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Critiques de Valérie Perrin (3406)
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Changer l'eau des fleurs

Beaucoup d'émotions dans ce roman bouleversant !

A travers ses personnages si attachants, Valérie Perrin écrit sur les petites et grandes choses de la vie, des choses simples, avec beaucoup de sensibilité.

Ce roman original, le cadre est un cimetière, se déguste et nous offre une belle leçon de vie.

De la gravité, de l'humour, une vraie intrigue, une écriture à la fois simple et poétique en font un roman marquant que l'on n'oubliera pas. J'ai beaucoup aimé !
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Changer l'eau des fleurs

Violette est gardienne de cimetière. Elle fait de ce lieu de tristesse un immense jardin, semant des fleurs comme « des échelles vers le ciel ». Cette femme brisée se reconstruit, calme ce bruit qui tue au fond d'elle, ce vide.

La terre l'apaise ; les graines qu'elle sème, les fleurs récoltées, et surtout les rencontres presque magiques, la ressuscitent. Elle s'anime encore d'une étincelle de vie inespérée.

Sa vie fleurit à nouveau, en d'autres couleurs. L'absence devient une présence silencieuse, un murmure de plus en plus proche d'elle, de moins en moins déchirant.

Violette change l'eau des fleurs, elle change les larmes en mots, en gestes, en chemin. Et le chagrin devient fleur.



C'est un roman fort en émotion sans être larmoyant. Des mots qui apprivoisent le deuil, la solitude, les blessures.



Un roman avec une merveilleuse touche d'humour, de sensibilité et de poésie. C'est peut-être dans la mort qu'on parle le mieux de la vie.



Cette citation est pour moi l'une des perles de ce roman :

« Ma grand-mère m'a appris très tôt comment cueillir les étoiles : la nuit il suffit de poser une bassine d'eau au milieu de la cour pour les avoir à ses pieds. »

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Changer l'eau des fleurs

Coup de coeur !



« Un hymne au merveilleux des choses simples ».

Cette phrase est la dernière de la quatrième de couverture.

Si je l'ai choisie pour débuter cette critique, c'est qu'elle résume à elle seule toute la magie de ce roman.

J'en ressors à regret, le sourire aux lèvres et des larmes d'émotion à fleur de paupières.

Que pourrais-je vous dire de Violette pour vous inciter à faire d'urgence sa connaissance ?

Que c'est une femme simple et honnête qui sait regarder, écouter, consoler, parles aux vivants et aux morts.

Violette est l'âme du cimetière de Brancion en Chalon dont elle à la garde,

une femme abimée par la vie, mais une figure du village, bienveillante et empathique.

J'ai suivi son quotidien, ses joies, ses peurs et peu à peu elle m'est devenue proche comme une ombre bienveillante.



Tout sonne juste dans ce roman, les caractères sont magnifiquement décrits,

les personnages secondaires aimables ou haïssables sont peints avec beaucoup de finesse.



Valérie Perrin signe un roman magnifique, de ceux, assez rares, que l'on n'oublie pas, qui laisse en nous un goût de bonheur même s'il est teinté de mélancolie.

Pour décrire aussi bien son héroïne, l'auteure doit bien la connaître et sûrement être son amie.

Et par la grâce de la littérature, Violette est aussi devenue la mienne.





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Les Oubliés du dimanche

313 critiques ont été commises concernant ce livre !Que puis-je ajouter qui n'aura été dit et redit, au risque d'ennuyer les babeliotes qui me liront ?

Je peux dire que j'ai adoré ce roman, bien sûr...mais si ce n'était pas le cas, aurais-je mis la note de 4,5 ? Donc vous vous en doutiez. Que Valérie Perrin a l'art de m'apporter une bouffée d'oxygène entre deux thrillers bien glauques ou deux polars sanglants? Je vous ai déjà signalé je crois, que j'aime varier mon menu littéraire et que mes goûts sont plutôt éclectiques, comme ceux de la suédoise de "Tournez ménages", le sketch culte des Inconnus !

Je peux vous raconter aussi que tout comme quand j'ai lu "Changer l'eau des fleurs" lors de mes précédentes vacances cet hiver, j'ai relu les premiers chapitres pour parvenir à rentrer complètement dans l'univers de Justine, Hélène et tous les personnages qui constituent leur entourage. Je me suis d'ailleurs sentie plus proche du monde des "Hortensias" et des secrets que recèle le petit village de Milly que des protagonistes de "Changer l'eau des fleurs", parce que j'ai connu moi aussi de ces "oubliés du dimanche", quand j'allais voir ma grand-mère dans son unité Alzheimer. C'était si triste de voir ces personnes, toujours les mêmes, posées devant une télé ou parfois dans un couloir, regardant dans le vide ou par la fenêtre, espérant...une visite, une attention, un simple sourire ou quelques phrases échangées. Le corbeau du roman m'a été sympathique, s'il faut en arriver là pour que les familles s'inquiètent de leur aînés !

Bien sûr, le personnel de ces établissements fait ce qu'il peut pour pallier l'absence ou le désintérêt des proches, mais le temps est tellement compté qu'il doit être impossible de consacrer comme Justine des heures à écouter les pensionnaires ou à les réconforter. J'ai des amies soignantes qui se sont formées à l'animation en maison de retraite, et qui sont extrêmement frustrées de ne pouvoir exercer réellement cette compétence, constamment sollicitées pour d'autres tâches où les moyens humains manquent.

C'est d'ailleurs l'unique reproche que je fais à ce roman : l'atmosphère de la maison de retraite est trop idéalisée, comme dans certains romans de Virginie Grimaldi d'ailleurs. J'ai aussi deviné certains secrets avant qu'ils ne soient dévoilés, mais cela ne m'a pas dérangée plus que ça. L'entremêlement des histoires d'Hélène et de celle de la famille de Justine ne m'a pas gênée non plus, j'ai apprivoisé la façon d'écrire de l'auteure maintenant.

Voilà, si vous cherchez un résumé, vous le trouverez dans moultes autres critiques, je n'ai pas souhaité vous en infliger un de plus !

Et je donne rendez-vous à Valérie Perrin pour mes prochaines vacances, j'espère qu'elle sera là avec un nouveau roman à me faire savourer...

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Changer l'eau des fleurs

Livre qui mérite d’être lu ...contrairement à ce que l’on peut penser en lisant la 4 ème couverture, le lieu où se passe étant dans un cimetière.

Je remercie Babelio, les éditions Albin Michel pour m’avoir proposé de lire Changer l’eau des Feurs de Valérie Perrin.

Ce roman est insolite et m’a vraiment plu et je dirai même captivée.

La lecture est fluide, les chapitres sont courts et la prose est bien formulée, les anecdotes sont originales.

Au début de chaque chapitre, une citation met en valeur ce qui va être développé.

Notre personnage principal, Violette n’a pas vu le jour dans les meilleures conditions, puisqu’elle est née sous X abandonnée.

A l’âge adulte, elle rencontre celui qui deviendra son compagnon durant plusieurs années Philippe.

Tout d’abord elle gardera une barrière ferroviaire puis deviendra gardienne de cimetière.

C’est là que l’histoire commence vraiment.

Elle tiens un carnet de bord de tous les gens enterrés, , connait toutes les familles , s’occupe des tombes , prépare les deuils , est proche du prête .

Contrairement à la thématique nous pourrions penser à un roman noir mais Violette est tellement attachante et fait vivre ce cimetière, fait des rencontres ..j’ai même réussi à rire car il faut le dire l’auteur nous transmet une pointe d’humour.

Je vous recommande ce livre .







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Changer l'eau des fleurs

« La mort commence lorsque plus personne ne peut rêver de vous. »



Violette est garde-cimetière depuis 20 ans. Son cimetière, elle le connait par coeur. Des dates aux noms inscrits sur les tombes, aux visiteurs qui arpentent les allées et qui trouvent un peu de réconfort en prenant le thé dans son modeste cabanon.

Son cimetière est loin d'être un lieu de tristesse et de désolation, Violette y veille, mieux elle y distille la beauté. Elle l'entretient, le bichonne avec l'aide des fossoyeurs Nono, Elvis et Gaston. S'ajoutent au tableau, les Frères Lucchini et le Père Cédric sans compter les nombreux chats perdus qui sont devenus les siens.

Violette a appris à porter le printemps sous sa veste d'hiver, à cultiver un jardin pour y faire pousser légumes et fleurs. Ne dit-on pas que « les fleurs sont des échelles pour les défunts » ?



Violette distille le bonheur et pourtant, la vie ne l'a pas épargnée, loin de là.

Malgré une enfance difficile, une fille que la fatalité lui a arrachée, un mari qui l'a abandonnée ou plutôt prolongé une de ses absences, elle a toujours composé avec la vie, toujours vu le beau côté des choses, rarement leur part d'ombre.

Son passé d'orpheline y est sans doute pour quelque chose. Après tout, on lui a toujours seriné que les enfants de l'assistance publique se contentent de peu.



Son mari, elle l'appellera toujours Philippe Toussaint, un patronyme hautement prémonitoire. Le terme de mari, il n'y a pas droit. Et on la comprend ! Ce mari entre guillemets qui ne la regardait plus, la trompait et passait son temps sur sa moto.



Mais la roue finit toujours par tourner dans l'autre sens, c'est une question d'équilibre cosmique. Avec l'arrivée de Gabriel, Violette a rendez-vous avec son destin.



Plein de poésie et je tiens à préciser, sans mièvrerie aucune, ce magnifique roman se lit lentement pour savourer les innombrables saveurs que Valérie Perrin sait nous distiller au gré des belles citations qui débutent chaque chapitre. Il m'est souvent arrivé de m'arrêter en m'exclamant : que c'est beau ! Et croyez-moi, je suis loin d'être une romantique, préférant le rythme effréné des thrillers aux romans emplis de douceur.

Valérie Perrin est une conteuse hors pair qui mérite sa réputation de phénomène littéraire. J'avais beaucoup aimé Les oubliés du dimanche, j'ai adoré Changez l'eau des fleurs.

Récemment interviewée, Valérie Perrin a affirmé avoir toujours une boucle à boucler dans chaque roman. Son métier de scénariste n'y est pas étranger. Une brique de 672 pages qu'on ne sent pas passer. On quitte d'ailleurs avec regret l'attachante Violette et son cimetière fleuri.

Je recommande vivement cette perle de pur bonheur qui met du baume au coeur.

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Changer l'eau des fleurs

Tout a été dit sur ce livre. Il est grandiose. Il vous arrache plusieurs fois des larmes ....ce roman fait partie de cette catégorie de livres, qu'on dévore et qu'on redoute de finir. L'histoire de violette va trotter un bon moment dans ma tête . Comment oublier cette femme ... En fait comment expliquer une histoire qui vous prend tellement aux tripes...lisez le !!
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Les Oubliés du dimanche

« Sacré bon bouquin quand même !». C'est ce que je me suis dit tout net à la dernière page tournée, emporté par des impressions enthousiastes.

Admiratif aussi, je me suis remémoré le nombre impressionnant de petites phrases-frissons, de petits mots-émois contenues dans ses pages qui dénotent non seulement le talent d'observation de l'auteure à disséquer nos comportements mais également le don à les traduire. Qu'ils soient élégants ou délicats, navrants voire déplacés, ils paraissent jaillir, adéquats à nos conduites coutumières.

Valérie Perrin tisse des liens de fibres humaines avec des mots qui attachent. Tire les ficelles de ces sentiments jusqu'à me figer les zygomatiques en mode « marbre de Carrare » et inévitablement quand mes paupières clignotent, la joie mouillée me montent aux yeux pour finalement canaliser la goutte sur mes nasogéniens et la déposer sur mes lèvres frémissantes.

Et je bois mes émotions sucrées-salées.

Mais restons simple, l'histoire est soignée, multiple et recherchée, à plusieurs voix mais ce ne sera pas la mienne qui dévoilera l'intrigue. Dévoiler n'est d'ailleurs pas le verbe juste tant le voile est lourd, davantage que du velours plombé.

Je ne suis pas surpris que Valérie Perrin soit la compagne de Claude Lelouch, si je peux me permettre « Ils se sont trouvés ces deux-là », ils sont coulés de la même fibre dense, profonde et légère à la fois. Ils savent faire vibrer la sensibilité et ne s'embarrassent pas de charabias.

Cha bada bada – Cha bada bada. Comme leurs voix, leurs coeurs y croient.

Mais restons simple. Justine, Hélène, Lucien, Eugénie, Armand, Annette, Rose, Claude et Edna ont tous leurs mots à dire, leur tranche de vie à dérouler, leur mémoire à partager s'enchevêtrant gaiement dans un seul et même cri à l'écho polychrome.

Mais restons simple. C'est un roman classé Feel-good, parce qu'aujourd'hui, il faut classer. Bientôt remboursé par la sécu. Merci Dr Feelgood de cette parenthèse positive, de cette échappatoire à mon quotidien dans le quotidien des autres. La recette du bonheur avec du beurre dedans. Et Valérie Perrin connait tellement bien les ficelles du roman fil-good qu'elle peut, avec le coeur en tricoter des dizaines, mi-soie, mi-laine, tout coton d'enchantements en prévision du refroidissement climatique de la chaleur humaine.

Mais restons simple. Comme une chance, comme un espoir.

J'ai aimé tout cru.





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Changer l'eau des fleurs

Je ne ferai pas un long commentaire car tout a été dit déjà sans doute ....



L'auteur, talentueuse, tout en faisant humain, vrai, naturel, la vie quoi ? a l'art de conter de charmantes histoires, émouvantes, pétries de sensibilité, où la sagesse et la force de vie l'emportent sur le deuil, l'abandon, l'enfance fracassée, les ruptures et les douleurs de la perte , les désillusions, les violences affectives, les rejets....

J'avais beaucoup aimé " Les Oubliés du Dimanche " du même auteur ....

Ici Je m'attacherai à Violette ,vivante parmi les morts et les fleurs , fraîche, vive, pudique et mystérieuse , malmenée par la vie , courageuse ---- cassée---mais vraie, tournée vers le futur : "La vie devant Soi "....amoureuse de la nature et des autres, ....dotée d'une belle âme, émouvante, jamais larmoyante, habillée de noir----le rose ou le rouge par dessous ......

Une bien belle personne que l'on croit réelle ----tellement elle va nous manquer --- livre fermé .

La plume est sensuelle, sensible, réaliste , poétique, à la fois intime et universelle ..

Ni pathos, ni sensiblerie, ni mièvrerie , ni larmoiement, de la vie , du quotidien , des parcours poignants et/ou torturés et l'on découvre que les toutes petites choses de la vie peuvent recèler une grande part d'humanité, de vérité et nous apporteront beaucoup à condition d'en prendre conscience à temps ....

Un mystère sur la disparition d'une petite fille qui nous tient en haleine jusqu'à bout !!Une histoire de vie qui fait passer un bon moment même si l'on n'a pas le moral !

Un petit bijou à lire , touchant, bouleversant et tendre !

Vrai coup de coeur captivant de bout en bout , parfaitement construit , émaillé de citations bien choisies en tête de chapitre. ....

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Trois

Je découvre les mots de Valérie Perrin avec la voix de Tess Lauvergne qui m'a littéralement envoutée.

Jamais je ne me suis sentie indiscrète de suivre Nina, Étienne et Adrien mais curieuse oui. Je voulais absolument tout savoir d'eux et , par bonheur, tout m'était raconté. Suivre ces personnages du temps de leur enfance, adolescence et vie d'adulte, fut un immense plaisir et j'admire les auteurs qui peuvent le faire sans nous ennuyer. C'est l'histoire de Trois et c'est tout. Voilà j'ai résumé ce titre. Trois amis d'enfance qui se jurent fidélité à la vie , à la mort, trois amis de milieux différents, témoins d'une époque et de ses changements, qui se promettent mer et monde mais que la vie.....oui la vie, leur vie fera tomber dans quelques embuscades , leur réservera bonnes, moins bonnes et mauvaises surprises . Roman d'amitié, de secrets et d'apprentissage, c'est émouvant, c'est prenant . Le récit de trente ans de vie c'est nostalgie , souvenirs, joies et peines, désillusion et désenchantement tout y est pour que l'auditrice en moi en soit émue. Gros merci à Netgalley.fr pour cet audio livre.
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Changer l'eau des fleurs

𠆌hanger l�u des fleurs’ est un roman feel-good. Mais c𠆞st aussi, et surtout, un excellent roman sur la résilience, les occasions manquées et la nécessité de voir au-delà des apparences...



C𠆞st l’histoire de Violette, gardienne de cimetière, et de tous ceux qui gravitent, ont gravité ou graviteront autour d𠆞lle. Dans le lot, il y a forcément beaucoup d’éclopés, de cœurs brisés ou d’inadaptés, avec leur bagage de secrets et de tragédies. Violette elle-même est très loin d’être épargnée.



De fait, j𠆚i pleuré pendant ma lecture, beaucoup, presque en continu pendant le dernier tiers du livre. Pourtant, j𠆚i adoré ma lecture et j𠆞n suis sortie souriante et apaisée. Car elle m𠆚 rappelé que la vie n𠆞st jamais en noir et blanc, mais plutôt en nuances de gris (sans mauvais jeu de mots littéraire) et que demain ne sera pas forcément à l’image d’hier.



Même si les personnages du cimetière sont pittoresques et attachants, ceux que je retiendrai sont les autres : Violette (évidemment), Philippe Toussaint (paradoxalement), les marseillais (tous) et Sasha le jardinier. Car la leçon de ce livre est bien là : il faut s’occuper de son jardin, quelle que soit la forme qu’il prenne.
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Changer l'eau des fleurs

Pas besoin de vous présenter ce roman, je pense que vous le connaissez tous et peut être l’avez-vous lu.

J’ai passé un agréable moment. Il m’a procuré de belles émotions. Je suis sous le charme de la belle plume de Valérie Perrin. « Changer l’eau des fleurs » a confirmé le talent de l’auteure que j’ai découvert par son premier roman « Les oubliés du dimanche »

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Changer l'eau des fleurs

Je pousse doucement la grille du cimetière, elle grince sur ses gongs.

Dans l'aube naissante de cette journée qui s'annonce belle, je me glisse entre les tombes.

J'ignore ce que je viens chercher, je n'ai même pas de défunts inhumés dans les quatre sections aux noms si jolis de ce champ d'hommages.

Quelque chose de subtil, d'inexprimable m'a attirée dans ce lieu qu'habituellement je ne fréquente pas...un parfum, une arôme, une aura.

Au détour d'une allée, je l'aperçois. Elle se penche délicatement, amoureusement sur une tombe d'enfant. Elle redresse une fleur, carresse les lettres gravées dans la pierre. Ses gestes sont empreints de douceur et de tendresse.

Elle se tourne vers moi, un sourire aux lèvres et, sans rien dire, m'entraîne à sa suite vers une maisonnette pimpante et tranquille, blottie au creux d'un petit jardin-potager généreux.

Elle s'appelle Violette et elle me sert une délicieuse tasse de thé vert parfumé au jasmin et à la rose.



"C'est Sasha, le garde-cimetière précédent, qui a créé ce mélange rien que pour moi".



Un livre abîmé d'avoir été lu et relu trône sur la table tandis que des poupées aux yeux immenses m'observent dans leurs boîtes en carton.

Alors, cette femme qui porte l'hiver sur elle mais qui, en dessous, respire l'été me parle des morts qu'elle veille nuit et jour et des vivants qui viennent se recueillir sur leurs tombes.

Elle ouvre un joli petit cahier dans lequel elle a consigné les dates d'enterrements de chacun mais aussi des dizaines d'anecdotes que je prends plaisir à écouter en sirotant mon thé.

Elle me confie aussi sa vie d'avant, du temps béni où elle était garde-barrières, amoureuse de Philippe et maman comblée de Léonine... C'était avant le drame.

Violette est faite pour la lumière et ceux qui la côtoient sont comme magnétisés, touchés par la beauté de son âme.



Valérie Perrin a imaginé un superbe roman dans lequel plusieurs fictions s'entrelacent pour tisser une trame unique et forte d'où émerge un portrait de femme terriblement émouvant.

600 pages de bonheur à l'état pur que l'on est triste de refermer.

Un gros coup de ❤ !!
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Les Oubliés du dimanche

Globalement, j'ai été entraînée dans l'histoire de Valérie Perrin. Enfin, dans ses histoires. Ses histoires, car il s'agit en fait de plusieurs histoires d'amour à des époques différentes.

Il y a Justine, jeune fille de notre époque, aide-soignante dans une maison de retraite qui répertorie les histoires des résidents, et plus précisément l'histoire d'Hélène.

A travers ce roman, l'auteur nous relate l'histoire d'Hélène/Lucien/Edna, des parents de Justine, de ses grands-parents, et un peu celle de Justine (en tout cas les prémices !). Les histoires sont plus ou moins entremêlées.

L'histoire d'Hélène est très attachante. On aimerait même qu'elle soit un peu plus approfondie.

Ce qui m'a en revanche gênée dans cette lecture, c'est le nombre de personnages. On passe d'un souvenir à un autre, et il m'a fallu parfois un temps de réflexion pour remettre les personnages dans leur contexte.

Je crois que l'auteur a voulu relier différentes histoires mais peut être aurait-il mieux valu les différencier et en faire un petit recueil de nouvelles. C'est son choix, et pourquoi pas... mais j'ai bien failli me perdre.

En revanche, ce livre donne envie de rendre visite à ses grands-parents et les faire parler de ce passé qui n'existe pas réellement pour nous...
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Trois

Je souhaitais, après plusieurs romans assez durs, de la légèreté sans tomber dans le mièvre, le "cucu la praline" ou le feel-good éculé. Ayant apprécié ses deux romans précédents "Changer l'eau des fleurs" et "Les oubliés du dimanche", je pensais que Valérie Perrin et son dernier roman "Trois" pouvaient correspondre à ces critères. Et je suis tombée juste.

En 1986, alors qu'ils ont 10 ans, Nina, Etienne et Adrien deviennent amis à la vie à la mort. Il sont inséparables, partagent tout, se disent tout et ont décidé de quitter leur petite ville de province après le bac pour aller à Paris et faire de la musique. Mais la vie, ses drames, ses petits accommodements vont les séparer, faire diverger leur chemin et leurs rêves.

Nous suivons ces trois personnages jusqu'en 2018 avec une alternance passé, présent qui donne toute sa dynamique au roman, très astucieusement construit. Nous suivons l'évolution des 3 enfants devenus adultes, ce qu'ils cachent, ce qu'ils regrettent, ce qui les détruit. Un suspens habilement ménagé nous tient en haleine pendant plus de 600 pages ce qui n'est pas rien.

Ce roman est aussi une époque, celle des enfants nés dans les années 70, la vie provinciale un peu refermée sur elle-même, une musique très présente qui scande les épisodes de la vie des enfants puis des adolescents.

Comme dans les précédents romans, les personnages sont profondément humains avec leurs failles, leurs petitesses mais aussi leurs rêves, leurs sentiments sans fard. C'est la mélancolie de l'enfance envolée, la douceur d'une amitié vraie. Tout cela nous les rend proches et attachants.

Le style est très fluide, c'est très bien écrit sans être de la "grande littérature", distillant un vrai plaisir de lecture, simple et qui fait du bien.
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Changer l'eau des fleurs

Nous suivons ici une héroïne attachante dans une histoire particulièrement originale. L'auteure possède un art certain pour maintenir en éveil l'intérêt du lecteur en livrant petit à petit explications ou révélations. Le titre est annonciateur du fil de l'histoire, les fleurs jouent effectivement un rôle indéniable dans la vie des deux personnages principaux : deux femmes qui vont connaître de grands bouleversements dans leur existence. En fait, tous les personnages du roman voient leur vie changer, de gré ou de force : coups du sort, coups de foudre, coups de sang... mais presque tous finissent par rebondir. Il en

découle une certaine philosophie de l'existence, peut-être pas du goût de tous. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de clichés dans les personnages : la gentille caissière de la supérette, le gentil maire, le gentil curé aux idées larges, les gentils fossoyeurs et surprise, il y a même un gentil notaire ! Sans parler du gentil Sacha pétri de sagesse hindoue dont les tisanes guérissent tous les tourments. Cela devient mou au milieu de l'histoire mais l'histoire reprend un peu de piment par la suite. Cependant, j'ai lu le livre jusqu'à fin et le recommande bien chaudement !
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Changer l'eau des fleurs

Hum, c'était bien parti, mais...

Après avoir été garde-barrière, Violette Toussaint est gardienne de cimetière dans un village de Bourgogne. Elle garde les secrets et les souvenirs aussi, les siens et ceux des visiteurs qui viennent se recueillir sur les tombes qu'elle entretient avec soin. Mais le ronron de sa petite vie bien organisée commence à avoir des ratés à la suite d'une certaine rencontre...



Et le roman aussi commence à avoir des ratés, après un début singulier et rafraîchissant. Je me sentais bien dans la petite maison de Violette, à boire du thé avec elle en l'écoutant parler de ses fleurs et de ses chats, mais trop de personnages et de temporalités m'ont fait perdre un peu pied. En fait, il y a trop d'histoires dans cette histoire (ce n'est pas pour rien que Valérie Perrin est co-scénariste de Lelouch), et je m'y suis parfois égarée.

Et c'est vraiment dommage, car l'auteur aborde moult thématiques importantes par petites touches délicates mais fermes : la solitude, l'amour, la mort, la résilience, l'amitié, et finalement la célébration de la vie dans ses formes simples. J'ai beaucoup aimé cette façon décalée de recadrer les choses, de prendre le temps de les apprécier dans ce monde 2.0 qui exalte la vitesse et la superficialité.

C'est donc un livre sincère, qui permet de faire une pause dans la rudesse actuelle, et qui fait du bien, mais sans jamais tomber dans le sirupeux, porté qu'il est par une écriture sobre et élégante.



Mon avis est mitigé, je suis partagée entre l'agacement face aux multiples intrigues, et l'attrait pour la sérénité qui se dégage de l'ensemble du roman ; il ne vous reste plus qu'à vous faire votre propre avis !
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Trois

Virginie raconte l'histoire d'amitié puissante entre trois enfants: Adrien, Étienne et Nina. Alors que les drames s'enchaînent, l'amitié disparaît puis reprend dans un rythme lent mais intense. Une disparition, une quête de soi, des décès, des relations toxiques... les sujets sont forts et marquants! Un véritable alien de la littérature: mi-thriller mi romance.

Un périple dans lequel le lecteur est impliqué comme un voyeur et le laisse en manque de ces personnages auxquels il s'est fortement attaché.

Ce roman est une jolie réussite! J'ai frôlé le coup de coeur, certainement à cause du rythme un peu trop lent pour moi.
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Trois

Il y a des auteurs qui sont des conteurs formidables, qui te prennent par la main, comme s'ils te disaient ♫ Allez, viens là, viens avec moi, ne pars pas sans moi♫ . Valérie Perin, m'a embarquée un dimanche à 14h, et je n'ai relâché son roman qu'au mot FIN...



On est en 1986, à La Comelle en Bourgogne, et trois gamins , Etienne, Nina , Adrien, font leur rentrée au CM2. Ils n'ont rien en commun au niveau familial, au niveau sociologique, mais une amitié "à la vie, à la mort" naîtra , et ( presque ) rien ne les séparera. Ils seront là pour s'amuser, déconner, se confier, se soutenir, et s'aimer ♫quand la vie sépare ceux qui s'aiment ♫. Ils seront là aussi pour découvrir des films, des chansons. Et c'est toute la bande son des années 80- 90 que nous met dans la tête, Valérie Perrin. Impression délicieuse pour le lecteur, de revivre sa jeunesse - Indochine, Dépêche Mode, The Christians, A-ha, Pixies, Kurt Cobain et les autres... "La nostalgie camarade.", ça fonctionne à mort ! Et tu peux pas savoir comme c'est agréable, cette suggestion à ton oreille, si tu n'as pas vécu cette époque...

♫ Mais trois nuits par semaine..♫

Au début, Valérie Perrin, dédie son roman, entre autres , à Nicola Sirkis...



Foisonnant, grouillant de vie, populaire, généreux, voulant certainement trop en dire, Trois brasse des thèmes aussi divers et variés que l'amitié, l'enfance, le harcélement , l'adolescence, la construction d'un être humain, le deuil, l'abandon, les petites villes de province un peu endormie, les LGBT, les pervers narcissiques, l'entraide, les animaux abandonnés et j'en oublie...

Et au milieu comme deux fils conducteurs, (car il est facile de se perdre dans ce récit, car l'auteure passe d'une époque à une autre, d'un personnage à un autre, au gré de ses envies, et c' est qu'il faut la suivre...), au milieu donc, un fait divers , la découverte d'une voiture tombée dans un lac il y a des lustres. Y'a t'il un corps à l'intérieur ?

Cette découverte va être, craintivement, suivie par une journaliste. C'est une personne dont l'identité restera une longue partie du récit, mystérieuse, mais on comprendra qu'elle était spectatrice de ce trio d'amis, sur le bord, comme fascinée.

Et je dois dire que ces deux "fils conducteurs" donnent une épaisseur de plus au récit et un certain suspens.



Un roman , (que dis-je, un pavé de 664 pages ! ) qui ,s'il veut dire pleins de choses, parler de pleins de "cas", n'en demeure pas moins très digeste et bien maitrisé. Un roman très généreux, et populaire (dans le bon sens du terme), qui m'a fait revisiter mes jeunes années, et rien que pour ça : Merci !



♫ Whith or whitout you♫



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Trois

Je, tu, nous c'est une connexion à TROIS de Valérie PERRIN:

Adrien, Etienne, Nina.



C'est l'histoire de ces trois enfants qui se rencontrent en CM2, dans une école primaire de Saône et Loire.



C'est un trio infernal, avec des indéfectibles liens d'amitié qui s'accroissent durant leur enfance et se scellent à l'adolescence avec la promesse de ne jamais se quitter, mais cela ne va pas se dérouler si facilement….



L'auteur alterne les chapitres entre les années 80 et les années 2000, mais cela n'embrouille pas le lecteur de jongler avec les époques. Il y a des rires, des larmes, des fêtes, des moments de solitude, chacun vit son adolescence avec ce qu'il est, cette période où on se cherche un style, un amoureux… Rien ne va vraiment les séparer.



Chacun va poursuivre une vie après le bac, ils se voient moins, mais toujours dans leur coeur cette amitié.



Je me suis retrouvée en eux, avec mes cassettes et mon magnétophone lorsque je dansais au rythme

De Cindy Lauper, ou Etienne Daho.



L'auteur nous fait rentrer dans le destin de chacun de ses personnages. C'est émouvant, attendrissant, percutant. Ca sonne juste, et puis il y a les secrets qui perdurent et on se demande comment cela va éclater au grand jour, avec ces retentissements.



C'est un roman émouvant, qui vous happe et ne vous lâche pas, j'étais avide de découvrir au fil des pages, les aventures de ces protagonistes, avec leur bonheur et leur malheur, leur évolution sous la plume de Valérie PERRIN.



Les personnages secondaires sont attachants, crédibles. J'ai eu l'impression que je retrouvais un peu de mon histoire à travers TROIS.



Je ne rentre pas volontairement dans les détails, car c'est une histoire à lire et à vivre.



Un roman de belle facture remplit d'émotions, de surprises, de rire, de larmes, de sincérité, de quête d'identité, de bonheur, d'amour et d'amitié.



L'amitié, -la vraie- c'est ceux qui restent quand tout le monde est parti.

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