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Critiques de Joseph O`Connor (299)
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L'étoile des mers

Sur « l'Étoile des mers » c'est l'Irlande qui embarque pour l'Amérique. L'Irlande des exclus, des pauvres, des maltraités, des esquintés de la vie, des exploités.

Au-delà des destins individuels, le sujet de ce superbe livre est la dignité humaine, bafouée, foulée aux pieds par les puissants.

Éternel sujet.
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Dans la maison de mon père

« Dans la maison de mon père », Joseph O'Connor s'attache à honorer la mémoire de Hugh O'Flaherty qui fut surnommé le Schindler irlandais.

Rattaché au Vatican, ce prêtre a monté un réseau d'évasion pour les prisonniers et les Juifs martyrisés après l'occupation de Rome par les nazis en septembre 1943.

Cinq mille personnes furent sauvées grâce à son courage et à celui des membres de son groupuscule qui parvinrent à échapper à la surveillance de la Gestapo dirigée par le sinistre Paul Hauptman. Pour déjouer la vigilance de l'ennemi, les activistes se regroupent au sein d'un chœur dans lequel ils ne font pas que chanter...

Le récit alterne les chapitres détaillant par le menu le déroulement d'un rendimento (nom donné aux missions d'exfiltration des réfugiés) prévu pour la nuit de Noël et ceux relatant les témoignages des protagonistes recueillis dans les années 1960.

Hugh O'Flaherty, autour duquel est construit le roman, est un personnage charismatique porté par la compassion et la foi qui lui feront déplacer les montagnes et rallier à sa cause une « faune »bigarrée de huit membres dont un misérable vendeur de journaux, une comtesse italienne ou encore une épouse de diplomate.

L'auteur n'en fait pourtant pas un surhomme. Le prêtre, neutre au départ comme le Vatican, est parfois assailli par le doute et la peur, mais la nécessité de sauver des vies est la plus forte. Le déclic aura lieu en visitant un camp de prisonniers.

En sortant de l'oubli un Juste, Joseph O'Connor donne chair à une résistance aux multiples visages. De quoi redonner un peu d'espoir dans la nature humaine.


Lien : http://papivore.net/litterat..
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Dans la maison de mon père

Le père Hugh O'Flaherty, prêtre irlandais, a mis en place pendant la guerre un réseau d'évasion à partir du Vatican pour les prisonniers et les juifs qui étaient menacés à Rome, occupée par les Allemands.

C'est autour de la figure de ce juste (qui avait déjà inspiré le film Le Pourpre et le Noir) que l'écrivain irlandais Joseph O'Connor a bâti ce roman. Beau sujet, qui nous entraine dans une belle évocation de la Rome de l'occupation, à laquelle on ne songe guère habituellement.

J'ai eu un peu de mal avec la construction du roman qui hache le récit. Et un peu plus encore avec les facilités contemporaines que l'auteur a pris pour parfumer le récit de l'air des années 2020 : galerie de personnages secondaires très contemporaine, attaque gratuite contre Pie XII alors que les archives du Vatican témoignent de la collaboration entre le pape et le prêtre irlandais…
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Dans la maison de mon père

Joseph O’Connor nous offre une fiction historique inspirée par le personnage réel de Hugh O’Flaherty, un prêtre irlandais installé au Vatican.



Nous sommes fin 1943 et Rome est sous occupation allemande. Le Vatican est, quant à lui, considéré comme territoire neutre. Monsignore Hugh O’Flaherty profite du statut privilégié de l’état où il réside pour organiser la fuite vers les campagnes de prisonniers de guerre évadés et cachés un peu partout à Rome. Mais Hauptmann, le chef de la Gestapo, a le prêtre dans le collimateur et le surveille d’autant plus près qu’il subit la pression d’Himmler pour retrouver les fugitifs dans les plus brefs délais. Sous la couverture d’un « chœur » dont il dirige les répétitions, Hugh réunit plusieurs amis volontaires pour mettre un plan à exécution, le Rendimento qui aura lieu la veille de Noël.



Contrairement au Bal des Ombres qui m’avait parfois semblé un peu lent, « Dans la maison de mon père » est rythmé et possède tous les éléments d’un roman d’espionnage. Les chapitres alternent deux années : 1943 durant les évènements et 1963 composée des témoignages ou entretiens successifs des complices du prêtre réalisés par la BBC. Parmi eux on retrouve Angelucci (marchand de journaux), Delia Kiernan (chanteuse irlandaise), la comtesse Giovanna Landini, Marianna de Vries (journaliste), le major Sam Derry, sir D’Arcy Osborne et John May.



Au-delà de la trame très prenante, j’ai trouvé qu’une des plus grandes qualités du roman résidait dans les portraits des personnages dont les tempéraments sont définis pour chacun par un style qui lui est propre tantôt teinté d’humour, d’extravagance, de spontanéité ou de réserve. Sans oublier Rome qui est ici un personnage à part entière, Rome réaliste et éblouissante avec ses parfums, ses décors et ses recoins capables de cacher les réfugiés comme une mère protège ses enfants de ses bras.



C’est un bel hommage à ces héros de la résistance qui ont risqué leur vie pour en sauver tant d’autres.



On redemande de ce brillant croisement entre suspense, histoire et fiction, ce qui ne saurait tarder puisque ce roman est le premier d’une trilogie.

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Dans la maison de mon père

Basé sur l'histoire vraie d'un prêtre envoyé irlandais au Vatican qui organisa une filière d’évasion depuis la Cité papale et du groupe d’hommes et de femmes sous sa direction, le nouveau roman de Joseph O’Connor est un thriller historique addictif et captivant.

Nous sommes à Rome, fin 1943. La ville est occupée par les forces allemandes et le chef de la Gestapo, l'Obersturmbannführer Paul Hauptmann, règne d'une main de fer, terrorisant une population affamée.

Le seul endroit sur lequel il n’a aucune autorité est la Cité du Vatican, État neutre et indépendant qui constitue une zone de sécurité au sein de la capitale italienne. Elle abrite des diplomates, et bien évidemment des prêtres, dont Monseigneur Hugh O’Flaherty qui organise la fuite de nombreuses personnes recherchées par les nazis (juifs, résistants et prisonniers alliés évadés) avec l'aide d'un groupe hétéroclite qui compose sa « Chorale », 7 hommes et femmes valeureux et extrêmement sympathiques. En effet, pour brouiller les pistes, ils forment une Chorale en guise de couverture, et O'Flaherty transmet plans d’opérations et instructions individuelles pendant leur répétition hebdomadaire.

La nouvelle de l'imminence d'une invasion nazie du Vatican tombe, ce qui oblige O'Flaherty à concevoir une mission majeure, de grande envergure, vitale pour les nombreux clandestins.

Elle doit avoir lieu la nuit du réveillon de Noël.

Le compte à rebours est lancé.



« Dans la maison de mon père » s’ouvre sur une scène d’action puissante et explosive, dans laquelle l’entrée en scène du prêtre est mémorable et caractérise immédiatement le personnage: un homme de conviction extrêmement courageux y compris dans le feu de l’action.

Le roman est construit à partir du récit à la troisième personne du prêtre que l’on accompagne à chaque étape du processus de la mission, entrecoupé d'entretiens ou de déclarations écrites fictifs des 7 membres de la Chorale, recueillis au début des années 60.

Chacun d’eux contextualise et fait avancer le récit. Ces apartés parallèles étoffent leur personnage et l’intrigue. O'Connor a réuni un casting de personnages secondaires merveilleux aux voix singulières (parfois très drôles).

Le talent de conteur de l’auteur, les dialogues acérés, la succession de rebondissements, les descriptions somptueuses de Rome, les déplacements des personnages parfaitement chorégraphiés, contribuent à rendre cette lecture totalement addictive.

Il rend magnifiquement hommage à celles et ceux qui ont sauvé des vies au péril de la leur plus particulièrement à ce prêtre qui a choisi entre son vœu d'obéissance et sa conscience. Il questionne évidemment la position et le rôle de l’Eglise lors de la Seconde Guerre mondiale, plus généralement, l’idée et la moralité de la neutralité.

« J’en suis venu à considérer que la neutralité est le pire des extrémisme; sans elle, nulle tyrannie ne peut s’épanouir ».
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Redemption Falls

Le dernier roman de Joseph O'Connor (auteur entre autres d'Inishowen L'îlot non loin de l'ïle) est un oriflamme qui se déchire dans le feu et la boue de l'Amérique, une bannière étoilée du sang des rebelles du Sud,des victimes et des assassins,interchangeables.Nous sommes à la fin de la Guerre de Sécession et Joseph O'Connor brasse très habilement avec lyrisme et réalisme quelques destins individuels qui vont se couler dans l'immense maelstrom qu'est n'importe quelle après-guerre,plus encore quand il s'agit d'une guerre civile.Un révolutionnaire irlandais échappé des bagnes de Tasmanie,son épouse métisse sud-américaine,un frère et une soeur séparés par le conflit Nord-Sud et d'autres.



Redemption Falls a la force des fresques sans la mollesse un peu sirupeuse qui souvent s'y attache.De construction très originale le roman fait appel aux témoignages,aux affiches,aux chansons pour constituer un ensemble cohérent sur cette période difficile de l'Amérique,sans véritables vainqueurs tant les haines et les rancoeurs demeurent tenaces entre migrants misérables et propriétaires arrogants.Joseph O'Connor ne s'autorise aucune démagogie ni aucun simplisme.Il sait décrire comme personne ces bourgs fantômatiques, ces réfigiés en haillons,ces justices sommaires,ces violences partagées et ces cieux du Nord-Ouest parcourus par la délicatesse d'un aigle sur lequel il prend le temps de s'attarder.Cet homme là est un immense prosateur qui une fois de plus fait mériter à l'Irlande ce beau titre de Terre des Lettres.Je ne peux que vous conseiller d'embarquer sur un vapeur et de remonter le grand fleuve jusque vers ces Territoires du Nord-Ouest,vierges et violents,baroques et sordides, humains,trop humains,par le fer et par le sang.
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Le bal des ombres

L'idée de faire revivre des individus ayant existé est intéressante. Dans ce roman, l'auteur, frère aîné de la chanteuse Sinéad O'Connor, ranime Bram Stoker, l'inventeur de Dracula. Gravite autour de lui l'acteur Henry Irving, propriétaire du théâtre londonien le Lyceum. Joseph O'Connor ressuscite le Londres victorien à travers des figures tels que Oscar Wilde, George Bernard Shaw et Jack l'éventreur. On joue Shakespeare tandis que Stoker administre le théâtre. Il jongle entre les désirs mégalomaniaques d'Henry et le porte-monnaie. Sa vie privé s'en ressent. Un monstre suceur de sang l'habite comme la poésie de Walt Whitman.

Dans ce roman, on découvre l'itinéraire de Stoker, lorsqu'il commence à rédiger des critiques dans les pages littéraires d'un journal de Dublin. C'est un sportif: une revanche sur son enfance malingre. Il a épousé Florence Balcombe et a un fils. A Londres, Bram Stoker fréquente le monde des arts et du spectacles. Un univers de mécréants pour le tout Londres bien pensant. Des bourgeois fascinés par ce monde entourloupe et corrompu.

Dans ce théâtre rénové, Henry Irving et Helen Terry qui deviendra une actrice du cinéma muet se griment, se déguisent. Il y a aussi le fantôme de Mina. Elle rôde dans les greniers, et les couloirs du Lyceum. Elle courtise Stoker pendant qu'il accouche de son roman Dracula. Elle souffle dans les allées un courant d'air troublant.

Ce bouleversement culturel et artistique dure un temps. Les difficultés financières et les colères ombrageuses d'Henry nuisent à la poursuite de cette aventure. Malgré la tournée américaine, Stoker ne peut empêcher les dettes de s'accumuler. L'histoire du Lyceum s'achève tandis que Stoker finit ses jours dans un hospice oublié de tous sauf de ses proches.

C'est un roman plaisant à lire. J'ai apprécié les formes différentes tels que des lettres, interviews, articles de presses insérés dans la fiction. Malgré tout, je ne suis pas très amatrice de ce genre de roman.
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Dans la maison de mon père

Tiré de faits réels ce roman historique retrace le parcours courageux d'un prêtre irlandais Hugh O'Fflaherty. Rome est en pleine occupation allemande, à l'approche de Noël 1943. Le Vatican le charge de visiter les camps de juifs et de prisonniers de guerre italiens. Devant les horreurs qu'il découvre, il ne peut s'empêcher d'intervenir pour améliorer les conditions de vie et tenter de leur apporter un peu d'espoir. Un plan est mis en place pour amener clandestinement les Juifs et les troupes alliées dans un lieu sûr.

L'auteur nous plonge dans les méandres d'une époque terrible avec un personnage qui ne l'est pas moins. Le chef de la Gestapo l'impitoyable Obersturmbannführer Paul Hauptmann qui en maître absolu sous la houlette d'Himmler maintient la ville d'une main de fer. Les privations, le froid, la faim, les couvre-feux, la paranoïa et la peur sont partout palpables. La Cité du Vatican cherche a maintenir sa neutralité et prône la passivité, forçant Hugh O'Flaherty à « désobéir » à ses supérieurs. Par le biais d'un chœur de chambre amateur, il va tenter d'évacuer et de sauver le plus grand nombre possible mais Hauptmann est sur ses talons. La galerie de personnages représentant le chœur est magnifique, chaque membre a sa propre personnalité et celle de Hugh est exceptionnelle. Le livre alterne entre cette période et vingt ans plus tard, alors que ceux qui ont contribué aux évasions sont interviewés. Un roman historique construit comme un thriller avec ses atrocités, ses rebondissements et des montées en tension anxiogènes. Face à cela le « chœur » des hommes célébrant le courage, l'audace , la résilience mais aussi les plus nobles des sentiments, l'amour, la compassion, la foi. Comme un miroir tendu face à la barbarie nazie, ce roman met en lumière toutes les qualités humaines de ceux qui au péril de leur vie n'ont pas hésité à entrer en résistance pour sauver de la persécution d'autres hommes.
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Le bal des ombres

«Le Bal des Ombres» est une fiction basée sur des évènements réels qui nous emmène sur la scène et dans les coulisses du théâtre du Lyceum à Londres à l'époque où il fut dirigé par Henry Irving.



Quand Irving reprend le Lyceum en 1878, il engage un certain Bram Stoker comme administrateur, un jeune irlandais inconnu mais qui obtiendra la notoriété bien des années plus tard grâce à son roman «Dracula».



La célèbre actrice Ellen Terry rejoindra très vite l'équipe et contribuera au succès de ce théâtre fréquenté, entre autres, par le non moins célèbre Oscar Wilde.



C'est dans l'atmosphère sombre de ce Londres victorien où rôde Jack l'éventreur que Stoker commence à écrire l'histoire de ce mystérieux comte.

J'étais très intriguée par ce roman qui avait tout pour me plaire en mêlant des personnages connus dans le milieu artistique et l'inspiration pour la création de Dracula.



J'ai été d'emblée séduite par l'écriture, très belle mais la construction de ce roman composé de lettres, d'enregistrements et de narration à la troisième personne présentant des chapitres sautant parfois plusieurs années d'un seul coup sans réelle transition m'a parfois semblé manquer de cohérence.



L'histoire nous décrit un Bram Stoker, à l'ambivalence sexuelle suggérée, très doux, réservé, courtois, pragmatique et totalement soumis aux exigences de son «chef», accentuant ainsi le contraste entre l'auteur et son oeuvre d'une nature beaucoup plus sombre.



Entre les frasques d'un acteur capricieux à tendance «Drama Queen» et un futur écrivain insipide, j'ai trouvé que seul le personnage d'Ellen Terry apportait un peu de relief et de générosité à cette histoire.



Malgré quelques longueurs, j'ai apprécié la dernière partie du roman assez émouvante et empreinte d'une douce mélancolie.



C'est donc plutôt mitigée que je ressors de ce roman très bien écrit mais dont je me suis vite lassée et dont je n'ai pas vraiment compris l'objectif sinon celui de casser le mystère qui entoure l'auteur d'un des plus célèbres romans de tous les temps. Une déception sans doute très personnelle et probablement liée à l'attachement particulier que je voue au roman «Dracula» qui a marqué mes jeunes années.

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Le bal des ombres

J'aime assez les fictions qui brodent autour d'une personnalité ayant existé. Si l'auteur est honnête avec son lecteur et annonce immédiatement les libertés prises (contrairement à Jean-Michel Guenassia dans "La valse des arbres et du ciel" pour ne citer que lui), c'est un exercice plutôt réjouissant. 



Joseph O'Connor se saisit ici de la figure de Bram Stoker, l'homme derrière "Dracula", et raconte sa vie au Lyceum, théâtre londonien, aux côtés de Henry Irving et Ellen Terry deux grands comédiens de l'époque. Outre l'histoire intéressante en elle-même, "Le bal des ombres" un véritable hommage à l'oeuvre de Stoker. Clins d'œil, sources d'inspirations, multiplicité des sources (on trouve ici aussi bien des notes que des lettres ou la transcription d'interviews)... O'Connor joue avec son lecteur, et malmène son personnage principal par l'intermédiaire d'un Irving au langage fleuri. Le pauvre Bram n'a pourtant pas besoin de cela, les ombres étant effectivement assez nombreuses autour de lui pour organiser un bal ! Entre le succès qui le fuit, son mariage qui bat de l'aile, son expérience dans les coulisses du théâtre, et plus généralement dans l'ombre de comédiens écrasants. Difficile de trouver sa place et de prendre son envol. 



Ce roman est fort agréable à lire. Mon seul regret est que l'excuse servant à rassembler les divers documents soit oubliée en route. Cela aurait permis de boucler la boucle.
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Inishowen

J'ai choisi "Inishowen" parce que je voulais lire un roman d'un auteur Irlandais dont l'action se situait en Irlande. La couverture a attiré mon regard et le résumé était plutôt alléchant.



La première chose qui me vient à l’esprit c’est que le résumé est trompeur. On s’attend à une romance impossible sur fond de paysages irlandais typiques mais on est au final assez loin de cette description simpliste. Il s’agit plus d’une chronique s’articulant autour de trois personnages principaux dont la vie connaît de singulières turbulences et dont le lecteur devient le spectateur privilégié durant une période d’une semaine.

Le roman est donc divisé en chapitres correspondant chacun à une date, du 23 décembre 1994 au 1er janvier 1995.



Les personnages en question sont: Martin Aitken, un policier désabusé au caractère bien trempé exerçant à Dublin, ancien alcoolique, qui s’est séparé de sa femme ( et de leurs deux filles ) après que la mort de son fils ait mis à mal son couple et dont les supérieurs guettent l’occasion de le mettre à la porte; Milton Amery, un chirurgien esthétique installé au cœur de New-York à qui tout semble réussir mais incapable de comprendre sa femme, qu’il trompe depuis 2 ans, et de communiquer avec son fils; et Ellen Donnelly Amery, femme du précédent, une professeure de lettres à la vie sociale bien remplie, irlandaise d’origine, mais hantée par son statut d’enfant adopté et l’annonce de son cancer du pancréas, inopérable.



La première moitié du livre, à peu près 200 pages donc, est entièrement consacrée à la mise en place du décor et à la présentation des personnages. Le style fait un peu penser à un polar et la forme et assez déstabilisante. On ne comprend pas tout de suite de quoi et de qui il s’agit mais les éléments se mettent heureusement peu à peu en place et tout devient clair.

Joseph O’Connor nous fait pénétrer dans l’intimité des personnages à grand renfort de descriptions particulièrement concrètes et vivantes. On découvre l’univers de Martin et Milton, ce qui fait leur quotidien, la ville dans laquelle ils évoluent, quelles sont leur habitudes, leurs pensées…., et le portrait d’Ellen se dévoile au travers des souvenirs qu’évoque son mari; elle n’intervient directement que dans la deuxième moitié du roman. La psychologie de chacun est particulièrement fouillée, ils nous deviennent de plus en plus familiers au fil des pages. L’alternance des époques est fluide, passé et présent se côtoient naturellement, sans heurts.



La deuxième partie est essentiellement axée sur la rencontre entre Ellen et Martin, deux êtres que tout semble opposer mais qui, au gré de circonstances particulières vont être amenés à se rapprocher et à mêler leurs destins. L’histoire d’amour qui naît entre eux peut, de prime abord, paraître peu crédible, mais on se rend vite compte qu’il s’agit en fait de l’union de deux solitudes, les blessures et les manques de l’un faisant écho à ceux de l’autre. Il faut cependant préciser qu’elle n’occupe qu’une petite part du roman et est plus ébauchée qu’autre chose. En le refermant on se rend compte que c’est finalement le personnage d’Ellen qui est au centre de tout. Son statut de femme, si différente d’un mari dont elle s’est peu à peu éloignée, son goût pour les disparitions inopinées, toujours et sans cesse poussée vers l’Irlande, sa terre de naissance, son rôle de mère, de professeur et d’amie…



Ce livre n’est donc pas une romance à proprement parler et j’ai, personnellement, beaucoup de mal à lui trouver un qualificatif parce que le propos est riche et multiple. Il traite de l’amour, de la famille, de la mort ( de la maladie et la perte d’un être cher en particulier ), de l’espoir qui persiste malgré tout, malgré nous, de l’attachement à son pays natal… Le tout sur fond d’histoire politique, puisque les affrontements entre Catholiques et Protestants sont présents en filigranes tout au long des pages et ancrent le récit dans une réalité concrète, et d’ambiances et de paysages irlandais décrits sans concessions.

L’écriture de Joseph O’Connor est prenante, moderne, et j’ai particulièrement aimé le soin qu’il apporte à la construction de l’intrigue. Il prend le temps de nous présenter les lieux et les personnages de façon à ce qu’on ait l’impression d’avoir à faire à des proches. On n’en ressent évidemment que plus d’empathie et d’affection pour eux. Les thèmes abordés, universels, résonnent forcément en nous d’une manière ou d’une autre et l’on a aucun mal à s’identifier à l’homme blessé, à la femme en quête de réponses ou encore à l’homme qui tente de sauver les apparences.



Une lecture dense donc, à tous les niveaux. Je ne peux cependant pas dire qu’il s’agit d’un coup de cœur…
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Desperados

Frank et Eleanore sont Irlandais, divorcés et se retrouvent au Nicaragua. Ils viennent de Dublin pour retrouver leur fils Johnny, considéré comme mort. Mais lors de l'identification du corps, le doute les étreint.



Commence alors une sorte de "road movie" où Frank et Eleanor vont traverser le Nicaragua en toute illégalité. Ils sont véhiculés par Los Desperados de Amor, un groupe de bal au répertoire mélangé, dont Johnny faisait partie. Joseph O'Connor nous balade dans le Nicaragua des Sandinistes et des Contras. Mouvements armés, révolutionnaires et contre-révolutionnaires que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître...



On alterne les chapitres entre le trip au Nicaragua et des flashes de Frank et Eleanore en Irlande, quand Johnny était enfant. L'auteur évoque avec tendresse et une certaine pudeur le passé commun (qui était baigné par l'alcoolisme d'Eleanore), avec le décès d'un enfant avant que Johnny ne vienne au monde.



L'écriture de Joseph O'Connor est fluide et calme. Le début du roman est assez emballant, on avance, il y a un rythme qui pousse en avant. Puis lorsque le groupe arrive à Corinto, où se trouve Johnny, j'ai eu une impression de stagnation, de lenteur. Comme si O'Connor voulait nous faire ressentir la chaleur accablante du climat. La fin arrive alors assez vite et j'ai eu l'impression d'être éjecté du roman, alors que j'y serais bien resté pour quelques dizaines ou centaines de pages de plus. Si la psychologie de Frank et d'Eleanore est bien creusée, j'ai eu un mal fou à comprendre Johnny... excepté le fait qu'il semble faire une crise d'adolescence bien tardive...



Bref, avis mitigé... mais plut$ot positif.
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Le bal des ombres

Un bon roman qui oscille entre Histoire et fiction - si d'aucuns regretteront cet état de fait, c'est un parti pris qui, une fois acceptés, intrigue par sa richesse (fictive) et par l'atmosphère si particulière recrée dans ce roman. Une jolie réussite. (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/02/11/le-bal-des-ombres-joseph-oconnor/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Maintenant ou jamais

Je retrouve très heureusement Valentyne ( La jument verte de Val) sur d'autres rives après une expérience italienne pénible et un forfait espagnol. Alors je l'ai à nouveau entraînée en Irlande où manifestement je suis plus en phase. C'est que j'ai déjà presque tout lu de Joseph O'Connor qui figure à l'heure actuelle dans mes auteurs de prédilection. Ce livre, au titre français ridicule (The thrill of it all, en VO, est une chanson de Roxy Music), avait a priori tout pour me séduire. Et je confirme le talent varié d'O'Connor. Robbie, quinquagénaire, entreprend d'écrire ses mémoires. Ancien guitariste du groupe rock Ships in the Night, asthmatique et solitaire dans sa péniche londonienne, il se raconte à travers son groupe, Fran, irlando-vietnamien, les jumeaux Sean et sa soeur Trez, batteur et violoncelliste. Ships in the Night est bien sûr fictif mais chaque lecteur pour qui le rock a compté (et croyez-moi dans mon cas il a compté triple et m'a presque sauvé la vie) y dessinera ses idoles des décennies passées, voire y fabriquera ses propres rêves et légendes. Car Maintenant ou jamais est un chef d'oeuvre de narration multivoix, et d'émotion, épousant parfaitement les affres et les triomphes d'un groupe de rock passant en quelques mois de l'anonymat d'un garage à la lumière mondialisée. En passant par les tournées d'abord un peu spectrales devant douze ivrognes, puis les premières parties (U2, rien que ça), enfin les mégaconcerts et déjà le début de la fin car fulgurant est souvent ce rock tant aimé. Ayant ultramodestement joué avec quelques potes dans un grenier je me considère, abusivement, comme de ceux là, tant cette musique a dessiné des pans entiers de ma vie.



Ships in the Night est un élément des années quatre-vingt. C'est qu'ils sont de la génération Joseph O'Connor et la musique évoquée dans ce roman nous dirige plus du côté de The Cure ou Depeche Mode. A chacun d'y retrouver les siens. Survolté de la fin des sixties j'ai hélas passé d'une douzaine d'années l'âge du rôle mais Maintenant ou jamais ne souffre pas d'être trop ancré dans sa (courte) existence historique. Si Rob est le narrateur central les trois autres interviennent sous forme d'entretiens tout au long, cela donne une symphonie parfois un peu cacophonique très réactive à cette histoire. Terriblement vivante. L'aventure de quatre copains qui s'essaient au rock est fabuleuse, vouée à l'échec dans 99% des cas, et vouée à l'explosion des egos et des frais d'avocats dans le 1% restant, est intemporelle depuis Liverpool. Ceci importe peu. Le superbe de Maintenant ou jamais , c'est la finesse d'analyse des rapports entre les membres de Ships in the Night. Lui-même ancien journaliste proche des milieux musicaux, frère de la très controversée Sinead O'Connor, Joseph O'Connor, dont vous pouvez retrouver plusieurs critiques ici-même sur ses livres précédents, sait à merveille décrire les premiers contacts entre Robbie et Fran, ces Glimmer Twins des eighties, ces Jagger-Richards, ces Lennon-McCartney de Luton, banlieue londonienne ordinaire.



Musiciens moyens, très, comme la plupart des stars du rock à leur ignition, transcendés par l'envahissante personnalité de Fran, puis comme oppressés, Ships in the Night, c'est toute une jeunesse d'excès en tous genres. Ca, vous n'y échapperez pas car personne n'en réchappe. Ca m'a d'ailleurs toujours consterné, cette ahurissant conformisme de ces jeunes en révolte parce que jeunes, donc conformes. Et ceci n'empêche pas de les aimer, mais, bon sang, de les aimer. Des navires dans la nuit, quel beau nom, dont les voiles frissonnantes mènent au nirvana du Rock'n'roll Hall of Fame et à l'inévitable déréliction inscrite dans les gênes de l'aventure musicale et humaine de ce microcosme qu'est un quatuor de jeunes musiciens. Livre passionnant, bouleversant, sidérant d'exactitude et qui m'a fait me sentir membre à part entière de Ships in the Night, que dire de mieux. Il est vrai que si investi dans cette musique depuis cinquante ans, j'ai aussi joué avec les Fab Four, les Stones et les Doors. Ou tout comme.



Dublin et la Liffey, 2012. On retrouve Robbie Goulding, Francis Mulvey, Sean et Trez Sherlock près de trente ans plus tard. L'histoire ne repasse pas les plats. Que faire de ces éventuelles retrouvailles? Les ignorer, en rester là vers 1982, quand l'aube dorée et les fées se penchaient sur ces petits bateaux de papier, les adolescences de quatre gamins? Mieux ainsi, mais je crois qu'avec moi, ça faisait cinq.



La bande originale, le soundtrack de The thrill of it all, vu les fantômes que l'on y croise de Bowie à Bono et consorts, elle est bien sûr stupéfiante. Mais vous la faites vous-mêmes, hein?



Robbie "En arrivant aux studios de télévision de White City j'ai cru que j'allais pleurer. A la stupéfaction des hommes de la sécurité, Fran s'est agenouillé avec une solennité de pape pour baiser les marches que Bowie et Bolan avaient foulées."



Fran "Ce vieux truc de l'Irlande contre la Grande-Bretagne. J'y crois pas, mec...Autrefois c'était différent...Ouais, l'histoire de l'Irlande, ça te déchire le coeur. Mais pour moi, l'Agleterre, l'Irlande, c'est pratiquement pareil...Voilà d'ou vient mon groupe. On n'était ni Anglais, ni Irlandais. On était Ships in the Night."

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Maintenant ou jamais

Fans de rock, vous allez adorer. Les autres s’intéresseront davantage à cette histoire d’amitié qui bouscule la vie des quatre membres d’ un groupe irlandais fictif des années 80, The ships in the night.

Robbie Goulding, fils d’émigrés irlandais, rencontre Francis Mulvey à l’université de Luton, ville proche de Londres. Fran, ce garçon maquillé au look étrange l’intrigue et l’attire. Originaire d’un orphelinat Vietnamien, adopté en premier lieu par un couple irlandais de « salopards », puis par les Mulvey, Fran est un adolescent rebelle, fracassé de l’intérieur.

Robbie lui fait découvrir la musique et sa famille l’accueille avec humour et réserve.

Rejoint par Trez, une jeune violoncelliste et son frère, Sean, un joueur de batterie occasionnel, ils montent un petit groupe, jouant dans les squares.

» Trez est la musicienne la plus douée que j’ai jamais rencontrée, un vrai prodige vingt-quatre carats qui jouait depuis qu’elle avait cinq ans. Fran, avec le temps, allait se révéler un artiste si unique en son genre qu’il aurait pu réécrire les règles de son mode d’expression. Mais c’est Seán Sherlock et personne d’autre qui a fait de nous un groupe, à la dure, sur un tempo d’enfer. Ce garçon était capable de diviser le temps en tranches magnifiques, de retourner les rythmes à l’envers, de les renverser, tandis que le battement insistant et sourd de son irrésistible pied droit sans pareil assenait une basse vicieuse. »

Le groupe donne son premier concert en juin 1983, les critiques presse sont mauvaises. Un héritage inattendu de Fran permet au groupe de s’installer à Londres. Premier enregistrement en studio, envoi d’une cassette vers les radios et télés, concerts universitaires, déplacements dans une voiture d’occasion tractant une remorque à chevaux. Robbie a arrêté ses études, Fran devient de plus en plus accroc à l’héroïne mais même si le groupe peine à vivre ensemble, la reconnaissance commence à venir avec la diffusion d’un titre sur Radio 1.

C’est pourtant le moment que choisit Fran pour lâcher le groupe. Trez part étudier aux États-Unis.

L’amitié prend le pas et les trois garçons traversent l’Atlantique.

Tout repart à zéro. Vie dans les squats, défonce, musique dans Washington Square Park jusqu’à se faire remarquer par le propriétaire d’un petit label, Eric Wallace.

Les années 85 et 86 sont enfin celles du succès jalonnées toutefois par les frasques de Fran et qui sera la gloire et la perdition du groupe.



Vingt-cinq ans après, on retrouve Robbie, ruiné par les procès et fracassé par les déceptions et l’abus d’alcool. Alors que le succès de Fran en solo est éclatant, lui galère dans la misère et les problèmes de santé. Si il aime toujours la musique, il s’en est éloigné le plus possible. Alors qu’elle est pourtant sa seule voie de guérison.

Trez qui connaît bien son ami lui propose de remonter sur scène à Dublin. Mais en trio puisque Fran fait cavalier seul.

C’est sans aucun doute pour moi, la partie la plus touchante. Robbie Goulding, irlandais hypersensible, nostalgique du passé, blessé par l’attitude de Fran, son meilleur ami doit affronter ses démons.

La musique, la création artistique, les aléas et les joies de la scène, les galères des concerts, les personnalités différentes et parfois incompatibles d’un groupe sont autant de thèmes qui rythment ce roman. On ne peut que vibrer pour les rêves de ces jeunes qui voient en la musique un moyen de sortir de leur ennui provincial, de leurs drames d’enfance. Les galères rassemblent, le succès et l’argent déstabilisent les jeunes gens, surtout ceux meurtris par un terrible passé. L’amitié peut-elle résister à certaines épreuves?



Un très beau roman qui m’a surtout convaincue par sa mise en place et sa dernière partie ( les parties liées aux relations amicales). Mais les années américaines, les années concert, si elles m’ont paru un peu plus lourdes, malgré de superbes rencontres avec Patti Smith par exemple ou plus rapidement Dylan, raviront les spécialistes de musique.
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Maintenant ou jamais

Splendeurs et misères d'un quatuor de rock stars dans les années 80. Une autobiographie fictive captivante.
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Dans la maison de mon père

Joseph O’connor plonge ses lecteurs dans la Rome de 1943, alors occupée par les nazis, sur les traces d’un prêtre, d’origine irlandaise, le père Hugh O’Flaherty.



Celui-ci a réellement existé. Tout comme le chef de la Gestapo, Paul Hauptmann, d’ailleurs.



Il s’agit d’un pan de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale romancée, centré sur un homme, simple prêtre, qui n’hésita pas à se mettre hors la loi au sein de sa hiérarchie afin de sauver des juifs et des prisonniers alliés. Hugh O’Flaherty est comparé à Oskar Schindler, tout en restant inconnu du grand public.



Un récit simple, « doux » malgré les circonstances sur l’amour de son prochain, le sacrifice de soi, le danger dans lequel des hommes et des femmes – que rien ne prédestinait à ces actes de bravoures – n’ont pas hésité à offrir leur propre vie pour celle des autres et la liberté.



Beau et dur à la fois.

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Dans la maison de mon père

Joseph O’Connor a du talent puisqu’il arrive à faire de la bonne littérature avec des bons sentiments. Certes son sujet est en or : la réelle action héroïque du réseau du père O’Flaherty qui dans Rome en 1943 réussit à faire échapper au pire des milliers de juifs et de soldats alliés évadés.



L’irlandais Hugh O’Flaherty sous un physique à la John Wayne cache un intellectuel polyglotte et musicien, un de ces prélats dont on espère que l’église catholique n’a pas perdu le secret de fabrication. Il était un humaniste qui ne pouvait rester inactif devant la barbarie nazie et qui mit toute son énergie et son sens de l’organisation pour nuire aux barbares.

A ces côtés, des résistants des plus diverses classes et origines qui mirent tous leur vie en jeu irrésistiblement entrainés par l’intrépide monseigneur. Parmi eux on trouvera des diplomates, une comtesse italienne, un vendeur de journaux, une journaliste et bien d’autres. Pour se réunir et partager leurs plans, ils avaient pour couverture les répétitions au Vatican d’un chœur sous la baguette de O’Flaherty.



Le Vatican état indépendant et sanctuaire pour les soldats évadés était sous la menace permanente d’un envahissement par les allemands qui n’attendaient qu’un prétexte. Cette situation précaire donne lieu à une scène remarquable où le Pape en personne tente de calmer les ardeurs de O’Flaherty.

Loin d’être un affrontement entre le vilain Pape et le gentil prêtre, c’est la contradiction entre l’action individuelle altruiste et généreuse et la froide action politique aux enjeux positifs mais déshumanisés.



C’est sur la forme que le roman est le plus réussi, O’Connor choisit habilement deux plans de narration : d’abord une seule mission que le réseau réalise durant la nuit de Noël 43, le déroulement relève du thriller et fait ressentir la peur et les difficultés que ces agents amateurs doivent surmonter. Ensuite des relations ultérieures faites par les membres du réseau durant diverses interviews qui viennent éclairer les zones d’ombres. On sera moins convaincu par les passages consacrés à leur ennemi juré Hauptmann le sanguinaire chef de la gestapo.



Dans la maison de mon père est un bel exercice d’admiration devant le courage d’hommes et de femmes qui ont trouvé en eux les raisons de se lever contre la barbarie, ils mériteraient tous d’avoir un arbre à leur nom à Yad Vashem et tant pis si certains n’ont existé que dans l’imagination de Joseph O’Connor.

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Dans la maison de mon père

C’est un roman à la langue et à la traduction (Carine Chichereau) magnifiques, et c’est devenu si rare que ça mérite d’être souligné. Un livre dont un des personnages principaux est la ville de Rome, ses ruelles, ses cimetières, son fleuve.



Comment aurais-je pu résister à cette description d’ailleurs : « Pour moi, Rome est une palette de peintre, un clair-obscur de roses lustrés, de cuivre vieilli, de brou de noix, de miel, d’ivoire, de moka. »



Joseph O’Connor s'inspire du destin d’un homme qui a réellement existé, le Père irlandais Hugh O’Flaherty, en poste au Vatican, qui ne supportant pas l’invasion de Rome par les nazis, le sort des prisonniers anglais et américains, ni encore celui des Juifs, fera tout pour les sauver, se mettant lui-même en danger. Pour cela il fonde un chœur, fait de sympathisants à sa cause, d’hommes et de femmes à la conscience en alerte et au cœur immense.



C’est aussi un roman choral où les participants à ce chœur et notamment à une opération qui a lieu à Noël 1943, font entendre leur voix. Et c’est sous ce biais là que l’histoire, que l’on apprend par bribes, se recompose.



Enfin, c’est passionnant, Dans la maison de mon père repose sur une grande tension dramatique, mais plus que cela encore, ce livre, qui m’a beaucoup émue, a été un vrai coup de foudre, mon premier parmi la rentrée littéraire de 2024.



Joseph O’Connor, Dans la maison de mon père, Rivages @editionsrivages
Lien : https://www.instagram.com/bc..
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Le bal des ombres





J'ai tellement aimé Dracula, je me suis un peu fourvoyée en pensant que j'allais accrocher directement à ce roman.

Malheureusement je n'y parviens pas. Je n'aime pas trop la construction que je trouve trop décousue et brouillonne. Je ne suis pas convaincue et je me rends compte que finalement ce roman n'est pas pour moi. J'abandonne à la page 140.



Comme toujours, il s'agit d'un avis totalement personnel et j'ai envie de vous dire que si la quatrième de couverture vous attire, lisez-le ! Ne vous laissez pas influencer par mon abandon. A chaque livre son lecteur !











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