Dans le dédale complexe et envoûtant de la littérature fantastique contemporaine, "Une dose (insoupçonnée) de magie" de K. F. Breene, tisse un fil d'Ariane audacieux, mais qui s'effiloche parfois sous le poids de ses propres ambitions. Pourtant, la trame de ce roman, semblable à l’univers de Reagan Somerset, offre une belle histoire, enjolivée d’un fond riche et complexe, qui reste accessible, même aux néophytes de cet univers.
Au cœur de cette épopée, Penny Bristol, une jeune femme de vingt-quatre ans, incarne une héroïne à la fois maladroite et courageuse. Néanmoins, malgré son voile d'innocence, elle parvient beaucoup trop rapidement à surmonter les obstacles, avec une aisance qui frôle parfois l'invraisemblance. La découverte tardive de ses pouvoirs magiques, qui surgissent de manière presque cataclysmique, est trop rapide, et beaucoup trop précipitée. Penny, dépeinte comme une néophyte, éclipse trop aisément Emery, son guide et protecteur dans l'art de la magie. Désolée, mais on n’y croit pas, ce n’est pas crédible. Que cela arrive dans les futurs tomes, oui, à la rigueur, mais pas dès le premier.
Emery, le mage solitaire, se présente lui, comme un personnage énigmatique, tourmenté par le deuil et consumé par une quête de vengeance. Son lien avec Penny s'inscrit dans les méandres d'une romance progressive, qui, là encore, arrive beaucoup trop rapidement.
Parmi les personnages, la mère de Penny est à elle seule, une source d'humour et de chaleur. Sa présence, à la fois protectrice et comique, est semblable à une bouffée de gaz hilarant, car ses interactions avec Penny, imprégnées de dialogues truculents, injectent une dose de réalité humaine au milieu du monde magique.
Le récit s'ancre dans un Seattle mystique, régi par la Guilde des Mages, un bastion de corruption et de pouvoir. A ceci se greffe une multitude de créatures surnaturelles, allant des sorcières aux vampires, créant ainsi un mélange éclectique de folklore et de fantaisie urbaine. La dynamique de ces factions rivales ajoute une complexité captivante à l'univers, mais s’embourbe parfois dans des descriptions excessives, ralentissant par là même le rythme de l'intrigue.
Très honnêtement, je n’ai pas eu l’effet Waouh escompté à la lecture de ce roman, car il manque cette petite étincelle farfelue dans la magie dépeinte. Le sentiment de merveilleux s'évapore au milieu des boules de feu et des duels magiques bien décrits, mais dépourvus de cette touche de fantaisie qui éveille l'imagination. A ceci s’ajoute le dilemme mélodramatique entre Penny et Emery, où la tension dramatique, bien que palpable, est souvent forcée et beaucoup trop convenue. Leur relation arrive bien trop vite, bien trop tôt.
En conclusion, "Une dose (insoupçonnée) de magie" est un premier tome qui pose les bases d'un univers riche et captivant, mais trébuche parfois sur son propre tapis magique. La valse entre la complexité narrative et la simplicité caractérielle de Penny, la richesse de l'univers contre la prévisibilité de certains aspects de l'intrigue, compose une symphonie de contrastes qui, tout en étant agréable, laisse le lecteur en quête d'un crescendo émotionnel et fantastique plus affirmé. C'est un voyage dans un monde où la magie et le mystère s'entrelacent dans une danse captivante, mais qui, pour moi, manque encore de quelques pas de fantaisie pour atteindre l’harmonie parfaite.
Est-ce que je lirai le tome 2 ? oui, probablement, parce que l’histoire reste tout de même intéressante, mais avec le secret espoir que les personnages s’enrichissent et que les duels magiques ne se résument plus à quelques simples boules de feu.
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