Cet ouvrage nécessaire, qui met en lumière l'image de l'Amérindien imposée par les manuels scolaires, devrait permettre aussi de prendre conscience des stéréotypes véhiculés par l'ensemble des faits et des gestes, des dits et des écrits de notre société, notamment quand elle parle des droits des Autochtones. Car de quels droits s'agit-il sinon, fondamentalement, de ceux qui composent le droit à l'existence en tant qu'individu et en tant que société ayant une culture et un passé différents. Il est urgent de porter un nouveau regard sur l'histoire afin de saisir selon une perspective plus juste les apports des différents peuples qui ont forgé et qui continuent à construire le Québec. La richesse, la diversité culturelle et politique des peuples qui ont habité le territoire du Québec depuis plus de 5000 ans, leur contribution spécifique au développement de l'humanité doivent être analysées et connues. Il est inacceptable que l'ensemble des habitants actuels du Québec ne connaisse pas, ou bien mal, la nature réelle des relations que les Autochtones ont eu historiquement avec les non-Autochtones.
L'histoire écrite a été traditionnellement l'histoire des vainqueurs et des dominants. Les autres groupes sociaux tels les femmes, les autochtones, les minorités, les non-possédants ont été plus ou moins occultés des mémoires officielles et n'apparaissent le plus souvent qu'en toile de fond, servant ainsi à mettre en relief les exploits des tenants du pouvoir.
La Charte des droits et libertés de la personne affirme dans son préambule que tous les êtres humains, et partant tous les peuples, sont égaux en dignité et en droits. Ceci implique que tous les peuples ont droit à leur histoire.