Le silence a dépouillé nos gestes
Évidant cette absence à nous-mêmes
De la limaille d'un temps gaspillé
Restent les amarres tressées de lin fou
Et le retour de l'onde
Pour scander les monstres familiers
Ne craignons pas la nuit
Quand elle se repaît de nos corps
Et cerne l’ovale des visages
Poussons notre barque vers l’abîme silencieux
Où le pré suspend son souffle
Sous la ramure des chênes
Défaisons nos amarres
Lisons aux contours de la pénombre
La vaste histoire dont nous ne connaissons
Que le discret ressac à notre berge
Resterons-nous aveugles en la demeure
Où cordes dociles nous vibrons
Des accents de l’énigme primordiale ?
Extrait
Exilés des champs de lumière
Nous portons le message
Lieu inversé de la couleur
Parole filée de blé
En rumeur de mer
Et l’ampleur de la courbe
Naguère ouverte à notre marche
Gage de ces années
Vers lesquelles nous croisons
Furtifs passeurs de l’obscur
Aux prémices du sable
L’onde a épelé
Le signe du ciel
Vertige d’une errance sans fond
Et la phrase étrange
Versant obscur
Palimpseste de notre passage
Extraits de Chant d’herbe vive, 2003.
Au cœur du bois…
Au cœur du bois, le cercle d’un étang gelé, lieu d’un regard possible... Une vaste paume de glace, avant-goût de migrations stellaires. Autre saveur par-delà l’être et la nuit qui ricoche sur une surface grise. Nos corps engourdis se figent loin du rêve. Se pencher vers l’hiver et y transcrire les mutations qui ont scellé notre exil. Dans les feuillages recroquevillés sous le givre, lire la fragilité de notre passage.
Tu scandes le passé…
Tu scandes le passé
Par des chemins creux
Qui s’abîment dans la brume
Tu cherches à l’orée de tes doigts
La parole du torrent
Où s’est replié
Le verbe d’autres destinées
[Auteurs Elyzad - Confinement] - Cécile Oumhani partage avec nous l'histoire réelle qui a inspiré son #roman "L'atelier des Strésor" et vous en lit un #extrait. Retrouvez-la ce Vendredi 3 Avril sur notre page Facebook pour un #live à partir de 18h.