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Citations de Claire Marin (480)


La fatigue d'être soi naît de la démultiplication des rôles à tenir sur le mode de la performance.
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Rompre avec son ancienne vie, c'est changer de façon de voir mais c'est aussi changer de corps, de forme. C'est changer la modalité de notre présence, la tonalité de notre affirmation.
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Il y a, dans toute rupture, l'espoir de se trouver et le risque de se perdre.
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Page 19

Les ruptures de notre époque sont sans pitié.
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Il y a sans doute un "espace du dedans" où je me tiens, qui est ma "sensation de base", comme un socle émotionnel qui constitue mon habitude d'être, une sensation intérieure qui serait ma forme ou ma silhouette psychique, si on peut dire les choses ainsi.
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Peut-être n'est-on jamais vraiment à sa place. Parce qu'on n'est ni un arbre ni une montagne, qu'on n'a ni racines, ni pesanteur massive, parce qu'on flotte aussi dans l'existence autant qu'on peut se laisser ancrer parfois par l'affection ou la peur.
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Quels comptes avons-nous à rendre à la personne que nous ne voulons plus être ? Quelles sont les fausses loyautés évoquées par ceux qui ne supportent pas que nous soyons partis, que nous ayons changé ?
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Dans un texte âpre, -Pense aux pierres sous tes pas-, soutenu par une écriture tendue, le romancier Antoine Wauters pose les principes d'un manuel de survie à la violence familiale : les "règles pour survivre à sa propre famille" (...)
La trame de cette histoire rappelle celle des grandes tragédies. On n'en sortira pas sauf à rompre avec les parents maltraitants, victimes et bourreaux à la fois. (...)

" PENSE A TON PERE comme un étranger. Dis-toi qu'il sera le dernier à te venir en aide quand ton coeur sera près d'être percé.
(...) DIS-TOI QUE LE LIEN DE SANG N'EST RIEN . [...]
APPRENDS A TAIRE LEURS VOIX en ton coeur. Car ce n'est jamais eux qui t'appellent, mais toi, pauvre malheureuse qui en imite les voix. Par soif. Par peur. Par nostalgie" (p. 113)
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Je regarde ma statue égyptienne: elle s'est très bien recollée. Nous l'avions achetée ensemble. Elle était toute pénétrée de tendresse, du bleu du ciel. Elle est là, nue, désolée. Je la prends dans mes mains et je pleure. Je ne peux plus mettre le collier que Maurice m'a offert pour mon quarantième anniversaire. Tous les objets, tous les meubles autour de moi ont été décapés par un acide. Il n'en demeure qu'une espèce de squelette, navrant. (p. 56) [Simone de Beauvoir, "La Femme rompue" ]
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Puis vient le temps où la douleur s'estompe, l'absence devient en quelque sorte familière. Il y a ce moment où l'on se dit "tiens, je n'ai plus si mal". Où l'on se surprend, oui par hasard, on se rend compte qu'on pensait à lui ou à elle sans trop souffrir. Je pense à lui et non plus à "toi", il est passé à la troisième personne, à l'arrière-plan, sur le plan indéfini des "ils", il a perdu ce statut du "tu" intérieur, celui à qui je veux raconter ce qui m'est arrivé, ce que je crains, ce que j'espère. La séparation s'amorce dans l'évanouissement du "tu".
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Je résisterai dans cet ouvrage, comme dans les précédents, par entêtement ou par conviction, à la tentation de l'optimisme en balayant d'emblée les lectures simplificatrices et positives de la rupture et du recommencement. On aimerait y voir l'occasion d'une vie neuve, d'une page blanche, de donner une valeur rétrospective à un échec en le transformant en savoir, en richesse, en expérience. Il y aurait des vertus de l’échec. Vraiment ? Mais la rupture n'est parfois qu'un gâchis, un manque de courage, une pure lâcheté, un renoncement. Le constat d’échec d'un couple, d'une famille, d'une amitié, d'une politique, d'un projet. Et l'échec n'est souvent rien d'autre que lui-même, pauvre, décevant, un pur raté. La plupart des échecs ne nous apprennent rien. Pire, nous nous enlisons souvent dans le bégaiement des mêmes échec, comme s'ils étaient inévitables, et ce, dans une jouissance paradoxale de leur répétition presque rassurante.

(P20)
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La société exige du malade qu'il dissimule sa douleur et sa dévastation, qu'il lui épargne le spectacle de la catastrophe manifeste ou secrète de la maladie.
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Il devient de plus en plus difficile d'occuper durablement la même place. Dans certains domaines, l'obsolescence rapide des savoirs, des pratiques, les transformations des interactions professionnelles et sociales, font que les exigences sont sans cesse redéfinies et les places semblent mouvantes.
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Lorsque je ne m'adresse pas de la bonne manière, sur le bon ton, lorsque quelque chose cloche dans la relation... Cette dissonance dit que cet effort nous coûte, que nous touchons à nos limites où la place, durement acquise, n'est plus tenable.
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Claire Marin
Les "débuts" nous aident à nous sentir encore vivants. Puissions-nous, à n'importe quel âge, être d'éternels débutants ! Ces débuts ont aussi le pouvoir de nous remettre en mouvement quand notre histoire semble figée par un carcan familial, social ou psychologique. Ils remettent en marche le déroulé du temps.

(Sciences Humaines)
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La puissance du poème, comme celle du roman ou du film, est précisément celle-ci : nous déplacer, par de subtils glissements ou dans une grande claque, à une place que nous n’avons jamais occupée et qui pourtant nous paraîtra familière, le temps d’une lecture ou d’une projection. C’est la puissance de l’œuvre que de nous déloger, nous faire sortir de nous-mêmes et de nous rendre sensibles et accessibles d’autres vies, d’autres places que la nôtre.
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Y a-t-il alors pour chacun une place juste ou une succession de places ? Sans doute faut-il, pour se sentir à sa place, de la chance et de la persévérance, du courage, peut-être une part d'inconscience. Il y a des coups qu'on rate sur l'échiquier des places, des bourrasques qui font voler les pièces du jeu, des colères qui les balayent. Mais il n'y a pas de jeu sans déplacement, en avant, en diagonale, ni sans retour en arrière, comme il n'y a pas de je sans détours ni bifurcations. Notre place est celle qui porte en elle toutes les secousses et tous les sursauts de ces mouvements intérieurs, de ces élans et de ces fixations, éphémères.
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Patiente. C’est mon statut et l’ordre auquel je dois obéir. C’est un nom, un adjectif et un verbe à l’impératif. Ce qui me caractérise, c’est d’obéir à cet ordre qui m’est sans cesse implicitement rappelé. Patiente. Attends. Attends que la crise passe, attends que la douleur diminue, attends que le sommeil te délivre. Attends que cela fasse de l’effet. Une heure, trois jours, deux semaines. Attends que les effets secondaires s’atténuent. Subis, supporte, accepte, résigne-toi. Fais avec. Laisse passer sur toi les heures, laisse-les défiler comme si elles ne comptaient pas, comme si ta vie était déjà hors du temps, comme si ces moments ne t’étaient pas volés, comme si la douleur se diluait dans l’attente. Sois patiente.
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Qui sont les fantômes ? Ceux qui, malgré ou à cause de leur absence, prennent trop de place. Ceux qui peuplent nos nuits comme les interstices du jour, ceux qui se faufilent malgré nous au cœur de nos pensées, ceux qu'on retrouve par surprise dans nos gestes, nos expressions, parce que le corps du fantôme, tout simplement, est le nôtre. Si le fantôme me hante, c'est qu'il est en moi. C'est celui que nous ne parvenons pas à tenir à une juste distance : celle qui le rendrait supportable. Le fantôme est le souvenir vif de celui qui a disparu de ma vie, s'en est définitivement éloigné, celui qui a coupé les ponts, qui est parti ou qui est mort, mais dont la présence dans ma vie psychique reste très intense, trop intense, lorsqu'elle est douloureuse. C'est celui auquel je ne peux cesser de penser, qui m'obsède y compris lorsque dans mon existence réelle, il ne reste plus que quelques traces de lui. Sa présence est peut-être d'autant plus obsédante qu'elle n'est pas contrariée ou contredite par le réel. Le fantôme peut m'apparaître partout. Je n'en ai jamais fini avec lui. Il s'invite dans mes rêves, comme au milieu d'une conversation amicale, et sa présence impérative exige ma disponibilité immédiate, mon attention exclusive. On aimerait qu'il disparaisse, qu'il cesse d'occuper le terrain. On croit le reconnaître à l'angle de la rue, on espère un appel, un signe. C'est celui à qui on pense sans cesse parce qu'on ne peut plus qu'y penser. On ne peut plus le voir, lui parler, l'embrasser. Le fantôme naît de cette disproportion entre le besoin d'un être et l'impossibilité de sa présence ; entre la discontinuité du réel et notre besoin d'un lien maintenu. Face à son absence, notre conscience le maintient vivant en nous.
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Ce nouvel espace se trouve parfois, un peu par hasard, sur mon chemin. Si les lieux sont bien pensés, il a été sur mis sur ma route de telle manière que je ne puisse pas l'éviter. Une école, une bibliothèque, une maison de quartier, et des vocation naissent, des possibilités se dessinent. La gratuité, l'accessibilité, les horaires d'ouverture : à quoi tiennent parfois des bifurcations, des parcours inespérés, des lignes de réussite ? Produire cet inattendu, le provoquer en pensant comme centrale la place, géographique et symbolique, que l'on donne à ces institutions pédagogiques et culturelles devraient constituer un souci politique constant.
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