Voici enfin le quatrième volume de la monumentale saga de Mme Palmer. Il sera accueilli avec enthousiasme par ses nombreux admirateurs et avec soulagement par les béotiens comme moi qui n'y voient qu'un monument d'ennui, de boursouflures et de prétentions dont le caractère intellectuel intimide le lecteur, qui se croit tenu d'admirer de conscience ou hésite à tout le moins à exprimer ses réserves.
Et pourtant..
Malgré les titres universitaires de auteur, ses connaissances réelles des Lumières n'impressionnent guère. Il ne suffit pas de truffer son texte de s longues pour en faire un pastiche convaincant du grand style d'un
Diderot ou d'un
Voltaire. Tiens, celui-là, parlons-en ! Quelle idée de le faire appeler"le Patriarche" par ses présumés admirateurs du XXIII siècle, alors qu'aucun de ses contemporains ni de ses commentateurs ne qui a décerné ce titre baroque issu pour des raisons touristiques de la municipalité de Ferney lorsqu'à la fin du XIXeme elle le lui décerna, le rebaptisant "Patriarche de Ferney ( le "de Ferney" est le plus important...) dans le même temps que, évidemment aux mêmes fins, elle rebaptisa sa commune "Ferney
Voltaire", où il existe de fait et de ce fait un "hôtel du patriarche". Peut-être insistai-je trop sur ce détail mais il a prodigieusement agacé l'admirateur
De Voltaire que je suis. Et il est révélateur de la profonde reconnaissance de la pensée des Lumières que révèle l'ouvrage et de la vacuité de ses prétentions intellectuelles.
Bon, pour le reste... La société que prétend camper l'auteur est basé sur un modèle économique inconsistant, les personnages sont tout aussi invraisemblables, et l'action inconsistante et soporifique.
Pour ce qui est du traitement que fait subir l'auteur au XVIIieme siècle français, on lui reconnaîtra cependant le mérite de n'avoir pas fait du pauvre
Voltaire une femme noire. Non, non, je ne perds pas la raison, l'une des consoeurs universitaires américaines de Madame Palmer a bien affirmé posséder les preuves que
Shakespeare en était une. Cancel culture, quand tu nous tiens... (Au fait, qu'on ne me reproche pas de qualifier Mme Palmer d'auteur, c'est voulu)