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Le vent se déchirait un à un
Le ciel vers ce qui va vite
Un arbuste une hirondelle
Un récit que rien n'effacerait
L'immensité est inavouable
Toujours un versant à vif
Dont le parfum se détache
Et le sable avant qu'il ne regarde
Et la répétition nue
Quand l'horizon fait pencher
Les bleuets là-bas sans disparaître
Comme où tu sais que je crie
Où commencement et gouffre
Couraient dévorés par la lumière
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Voici que sans poussière
L'absence s'éloigne
Autrefois la craie appelait les fauvettes
Et le tourbillon
Vérité tout à coup
La falaise enlace
Mémoire et chemin même quand l'insistance
Est insaisissable
Le journal la lumière
Le châle dénoué
Le mouvement renversé dans la fraîcheur
Un récit béant comme
Où en aveuglant
La plage frôle après avoir ralenti
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Le bruit de ton nom a envahi
Route et rosier
L'oubli crisse tout à coup
Et cette prairie est une histoire
Voilà la haie jamais il n'y a
Trop de présent
La dune le ciel la course
Où le frémissement me renverse
Ce qui sera
Près de tes seins comme
Un mot effacerait leur image
La stupeur ne laisse rien
Et chaque fois que le vent
Est suivi de l'écho plus obscur
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Les mots n'ont pas disparu
Et aucun rocher ne se répète
Descente effrayée la mémoire est
Un torrent et le pivert
Une crique à peine un geste
Où je suis traversé par la faille
La rapidité hors des feuillages
En chancelant m'appelait
Comme enfin de l'orée à l'aveu
Que tout avait laissé découvert
Éblouissement terrible
Et l'énigme quand je croyait fuir
Plus près plus près sous l'églantier tes
Seins dont l'ombre est un murmure
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Lumière arrachée à la lumière
La rambarde une syllabe
Plus bref que la dispersion
Un ravin roulait dans les fougères
Quel écho dont le nom se dépêche
Le chemin tremble à nouveau
Le sable exact les framboises
Soulevées comme après le torrent
Craquement et page ouverte
S'il ne restait qu'une image
J'avais peur et la mésange échappe
Le portail ensoleillé
Toujours où le premier cri
Est celui que le soleil traverse
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Hommage à Bernard Vargaftig