Coeur-d'amande

Une histoire d'amour attachante entre le petit-fils Nestor dit « coeur-d'amande » et sa grand-mère vieillissante atteinte par la maladie d'Alzheimer. le handicap de Nestor dévoilé progressivement est oublié ensuite pour se concentrer sur les relations entre potes entretenues par une solidarité puissante. L'intrigue s'essouffle un peu à partir du séjour à la Roque d'Anthéron, mais l'ensemble est agréable à lire.

De tous les personnages créés par Yasmina Khadra, celui-ci est certainement le plus touchant, le plus battant, le plus aimant. Tant de douceur et de tendresse se cachent à l'intérieur de la carapace que s'est forgé son héros.
Quand on est atteint de nanisme et rejeté par sa génitrice, il n'est pas aisé de démarrer dans la vie mais un ange gardien veille et c'est son adorable grand-mère qui va prendre soin de Nestor, rebaptisé par les siens, Coeur-d'amande.
Devenu adulte, il mène une vie heureuse dans le quartier animé de Montmartre. Ses amis , ceux de Barbès, sont des pauvres bougres un peu roublards mais dont l'entraide est honnête. Ils seront là quand il perdra son boulot alors que son aïeule, elle, perd la tête.
Quand l'amour ne suffit pas à sauver les souvenirs de cette grand-mère adorée, quand on ne sait pas accepter le soutien de ses amis, il ne suffit pas de s'imaginer grand et fort pour braver l'inéluctable, il faut savoir regarder autour de soi et accepter la main tendue.
C'est un chemin de vie qu'il faut apprendre à traverser pour découvrir qu'il peut être caillouteux mais être également , aussi apaisant qu'un lac endormi.
Le récit est vivant et bien rythmé par des dialogues savoureux, des personnages secondaires hauts en couleurs aux joutes verbales truculentes où se mêlent l'enthousiasme et la colère.
Si l'histoire Nestor démarre comme un roman, elle s'achève comme un conte philosophique. Il y a autant de belles pensées sur le courage et l'acceptation de soi que sur la désespérance et le renoncement.
Ce petit homme, ce Coeur-d'amande, est décidément immense !
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