Quand le livre commence, j'ai été frappée par l'affection qui est unit Marie à sa soeur Elizabeth.
Mais ça m'a aussi inquiétée.
Car quand on sait comment ça s'est ensuite passé entre elle, je me demandais ce qu'avait l'intention de faire l'auteur.
C'est donc avec une petite appréhension que je me suis lancée dans ce livre.
L'histoire commence, comme on peut le comprendre dans le résumé, à la mort d'Anne Bollène quand Elizabeth a 3 ans. Il s'achève avec son accession au trône. Il va donc suivre 22 ans de la vie de la princesse.
Le roman est divisé en trois parties, chacune qualifiant Elizabeth en fonction de ses proches : « fille de roi », « soeur de roi », « soeur de reine ».
Que ce soit Henri VIII, les conseillers d'Édouard VI où
Marie I, la proximité du pouvoir, surtout quand on est une possible héritière, est particulièrement dangereuse.
Dans ses notes, l'auteur explique que si elle a modernisé certaines paroles et si elle a fait le choix de considérer comme vrai certains éléments pour lesquels il n'existe que des conjonctures, elle s'est appuyé sur les témoignages des contemporains de la princesse, y compris pour les dialogues.
Même si elle a dû parfois extrapoler et faire des choix dans les rumeurs de Cour, cet ouvrage colle du mieux possible à ce que l'on sait de la réalité historique.
Le point qui m'inquiétait le plus, à savoir les détériorations des rapports entre Marie et Élisabeth a été fait de manière progressive mais inexorable. J'ai beaucoup aimé le traitement de ce sujet par l'auteur.
Dès l'âge de 3 ans, Élisabeth est considérée comme un marche-pied vers plus de richesses et de pouvoirs par les uns, comme un danger par les autres.
Elle a été systématiquement soit utilisée (ou du moins on a tenté de le faire), soit manipulée, soit maltraitée (du moins psychologiquement) par tous les hommes qu'elle a rencontré ou presque et a été trahie un nombre incalculable de fois.
Rien d'étonnant à ce que, une fois reine, elle soit devenue si méfiante et ait obstinément refusé de se marier.
J'ai vraiment adoré ma lecture d'autant que, d'habitude, les auteurs ont tendance à se focaliser sur les années de règne d'Elizabeth plutôt que sur sa jeunesse qui a pourtant été pleine de rebondissements.