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Caroline Bouet (Traducteur)
EAN : 9782365695183
560 pages
Editions Les Escales (19/05/2022)
3.7/5   115 notes
Résumé :
Elisabeth, brillante journaliste et jeune mère, s’adapte difficilement à sa nouvelle vie dans une petite ville après avoir vécu vingt ans à New York. Elle passe ses journées dans sa maison, seule avec son enfant, et commence à déprimer. Elle néglige son travail et perd son temps entre le groupe Facebook des mères de Brooklyn, le compte Instagram de sa sœur influenceuse et des textos avec sa meilleure amie restée à la grande ville.
Arrive Sam, l’étudiante qu’E... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un roman dans lequel j'ai mis longtemps à rentrer , mais une fois cela fait, je me suis régalée. Car ce n'est pas uniquement une histoire d'amitié féminine, mais bien un roman social, politique , un constat amer sur ce que l'Amérique est en train de devenir, sur les classes moyennes qui perdent peu à peu leurs avantages, sur les pauvres qu'on maintient encore plus pauvres, et sur les privilégiés qui s'en sortent toujours...

Lorsque Sam rencontre Elisabeth, personne n'aurait pu prédire qu'elles deviendraient amies, jusqu'à se faire des confidences qu'elles ne font à personne. Sam est étudiante, elle postule pour le job de baby-sitter, ou nounou quelques jours par semaine du bébé d'Elisabeth. Elles n'ont pas le même âge. Alors que Sam est en couple (à distance) avec un londonien, Elisabeth est mariée. Sam est étudiante dans une université non-mixte, elle a fait un emprunt pour payer ses études, "qu'elle remboursera toute sa vie" dit-elle, malgré le fait qu'elle travaille , année scolaire comme aux vacances. Elisabeth vient d'une famille très riche, et a déjà réussi sa vie professionnelle - elle est journaliste et a écrit deux livres dont le premier a été un véritable succés .
Seulement voilà : elles se rencontrent, chacune, à un carrefour de leurs vies : Elisabeth a une panne d'écriture, elle regrette d'avoir quitté New York pour s 'enterrer dans une petite ville près de ses beaux-parents, elle n'a pas d'amis, trouve tout le monde bête ou ringard. Et Sam, se voit mise sous pression par son petit-ami qui voudrait construire (et donc, qu'elle quitte tout pour lui).
Sam va être gentiment fascinée par Elisabeth, sa réussite tranquille, sa classe, son bon goût, jusqu'à finir par comprendre qu'Elisabeth et elle, ne viennent pas du même milieu social. Elle va se mettre à observer les conditions de vie de ses collégues au self de son université et celles de ses cothurnes de milieux très aisés, elles.
Une entrée dans le monde adulte pour l'une, qui nous parait loin de notre univers étudiant français ( fac de filles) . Une écrivaine dont les "malheurs" et interrogations peuvent paraître dérisoires à certaines lectrices et qui de ce fait, n'est pas de prime abord , sympathique : voilà une mise en bouche qui n'est pas des plus faciles pour rentrer en empathie, tout de suite, avec les personnages. Courtney Sullivan opére une mise à distance qui me fait dire que c'est tout sauf une auteure complaisante, "raccoleuse", facile.
Mais petit à petit, au rythme des découvertes de Sam, et dés que le beau-père d'Elisabeth commence à parler de sa théorie de " L'arbre creux", j'ai adoré ! Parce que ce roman très sobre, très nuancé, nous raconte l'Amérique nous parle d'argent et de politique avec beaucoup de finesse.
Cette histoire se termine tel qu'elle se terminerait dans la vraie vie. de façon très réaliste. A la fin , quand la lectrice fait le bilan de ce que les personnages sont devenus, ce qu'ils ont obtenu de la vie, on se dit qu'on aurait pu le prédire... Ça s'appelle , le déterminisme social et c'est plus clair quand une auteure de talent met le doigt dessus, grossit certains destins à la loupe.

Une histoire d'amitié, mais pas que...
Brillant, sobre, intelligent, percutant , comme un polaroïd d'une époque," la fin de l'American Dream".

PS : le titre en VO est" Friends and Strangers " le titre français fait allusion à celui de Goethe : Les Affinités électives , dans lequel Goethe démontre que les relations entre êtres humains sont comparables à celles qu'on trouve entre les substances chimiques. Telle combinaison impliquant telle réaction... Les deux titres correspondent parfaitement au contenu de ce roman...
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Elizabeth est mariée, écrivaine, a un bébé . Après quelques années comme journaliste à New York, elle vient d'emménager en province et peine à trouver ses marques.
Sam est en fin d'étude, issue d'un milieu modeste et amoureuse d'un anglais bien plus âgé qu'elle. Recrutée par Elizabeth pour s'occuper de son bébé, une improbable amitié va naître entre ces femmes, toutes deux à un tournant de leur vie.
Pour l'une comme pour l'autre en effet, c'est le moment des choix….
Après les débutantes, Maine et les liens du mariage, J. Courtney Sullivan m'apparait toujours aussi douée pour raconter les bouleversements, questionnements, les points de bascule et l'entrée dans l'âge adulte.
Elle fait un portrait très vivant de ces 2 femmes qui se cherchent et décrit avec habilité une société américaine en perte de repère. C'est un roman qui parle bien sûr de maternité, mais également d'injustice, de pauvreté et de liberté.
C'est enfin un texte très actuel, quasi prémonitoire sur l'évolution de la société américaine (« …le roman nous rappelle qu'il suffirait d'une élection pour qu'on en revienne aux avortements clandestins. »). Merci à Netgalley et aux éditions les escales pour ce chouette partage.
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Le champ des possibles

Dans l'Amérique contemporaine, ce roman a deux voix explore l'amitié improbable entre deux femmes à l'univers totalement différent et que tout oppose.Pourtant,elles vont peu à peu se rapprocher et se confier l'une à l'autre.

Bien ficelé, ce jeu de miroirs équivoque interroge les choix d'une vie,le mariage,la maternité, la carrière et les privilèges de classe.

Tous les ingrédients sont là pour faire de cette histoire une série addictive dans l'air du temps :
L'argent,le pouvoir qu'il donne,les relations qu'il empoisonne.
La politique, qui déclasse,appauvrit et malmène la "middle class".
La famille,unie ou désunie.
Les mensonges et les trahisons.

Mélangez bien et vous obtiendrez une pyramide de cupcakes au glaçage un peu indigeste...
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Prenez un manuscrit, ajoutez-lui une pincée de bons sentiments, un extrait de tous les sujets à la mode (la difficulté d'être mère et de trouver son propre modèle en opposition à celui de ses parents, quitter la ville pour la province, s'efforcer d'être une bonne personne en mangeant bio, etc.), deux personnages principaux pour alterner les couches de récits, et vous obtiendrez… des « Affinités sélectives », le nouveau roman de J. Courtney Sullivan. Alors, le cocktail est-il goûtu ?

Élisabeth, une trentenaire new yorkaise, vient de s'installer dans la ville natale de son mari Andrew, après avoir tout quitté – son travail de journaliste au New Yorker, ses habitudes et amis, une ville chérie – pour soutenir son mari, qui tente de mettre au point son idée qu'il pense révolutionnaire, le barbecue solaire (sic). Les débuts sont donc difficiles à concilier : trouver ses marques dans une ville qu'elle trouve un peu ringarde, dans sa maternité avec un nourrisson, renouer avec l'inspiration qui lui fait cruellement défaut au moment où son éditeur lui demande de lui livrer l'ébauche de son troisième livre. C'est ainsi qu'elle embauche Sam, une jeune étudiante, pour garder son fils trois jours par semaine. Elles noueront rapidement des liens très forts, Sam étant admirative d'Élisabeth, voyant en elle une sorte d'alter ego qui aurait réussi sa vie, et Élisabeth prenant son employée sous son aile, dépassant en cela ses prérogatives d'employeuse.

Évidemment, on comprend assez vite qu'Élisabeth et Sam illustrent bien ces « affinités sélectives » qui donnent son titre au roman. C'est que ces deux personnages partagent nombre de points communs, en premier celui de chercher leur place et d'identifier leurs envies dans des milieux qui ne sont pas ceux dont elles sont issues : Sam, venant d'un milieu modeste, s'est endettée pour financer ses études dans une université où elle ne côtoie que des camarades fortunées ; Sam s'identifie beaucoup plus aux employées de la cantine de l'université, où elle a travaillé avant de faire la connaissance d'Élisabeth, sans toutefois réussir à se sentir intégrée puisque ces dernières viennent d'un milieu social encore inférieur (étant issues de l'immigration salvadorienne, elles galèrent, sans se plaindre car elles savent qu'il y a des compatriotes dans une situation pire qu'elles) ; Élisabeth, quant à elle, provient d'un milieu très aisé et pense s'en être affranchie, notamment quand elle donne de grandes leçons à Sam sur l'élévation sociale par le travail, ce qu'elle cache à Sam, sans vraiment le vouloir puisqu'elle pense être égale à elle. Cette dernière se sentira inévitablement trahie quand elle s'en rendra compte.

Ainsi, J. Courtney Sullivan m'a semblé poser des questions intéressantes sur le caractère finalement assez insoluble des différences de classe, malgré la bonne volonté : peut-on s'intégrer dans une classe sociale qui n'est pas la sienne ? Aider les autres en usant de ses prérogatives de classe (supérieure) alors qu'ils ne vous ont rien demandé ? Peut-on de ce fait réellement se mettre à la place des autres quand on ne peut vraiment comprendre leurs difficultés ?

Mais ces questions se voient noyées parmi plein d'autres sujets : les difficultés conjugales de nos deux héroïnes – Élisabeth qui ne sait pas communiquer avec son mari, notamment parce qu'il veut un autre enfant alors qu'elle, elle en a fini avec les procédures de FIV, Sam qui ne sait pas ce qu'elle veut réellement avec Clive, son compagnon britannique qui lui met la pression pour se marier, alors qu'elle souhaiterait se projeter plutôt dans une vie professionnelle, les difficultés financière de ses parents venant se rajouter à cela, et j'en passe… A trop vouloir embrasser, le roman étreint donc mal ses sujets, et on perd de vue l'éventuel message de l'autrice. Un manque de rythme assez flagrant s'invite également dans la lecture, la rendant assez poussive (il faut bien une centaine de pages pour que l'intrigue s'installe) et faisant ressortir certains défauts : j'ai parfois eu l'impression que l'autrice voulait absolument caser tous les sujets à la mode dans son roman, notamment concernant Élisabeth ; soit, mais dans ce cas, serait-il possible d'éviter les lieux communs et les banalités ?

Élisabeth m'a semblé ainsi assez peu convaincante dans ses atermoiements de fille rebelle, de mère et d'écrivaine en pleine introspection. le personnage de Sam est quant à lui beaucoup plus réussi et crédible, J. Courtney Sullivan me semblant plus à l'aise quand elle rédige sur la vie estudiantine (« Les débutantes » était à cet égard un roman plus réussi). Les ingrédients étaient tous là pour faire un roman social un peu sympa, mais qui m'est apparu brouillon, et qui aurait mérité d'être un peu travaillé.

Merci à #NetGalleyFrance pour la lecture de ce roman !
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Un roman qui nous plonge durant une année dans la vie de Sam baby-sitter chez Élisabeth, mère et auteure. Une relation d'amitié va naître entre les deux femmes sans jamais vraiment la nommer.
Sam étudiante doit travailler pour rembourser son prêt étudiant contrairement aux étudiantes qui gravitent autour d'elle. Elle est éprise d'un anglais plus âgé qu'elle qui lui promet un avenir tout tracé en tant qu'épouse.
Élisabeth, qui est un exemple pour Sam, vit mal son déménagement de New-York pour cette petite ville universitaire et essayent de s'immiscer dans la vie de sa nourrice plutôt que de régler ses problèmes familiaux, de couple ou de carrière.
Les chapitres alternent les deux voix féminines.
Un roman prenant où l'on est content de voir les personnages avancer. Il y a quelques longueurs et certaines fois le personnage d'Élisabeth m'a exaspérée, preuve que l'écriture est réussie.
Un roman sur la société américaine, sur les questionnements du destin de chacun après les études et un peu sur la maternité.
#LesAffinitéssélectives #NetGalleyFrance !
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critiques presse (2)
LeMonde
17 août 2023
En son cœur, ce roman prenant abrite une méditation politique stimulante sur l’argent, les privilèges, les transactions affectives…
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
21 juillet 2022
Dans une petite ville universitaire, l’amitié paradoxale d’une ancienne journaliste new-yorkaise et d’une étudiante. Un roman ironique et empathique de l’écrivaine américaine.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Les petites gens ne sont plus protégées.Ceux qui sont tout en haut ne leur rendent plus de comptes, avait-il expliqué à Elisabeth. On est seuls.C'est comme un Arbre Creux.C'est comme ça que je me représente les choses. En surface,ce pays*a plus ou moins l'air de ne pas avoir changé. Mais à l'intérieur, il n'y a plus rien qui l'étaye.Ni intégrité ni soutien.Alors peut-être que ses feuilles sont vertes et que son tronc est grand.Il n'empêche qu' un Arbre Creux ne peut rester debout très longtemps.

*Les États-Unis
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A la maison, elle s'était plongée dans des recherches sur Internet afin de comprendre les implications d'une FIV. Le médecin les avait déjà énumérées, mais elle voulait les voir écrites à un seul et même endroit. "On vous injectera quatre hormones différentes par jour, on vous fera une prise de sang et une échographie endovaginale tous les jours ou tous les deux jours, et après deux semaines à ce régime, on vous anesthésiera et vous subirez une opération au cours de laquelle on prélévera vos ovocytes énormes. Pendant ce temps-là, dans une autre piéce, votre mari éjaculera dans un gobelet."
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Après soixante années d'activité, [ le magasin de chaussures du centre-ville met ] la clé sous la porte. Ils nous a expliqué qu'il y a quelques temps ; les clients se sont mis à venir dans son magasin pour essayer trois ou quatre paires de chaussures pour eux ou leurs enfants. Et ensuite, sous ses yeux, ils allaient regarder sur leur téléphone s'ils pouvaient les trouver moins cher en ligne. Vous savez ce que Hal a dit. Il a dit :" Je leur souhaite bonne chance. Est-ce qu' Amazon va financer l'équipe junior de base-ball ou un char pour le 4 Juillet ? "
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Les jeunes instits dans son école ont un master, mais ont tous un autre boulot qui leur permet de joindre les deux bouts. Avant, on pouvait nourrir sa famille avec un salaire d'enseignant, mais plus maintenant.
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Avant, nous pensions que Big Brother allait débarquer et nous dépouiller contre notre gré. Mais désormais, nous lui remettons tout avec un sourire.
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Videos de J. Courtney Sullivan (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de J. Courtney Sullivan
À l'occasion du festival "America" 2022 à Vincennes, J. Courtney Sullivan vous présente son ouvrage "Les affinités sélectives" aux éditions Les Escales.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2622351/j-courtney-sullivan-les-affinites-selectives
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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