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3.62/5 (sur 30 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Marie-Anne Jost-Kotik est Reponsable éditoriale chez Editions First (Groupe Editis).

Elle est diplômée de l’Institut d'Etudes politiques de Paris (2000-2005) et est titulaire d'un Mastère spécialisé, MS Management de l'édition (ESCP Europe, 2005-2006).

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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Et la mer et l'amour...

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
(...)

Pierre de Marbeuf
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Complainte amoureuse

Oui dès l'instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes.
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes.
Ah ! Fallait-il que vous me plussiez,
Qu'ingénument je vous le dise,
Qu'avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse,
Et que je vous idolâtrasse,
Pour que vous m'assassinassiez.


(Alphonse Allais)
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En toi je vis

En toi je vis ou que tu sois absente,
en moi je meurs, ou que soye présent.
Tant loin sois-tu, toujours tu es présente,
pour près que soie, encore suis-je absent.
Et si nature outragée se sent
de me voir vivre en toi trop plus qu'en moi,
le haut pouvoir qui, ouvrant sans émoi,
infuse l'âme en ce mien corps passible,
la prévoyant sans son essence en soi,
en toi l'étend comme en son plus possible.

(Délie,1544 - Maurice Scève)
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Auburn

Tes yeux, tes cheveux indécis,
L'arc mal précis de tes sourcils,
La fleur pâlotte de ta bouche,
Ton corps vague et pourtant dodu,
Te donnent un air peu farouche
A qui tout mon hommage est dû.

Mon hommage, ah, parbleu ! tu l'as.
Tous les soirs, quels joie et soulas,
Ô ma très sortable châtaine,
Quand vers mon lit tu viens, les seins
Roides, et quelque peu hautaine,
Sûre de mes humbles desseins.

Les seins roides sous la chemise,
Fière de la fête promise
A tes sens partout et longtemps,
Heureuse de savoir ma lèvre,
Ma main, mon tout, impénitents
De ces péchés qu'un fol s'en sèvre !

Sûre de baisers savoureux
Dans le coin des yeux, dans le creux
Des bras et sur le bout des mammes,
Sûre de l'agenouillement
Vers ce buisson ardent des femmes
Follement, fanatiquement !

Et hautaine puisque tu sais
Que ma chair adore à l'excès
Ta chair et que tel est ce culte
Qu'après chaque mort, - quelle mort ! -
Elle renaît, dans quel tumulte !
Pour mourir encore et plus fort.

Oui, ma vague, sois orgueilleuse
Car radieuse ou sourcilleuse,
Je suis ton vaincu, tu m'as tien :
Tu me roules comme la vague
Dans un délice bien païen,
Et tu n'es pas déjà si vague ?

(Paul Verlaine)
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Ton souvenir est comme un livre bien-aimé

Ton Souvenir est comme un livre bien-aimé,
Qu'on lit sans cesse, et que jamais n'est refermé,
Un livre où l'on vit mieux sa vie, et qui vous hante
D'un rêve nostalgique, où l'âme se tourmente.
Je voudrais, convoitant l'impossible en mes voeux,
Enfermer dans un vers l'odeur de tes cheveux :
Ciseler avec l'art patient des orfèvres
Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ;
Emprisonner ce trouble et ces ondes d'émoi
Qu'en tombant de ton âme, un mot propage en moi ;
Dire quelle mer chante en vagues d'élégie
Au golfe de tes seins où je me réfugie ;
Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois
Comme une après-midi d'automne dans les bois ;
De l'heure la plus chère enchâsser la relique,
Et, sur le piano, tel soir mélancolique,
Ressusciter l'écho presque religieux
D'un ancien baiser attardé sur tes yeux.

(Au jardin de l'infante, 1893 - Albert Samain)
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Coerulei Oculi

(........)

Mon âme, avec la violence
D'un irrésistible désir,
Au milieu du gouffre s'élance
Vers l'ombre impossible à saisir.

Montrant son sein, cachant sa queue,
La sirène amoureusement
Fait ondoyer sa blancheur bleue
Sous l'émail vert d'un flot dormant.

L'eau s'enfle comme une poitrine
Aux soupirs de la passion ;
Le vent, de sa conque marine,
Murmure une incantation.

"Oh ! viens dans ma couche de nacre,
Mes bras d'onde t'enlaceront ;
Les flots, perdant leur saveur âcre,
Sur ta bouche, en miel couleront.

"Laissant bruire sur nos têtes
La mer qui ne peut s'apaiser,
Nous boirons l'oubli des tempêtes
Dans la coupe de mon baiser."

Ainsi parle la voie humide
De ce regard céruléen,
Et mon coeur, sous l'onde perfide,
Se noie et consomme l'hymen.

(Emaux et camées, 1852 - Théophile Gautier)
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Maîtresse, embrasse moi .....

Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi,
Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie,
Mille et mille baisers donne-moi, je te prie ;
Amour veut tout sans nombre, Amour n'a point de loi.

Baise et rebaise-moi ; belle bouche, pourquoi
Te gardes-tu, là-bas, quand tu seras blêmie,
A baiser de Pluton ou la femme ou l'amie,
N'ayant plus ni couleur, ni rien de semblable à toi ?

En vivant presse-moi de tes lèvres de roses ;
Bégaye en me baisant, à lèvres demi closes,
Mille mots tronçonnés, mourant entre mes bras.

Je mourrai dans les tiens, puis, toi ressuscitée,
Je ressusciterai ; allons ainsi là-bas ;
Le jour, tant soit-il court, vaut mieux que la nuitée.

(Les Amours, Sonnets pour Hélène 1578 - Pierre de Ronsard)
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Première soirée

"- Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

Assise sur une grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains,
Sur le plancher frissonnaient d'aise
Ses petits pieds, si fins, si fins.

- Je regardai, couleur de cire,
Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein - mouche au rosier !

- Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un doux rire brutal
Qui s'égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal ....

Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : "Veux-tu finir !".
- La première audace permise,
Le rire feignait de punir !

-Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux :
- Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : "Oh ! c'est encor mieux !..."

" Monsieur, j'ai deux mots à te dire ..."
- Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien ....

- Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

(Les Cahiers de Douai, 1870 - Arthur Rimbaud)
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Et la mer et l'amour ...

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère, sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

(Pierre de Marbeuf)
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Cueillette

C'était un vrai petit voyou,
Elle venait on ne sait d'où,
Moi, je l'aimais comme une bête,
Oh ! la jeunesse, quelle fête !

Un baiser derrière son cou
La fit rire et me rendit fou.
Sainfoin, bouton-d'or, pâquerette,
Surveillaient notre tête-à-tête.

La clairière est comme un salon
Tout doré ; les jaunes abeilles
Vont aux fleurs qui leur sont pareilles ;

Moi seul, féroce et noir frelon,
Qui baise ses lèvres vermeilles,
Je fais tache en ce fouillis blond.

(Le Collier de griffes, 1908 - Charles Cros)
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