J'ai découvert
Wilbur Smith en 1999 en lisant "le Dieu Fleuve".
Ce fut un enchantement qui c'est poursuivis par la lecture des trois autres tomes de la Saga Égyptienne.
En ce mois d'Avril 2023 je replonge dans cette Saga Egyptienne avec un énorme plaisir.
Deux siècles avant notre ère, l'Egypte traverse la période la plus sombre de son histoire.
Ravagée par la guerre civile, assiégée sur ses frontières par les hordes des Hyksos, la Vallée des Rois s'enfonce dans la ruine et la désolation.
Sur son trône vacillant, l'obscur pharaon Mamose n'est plus que le symbole d'une gloire évanouie.
Dans l'ombre du monarque, autour du jeune officier Tanus, un groupe d'hommes et de femmes résolus rêve de restaurer, de Thèbes à Memphis, la puissance d'un royaume qui s'écroule.
Une chute qui fait du bruit, libère des flots de sang, exacerbe les passions. à 4 000 ans de distance, le tumulte des trente batailles, la clameur des foules énormes, le piétinement des armées dans le désert, nous laissent abasourdis.
Et sous nos yeux, par la magie d'un historien-romancier prestigieux, une civilisation morte ressuscite et étincelle sur les bords du "Dieu fleuve".
Une incomparable reconstitution historique, à la fin de ce tome un
L Auteur a écrit ceci :
Note de l'auteur
le 5 janvier 1988, le Dr Duraid Ibn al Simma du Département des antiquités égyptien ouvrit une tombe située sur la rive occidentale du Nil, dans la Vallée des Nobles.
Cette tombe n'avait jamais été excavée car, au IXe siècle, une mosquée avait été élevée sur son emplacement.
Ce n'est qu'après de longues négociations avec les autorités religieuses que les travaux furent autorisés.
Dès son entrée dans le passage qui menait à la chambre funéraire, le Dr al Simma découvrit les remarquables fresques qui recouvraient murs et plafonds. Par leur complexité et leur splendeur, elles dépassaient toutes celles qu'il avait étudiées jusque-là.
Il comprit très vite l'importance de sa découverte au cartouche royal qui figurait parmi les hiéroglyphes gravés dans les murs : cartouche d'une reine égyptienne encore inconnue des érudits.
Son enthousiasme fut néanmoins tempéré par ce que lui révéla sa progression dans l'exploration de cette sépulture. Les sceaux des portes d'entrée étaient brisés : la tombe avait été profanée et le sarcophage et les trésors qu'elle renfermait avaient été pillés.
Le Dr al Simma data la tombe d'environ 1780 avant J.-C., une des plus sombres périodes que traversa l'Égypte. Nous savons peu de choses de cette époque sinon que, du chaos, émergea une lignée de princes et de pharaons qui chassèrent l'envahisseur hyksos et rétablirent l'Égypte dans une gloire jusqu'alors jamais atteinte.
Un an après l'ouverture de la tombe, pendant les travaux de copie et de photographie des fresques, une partie du revêtement de plâtre s'effondra, révélant une niche abritant dix vases d'albâtre.
Le Dr al Simma me fit l'honneur de m'inviter à la transcription des rouleaux que contenaient les vases. Je ne pus, bien entendu, travailler directement sur les rouleaux originaux, qui étaient en écriture hiératique.
Ces travaux furent exécutés au musée du Caire par une équipe d'égyptologues venus de divers pays.
Le Dr al Simma me demanda de réécrire cette transcription dans un style qui la rendrait plus accessible à un lecteur contemporain. Dans ce but, j'ai introduit quelques anachronismes dans le texte. Par exemple, j'ai utilisé les mesures modernes de poids et de distances. J'ai, de même, eu la faiblesse d'employer des termes que Taita n'aurait jamais pu écrire mais dont, je crois, il se serait servi s'ils avaient fait partie du vocabulaire de son époque.
Mes réserves concernant ce texte tombèrent très vite, à mesure de l'avancée de mes travaux. L'époque où vivait cet auteur des temps anciens mais surtout son caractère si particulier me captivèrent. En dépit de sa grandiloquence et de sa vanité, je me suis pris pour l'esclave Taita d'une affection qui franchit les millénaires.
Les émotions et les espoirs de l'homme n'ont guère changé depuis : telle est l'impression que me laisse le manuscrit de Taita. Et aussi le subtil plaisir de savoir qu'aujourd'hui, quelque part dans les montagnes d'Abyssinie, près de la source du Nil Bleu, repose dans la tombe intacte de Pharaon Mamose la momie de Tanus.
Wilbur Smith
Merci à
Eric Lindor FALL pour la traduction sans quoi ce récit aurait été pour moi indéchiffrable