Whether your story is set in a real-life city, a distant planet, or an imaginary place, setting can be critical. You'll need to know how your characters get around, how long it takes to get from place to place, and what they'll see along the way. Authors whose stories are set in a variety of placesfrom early 20th century Paris to a confined spaceshipwill speak on this panel.
Featuring Alastair Reynolds, Constance Sayers, Alex Jennings, and R. S. Ford
La voix de l'étranger, lorsqu'il s'exprima, donna à l'humain l'impression que l'univers lui chuchotait des secrets au creux de ses os.
Ils étaient morts, mais lui ne l'était pas, et tous regardaient désormais par-dessus son épaule, espérant qu'il résolve l'énigme dont ils n'avaient pu venir à bout.
Des civilisations entières naissent et meurent le temps que nous corrigeons nos trajectoires.
A l'extérieur,il se surprenait à regarder l'espace, surtout lorsque le soleil glacé était bas et que les étoiles du crépuscule commençaient à parsemer le ciel couleur caramel.
Pourtant ,d'un autre côté ,ce souvenir lui paraissait dater de temps immémoriaux, calcifié et cassant comme du corail.
Les décès au sein de la lignée étaient affreux et rares.
Pourquoi moi? Demanda-t-il à voix haute. Pourquoi est-ce à moi de subir ça ?
"Tu crois savoir ce dont je suis capable ?
- J'ai écouté un trop grand nombre de vos histoires pour ne pas avoir une opinion de vos aptitudes"...
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Clavain ne savait pas s'il fallait rire ou pleurer quand il vit l'armement du vaisseau et comprit à quel point il était dépassé et ineffectif en comparaison même avec la partie la plus ancienne, la moins meutrière de l'équipement d'une corvette des Conjoints ou d'un esquif offensif des Demarchistes. Il était clair qu'il avait été procuré en fonction de son look dangereux et non de son efficacité. A part les quelques armes de poing disposées à l'intérieur du vaisseau, à utiliser en cas d'abordage, l'essentiel de l'armement était placé dans des compartiments ou des bulbes dorseaux ou ventraux dont Clavain avait supposé auparavant qu'ils contenaient un équipement de communication ou de détection.
(...)
"Que'est-ce que vous avez?"
" Deux lasers d'un gigawatt chaque " fit Antoinette." Un canon à particules de calibre trois millimètres. Quelques mitrailleuses avec un débit d'un million de coups par seconde. Un laser à rayons gamma à usage unique, je ne suis pas sûre de sa puissance."
"Probablement un demi gigawatt. C'est quoi ca ?" Clavais pointait à la seule arme qu'elle n'avait pas décrit.
"Ca? C'est une plaisanterie. Une mitrailleuse multitubes de type Gatling."
Clavain approuva de la tête. " Non, c'est bon. Ne méprisez pas les Gatling, elles peuvent être utiles."
(...)
"Antoinette, s'il vous plait, laissez moi prendre le contrôle du combat."
Elle respira à fond pendant cinq ou six secondes , le regardant, puis se leva. Clavain hocha la tête et se glissa dans le siège, devant le tableau contrôlant les armes.
Il s'était déjà familiarisé avec celui-ci. Au moment où ses doigts touchaient les commandes, ses implants avaient commencé à accelerer son vécu subjectif. Les choses autour de lui bougeaient comme à travers un sirop épais, qu'il s'agisse des expressions des visages ou de la pulsation des voyants sur le tableau de bord. Même ses mains bougeaient au ralenti. Il était habitué à compenser la lenteur de ses mouvements. Quand son vécu devint quinze fois plus rapide que la normale, si bien que chaque seconde lui semblait en durer quinze, Clavain se força au calme et au détachement. Au combat, une seconde représentait beaucoup de temps. Quinze, encore davantage. On pouvait faire, penser beaucoup de choses en quinze secondes.
Bien. Il commenca par installer les contrôles optimaux pour les armes restantes. La toile d'araignée se déforma et se reforma. Clavain explora un nombre d'options, refusant d'en accepter aucune sauf la meilleure. Cela prendrait peut-être deux secondes pour reconfigurer tout le système, mais ce serait du temps bien employé. Il jeta un regard au radar à courte portée et s'amusait à constater que ses remises à jours lui rappellaient les battements d'un coeur qui serait très lent.
Voilà. Il avait gagné le contrôle des lasers gigawatt.Il ne lui manquait plus qu'une stratégie qui tiendrait compte de la situation du moment. Ca prendrait quelques secondes - de vraies secondes. Mais ca irait. Il pensait y arriver.
(...)
Les efforts de Clavain détruisirent l'un des pirates et endommagèrent sérieusement l'autre.
(...)
"Bon travail, Clavain."
"Merci," dit-il" Et maintenant, si vous n'y voyez pas d'inconvénients, je vais devoir m'évanouir."
Il perdit connaissance.
(...)
Contrairement à Skade, son cerveau n'avait pas été modifié pour accomoder ce genre d'effort pendant plus de une à deux secondes réelles, il avait souffert l'équivalent d'un coup de soleil massif.
(pp.298-305)
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Il se souvenait d'un temps où il était coincé sous un monceau de ruines, dans une bulle d'air sous un structure effondrée, sur Mars. C'était quatre mois après la bataille de Tharsis. Il se souvenait du chat à la colonne vertébrale brisée qu'il avait maintenu en vie, comment il avait partagé ses rations avec la petite bête même quand la soif était comme un acide qui brûlait sa bouche et se gorge; même quand la faim était bien pire que la douleur de ses blessures. Il se souvenait de ce que le chat était mort peu de temps après qu'ils aient tous deux été sortis des décombres, et se demandait s'il n'aurait pas mieux valu que le chat meure plutôt que de survivre quelques jours au prix d'une telle douleur. Pourtant, il savait que si la même chose arrivait à nouveau, il garderait le chat en vie, quelle que soit l'inanité du geste. Ce n'était pas seulement le fait que, d'avoir à aider le chat lui avait donné quelque chose sur quoi se concentrer plutôt que de penser à sa propre douleur et à sa peur. Il y avait quelque chose d'autre. Il ne savait pas très bien quoi.
(p.258)