtout été touchée par Violette qui est bien plus forte qu’elle ne le pense. Elle m’a parfois frustrée par sa tendance à accepter le pire et les mensonges sans se rebeller, et à s’enfermer dans son cimetière de peur d’affronter la nouvelle vie qui s’offre à elle, mais c’est aussi l’un des personnages les plus humains et résilients que j’aie pu découvrir dans un roman. Violette, c’est cette personne tendre et adorable dont on a tous besoin dans sa vie sans même s’en rendre compte !



Quant à la narration, elle se révèle plutôt efficace pour tenir en éveil et en haleine les lecteurs. L’autrice alterne ainsi entre présent et passé, entre la vie de Violette et celle d’autres personnages comme son odieux mari, ou une femme dont on suit la romance impossible avec un homme qu’elle ne cessera pourtant jamais d’aimer… Mon seul petit bémol est une fin que j’ai trouvée un peu précipitée et inattendue, même si je reconnais qu’elle apporte, d’une certaine manière, une conclusion définitive à tout un pan de la vie de Violette.



En bref, d’une plume empreinte de poésie et de sensibilité, Valérie Perrin nous propose ici un roman fort et humain, un roman sombre et optimiste à la fois, un roman poétique dans lequel l’amour finit toujours par triompher, que ce soit chez les vivants ou dans le repos de l’éternité. Mais ce qui fait la force de Changer l’eau des fleurs, c’est son héroïne lumineuse et attachante qui nous prouve, page après page, que malgré les drames et le malheur, il est toujours possible de renouer un jour avec le bonheur !
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Les Oubliés du dimanche

Quel fabuleux livre, je ne vais pas le résumer, cela a été fait des dizaines de fois et très bien fait . On passe de Justine a Hélène avec grand plaisir sans lourdeur , plusieurs vies, plusieurs drames, plusieurs épiques mais c'est tellement bien fait qu'on ne se mélange jamais les pinceaux. Un dénouement juste incroyable qui tient la route jusqu'à la dernière page ! A lire, a relire ...
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Changer l'eau des fleurs

Une merveille, cette lecture! Changer l'eau des fleurs nous plonge dans un univers truffé d'émotions de Violette, où toute cette nature sombre, à travers le cimetière, la mort, de mauvais souvenirs, au lieu de traumatiser notre âme d'une angoisse palpitante mais la plume à la fois accessible et exquise de Valérie Perrin nous la rend plus agréable, on ne s’ennuie pas, on s'attache simplement à Violette et aux autres personnages qui vont surgir au fur et à mesure...
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Les Oubliés du dimanche

J'ai beaucoup aimé les personnages de ce livre. Justine et son amour pour les vieux qui a été élevée par ses grands-parents depuis la mort de ses parents qui est fleur bleue, sensible mais dont l'amour fait peur et qui multiplie les aventures d'un soir puis Hélène que l'on découvre plus jeune, courageuse et qui a aimé un homme passionnément malgré un contexte difficile. J'aime les histoires avec des personnes âgées qui racontent les souvenirs, le temps passé comme personne, les vieux qui sont plein de sagesse, les vieux comme seuls témoins d'un passé que l'on ne connaît pas. L'écriture est quant à elle, belle, poétique et touche le coeur. Bref, c'est une histoire profondément humaine que nous apporte Valérie Perrin. (...)



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Changer l'eau des fleurs

"Je referme le journal de Violette le cœur lourd. Comme on referme un roman dont on est tombé amoureux. Un roman ami dont on a du mal à se séparer, parcequ' on veut qu'il reste près de soi à portée de main.... Quand je rentrerai chez moi je le rangerai parmi les livres que je garde précieusement sur les étagères de ma chambre." Page 640

Je reprends les mots de madame Perrin (en ayant modifier le prénom par celui de la protagoniste du roman) pour vous exprimer mon sentiment à chaud après avoir tourné la dernière page,



Car les mots de madame Perrin sonnent justes, dansent sous les yeux du lecteur, ont un poids, un sens, transportent, déconnectent de la vie autour de soi, touchent, font sourire parfois, rendent mélancolique souvent, et forment des histoires dans l'histoire dont aucune ne laisse de marbre.



Car, Violette Toussaint, garde-cimetière est à mille lieux de ce que vous pouvez vous imaginer en allant à sa rencontre, en embarquant à bord de son vécu, loin de ce que la 4ème de couverture va vous apprendre. On se retrouve happer par son histoire, et on ne s'y attend pas, ni à son vécu, ni à son destin, ni à elle. A travers Violette, c'est l'humanité qui nous percute de plein fouet dans ce qu'elle renferme de plus sombre - le deuil, le mal-être, le désespoir, la solitude,... - , mais aussi dans ce qu'elle possède de plus étincelant - l'amour, l'espoir, le bonheur, l'éternité,... -



Car des épitaphes sont inscrits au début de chaque chapitre, des petits mélodies pour nos oreilles, des pansements pour nos coeurs.

A redécouvrir de temps en temps si l'envie nous prend, de se sentir léger par ces quelques lignes imprimées.



Car je ne peux vous en dire plus, ne lisez pas de résumé, laissez vous juste embarquer, vous ne serez pas déçu du voyage en arpentant les allées fleuries et colorées du cimetière de Violette.
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Changer l'eau des fleurs

Le gravier crisse dans les allées du cimetière

Violette nous observe , d'un regard tendre et fier

Et nous vivons ses souvenirs

Et nous vibrons de ses désirs

Une vie de garde-barrière, de garde-morts

Une vie semée de douleurs mais teintée d'or

Les amis , les rencontres, le tourbillon du temps

La mémoire d'une enfant qui lui vrille le ventre

Un mari sur sa moto à mille lieues d'elle

Un jardin où creuser l'espoir d'une étincelle

La vie quand même, la vie tu l'aimes

Violette à toi seule tu es notre poème...



J'ai passionnément suivi le parcours chaotique ,humainement riche, émouvant de Violette, un beau personnage, vraiment. Même si mon enthousiasme s'est un peu émoussé au cours de ma lecture, j'ai passé un moment magique, hors temps, ponctué par des citations touchantes et justes ,en sa compagnie. Et l'ai quittée à regret... Elle hantera longtemps mon imaginaire...
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Changer l'eau des fleurs

Myrtigal m'avait convaincue, grâce à son très beau billet, de me laisser tenter par Changer l'eau des fleurs. Jusqu'à présent, mon envie sans cesse titillée était freinée par la peur de tomber sur un livre feel-good, un genre vers lequel je ne me tourne presque jamais.



Alors oui, il est indéniable que Changer l'eau des fleurs se veut un hymne à la vie, un récit sur de belles personnes, un roman empli d'espoir et de simplicité. Mais il est tellement plus !



D'abord, moi qui adore les cimetières, j'ai aimé rencontrer quelqu'un qui les voit comme moi je les vois. Un cimetière est comme une grande maison et, derrière chaque tombe, il y a une personne, une famille, une histoire, et même la grande Histoire (art, coutumes...). Déambuler dans un cimetière est vraiment passionnant et je n'en rate jamais l'occasion.



Changer l'eau des fleurs, c'est aussi toute une galerie de personnages, très humains, c'est-à-dire nuancés et dont le caractère évolue au fil des événements qui viennent percuter leurs âmes. On découvre certains traits de personnalités plus tard, à mesure que s'enchaînent les découvertes de Violette, notre héroïne à la quarantaine bien tassée.



Il y a de très beaux passages sur la maternité (beaux parce que réalistes et ambigus), sur la vie qui renaît. Parce qu'il sera bien-sûr question de mort dans ce roman, notamment la mort d'enfants. Comment continuer à vivre, comment pardonner (est-ce seulement possible ?), comment rester femme, comment accepter la présence des autres ? Sont également questionnés les thèmes de la vie en couple, de l'illettrisme, de la nature (les plantes, fruits et légumes ont la part belle), des enfances volées.



Je pourrais encore vous en conter mais je vais m'arrêter là au risque de vous perdre. Sachez seulement que Changer l'eau des fleurs n'est pas un roman "feel-good" même s'il rend heureux, que ce récit est une quête du bonheur, et que vous n'entrerez plus dans un cimetière sans repenser à Violette et à toutes les personnes qui se cachent derrière les pierres tombales.
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Les Oubliés du dimanche

Je ne sais pas pourquoi, mais au vu de la photo et du titre, je m'attendais , pour ce premier roman de Valérie Perrin, à un livre évoquant des enfants du divorce.



Non, le point de départ est une maison de retraite, celle où travaille la narratrice, Justine, comme aide-soignante. Très dévouée. C'est d'ailleurs un peu trop idyllique. Mais heureusement, des personnes comme elles existent et illuminent le quotidien de nos aînés.



Justine, en manque de parents, grandie entre des grands-parents peu démonstratifs et un cousin-frère, orphelin comme elle puisque leurs parents sont morts tous les quatre dans un accident de voiture, autour duquel le silence se fait . Justine qui préfère écouter les histoires émouvantes de "ses vieux" plutôt que de se lancer dans la vraie vie, qui lui fait peur.



Elle a d'ailleurs décidé d'écrire le parcours si mouvementé et poignant d'Hélène, sa résidente préférée. Fait de pertes, d'attente, d'espoir, sur fond de seconde guerre mondiale.



Justine, Hélène : quelles belles âmes! Comme on aime les accompagner, partager leurs émotions , leurs pensées secrètes , vivre leurs tourments! Toute la générosité , l'humanité de l'auteure se trouvent déjà dans ce premier livre, que l'on ressent également en lisant " Changer l'eau des fleurs".



Cette histoire tisse de beaux liens, d'amour, rêvé, sublimé, perdu, interdit, d'amitié chaleureuse, de fraternité. De trahison aussi. De mémoire à transmettre. De soif de lire.



Cette histoire nous transporte, on s'envole avec la mouette d'Hélène, on serre sur son coeur le cahier bleu de Justine, on entre doucement dans le café du père Louis, on voudrait savoir le prénom de Je -ne -me- rappelle- plus -comment.... Magnifique moment de partage , intensité des sentiments! Merci, Valérie Perrin!
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Les Oubliés du dimanche

Lire coup sur coup les deux livres de Valérie Perrin, cela ressemble à s'y méprendre à une nouvelle forme de masochisme. Mettons cela sur le compte des lectures de l'été qui permettent de s'aérer la tête avec des romans plus légers et de ne pas finir neurasthénique au travail alors que tout le monde a pris la route des vacances.



Sans dévoiler la part de mystère qui fait toute la saveur de ce livre, disons que l'auteur bâtit à partir d'un solide scénario une histoire qui tient la route. Eléments récurrents cependant : une fille un peu spéciale en marge de la société, un amour cabossé, une pseudo-enquête, des histoires qui finissent pas se rejoindre en toute fin du livre.



Cela se lit facilement et sans prétention mais reparlons-en dans deux mois, vous n'en aurez rien retenu. Une lecture pour se détendre sans avoir trop à réfléchir, ce n'est déjà pas si mal.
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Changer l'eau des fleurs

Un très beau roman, inattendu, porté par une écriture lumineuse. La couverture ne donne pas la tonalité de ce livre plutôt sombre aux personnages pas toujours épargnés par la vie. L'histoire prend le temps de s'installer ce qui donne une telle saveur au roman : il est d'autant plus facile de s'attacher à Violette, si forte et si douce, son mari Philippe Toussaint, leur fille Léonine, Julien, Irène, Gabriel et tous les autres. J'ai aimé partager leurs joie (et peine) et je les quitte à regret (c'est toujours le cas lorsqu'il s'agit d'une belle histoire). Un récit à découvrir !
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Changer l'eau des fleurs

Changer l'eau des fleurs est un hymne à l'amour.

L'amour passionnel, inconditionnel, l'amour destructeur, l'amour platonique ou enfiévré, l'amour pour son enfant, l'amour infidèle aussi. Car il est beaucoup question d'infidélités. Celles qui sont traîtres, mesquines, blâmables, qui entraînent un reniement total de l'autre et celles qui arrivent comme par accident, ou par enchantement, qui ne sont pas voulues mais qui possèdent le corps ou l'esprit et l'emprisonne.



Changer l'eau des fleurs est un hymne à la vie. Cela peut être contradictoire avec ce cimetière pour décor. Pourtant, à travers le personnage de Violette, d'abord garde-barrière puis gardienne de cimetière, la vie côtoie la mort. La mort n'est qu'une toile de fond, mais le spectacle qui se joue sur l'avant de la scène en vaut tellement la peine.

Les fossoyeurs, Nono, Elvis, Gaston, monsieur le curé, les veuves, les endeuillés n'ont nul besoin de tralala, de coups d'éclats. Ce sont des petites choses, des petits riens que tous viennent chercher chez Violette. Et ça fait du bien. Et ça sent bon la cuisine avec tous ces légumes du potager. Et ça sent bon les fleurs et le thé venu d'Inde grâce à Sasha. Ah Sasha ! Quel bonheur cet homme. Tant de plénitude, de sagesse, de joie de vivre et d'intelligence. Mais il est homo Sasha. Dommage.



Changer l'eau des fleurs est un hymne à l'espoir. Se reconstruire après tant de souffrances. D'abord le vouloir.



Changer l'eau des fleurs est un livre qui apaise par son écriture poétique, qui fait sourire pour tous les bons mots d'humour, qui génère parfois des révoltes qui s'adoucissent au fil des pages.



Quelle bonne idée vous avez eu, Babelio et les éditions Albin Michel, de m'envoyer ce livre ! et je vous dis merci.
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Changer l'eau des fleurs

J’aime bien quand un roman se révèle être tout autre chose que ce qu’il paraît être, en cours de lecture. Qu’il vous saisit, et vous retourne, sans même que vous vous en rendiez compte, et donc au moment où vous vous y attendez le moins (il aurait fallu s’y attendre, en fait). « Changer l’eau des fleurs », de Valérie Perrin, vient de me faire ce coup-là. Et je suis loin de lui en être rancunière !



L’ouvrage s’ouvre sur les souvenirs de Violette Toussaint, et je me méfiais de cette femme gardienne de cimetière à la vie pas très rigolote, quittée par son mari maltraitant mais qui le vit bien, entourée de ses copains fossoyeurs hauts en couleurs, avec des prénoms qui ne le sont pas moins, Nono, Elvis et Gaston. Elle rencontre un homme qui pourrait lui plaire, il s’appelle Julien Seul. « Voilà un roman feel good qui coche toutes les cases » me disais-je, me demandant où cette intrigue, ou plutôt cette absence d’intrigue, allait me mener. Hé bien, tout droit à la fin du chapitre 42.

C’est là que le roman commence pour moi, car il commence à délivrer toutes ses nuances. On comprend mieux ce que Violette a traversé, et comment elle a supporté tous ces déboires, l’un étant moins grave que le suivant. Et les pages se tournent toutes seules. De roman feel good, on passe presque à une enquête policière, avec des éléments délivrés au compte-goutte, et qui dessillent le lecteur au fur et à mesure. Mais aussi au portrait d’une femme à la résilience, la ténacité, le goût de la vie, tout simplement, forcent l’admiration.



Toutefois, je n’ai pas été d’accord avec certaines situations ou personnages, me faisant me demander si les bons sentiments excusent tout. Notamment au sujet de Philippe Toussaint, le mari de Violette, qui l’aura bafouée, rabaissée, malmenée, mais bon, c’est parce qu’« au fond », il souffrait, et puis il faut dire qu’il a été mal élevé par sa mère (tiens donc, c’est forcément la faute de la mère, toute détestable qu’elle soit, si le fils tourne complètement mal ?). Ou par la propension de l’autrice à ne décrire des histoires d’amour qui sont quasi-systématiquement des triangles amoureux (la répétition est curieuse, mais pourquoi pas…).



Au final, « Changer l’eau des fleurs » aura été une jolie découverte.

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Trois

Nina, Etienne et Adien, comme j’aurais aimé partager la complicité qui vous unissais depuis l’enfance. Vous étiez sûrs de vous aimer toujours, sûrs de ne jamais être seuls.

Vous ne saviez pas encore que les rêves et les projets, la vie se charge souvent de les balayer. Pour vous ce fut l’année du bac et de vos 18 ans que tout a basculé lorsque le grand-père de Nina est renversé par un camion pendant sa tournée de facteur.

Nina orpheline a trouvé refuge et consolation auprès du bel Emmanuel, le fils de son patron. Elle abandonne les rêves d’enfance pour la sécurité du mariage. Etienne et Adrien vous êtes partis à Paris et vos chemins se sont peu à peu séparés.



« Trois » est un roman extrêmement touchant qui nous plonge entre 1986 et 2017 et qui nous pousse à la nostalgie. Celle du temps qui pouvait encore être pris, où l’on se parlait encore et vraiment, où l’on n’était pas dans l’effervescence, l’hyper-sollicitation des réseaux sociaux, l’omniprésence des écrans.

Roman après roman, Valérie Perrin confirme son talent de raconteuse d’histoires.

Après « Changer l’eau des fleurs », elle a réussi avec son dernier opus à me passionner et à me faire vibrer pour des personnages attachants, tellement bien décrits que je me suis surprise à avoir envie d’être leur amie.

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Trois

Un livre sur l'amitié d'enfance qui a du mal à survivre face aux aléas de la vie.

Ils sont trois écoliers fusionnels ; une fille, deux garçons.

Avec une intrigue, des révélations et un suspense en toile de fond, l'auteure tisse son histoire en alternant le présent et le passé.

L'ambiance est pesante et empreinte de nostalgie.

Il est question d'amour, d'emprise, de trahison, de difficulté à faire des choix, de non-dits beaucoup de non-dits, de traumatismes d'enfance, d’abandon, de secrets, de lâcheté, de tolérance, d'intolérance et finalement de solidarité.

D'une plume simple et élégante, Valérie Perrin nous livre ses personnages avec leurs failles, leur courage et leurs espoirs.

Avec ce roman, l'année 2022 commence bien.
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Trois

Coup de cœur total !

J’avais rendez-vous avec ce roman, indéniablement, après avoir fortement aimé les deux précédents. Toutefois je ne me sentais pas à l’abri d’une déception : la magie de l’écriture de Valérie Perrin allait-elle se manifester encore une fois ?



Ce roman commence comme une chronique douce-amère de l’enfance dans une petite ville de la campagne française. L’auteure prend son temps pour poser le décor, l’atmosphère, nous livrer le portrait de chacun des protagonistes. Déjà j’étais bien car Valérie Perrin a l’art de dépeindre les choses simples, ces petits riens qui font la vie, et j’ai retrouvé de nombreux éléments en résonance avec ma propre enfance, dans un endroit un peu comparable. J’aime quand elle nous replonge dans une époque par le biais d’une chanson, d’un film, d’une émission de télé.

Fille de deux parents facteurs, orpheline, je me suis sentie plus proche de l’un des personnages à plus d’un titre.

Une fois passé le premier tiers du roman, quelques intrigues sont nouées et je n’avais de cesse d’en savoir davantage. Je commençais à me questionner fortement sur cette narratrice, Virginie, ne comprenant pas vraiment son implication dans l’histoire… A ce stade, les trois amis m’étaient très chers et ne quittaient guère mes pensées : j’en oubliais le quotidien pour les retrouver et rester avec eux. Chose étrange, d’habitude je parviens à imaginer physiquement les personnages décrits mais cette fois j’entendais aussi quasiment le son de leurs voix, leurs rires, tellement ils prenaient corps au travers de mots imprimés sur le papier… C’est là tout le talent de Valérie Perrin, la magie de son écriture dont je suis fan à 100% dorénavant !

Puis les intrigues se compliquent lorsque certains points nous sont dévoilés. Le drame prend toute sa place, les drames devrais-je dire car personne n’est épargné, à l’image de ce qu’il se passe dans la vie. Là Valérie Perrin touche à l’universalité de notre condition et chacun peut se reconnaître à un moment ou à un autre.

La construction du roman, alternant plusieurs narrateurs plus ou moins bien définis, prend alors tout son sens et laisse apparaître un autre talent de l’auteure : un véritable scénario façon puzzle dont tous les indices nous ont été donné au fil des pages, discrètement, et tout à coup la vérité nous saute aux yeux ! La chronique douce-amère de l’enfance est devenue, au détour d’une page, un thriller haletant à couper le souffle dont je suis sortie abasourdie ! J’ai pleuré plus d’une fois, c’est intenable ! Beau et criant de vérité à la fois ! Tendre au point que ça en devient plus tragique encore ! Et réconfortant néanmoins ! Oui réconfortant car Valérie Perrin distille aussi des mini touches d’espoir entre ses lignes. Ses personnages ont une telle force de vie qu’ils nous montrent l’exemple. Certains dialogues sont formidables. Puis quand l’émotion retombe, je me dis qu’en fait, j’en ai croisé des gens comme ça, qui surmontent des drames profonds et poursuivent leur vie cahin-caha. C’est la Vie qu’elle nous dépeint, voilà pourquoi cela nous touche et nous bouleverse. On se retrouve au milieu de ces pages.

J’ai adoré lire avec les airs et textes d’Indochine en tête. J’ai adoré les descriptions de la vie au refuge, tellement réalistes, tellement bien observées et bien rendues ! C’est un bel hommage à tous les bénévoles qui consacre du temps aux animaux abandonnés. Là aussi j’ai apprécié bien des phrases qui sonnent justes. Puisse ce texte faire réagir et réfléchir les gens !

Merci Valérie Perrin pour ce superbe roman d’une sensibilité incomparable ! Bravo pour vos talents nombreux d’Auteure !
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Trois

C’est émouvant, quelque fois poignant, c’est joliment écrit.

Une histoire prenante, toujours crédible, bouleversante par bien des aspects, une belle étude sociologique . Une description réaliste de cette petite ville rurale de Saône et Loire, du Morvan...

Du suspens aussi .

Et encore, un hommage vibrant à tous ces bénévoles qui œuvrent dans les refuges pour animaux abandonnés , une pensée émue pour le travail qu’ils accomplissent et dont la tâche va être durement accrue en cette période estivale…

Pour toutes ces raisons, un moment de lecture dense, et fortement apprécié.







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Changer l'eau des fleurs

J'ai pris mon temps pour lire ce roman. Je ne voulais pas le refermer. Au départ j'avais une préférence pour la vie de Violette au présent. Je lisais son passé en pensant au récit présent qui allait revenir. Mais très vite le passé a présenté de nouvelles histoires, de nouveaux personnages et j'ai ralenti ma lecture pour profiter de chaque détail. Je n'ai pas eu l'impression de lire une fiction mais des témoignages. Comme si l'autrice avait rassemblé la vie de plusieurs personnes aux quatre coins de la France et les avait liées par la fiction.

Sur les deux cents dernières pages je ne voulais pas que l'histoire finisse et j'avais la crainte d'être déçue par la fin.

Et bien pas du tout. Chaque histoire se lie parfaitement aux autres. le texte n'impose aucune émotion. On finit par avoir une explication en narration interne par chaque personnage.

Valérie Perrin signe un roman fort dans un écrin de douceur. Je ne parlerai pas de l'intrigue ni des personnages, ce roman est à découvrir par soi-même.

Pour moi c'est un coup de coeur. Que je n'avais pas eu depuis très longtemps.
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Changer l'eau des fleurs

(Attention j'en dis peut-être un peu trop)



"Tonnerre d'applaudissements"... "A couper le souffle"..  "un livre splendide"... La 4e de couverture annonçait la couleur.



Pas pour moi hélas.



Y a-t-il quelque chose que je n'aurais pas compris ? Je ne sais ; la seule chose dont j'ai la certitude, c'est qu'en tournant la 660e page, je peux affirmer n'avoir pas adhéré à ce panégyrique enchanteur. Pire, ce roman n'est pour moi qu'un de ces innombrables romans de gare qui pullulent dans les magasins, et n'offrent guère plus que le plaisir d'une lecture furtive, rapide, à la sauvette — et dont on ne se souvient pas.



L'histoire est basée sur la vie de Violette, femme qui occupe le poste étrange et incongru de garde cimetière. Sa vie n'est qu'un entrelacs de malheurs et d'abandons souffreteux (sa naissance sous X, la mort de sa fille, l'abandon de son mari à tous égards ...) Mieux cernée par l'auteur, Violette m'eût émue. Il n'en est rien, car à aucun moment, je ne me suis sentie faire corps avec elle, jamais je n'ai cru pénétrer dans l'antre de son âme, ni partager son coeur. Elle est restée distante. Peut-être est-ce à cause de l'écriture d'une pauvreté affligeante, malgré les innombrables comparaisons et autres tournoiements de phrase qui ne font qu'alourdir un récit déjà bien trop long pour ce qui en ressort.



Bref. Outre Violette, on découvre donc sa vie et toute la clique d'amis qui l'entourent et qui représentent sans doute le "merveilleux des choses simples" vanté par le résumé.



"Merveilleux des choses simples" ? Il va falloir m'expliquer...! 



Sur 660 pages, 200 sont destinées à raconter une romance totalement inutile, passée, sans aucune importance sur le récit (à part une histoire de cendres sur une tombe, ce qui amènera à la "grande histoire d'amour" (elle-même vraiment chiquée) de Violette... Mais c'est peu, Valérie, c'est trop peu !), une romance, disais-je, dégoulinante de bons sentiments, à l'eau de rose fade, une romance contant l'amour que le lecteur ne palpe jamais, entre une femme mariée (du mari on ne saura guère que le nom) et un avocat pédant, inintéressant, fier et insupportable — leur amour se contentera de chambres d'hôtel. Qui y croit réellement ? Où diable sont passées les âmes des personnages ?

Au lieu de ces 200 pages, d'une inutilité incroyable, n'eût-il pas mieux valu présenter mieux les personnages (apparemment) fantastiques que côtoie Violette ? Ces personnages dont on dit qu'ils représentent "le merveilleux des choses simples"... et qu'on ne connaît pas vraiment !

Par exemple le père (tiens, j'ai déjà oublié son nom!) ... qui vient sans arrêt voir Violette. Soit. Il est prêtre, jeune, beau sans doute car il remplit les églises de femmes. Il veut un enfant. Il est là. Voilà tout ce qu'on saura de lieu. Leurs conversations philosophiques, théologiques, se bornent à (je cite, page 278-279) :

- Vous avez déjà adoré quelqu'un ?

- Dieu.

- Quelqu'un ?

Il me répond, la bouche pleine de crème pâtissière :

-Dieu.



Je reste béate devant la profondeur de leurs échanges. 



Les personnages de Valérie Perrin sont intéressants mais effleurés.

Et, comme pour éviter la confrontation, elle se lance dans des thèmes inutiles et vaseux qui n'ont pas d'intérêt, et qui ne font que célébrer une sorte d' "amour-passion" complètement déconnecté, sans prise avec la réalité, une sorte de folie qui prend chacun de ses personnages sans que le lecteur en perçoive la chaleur.



Outre la vie de Violette, l'intrigue est basée sur une histoire de mort, celle de son enfant chérie : qui a bien pu provoquer l'accident responsable de son décès ?

Ici encore, guère de rebondissements, guère d'émotions. On suit l'affaire pour suivre l'affaire. On n'est ni retourné ni étonné par la fin. « Ah d'accord » se dit-on lorsqu'on sait que l'un des personnages les plus inutiles et inexistants du roman, au-delà d'être cliché à l'insupportable, avoue sa faute dans ce qui sera sa seule réplique de tout le livre.

« Ah d'accord ».



Au final, 600 pages et 90 chapitres pour pas grand chose, simplement pour dire que la vie est belle et qu'il faut aimer les gens. Oui. Merci de nous avoir prévenus. Mais cette soupe huileuse ne me convainc pas.

Je préfère un splendide "Les Raisins de la colère" qui, avec infiniment plus de doigté, de douceur et de profondeur, vient nous remuer, nous ébranler, nous changer, nous faire aimer la terre et les hommes, et nous sentir sous le ciel de Californie, qu'on ne peut pas plus quitter qu'on ne l'oublie ensuite.



Pour résumer : un roman feuilleton de vacances. Si vous n'avez rien de mieux à lire.

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