AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,12

sur 34 notes
Elle porte une crinière de métisse, et pourtant elle est blanche. Apparemment.
Les métisses, ça excite les inconnus dans les boites de nuit, jusqu'à la mettre en danger.
Les blancs, ça manifeste contre le racisme avec de jolies pancartes.

La fierté de ses origines, où est-elle ? Qu'a-t-elle gardé du Niger, de l'Argentine, de l'Algérie ? D'où vient elle, c'est la question qui revient toujours. C'est d'un documentaire interviewant son grand père que viendra, enfin, la réponse.

Comme beaucoup de premiers romans, celui d'Anouk Schavelton explore des pistes multiples, peut-être un peu trop nombreuses. Même si je m'y suis perdue, j'ai apprécié sa plume scandée et imagée. Merci à Babelio et au Seuil pour cette découverte !
Commenter  J’apprécie          40
Une jeune femme raconte une soirée en boîte de nuit parisienne qui la hante. Un inconnu se colle à elle et lui demande d'où elle vient en touchant ses cheveux frisés. Les métisses l'excitent.
Ses grands-parents lui ont légué plusieurs origines. Ils sont nés au Niger, en Argentine, en Algérie et en France.
Cette agression sexuelle l'empêche de dormir, de vivre. Son corps ne lui appartient plus.
Avec beaucoup de poésie et de rythme, certains passages pourraient être slamés, ce premier roman introspectif nous plonge dans les pensées d'une jeune femme après un harcèlement.
Le titre fait référence à sa tentative de recouvrir ce souvenir rouge de bleu pour l'adoucir.
Luna nous explique qui est sa famille, sa vie, son enfance. Elle a déjà vécu quelques événements traumatisants. Aujourd'hui elle vit dans un appartement avec sa mère, prof de philosophie, et sa soeur.
J'ai aimé écouter cette voix originale. Un texte qui pourra paraître difficile pour certains lecteurs mais que j'ai beaucoup apprécié pour ma part. Si vous aimez les textes intimistes et que le côté fragmentaire ne vous fait pas peur, alors laissez-vous tenter par cette belle plume prometteuse.
Je remercie Babelio et le Seuil pour cette masse critique privilégiée

Lien : https://joellebooks.fr/2024/..
Commenter  J’apprécie          40
Premier roman d'Anouk Schavelzon, le bleu n'abîme pas est un roman fragmenté qui aborde des thématiques comme le métissage, les origines mais aussi les comportements outranciers dont les femmes peuvent être victimes.
J'ai aimé le style incisif de l'autrice qui interpelle son lecteur en le plaçant dans le rôle du personnage principal via l'utilisation de la 2e personne du singulier ainsi que les thèmes abordés et ô combien importants.
J'ai moins aimé le côté un peu décousu de la narration qui amène à faire des allers-retours entre les sujets sans lien apparent.



Commenter  J’apprécie          40
Un roman audacieux sur les discriminations raciales.

Luna a vingt ans, c'est une jeune métisse vivant dans un logement social parisien avec sa mère et sa soeur. « le bleu n'abîme pas » commence directement avec le coeur du problème : Luna se fait agresser dans une boîte de nuit. Cette agression est à la fois sexiste et raciale.

« le corps se rapproche, il se colle, tu le sens qui se presse contre toi. Son souffle trop près, le filet de sa voix qui s'infiltre dans tes oreilles. Il dit quelque chose sur le métissage, sur les courbes de ton corps, sur son excitation qui grandit. »

A partir de ce moment, Luna va faire une rétrospection de sa vie, retrouver des souvenirs enfouis, et tenter de répondre, non pas à la question que tout le monde lui pose, à savoir « D'où viens-tu ? », mais plutôt à « Où vas-tu ? ».

Trois parties, trois dates clés dans la vie de Luna. 31 mai, 17 juin, 20 août.

« Il faut bien raconter les histoires. Les creuser jusqu'à la moelle. »

Ce roman est vraiment particulier, j'ai eu du mal à entrer dedans et cette lecture m'a déstabilisée.

L'écriture est spécifique, puisque l'auteure a choisi de dépersonnaliser ses personnages : elle utilise « La mère », « la soeur ».

C'est surtout la narration à la deuxième personne de singulier qui m'a demandé le plus d'effort d'adaptation. Ce n'est pas le genre de technique que j'apprécie le plus, mais il faut bien avouer que ce choix a été efficace et que son but a été atteint : j'avais l'impression d'être dans la peau de Luna, ma lecture était donc totalement immersive. Une fois la relation directe entre le narrateur et le lecteur établie, ce dernier peut réfléchir sur ses émotions et ses comportements vis-à-vis du sujet du roman, à savoir les discriminations raciales.

Les couleurs tiennent une place prépondérante dans le récit. La couleur de peau est souvent au coeur des préjugés et des inégalités raciales. L'agresseur est nommé « Mon tout blanc ». Anouk peint la vie à l'aide de toute la palette de l'arc-en-ciel, elle renverse les perspectives habituelles.

« Les briques rouges l'ont remplacée, ont délogé ses milliers d'habitants. Aujourd'hui, on parle de la ceinture grise, du tout gris, du béton gris. Béton souci. On parle de la ceinture verte qu'il faudrait créer. Ceinture verte sur la petite ceinture, sur l'ancienne ceinture de fer. »

Le récit navigue entre le passé et le présent. Les souvenirs de Luna affluent tel un kaléidoscope, obligeant le lecteur a se laisser porter. La plume d'Anouk est imagée, poétique, déstabilisante également.

Les chapitres ne sont pas franchement délimités, les dialogues ne sont pas introduits par un tiret. Ce choix de style épuré brouille la frontière entre la voix de Luna et celle des autres personnages.

Anouk utilise énormément de métaphores et de répétitions. Cela lui permet de mettre l'accent sur son idée et crée une espèce de musicalité rythmant la lecture. Certaines chansons accompagnent d'ailleurs le texte (la liste figure en fin de roman), je vous conseille de les écouter en même temps, elles accompagnent parfaitement la lecture.

« le bleu n'abîme pas » est une expérience littéraire riche et inhabituelle. Un roman qui peut se vivre sous différentes manières en fonction de votre envie de l'aborder. J'ai été agréablement surprise. Un moment de lecture à la fois doux et aérien, pourtant son sujet est grave. Anouk a réussi à le rendre enchanteur. Chapeau !

Je vous conseille ce roman pour l'expérience littéraire qu'il procure.

« Toujours ces mêmes voix, ces mêmes phrases qui te demandent d'où tu viens, d'où viennent tes cheveux, et ensuite te transforment en un morceau de chair exotique et baisable que l'on emmènerait bien faire un tour à l'hôtel. »

Je remercie les Éditions Seuil et la Masse Critique Babélio pour cette lecture.

#Lebleunabîmepas #AnoukSchavelzon #Seuil #Rentréelittéraire
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
Commenter  J’apprécie          40
Rap, rap, rap
Dès les premières lignes je me dis que je ne suis pas le public visé par ce livre.
Effectivement le rythme est celui du rap et la lumière des boules à facettes.
Je persiste dans ma lecture mais cette écriture m'éloigne du sujet.
L'adolescente en révolte, son métissage en étendard je l'entends et le conçois parfaitement.
Habiter un 80 m2 avec sa mère et sa soeur, être à l'étroit pas seulement sous son toit, mais dans sa vie incite à aller voir ailleurs.
Une mère qui fait des sacrifices pour offrir à ses filles ce qu'il y a de mieux pour une maman solo c'est difficile et les filles ne le perçoivent pas forcément.
Luna a subi une agression qu'elle cache pensant oublier mais…
L'écriture est très rythmée, syncopée mais elle prend l'enjeu : la question des origines et de l'identité, de la féminité. le fond est tombé dans le puits.
Le rythme a enfoui le propos et mon ressenti aussi.
Je n'ai pas fait le voyage aux côtés de Luna pour se rapprocher de ses ancêtres et c'est dommage car c'est un sujet qui me touche généralement.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette lecture.
©Chantal Lafon


Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
Commenter  J’apprécie          40
Bonjour tout le monde !

Lundi prochain, c'est la sortie de « le bleu n'abîme pas » , le premier roman d'Anouk Schavelzon, aux éditions du Seuil. Et voici mon avis ! J'ai eu la chance de découvrir ce roman grâce à une Masse Critique Privilégiée de Babelio, que je remercie pour leur envoi, de même que la maison d'édition.

Dès les premières pages, avec des chapitres très courts, on est plongés dans la vie de l'héroïne, tantôt enfant, adolescente ou adulte. Elle nous raconte son histoire d'enfant et de femme Noire, que l'on questionne toujours sur ses origines à chaque rencontre. Elle met également en exergue d'autres situations où son apparence physique est jugée et où elle subit une certaine pression sociale du fait de ses origines métissées.
J'ai bien aimé découvrir l'évolution de cette femme forte par nature… ou par défaut. Avait-elle le choix ? Sans tabous, elle nous raconte cette vie où elle doit sans cesse se battre et subir les préjugés liés à ses origines.

Les sauts temporels m'ont parfois un peu perdue. le récit m'a laissé une sensation décousue, comme si chaque chapitre n'avait pas vraiment de lien avec le suivant ou le précédent. Ce sont des bribes d'une vie. J'ai donc eu du mal à comprendre certains traits de sa personnalité et à m'attacher à ce personnage dont nous n'avons que quelques morceaux choisis. Je me demande toujours où l'auteure a voulu en venir, mis à part raconter cette histoire. Qu'en retenir ? Il n'y a, selon moi, ni début ni fin, comme si chaque partie était un instantané du temps qui passe.

La plume de l'auteure est, selon moi, le gros point fort de ce récit. En peu de mots, elle parvient à créer une ambiance autour de son personnage et sait mêler prose et poésie pour offrir au lecteur un roman varié et une plume riche. Cela m'a dérouté au début, m'attendant à un roman en bonne et due forme, mais je me suis prise au jeu par la suite et cette sorte de slam ou de rap permet de lire entre les lignes pour un impact encore plus fort des mots utilisés.

Pour conclure, ce livre est intéressant par sa forme et son fond, qui retrace la vie d'une femme métissée et met en exergue les injustices et les jugements dont elle est victime de la part de la société. le roman est une bonne manière d'aborder ces thématiques pour sensibiliser le lecteur.

Lien : https://www.wendybaqueauteur..
Commenter  J’apprécie          30
En voilà un titre attrayant.
En voilà un titre étrange.
En voilà un titre qui attire comme un aimant.

J'ai été happée dès le début par cette plume, par cette narratrice qui s'adresse directement au personnage principale. Luna. À cette soeur. À cette fille. À cette femme.

Il est question d'origine. Il est question d'identité.

Ce roman renferme une plume poétique. Je me suis laissée envoûtée par la poésie.

Néanmoins, j'avoue que j'ai été un peu perdue en lisant. Surtout à la fin. Je me suis perdue dans ce bleu qui heurte, qui bouscule.
Commenter  J’apprécie          30
Le bleu n'abîme pas, il t'apaise, du moins c'est ce que tu penses alors tu repeins tout en bleu. Parce que tout était rouge, trop vif, trop lourd à porter tu as besoin de paix alors tout devient bleu, pour accepter tout ce qu'il s'est passé. 
Toi tu es métisse, une beauté qui attire les regards, les hommes, tu sens dans leurs yeux que tu les attires, qu'ils te désirent alors parfois, tu y vas. Dans tes veines coule le Niger, l'Algérie, l'Argentine et la France, tous ces pays qui font de toi ce que tu es aujourd'hui, qui te donnent un héritage culturel et ta beauté. Ce corps exotisé est autant un cadeau qu'une peine avec ces vautours qui te tournent autour jusqu'au jour où le pas de trop est passé. 
Tu vis avec ta mère et ta soeur, dans cet appartement où la radio marche sans cesse. des déboires vous en avez connu, l'incendie dans un immeuble parisien, la séparation de tes parents, un cambriolage à noël... 

J'ai aimé te lire, t'écouter, te connaître, te suivre dans tes sorties, dans ton intimité. Les sauts passés/présents dans lesquels tu te confies sans langue de bois, avec sincérité. Tu cherches à être toi à sortir de ce corps dans lequel on te voit depuis trop longtemps, tu décides de te l'approprier et petit à petit te découvrir de ce bleu pour sortir plus forte que jamais en apercevant le rouge sous le bleu qui s'écaille. 
Commenter  J’apprécie          20
Des remarques et une attitude déplacée dans une boîte de nuit...c'est le trop plein pour la narratrice, qui est épuisée de devoir justifier son identité, son métissage la soumettant à une ingérence sur ses origines, la transformant en objet de désir exotique. Si le thème m'a intéressée, et que ce roman se lit fort rapidement, je dois dire que je l'ai trouvé assez inégal. L'alternance entre souvenirs d'enfance et sa vie actuelle, les descriptions de ses grands-parents ou ses rendez-vous amoureux, tout se télescope sans qu'il y ait un fil conducteur...des personnages sont nommés, d'autres sont expressément tenus à distance, ceci aussi ne donne pas de cohérence. Certains textes ressemblent à de la poésie, cela m'a fait un peu penser à Lisette Lombé, donc il y a une réelle capacité dans l'écriture. A voir maintenant pour la suite, si l'auteure se mettra encore en scène...

Lien : https://instagram.com/danygi..
Commenter  J’apprécie          20
Le bleu du titre qui est une référence évidente à Toni Morrison est l'une des nombreuses couleurs qui rythment les images de ce roman détonant.

Luna navigue entre le récit de l'agression sexuelle dont elle est victime en boîte de nuit et celui de ses racines. La narration majoritairement à la troisième personne crée une distance entre l'héroïne et le traumatisme qu'elle a subi sur fond de fétichisme et de colorisme.

Difficile à appréhender, fragmenté et poétique, « le bleu n'abîme pas » tente de mettre en mots la souffrance de Luna et de son corps exotisé et érotisé. La langue créative d'Anouk Schavelzon en fait une des surprises de cette rentrée. Un roman qui ne plaira pas à tout le monde mais dont l'expérience de lecture vaut selon moi le détour.
Commenter  J’apprécie          20


rentrée littéraire 2024


Lecteurs (46) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1793 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}